Pays basque espagnol

partie du Pays Basque situé en Espagne

Le Pays basque espagnol[1],[2],[3],[4],[5] (Hegoalde ou Hego Euskal Herria en basque pour « région du sud » ou « Pays basque sud ») ou Pays basque sud[6],[7],[8], désigne la partie sud du Pays basque en territoire espagnol.

L'usage en français de Pays basque espagnol incluant la Navarre se trouve dans tous les domaines (politique, architectural, culturel, linguistique, mythologie, tourisme, etc.).[réf. nécessaire] Au niveau administratif, le Pays basque espagnol peut faire référence à la communauté autonome du Pays basque, qui n'inclut pas la communauté forale de Navarre.

Géographie modifier

 
Situation du Pays basque sud au sein du Pays basque.

Le Pays basque se trouve dans le nord de l'Espagne. Il est délimité à l'ouest par la Cantabrie, au sud par l'Èbre (La Rioja), à l'est par l'Aragon, au nord par les Pyrénées et la Bidasoa (qui le séparent du Pays basque français) et la mer Cantabrique.

Administration modifier

Administrativement, il est composé des trois provinces espagnoles, trois des sept provinces historiques basques au sein de la communauté autonome du Pays basque et de la communauté forale de Navarre soit :

Au sein de la communauté forale de Navarre :

Revendications territoriales modifier

Les territoires suivants peuvent être également intégrés dans le Pays basque espagnol :

Langue modifier

A contrario du Pays basque français, le basque ou euskara est reconnu officiellement au Pays basque espagnol, avec le castillan. Il est co-officiel en Guipuscoa, en Alava et en Biscaye et partiellement co-officiel en Navarre. À noter que la Constitution espagnole discrimine les langues co-officielles régionales. Les Espagnols ont l'obligation de parler le castillan, alors que les citoyens des autres territoires ont la possibilité de parler leurs langues, dans leurs territoires respectifs.

Droits historiques et Constitution espagnole modifier

À la sortie du franquisme, lors de la transition démocratique, la question d'une Communauté commune intégrant les quatre provinces fut posée. Cependant, l'UCD, majoritaire en Navarre et la section navarraise du PSOE étaient opposés à cette communauté « basco-navarraise ». À l'issue d'âpres négociations entre les dirigeants espagnols et EAJ-PNB, conduit par son leader, Xabier Arzallus, la Constitution espagnole reconnaît les territoires historiques du Pays basque sud. La disposición transitoria cuarta de la Constitution espagnole de 1978 permet un rattachement de la Navarre aux trois autres provinces basques, par voie référendaire sur initiative du parlement navarrais.

Le statut d'autonomie de Gernika, approuvé par référendum, le , à 90,7 %, organise quant à lui, la Communauté autonome basque ou d'Euskadi, composée des territoires historiques de Araba, Bizkaia et Gipuzkoa, considérés comme des « provinces traîtres » par le régime franquiste, à la suite de l'engagement du Gouvernement basque de José Antonio Agirre, aux côtés des Républicains, durant la guerre civile espagnole de 1936-1939. Ce Statut d'autonomie de Gernika prévoit l'intégration de la Navarre, à cette Communauté autonome, si tel est le souhait des Navarrais et en fonction de la formule qui leur convient. Dans son article 1, le Statut stipule : " Le Peuple Basque ou Euskal-Herría, comme expression de sa nationalité et pour accéder à son auto-gouvernement, se constitue en Communauté Autonome au sein de l'Etat espagnol, sous la dénomination de Euskadi ou Pays Basque, en accord avec la Constitution et avec le présent Statut, qui est sa norme institutionnelle basique ". Son article 2 précise : " 1 -l'Alava, le Gipuzkoa et la Biscaye, ainsi que la Navarre, ont le droit de faire partie de la Communauté Autonome du Pays Basque. 2- Le territoire de la Communauté Autonome du Pays Basque restera constitué des Territoires Historiques qui correspondent aux provinces, dans leurs limites actuelles de l'Alava, du Gipuzkoa et de la Biscaye, ainsi que de la Navarre, si cette dernière décide de son incorporation, en accord avec le processus établi, dans la disposition transitoire 4 de la Constitution ".

Dans sa Disposition Additionnelle, ce Statut prévoit également que : « l'acceptation du régime d'autonomie qui s'établit dans ces présents statuts, n'implique pas la renonciation du peuple basque aux droits qui en vertu de son histoire auraient pu lui correspondre et qui pourront être actualisés, en accord, avec ce qu'établit l'ordonnancement juridique ». Pour EAJ-PNB, la Constitution espagnole n'est acceptable que si elle reconnaît les droits historiques ou coutumiers du peuple basque, antérieurs à cette Constitution et que cette dernière se doit de respecter. En cas de conflit avec les institutions espagnoles sur cette interprétation de la place de la Constitution qui ne s'impose pas aux Basques mais qui est accepté par eux, EAJ-PNB peut invoquer le droit coutumier, en tant que source légitime du droit international, précédant la Constitution espagnole. Le droit coutumier correspond dans ce sens, aux traditions légales, en vigueur, écrites ou non.

L' Amejoramiento de los fueros de Navarre ou « actualisation des fors » a été voté par le Parlement navarrais, en 1982. Il s'agit d'un Statut qui organise cette Communauté Forale de Navarre. Ayant combattu dans sa majorité, en faveur des franquistes, la Navarre bénéficiait d'un régime foral spécifique, durant ce régime, d'où l'aspect de l'actualisation ou d'« amélioration » pour les héritiers pro-franquistes, majoritaires à l'époque. À noter que durant le XXe siècle, le PSOE, en tant que Parti espagnol a fait sienne la devise : Prefiero une España roja a una España rota (« Je préfère une Espagne rouge à une Espagne brisée ») du dictateur Primo de Rivera. Le PSOE n'avait pas hésité à collaborer avec lui, d'où sa tradition intransigeante, à l'égard des peuples d'Espagne et leur droit à décider de leur avenir politique.

Politique modifier

Il existe de nombreux partis politiques basques qui ne sont présents en Espagne que sur les territoires du Pays basque espagnol parmi lesquels :

Gastronomie modifier

Le Pays basque espagnol possède des spécificités gastronomiques par rapport au Pays basque français parmi lesquelles:

  • Pintxo, spécialité comparable aux tapas. Pintxo (prononcer pintcho) est la pique qui sert à maintenir les ingrédients sur le pain d'où le nom.
  • Sagadortegia, les cidreries sont très populaires en Pays basque sud. Le cidre du Pays basque est appelé sagardo ("vin de pomme") ou sidra natural en espagnol pour le distinguer du cidre "mousseux" tel que celui consommé majoritairement en France. Le Pays basque français commence à produire également du cidre dit traditionnel (sagarnoa)
  • Bacalao al pil pil

Fromage modifier

Le Pays basque espagnol possède deux IGP de fromage de brebis

Vins modifier

On trouve au Pays basque espagnol, de nombreuses AOC de vins :

  • D.O.C. Rioja, produit au sud en Alava (Rioja Alavesa) et au sud de la Navarre
  • Txakoli, vin blanc produit sur la côte Cantabrique
  • D.O. Navarra, produit au sud de la Navarre

Notes et références modifier

  1. "Pasaran", L'émergence des femmes politiques au pays basque espagnol, Marion Navarre, 2001, IEP, 190p.
  2. Trajectoires nationalistes, Les nationalismes en Pays Basque français et espagnol, Jean-Marie Izquierdo, Pôle Sud, 2004/1 (n° 20), pages 47 à 61
  3. E.T.A. et la violence politique au pays basque espagnol, Michel Wieviorka, 1993, UNRISD, 40p.
  4. Maisons du Pays Basque espagnol, J. Soupré, 1930
  5. Approche textologique et comparative du conte traditionnel basque dans les versions bilingues de 1873 à 1942 (W. Webster, J.-F. Cerquand, J. Barbier, R. M. de Azkue), thèse de Natalia Mikhaïlovna Zaïka; directeurs de thèse : Aurélie Arcocha-Scarcia, Viktor S. Khrakovsky TOME 1.
  6. Eugène Goyheneche, un militant basque dans les années 30, Jean-Claude Larronde, RIEV. Revista Internacional de los Estudios Vascos. Año 39. Tomo XXXVI. N.º 1 (1991), p. 79-160, (ISSN 0212-7016), San Sebastián: Eusko Ikaskuntza
  7. Manex Goyhenetche, Histoire générale du Pays basque III : Évolution économique et sociale du XVIe au XVIIIe siècle, t. 3, Donostia / Bayonne, Elkarlanean, , 411 p. (ISBN 8483317443 et 9788483317440, OCLC 466971263), p. 109
  8. Txomin Peillen, Parlons euskara: la langue des Basques, Paris, Éditions L'Harmattan, coll. « Parlons », , 271 p. (ISBN 273843391X et 9782738433916, OCLC 33826801, lire en ligne), p. 11
  9. Treviño acerca sus intereses a Euskadi Article dans El País du 28/11/2007

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier