La traînière est l’une des plus petites unités de pêche traditionnelle côtière du littoral basque. En bois à l'origine, d'une longueur de 5,50 à 12 mètres ses lignes sont caractéristiques de la longue tradition de construction navale basque du Pays basque[1]. D'abord manœuvrées à la voile et à l’aviron, ce type de propulsion a beaucoup influencé l’architecture des bateaux de navigation côtière. Elle a produit des bateaux aux formes longues, étroites, légères et à faible tirant d’eau, formes qui opposaient peu de résistance à l'avancement[2]. Ces embarcations de pêche ont adoptés le moteur au début du XXe siècle à partir de 1920[3]. On peut découvrir dans les ports basques de nombreux chipironiers à moteur, dernière évolution des traînières de pêche. L'équipage est composé de 1 à 14 hommes. Aujourd'hui les traînières ont été reconverties en vaisseaux de course.

Traînière de pêche manœuvrée à la rame et la voile
Illustration d'une traînière de pêche à la sardine ou à l'anchois).
batteliku Ago Lo construit en 1948 à Socoa par le chantier Ortiz et Ordoqui
Battelekus dans le port de Socoa.
barque basque de pêche d'environ 6 mètres équipée d'un petit moteur.

Il en existe de différentes tailles, les photos 3 et 4 sont des batels ou batteleku, le plus petit modèle. Le batteleku se pratique à trois : un barreur qui regarde vers l'avant (proue), et deux rameurs l'un derrière l'autre face à la poupe. Ils rament ensemble sur le côté bâbord. Des modèles plus grands existent, comptant jusqu'à quatorze rameurs (deux par rangs, un barreur à la poupe, un rameur à la proue). Les bancs sont fixes. Les anciennes traînières de pêche étaient principalement destinées à la pêche à l'anchois à la bolinche (senne coulissante). L’apparition spontanée de la traînière[4] coïncide avec la pénurie de morue en salaison, à la suite de la signature du traité d’Utrecht. Cette situation aiguisa l’ingéniosité des pêcheurs de pêche côtière, qui cherchèrent à multiplier les captures de sardines devant servir d’aliment de remplacement. Duhamel du Monceau attribue l’invention de la senne à un pêcheur anonyme de Hondarribia dans la première moitié du XVIIIe siècle. Inventeur également de la traînière rapide et manoeuvrable nécessaire à son usage. La traînière était une embarcation légère. Propulsée sur la crête des vagues par douze rameurs et dotée d’une quille offrant un minimum de section arquée, elle pouvait effectuer un virement de bord très fermé, pour larguer à bâbord une senne, en basque xerkua. Ce filet, comme son nom l’indique, fut conçu pour encercler le poisson. Il était de relativement petite dimension pour manoeuvrer avec toute la rapidité que la nouvelle technique de pêche exigeait. Bien qu'initialement conçues pour fonctionner à la rame, elles accueillirent les premiers moteurs à vapeur marins.

Etymologie modifier

Son nom dérive du mot traina, qui est un filet de maille très dense utilisée pour les captures, surtout, d'anchois et de sardine.

Origine des régates de traînières modifier

La première anecdote connue date du . Un équipage de Bermeo affronte un équipage de Mundaka pour un enjeu de taille : l’île d'Izaro, qui est gagnée par les bermeotarrak (gentilé basque de Bermeo). Mais beaucoup d’autres régates ont sans doute eu lieu bien avant pour d’autres motifs : être les premiers sur les lieux de pêche ou de retour pour la vente. Aux XVIIIe et XIXe siècles les régates sont presque toujours les conséquences de défis[5]. Il y a de nombreuses compétitions de traînières sur la côte nord cantabrique.

Caractéristiques modifier

Les traînières sont un exemple clair de l'utilisation d'une technique de travail qui disparaît au fil du temps, et donnant lieu aujourd'hui à la compétition et au jeu. De nos jours c'est un bateau sportif d'aviron de banc fixe avec une réglementation stricte quant au poids, dimensions, etc.

 
Double tolet sur une embarcation.

Le processus de fabrication dure au moins un mois à un mois et demi. On réalise un plan à l'échelle du bateau, en se basant des mesures standard de 12 mètres de longueur, 95 centimètres de proue, 75 centimètres de poupe et 60,5 cm d'entrepont. Le poids total du bateau en incluant les tolets, le banc (fixe) et toletera ne doit pas excéder 200 kg.

Le matériel utilisé pendant des années était le bois dans sa totalité, de cèdre et de hêtre. Actuellement[Quand ?], le matériel utilisé est la fibre de carbone et le kevlar pour réaliser des bateaux avec des techniques d'aéronautique, semblables à celles appliquées dans la construction du fuselage de l'avion Airbus A380[6].

Le bateau moderne est d'une seule pièce et a davantage de résistance que les précédents. La vie d'un bateau dans un club important est généralement de deux ou trois années. Une traînière, en 2008, coutait environ 25 000 euros[6]. Les avirons, comme les bateaux, étaient de bois mais aujourd'hui, comme les traînières, ont évolué jusqu'à la fibre de carbone.

Actuellement[Quand ?], un équipage de traînière est composé de 13 rameurs plus un barreur. Les rameurs sont répartis en six rangs de 2 rameurs plus le rameur de proue, qui est seul sur son banc. Dans chaque banc, excepté en proue, un rameur rame par bâbord et un autre par tribord, de dos, c'est-à-dire, en regardant vers la poupe. Le barreur, qui va communément debout dans la poupe surveillant la proue, est celui qui dirige le bateau avec le gouvernail de direction (rame plus longue).

Seules les régates de traînières des clubs représentants toute la côte nord cantabrique participent : la Galice, la Principauté des Asturies, la Cantabrie, le Pays basque espagnol et le Pays basque français (Pyrénées-Atlantiques) ; et indépendamment du prix en espèces de chaque régate, le club vainqueur aura le traditionnel drapeau de la localité qui fait valoir la compétition ou du sponsor de cette dernière.

Principales régates modifier

 
Traînière sur le Nervion à Bilbao
 
Rameurs du club d'aviron Camargo.

Le calendrier est actuellement composé de :

Parmi toutes celles-ci il faut souligner les trois plus anciennes du calendrier : Drapeau de Santander, Grand Prix du Nervion et du Drapeau de La Concha. Ces trois régates, de par leur situation (les trois capitales de province, Santander, Bilbao et Saint-Sébastien), ont été historiquement les meilleures et les plus célèbres.

Notes et références modifier

  1. gipuzkoakultura.net : http://bertan.gipuzkoakultura.net/23/fran/18.php
  2. gipuzkoakultura.net : http://bertan.gipuzkoakultura.net/23/fran/20.php
  3. Madera & Salitre Cantabrico Oriental de Carlos Pueyo-2002-EAN/ISBN: {0}2100001362041
  4. gipuzkoakultura.net : http://bertan.gipuzkoakultura.net/23/fran/28.php
  5. Euskaldunen itsasoa – La mer des Basques. Catalogue de l’exposition organisée par Itsas Begia.
  6. a et b (es) Las traineras se construyen con avanzadas técnicas de la aeronáutica, El Diario Montañés

Voir aussi modifier

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