V and B-Monbana-Mayenne

V and B-Monbana-Mayenne est un voilier monocoque français de course au large répondant aux normes de la classe Imoca, mis à l'eau le . Il est barré par Maxime Sorel.

V and B-Monbana-Mayenne
FRA 53
Voilier blanc, gris et noir amarré au ponton. Un dragon à l'œil rouge est dessiné en grand sur la coque. Foils rouges.
V and B-Monbana-Mayenne
au Défi Azimut 2022, à Lorient

Autres noms Dragon Fly (nom de baptême)[1]
Type voilier monocoque
Classe Imoca
Fonction course au large
Histoire
Architecte Verdier
Constructeur Multiplast
Fabrication fibre de carbone
Design prototype
Lancement 2022
Équipage
Équipage un ou deux marins
Caractéristiques techniques
Longueur 18,28 m (60 pieds)
Maître-bau 5,50 m
Tirant d'eau 4,50 m
Tirant d'air 29 m
Appendice quille pendulaire, deux foils, deux safrans
Hauteur de mât 27,30 m
Carrière
Armateur Latitude 35
Pavillon Pavillon national français France
Port d'attache Concarneau

Conception modifier

Maxime Sorel termine 10e du Vendée Globe 2020-2021, à la barre d'un V and B Mayenne à dérives droites lancé en 2007.

En mai 2021, il annonce la mise en chantier d'un nouvel Imoca, un foiler cette fois-ci. Il garde le soutien de ses deux partenaires du Vendée Globe 2020, l'entreprise mayennaise V and B et le conseil départemental de la Mayenne, auxquels se joint un troisième Mayennais, le chocolatier Monbana. La maîtrise d'œuvre est confiée à Mer Concept, la structure de François Gabart, à Concarneau[2].

Le budget, relativement modeste[3], n'a pas permis de « partir d'une feuille blanche[4],[2] ». Et, plutôt que sur un bateau d'occasion, le choix s'est porté sur un sister-ship : on va réutiliser les moules du fiable et performant Apivia de Charlie Dalin, un plan Verdier mis à l'eau en 2018[4]. Cependant des modifications vont être apportées[5].

Carène modifier

 
Étrave spatulée pour mieux passer dans les vagues.

On donne au bateau une forme qui va l'aider au portant VMG, le temps que l'on rencontre dans les mers du sud[4]. Ce sont des allures où les foils poussent moins[4]. On déplace donc certaines masses et on modifie cinq mètres de l'avant pour aider le nez du bateau à sortir de l'eau quand il tape dans une vague[4].

« Apivia, dit l'architecte Guillaume Verdier, est un bateau homogène sur toutes les allures, mais il s’est montré terriblement inconfortable dans les mers du Sud. Ces bateaux vont vite dans la houle et finissent par planter violemment dans les creux des vagues. La vie à bord est vraiment pénible et la compétitivité du marin est forcément touchée[6]. » Il faut donc permettre au futur V and B-Monbana-Mayenne de mieux passer dans les vagues : « À l'image d’une spatule sur des skis qui rend la descente plus souple, poursuit Verdier, on a modifié la forme de la carène, l’étrave pour la spatuler. Le bateau est ainsi moins violent et les vitesses moyennes sont plus rapides[6]. »

Foils modifier

 
Foil tribord.

On dessine également de nouveaux foils[7]. Sorel s’est intéressé aux foils de 11th Hour Racing Team-Alaka’i (devenu Guyot Environnement-Water Family). Ils se sont montrés efficaces dans toutes les conditions. « Ce sont, dit Verdier, les meilleurs foils qu’on ait fait aujourd’hui. » « Les premiers foils d'Apivia étaient très efficaces, reconnaît Sorel, mais nous avons préféré une version plus maniable qui a démontré une plus grande stabilité de vol. Encore une fois, notre volonté est de tendre vers des vitesses moyennes plus élevées[6]. »

Construction modifier

 
Cockpit presque entièrement fermé.

La construction débute en mai 2021[8]. L'avant du moule de coque est modifié chez SMM Technologies, à Lorient. Le drapage (la pose des tissus) de la coque et du pont commence fin juin chez Multiplast, à Vannes. Fin octobre, les deux pièces arrivent chez MerConcept, qui gère la structure et l'assemblage[2].

 
Les safrans et la casquette enveloppante du cockpit.

Dans le Vendée Globe 2020, Sorel avait connu des déconvenues avec ses voiles d'avant, qui partaient en lambeaux. Cette fois, il va moins chercher la performance que la fiabilité[4].

Son entreprise, Latitude 35, passe de six à dix permanents, avec des moments à douze personnes[4].

V and B-Monbana-Mayenne est mis à l'eau à Concarneau le . Un mois plus tard, Sorel descend à Cascais pour trouver du vent fort et prendre en main son bateau[9],[3],[10].

Comme le précédent, le bateau porte la cause de l'association Vaincre la mucoviscidose[2]. Sorel a fait figurer un dragon gigantesque sur les voiles et sur la coque : sa présence symbolise le souffle, « le souffle du dragon ! Un souffle dont les patients atteints de la muco' manquent. Cette maladie génétique désagrège les voies respiratoires et le système digestif. C’est donc avant tout un symbole d’espoir pour ces patients[4]. »

Courses modifier

 
Au Défi Azimut, en septembre 2022.

En septembre 2022, V and B-Monbana-Mayenne s'aligne au départ de sa première course : les 48 heures du Défi Azimut, à Lorient. Il termine 4e sur 24[11]. En novembre, il finit 5e sur 38 Imoca dans la Route du Rhum, à 15 heures du premier[12].

Palmarès modifier

Barré par Maxime Sorel :

  • 2022 :
    • 4e sur 24 dans les 48 heures du Défi Azimut[11]
    • 5e sur 38 Imoca dans la Route du Rhum en 12 j, 8 h, 59 min, 42 s[12]

Notes et références modifier

  1. « A49 Dragon Fly, FRA 53 », sur histoiredeshalfs.com, novembre 2022 (consulté le 6 janvier 2023). — « V and B-Monbana-Mayenne », sur imoca.org (consulté le 8 janvier 2023).
  2. a b c et d Paul Gury, avec TB Press, « Imoca. Un sister-ship d'Apivia pour Maxime Sorel en prévision du Vendée Globe 2024 », sur voileetmoteur.com, (consulté le 21 octobre 2022).
  3. a et b Olivier Bourbon, « Maxime Sorel raconte la prise en main de son nouvel Imoca : « C’est fatigant, mais passionnant ! » sur voilesetvoiliers.ouest-france.fr, 6 août 2022 (consulté le 21 octobre 2022).
  4. a b c d e f g et h Thibaud Vaerman, « Interview. Maxime Sorel vise le Vendée Globe 2024 : « Mon bateau sera une machine de guerre ! », sur voilesetvoiliers.ouest-france.fr, 24 janvier 2022 (consulté le 21 octobre 2022).
  5. « Les idées nouvelles du futur bateau de Maxime Sorel expliquées par l’architecte Guillaume Verdier », sur voilesetvoiliers.ouest-france.fr, 18 février 2022 (consulté le 7 janvier 2023).
  6. a b et c « Les choix architecturaux de V and B-Monbana-Mayenne », sur imoca.org, 14 février 2022 (consulté le 19 octobre 2022).
  7. (en) Ed Gorman, « Maxime Sorel: The big step from being one of the pack to becoming a performer », sur sail-world.com, 29 juin 2022 (consulté le 7 janvier 2023).
  8. « Nouveau bateau, nouveau partenaire et nouvelle dimension pour Maxime Sorel ! » sur imoca.org, , (consulté le 21 octobre 2022).
  9. « Maxime Sorel : « Les conditions météorologiques étaient propices pour des premiers essais », sur seasailsurf.com, 6 juillet 2022 (consulté le 19 octobre 2022).
  10. « Maxime Sorel se qualifie pour la Route du Rhum », sur adonnante.com, 23 août 2022 (consulté le 19 octobre 2022).
  11. a et b « Classements », sur defi-azimut.net, 2022 (consulté le 6 janvier 2023).
  12. a et b Nicolas Carnec, « Route du Rhum. Maxime Sorel termine dans le Top 5 en Imoca », sur ouest-france.fr, 21 novembre 2022 (consulté le 6 janvier 2023).

Voir aussi modifier

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Articles connexes modifier

Liens externes modifier

Chloé Torterat, « Étrave spatulée, pourquoi ce choix architectural sur les derniers voiliers de course ? », sur bateaux.com, 4 juin 2021 (consulté le 6 janvier 2023).