Six Roads, aussi appelé Six-Chemins, Inkerman-Sud, Inkerman ou paroisse d'Inkerman, est un district de services locaux fusionné au Grand Tracadie-Sheila le .

Six Roads
Six Roads
La jonction routière au centre du village, à l'origine de son nom.
Administration
Pays Drapeau du Canada Canada
Province Drapeau du Nouveau-Brunswick Nouveau-Brunswick
Région Péninsule acadienne
Subdivision régionale Gloucester
Statut municipal District de services locaux
Démographie
Population 525 hab. (2011 en diminution)
Densité 25 hab./km2
Géographie
Coordonnées 47° 37′ nord, 64° 52′ ouest
Superficie 2 131 ha = 21,31 km2
Divers
Langue(s) Français
Fuseau horaire UTC-4
Indicatif +1-506
Code géographique 130114
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Nouveau-Brunswick
Voir sur la carte administrative du Nouveau-Brunswick
Six Roads

Toponyme modifier

Le village est nommé ainsi d'après sa position à l'intersection de six routes[1]. En fait, la route 11 permet de rejoindre Caraquet au nord, ou Tracadie-Sheila au Sud. La route 335 rejoint Paquetville à l'Ouest. Le chemin Pallot rejoint Inkerman au Nord-est, et le chemin Four Roads rejoint le hameau éponyme, à l'est.

Le toponyme Six Roads est utilisé couramment par les toponymistes, le gouvernement fédéral et les médias ; il apparaît de plus sur les panneaux routiers[1],[2],[3],[4]. Il arrive toutefois que la localité soit appelée Inkerman-Sud[5], Inkerman[6],[note 1] ou encore paroisse d'Inkerman[7]. Depuis la fin du XXe siècle, certains habitants ont proposé que le toponyme soit francisé en Six-Chemins, compte tenu de la population acadienne du village[8]. Six Roads comprend l'ancien établissement agricole de Bay Road[9].

Géographie modifier

En tant que localité francophone des provinces de l'Atlantique, Six Roads est généralement considéré comme faisant partie de l'Acadie[10].

Géologie modifier

Le sous-sol de Six Roads est composé principalement de roches sédimentaires du groupe de Pictou datant du Pennsylvanien (entre 300 et 311 millions d'années)[11].

Climat modifier

Logement modifier

L'ensemble de la paroisse d'Inkerman[12] comptait 1826 logements privés en 2006, dont 1645 occupés par des résidents habituels. Parmi ces logements, 91,5 % sont individuels, 2,1 % sont jumelés, 0,9 % sont en rangée, 0,6 % sont des appartements ou duplex et 3,6 % sont des immeubles de moins de 5 étages. Enfin, 1,5 % des logements entrent dans la catégorie autres, tels que les maisons-mobiles. 85,1 % des logements sont possédés alors que 14,1 % sont loués. 76,9 % ont été construits avant 1986 et 11,6 % ont besoin de réparations majeures. Les logements comptent en moyenne 6,0 pièces et 0,0 % des logements comptent plus d'une personne habitant par pièce. Les logements ont une valeur moyenne de 92 069 $, comparativement à 119 549 $ pour la province[13].

Histoire modifier

Six Roads est situé dans le territoire historique des Micmacs, plus précisément dans le district de Sigenigteoag, qui comprend l'actuel côte Est du Nouveau-Brunswick, jusqu'à la baie de Fundy[14].

Le , le Conseil souverain donne la concession de Pokemouche à Philippe Hesnault, de Nipisiguit, lui ajoutant trois lieues de largeur dans la vallée[15], un territoire qui inclut le site de Six Roads[16]. Michel Degrez, qui possédait auparavant la seigneurie, devait 200 livres à Hesnault, ce qui explique probablement cette décision. Hesnault ne s'établit pas sur les lieux et d'autres marchands en profitent pour chasser sur ses terres. Il porte plainte au Conseil et obtient gain de cause le contre le directeur général de la Compagnie de Mont-Louis, Jean de Clarmont[15]. On ne sait pas avec précision ce qui est arrivé au fief de Pokemouche après la mort d'Hesnault[15].

Démographie modifier

Pour l'ensemble de la paroisse d'Inkerman[12], l'âge médian est de 44,6 ans, comparativement à 41,5 pour la province. 87,8 % de la population est âgée de plus de 15 ans, comparativement à 83,8 % pour la province. Les femmes représentent 50,4 % de la population, comparativement à 51,3 % pour la province. Chez les plus de 15 ans, 43,6 % sont célibataires, 38,5 % sont mariés, 5,9 % sont séparés, 4,8 % sont divorcés et 7,2 % sont veufs[17],[18].

Les autochtones représentent 1,9 % de la population[19] et 0,5 % des habitants font partie d'une minorité visible[20]. Les immigrants représentent 0,6 % de la population, la totalité des habitants sont citoyens du Canada et 98,5 % sont issus de familles établies au Canada depuis 3 générations ou plus[21].

La langue maternelle est le français chez 94,6 % des habitants, l'anglais chez 3,6 %, les deux langues chez 0,7 % et 1,1 % sont allophones. 33,6 % de la population peut communiquer dans les deux langues officielles, 65,4 % sont unilingues francophones et 0,5 % sont unilingues anglophones. Le français est parlé à la maison par 95,6 % des gens, l'anglais par 2,9 %, les deux langues par 0,6 % et une langue non officielle par 0,7 %[22]. Le français est la langue de travail de 91,5 % des employés, l'anglais de 6,0 % et 2,2 % des employés utilisent les deux langues[23].

29,5 % des habitants âgés de plus de 15 ans possèdent un certificat, diplôme ou grade post-secondaire, comparativement à 44,6 % pour la province[24].

Administration modifier

Comité consultatif modifier

En tant que district de services locaux, Six Roads est en théorie administré directement par le Ministère des Gouvernements locaux du Nouveau-Brunswick, secondé par un comité consultatif élu composé de cinq membres dont un président. Il n'y a actuellement aucun comité consultatif.

Budget et fiscalité modifier

Commission de services régionaux modifier

Six Roads fait partie de la Région 4[25], une commission de services régionaux (CSR) devant commencer officiellement ses activités le [26]. Contrairement aux municipalités, les DSL sont représentés au conseil par un nombre de représentants proportionnel à leur population et leur assiette fiscale[27]. Ces représentants sont élus par les présidents des DSL mais sont nommés par le gouvernement s'il n'y a pas assez de présidents en fonction[27]. Les services obligatoirement offerts par les CSR sont l'aménagement régional, l'aménagement local dans le cas des DSL, la gestion des déchets solides, la planification des mesures d'urgence ainsi que la collaboration en matière de services de police, la planification et le partage des coûts des infrastructures régionales de sport, de loisirs et de culture; d'autres services pourraient s'ajouter à cette liste[28].

Le , Six Roads rejoindra la nouvelle municipalité régionale du Grand Tracadie-Sheila. Cette constitution fait suite à un plébiscite tenu en . La nouvelle municipalité comprendra dix-neuf autres districts de services locaux ainsi que la ville de Tracadie-Sheila[29].

Représentation modifier

  Nouveau-Brunswick: Six Roads fait partie de la circonscription de Centre-Péninsule—Saint-Sauveur, qui est représentée à l'Assemblée législative du Nouveau-Brunswick par Denis Landry, du Parti libéral. Il fut élu en 2003 puis réélu en 2008 et en 2010.

  Canada: Six Roads fait partie de la circonscription fédérale d'Acadie-Bathurst. Cette circonscription est représentée à la Chambre des communes du Canada par Yvon Godin, du NPD. Il fut élu lors de l'élection de 1997 contre le député sortant Doug Young, en raison du mécontentement provoqué par une réforme du régime d’assurance-emploi[30].

Économie modifier

Pour l'ensemble de la paroisse d'Inkerman[12], chez les habitants âgés de plus de 15 ans, le taux d'activité est de 55,9 %, le taux d'emploi est de 48,0 % et le taux de chômage est de 14,1 %. À titre de comparaison, ceux de la province sont respectivement de 63,7 %, 57,3 % et 10,0 %[31].

Parmi ces emplois, on en dénombre 14,6 % dans l'agriculture (6,9 % au provincial), 11,1 % dans la construction (6,7 % au provincial), 15,7 % dans la fabrication (10,8 % au provincial), 2,5 % dans le commerce de gros (3,6 % au provincial), 11,4 % dans le commerce au détail (11,9 % au provincial), 3,8 % dans les finances et l'immobilier (4,2 % au provincial), 11,1 % dans la santé et les services sociaux (11,4 % au provincial), 6,3 % dans l'enseignement (6,5 % au provincial), 7,1 % dans les services de commerce (16,9 % au provincial) et 15,9 % dans les autres services (21,1 % au provincial)[31].

Parmi la population active occupée, 6,9 % travaillent à domicile, aucun travaillent ailleurs dans le monde, 15,5 % sont sans lieu de travail fixe et 77,3 % ont un lieu de travail fixe. Parmi les travailleurs ayant un lieu de travail fixe, 18,9 % travaillent dans la Paroisse d'Inkerman, 54,3 % travaillent ailleurs dans le comté, 2,6 % travaillent ailleurs dans la province et 1,4 % travaillent dans une autre province[32].

Entreprise Péninsule, un organisme basé à Tracadie-Sheila faisant partie du réseau Entreprise, a la responsabilité du développement économique de la région[33]. L'économie de la Péninsule acadienne est basée sur les ressources naturelles ainsi que les services et la fabrication[33]. Au village, la pêche et l'exploitation de la tourbe est importante mais l'une des principales opportunités économiques sont les emplois dans la fonction publique à Caraquet et Tracadie-Sheila[33]. Le développement au village est d'ailleurs avant tout résidentiel[33]. La population active est d'ailleurs très mobile et 20 % des hommes de la Péninsule travaillent à l'extérieur [33].

Vivre à Six Roads modifier

Éducation modifier

Les élèves francophones bénéficient d'écoles à Pokemouche, à Pont-Landry et à Tracadie-Sheila. La ville de Shippagan compte le CCNB-Péninsule acadienne et un campus de l'Université de Moncton.

Les anglophones bénéficient d'une école à Brantville accueillant les élèves de la maternelle à la huitième année. Ils doivent ensuite poursuivre leurs études à Miramichi. Les établissements d'enseignement supérieurs anglophones les plus proches sont à Fredericton ou Miramichi.

Il y a une bibliothèque publique à Tracadie-Sheila. Le bibliobus du Nord fait toutefois un arrêt à Pont-Landry et à Pokemouche[34].

Autres services publics modifier

La population est dépendante des localités environnantes, notamment Tracadie-Sheila et Caraquet, pour ses services[33]. Le détachement de la Gendarmerie royale du Canada le plus proche est d'ailleurs situé à Tracadie-Sheila. Le poste d'Ambulance Nouveau-Brunswick le plus proche est aussi à Tracadie-Sheila. Le bureau de poste le plus proche est quant à lui à Inkerman.

Existant depuis le , la Commission de gestion des déchets solides de la Péninsule acadienne (COGEDES) a son siège-social à Caraquet. Les déchets sont transférés au centre de transbordement de Tracadie-Sheila et les matières non recyclables sont ensuite enfouies à Allardville.

Les francophones bénéficient du quotidien L'Acadie nouvelle, publié à Caraquet, ainsi que de l'hebdomadaire L'Étoile, de Dieppe. Les anglophones bénéficient quant à eux du quotidien Telegraph-Journal, publié à Saint-Jean.

Culture modifier

Architecture et monuments modifier

 
La Chemosphere.

Le 10825 route 11 fut construit en 1970 par Yvon St-Cœur. C'est une réplique quasi exacte de la Chemosphere, une maison de Los Angeles construite par l'architecte John Lautner en 1960[35].

Municipalités limitrophes modifier

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. À ne pas confondre avec le village d'Inkerman, aussi appelé Inkerman-Centre, situé directement au nord.

Références modifier

  1. a et b (en) Alan Rayburn, Geographical Names of New Brunswick, Ottawa, Énergie, Mines et Ressources Canada, , p. 257.
  2. « Six Roads », sur Base de données toponymiques du Canada, Ressources naturelles Canada (consulté le )
  3. « Panneau routier de Six Roads », sur Google Street View (consulté le )
  4. « Vol de motoneige: un homme de Six Roads accusé », L'Acadie Nouvelle,‎ (lire en ligne)
  5. « Les communautés impliquées », sur Ensemble vers l'avenir (consulté le )
  6. « Profils des communautés de 2011 - Inkerman », sur Statistique Canada (consulté le ).
  7. « Une municipalité régionale pour vos communautés La décision vous appartient! » [PDF], sur Gouvernement du Nouveau-Brunswick, (consulté le )
  8. D'après un reportage de Radio-Canada Acadie à l'automne 1994.
  9. « Noms de lieux du Nouveau-Brunswick - Bay Road », sur Archives provinciales du Nouveau-Brunswick (consulté le ).
  10. Murielle K. Roy et Jean Daigle (dir.), Démographie et démolinguistique en Acadie, 1871-1991, L'Acadie des Maritimes, Moncton, Centre d'études acadiennes, Université de Moncton, , 908 p. (ISBN 2-921166-06-2), p. 141.
  11. (en) [PDF] Ministère des Ressources naturelles et de l'énergie du Nouveau-Brunswick, « Bedrock Geology of New Brunswick », (consulté le )
  12. a b et c Le Nouveau-Brunswick est traditionnellement divisé en paroisses et Statistique Canada fournit uniquement des données détaillées pour les municipalités et les parties non constituées des paroisses, alors qu'elle fournit uniquement la population, la superficie, la densité de population et le nombre de logements pour les DSL ne correspondant pas aux limites des paroisses. La paroisse d'Inkerman inclut les DSL de Pokemouche, d'Inkerman, d'Évangéline, de Maltempèque, de Landry, de Six Roads et de Sainte-Rose. Pour plus de détails, voir Gouvernements locaux du Nouveau-Brunswick.
  13. Recensement Statistique Canada 2006 : Familles et ménages
  14. (en) Philip K. Bock et William C. Sturtevant (dir.), Handbook of North American Indians, vol. 13, t. 1, Government Printing Office, , 777 p., p. 109-110
  15. a b et c « Philippe Hesnault », dans Revue d'histoire de la Société historique Nicholas Denys, Vol. XXXIV, no. 3, sept.-déc. 2006, p.95-105.
  16. (en) William Gagnong, A Monograph of historic sites in the province of New Brunswick, Ottawa, J. Hope, (lire en ligne), Carte no. 39, p. 319
  17. Recensement Statistique Canada 2006: Population
  18. Recensement Statistique Canada 2006: Familles et ménages
  19. Recensement Statistique Canada 2006: Peuples autochtone
  20. Recensement Statistique Canada 2006: Minorité visible
  21. Recensement Statistique Canada 2006: Immigration et citoyenneté
  22. Recensement Statistique Canada 2006: Langue
  23. Recensement Statistique Canada 2006: Langue de travail
  24. Recensement Statistique Canada 2006: Scolarité
  25. « Les communautés dans chacune des 12 Commissions de services régionaux (CSR) », sur Gouvernement du Nouveau-Brunswick (consulté le ).
  26. « Conseils d'administration des commissions de services régionaux annoncés », sur Gouvernement du Nouveau-Brunswick (consulté le ).
  27. a et b « Gouvernance des nouvelles commissions de services régionaux », sur Gouvernement du Nouveau-Brunswick (consulté le ).
  28. « Services obligatoires », sur Gouvernement du Nouveau-Brunswick (consulté le ).
  29. « Création de la Municipalité Régionale du Grand Tracadie-Sheila » [PDF], (consulté le )
  30. (fr) Réal Fradette, « Qui arrivera à défaire Yvon Godin », dans L'Acadie Nouvelle, 20 décembre 2008 [lire en ligne (page consultée le 20 décembre 2008)].
  31. a et b Recensement Statistique Canada 2006 (paroisse d'Inkerman): Travail
  32. Recensement Statistique Canada 2006: Lieu de travail
  33. a b c d e et f « District de services régionaux 4 », sur Bâtir des gouvernements locaux et des régions viables (Rapport Finn), sur Gouvernement du Nouveau-Brunswick (consulté le ).
  34. « Arrêts de bibliobus », sur Ministère de l'Éducation du Nouveau-Brunswick (consulté le )
  35. (en) John Leroux, Building New Brunswick : An Architectural History, Fredericton, Goose Lane Editions, , 310 p. (ISBN 978-0-86492-504-6), p. 226.

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • (en) William F. Ganong, A Monograph of the Origins of the Settlements in New Brunswick, Ottawa, J. Hope, , 185 p.
  • (en) Alan Rayburn, Geographical Names of New Brunswick, Ottawa, Énergie, Mines et Ressources Canada,