Système de protection active

Une protection active ou système de protection active est un dispositif de contre-mesure ayant pour but de neutraliser l'effet d'une menace de manière permanente ou momentanée. Ce type de système est monté sur les véhicules blindés et les aéronefs.

Démonstration de la protection active Iron Fist Light sur le véhicule de reconnaissance blindé Combat Guard israélien.

Histoire modifier

En 1957, l'arsenal de Picatinny dévoile le concept de protection active Dash-Dot. Ce dernier comporte une série de charges creuses linéaires montées sur les flancs d'un char qui sont mise à feu par des capteurs infrarouge. Le système est capable de détecter et de détruire automatiquement des obus de 75 mm ayant une vitesse de 762 m/s. Le système est jugé encombrant et son développement n'est pas poursuivi[1].
À la suite des pertes importantes de blindés israéliens et arabes durant la guerre du Kippour, à cause des missiles antichars, l'Union Soviétique entame, en 1977, le développement d'une alternative aux blindages composite ou réactif explosif. Conçu par le Bureau d'Études en Instrumentation d'A.G. Shipounov, cette protection active porte le nom de code Kompleks 1030M-01, le système est testé en 1978 ou il prend l'appellation de Drozd (grive). Le système, protégeant l'arc frontal du char comprend huit tubes lance-roquettes 3UOF-14 de 107 mm et deux radars Doppler montés sur les flancs de la tourelle et un groupe auxiliaire de puissance monté à l'arrière de celle-ci[2].
Le système est employé par les T-55AD et T-55AD1 de infanterie de marine soviétique durant la guerre d'Afghanistan. Drozd démontra alors qu'il était capable d'intercepter 80% des roquettes et missiles antichar tirés par les tirés par les Moudjahidin mais le système s'avéra peu populaire en raison de son encombrement et aussi des dommages collatéraux que ses roquettes pouvaient causer à l'infanterie évoluant aux côtés des chars.
Durant l'opération Daguet, les AMX-30B2 et les AMX-10 RC de l'Armée de terre sont équipés d'un brouilleur à éclat EIREL sur leurs tourelles. Ce dispositif comprenant dix petits phares infrarouge brouille les systèmes de guidage du poste de tir de certains missiles antichars en les leurrant sur la position du missile. Les missiles concernés sont ceux qui possèdent un traceur infrarouge non codé comme le missile MILAN 1. Les missiles antichars filoguidés possédant un traceur infrarouge codé comme le TOW-2 ou les missiles antichars à guidage laser sont insensibles à ce type de brouillage.
En 1993 entre en service le char T-90, il est équipé du système de protection active Shtora-1 comprenant deux brouilleurs à éclat et des grenades fumigène à large bande qui sont tous les deux activées par des détecteurs d'alerte laser.
En 2010, les Merkava Mk. 4 du Corps blindé mécanisé de l'Armée de défense d'Israël se voient équipés du système de protection active Trophy.

Classification modifier

Soft Kill modifier

Les systèmes dits Soft Kill agissent sur le lanceur, l'opérateur humain, la conduite de tir ou le système de guidage embarqué par le missile antichar. Une protection active de type Soft Kill emploie un ensemble de senseurs pour détecter et identifier la menace, il s'agit plus souvent de détecteurs d'alerte laser et de détecteurs de départ missile. L'information sur la provenance de la menace est ensuite traitée par un calculateur qui va automatiquement ordonner le tir de grenades fumigène ou de leurres infrarouges ou encore la rotation de la tourelle vers la menace si le char est équipé d'un brouilleur électro-optique[3].

Hard Kill modifier

Les systèmes de type Hard Kill sont conçus pour détruire, en vol, le projectile attaquant. Ce type de protection active fait appel a des radars (parfois combinés à des détecteurs électro-optiques) pour détecter la menace et transmettre sa position à un calculateur qui va commander automatiquement la mise en œuvre d'un système d'interception (roquettes, grenade à fragmentation) afin de détruire la menace[3].

 
Illustration du principe de fonctionnement de la protection active Arena de type Hard Kill.

Fabricants et produits modifier

Type Soft Kill modifier

Type Hard Kill modifier

  • A.G. Shipounov : Drozd, Drozd-2
  • ASELSAN : AKKOR
  • Giat Industries : SPATEM
  • IBD Deisenroth Engineering : SMART-PROTech
  • IMI : Iron Fist
  • KB Mashinostroyeniya : Arena, Arena-E, Arena-3
  • Microtek : Zaslon
  • Nexter : Diamant[4]
  • Oto Melara : SCUDO
  • RAFAEL : ASPRO-A (Trophy-HV), Trophy-MV, Trophy-LV
  • Raytheon : Quick Kill, IAAPS
  • Rheinmetall : AMAP-ADS, StrikeShield, TAPS
  • RUAG : CRAD
  • Saab Bofors Dynamics : LEDS-150
  • TDA Armement : SHarK

Galerie modifier

Notes et références modifier

  1. (en) R. P. Hunnicutt, Abrams: A History of the American Main Battle Tank, Presidio Press, , 320 p. (ISBN 0-89141-388-X), p. 106
  2. (en) Steven J. Zaloga, T-54 and T-55 Main Battle Tanks 1944-2004, Osprey Publishing, , 48 p. (ISBN 978-1841767925), p. 33
  3. a et b Marc Chassillan, « Ne pas être atteint », Raids, Histoire & Collections, hors-Série no 5,‎ , p. 42-47
  4. Fabrice Wolf, « Le système Hard Kill Diamant pourrait protéger les blindés français dès 2026 »  , sur meta-defense.fr, (consulté le )

Annexes modifier