Sainte-Suzanne (La Réunion)

commune française du département d'outre-mer de La Réunion

Sainte-Suzanne
Sainte-Suzanne (La Réunion)
Vue de l'hôtel de ville de Sainte-Suzanne.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région La Réunion
Département La Réunion
Arrondissement Saint-Denis
Intercommunalité CINOR
Maire
Mandat
Maurice-Marceau Gironcel
2020-2026
Code postal 97441
Code commune 97420
Démographie
Gentilé Sainte-Suzannois
Population
municipale
24 293 hab. (2021 en augmentation de 5,31 % par rapport à 2015)
Densité 420 hab./km2
Géographie
Coordonnées 20° 54′ 20″ sud, 55° 36′ 26″ est
Altitude Min. 0 m
Max. 1 449 m
Superficie 57,84 km2
Type Commune urbaine et littorale
Unité urbaine Sainte-Suzanne
(ville isolée)
Aire d'attraction Saint-Denis
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Saint-André-1
Législatives Sixième circonscription
Localisation
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Sainte-Suzanne
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Sainte-Suzanne
Liens
Site web https://ville-saintesuzanne.re/

Sainte-Suzanne est une commune française, située dans le département et la région de La Réunion.

Ses habitants sont appelés les Suzannois.

Géographie modifier

Localisation modifier

 
La cascade Niagara.

Le territoire communal est limitrophe de ceux de Saint-André, Sainte-Marie et Salazie. Il est séparé du premier par la Grande Rivière Saint-Jean. Il est séparé du second par la ravine des Chèvres.

Au nord, la commune est bordée par l'océan Indien, et s'élève vers le sud jusqu'à l'altitude de 1 449 m. Au-delà des crêtes se trouve Salazie.

Urbanisme modifier

Typologie modifier

Sainte-Suzanne est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3]. Elle appartient à l'unité urbaine de Sainte-Suzanne, une agglomération intra-départementale regroupant 1 commune[4] et 24 293 habitants en 2021, dont elle est une ville isolée[5],[6].

Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Saint-Denis, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 6 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 habitants à moins de 700 000 habitants[7],[8].

La commune, bordée par l'océan Indien au nord-est, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[9]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[10],[11].

Projets d'aménagement modifier

 
Phare de Bel-Air à Sainte-Suzanne.

Depuis une dizaine d'années, un nombre important de chantiers a modifié le visage de Sainte-Suzanne. Parmi les infrastructures récentes figure la médiathèque intercommunale Aimé-Césaire, qui possède un riche fonds océan Indien. La médiathèque se situe à l'entrée nord de la ville, près du quartier du phare. Le a également été inauguré le "Stade en Eaux Vives Intercommunal du Bocage" (S.E.V.I.) qui fait partie d'un grand projet de réhabilitation du quartier le Bocage-Niagara.

Toponymie modifier

Histoire modifier

Cette ville de La Réunion est chargée d'histoire : c'est dans celle-ci que les « douze mutins » furent abandonnés en 1646, plus précisément à Quartier-Français. Ce quartier de Sainte-Suzanne tire semble-t-il, son nom d'une guerre qui eut lieu entre les Anglais (le « camp Buston », devenu aujourd'hui le quartier de Saint-André, Cambuston) et les Français (d'où le quartier des Français).

La ville est fondée par le premier gouverneur de l'île Bourbon, Étienne Regnault, en même temps que Saint-Denis, en 1667. Au recensement de 1710 qui ne porte que sur l'élément masculin, on note 50 hommes à Sainte-Suzanne.

Lors du recensement de 1776 à Sainte-Suzanne, on comptabilise 94 propriétaires d'habitations, possédant au total 1 719 esclaves, soit une moyenne de 18,3 esclaves par propriétaire. Parmi eux, 69,2% ont moins de la moyenne, 22,3% ont de 19 à 50 esclaves, 5,3% de 50 à 100 et 3,2% plus de 100[12].

 
Maison de naissance de l'officier et poète Antoine Bertin.

Politique et administration modifier

Liste des maires modifier

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
Georges Repiquet RPF puis UNR Ingénieur agronome
Sénateur de La Réunion (1955 → 1983)
José Barau   Agriculteur. Cousin de Yves Barau, maire de Ste Marie
Albert Paris DVD Directeur d'école
[13]
(décès)
Lucet Langenier (1943-1993) PCR Professeur de collège
Conseiller général du canton de Sainte-Suzanne (1979 → 1985 puis 1987 → 1993)
Conseiller régional de La Réunion (1986 → 1993)
[14]
(démission)
Maurice Gironcel PCR Agent technique France Telecom
Conseiller général du canton de Sainte-Suzanne (1993 → 1998 puis 2004 → 2009)
Président de la CINOR (2000 → 2002 puis 2006 → 2008)
[15] [16] Yolande Pausé PCR Retraitée de la fonction publique
Conseillère régionale de La Réunion (2004 → 2010)
2e vice-présidente de la CINOR (2008 → 2012)
[17] En cours
(au 14 septembre 2020)
Maurice Gironcel PCR Retraité des Postes et Télécommunications
Conseiller départemental du canton de Saint-André-1 (2015 → 2019)
Président (2012 → 2014), puis (2020 → ), 2e vice-président de la CINOR (2014 → 2020)
Les données manquantes sont à compléter.

Population et société modifier

Démographie modifier

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1961, premier recensement postérieur à la départementalisation de 1946. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[18],[Note 3].

En 2021, la commune comptait 24 293 habitants[Note 4], en augmentation de 5,31 % par rapport à 2015 (La Réunion : +2,4 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1961 1967 1974 1982 1990 1999 2006 2011 2016
9 79411 15111 98413 19614 69518 14421 71422 57423 224
2021 - - - - - - - -
24 293--------
De 1961 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Insee de 1968 à 2006[19] puis à partir de 2006[20])
Histogramme de l'évolution démographique

Enseignement modifier

On trouve sur le territoire communal deux collèges publics :

  • le collège Hippolyte-Foucque ;
  • le collège de Quartier-Français, ouvert en 1998, et qui comptait 715 élèves à la rentrée 2005.

La commune compte par ailleurs deux lycées :

  • le lycée public d'enseignement général et technologique de Bel-Air, qui comptait 802 élèves en 2008 : 501 élèves au lycée général et 301 élèves au lycée professionnel. Ce lycée participe aussi à l'écologie grâce à son installation photovoltaïque ;
  • le lycée professionnel privé Saint-Joseph-de-Cluny
  • plusieurs écoles publiques
  • école Sarda Garriga à Bagatelle

Économie modifier

 
Vue de l'Océan Indien et de l'usine sucrière de Bois Rouge depuis Bellevue.
  • Parc éolien de 7,1 MW[21]
  • L'Installation de stockage de déchets non dangereux (ISDND) de Bagatelle

Le siège du groupe Quartier Français se trouve sur le territoire communal. C'est dire l'importance de la culture de la canne à sucre pour la commune.

Celle-ci capitalise également depuis 2004 sur l'image d'Edmond Albius pour signifier l'importance qu'elle entend donner à la culture de la vanille.

Culture locale et patrimoine modifier

Lieux de cultes modifier

Lieux et monuments modifier

  • Le phare de Bel-Air, classé au titre des Monuments historiques en 2012[22] est le plus célèbre des phares maritimes réunionnais. Peint en rouge et blanc, il a été érigé en monument à la Fraternité nationale et à la personnalité réunionnaise par l'artiste contemporain et essayiste réunionnais Patrick Singaïny le .
  • On peut aussi se balader et se baigner près de la cascade Niagara qui alimente la rivière Sainte-Suzanne ou à la cascade Délices, se promener au Bocage, faire du canyoning au bassin Bœuf, visiter la Forêt Dugain ou sa ferme pédagogique, relier Saint-Denis à pied, à vélo ou en roller via le sentier littoral Nord.
  • Le Domaine du Grand Hazier, ancienne plantation coloniale inscrite au titre des Monuments historiques en 1991[23], abrite un lieu de découverte de la production de la vanille, la Vanilleraie, qui peut également être visité.
  • Dans les hauteurs de la ville, le quartier Bellevue possède un monument érigé en mémoire d'Edmond Albius, un esclave célèbre pour avoir découvert un procédé pratique de pollinisation de la vanille.
  • Le domaine de Bel-Air contient une chapelle.

Patrimoine funéraire modifier

Un cimetière restauré modifier

Situé dans la commune de Sainte-Suzanne, le cimetière de Bel-Air est le seul cimetière de l’île où se sont déroulées des opérations de restauration de tombes et de mausolées. Ces opérations s’étalent sur une période de 10 ans, de façon régulière les quatre premières années et de façon ponctuelle par la suite, à raison d’une intervention tous les deux ans en moyenne par l'association C.H.A.M (Chantiers Histoire et Architecture Médiévales) [24]. Il devient dans l’espace réunionnais un lieu d’observation, de référence en matière de gestion, de préservation et de transmission de ce type d’espace et des rapports à la mémoire du lieu.

Ce cimetière pose plusieurs caractéristiques : il accueille dans son enclos des monuments à caractère patrimonial (le Caveau des Anglais), il comporte un plan de répartition qui se lit clairement dès l’entrée dans le cimetière, il accueille aussi dans son espace des formes modernes « d’ensevelissement » avec un columbarium. Sur le même espace deux types d’ensevelissement se côtoient ; la pratique à La Réunion est plutôt de construire de nouveaux cimetières ou des crématoriums dans des espaces distincts.

Le cimetière de Sainte-Suzanne a une valeur historique marquée. Cette valeur historique se définit par la présence sur le même espace de plusieurs types de constructions d’architecture, de style et de périodes différentes. Quatre types de monuments funéraires se trouvent ainsi dans le cimetière :

  • la stèle ;
  • le mausolée ;
  • le caveau ;
  • la tombe en terre.

La tombe en terre constitue l’ensevelissement le plus simple et le plus classique. La stèle est généralement constituée par un bloc de lave taillé (1,50 m à 2 m sur 30 à 40 cm de haut), le mausolée est construit sur une tombe en terre et se présente sous forme d’une construction maçonnée avec (ou pas) la présence d’un gisant (simple demi-cercle à Sainte-Suzanne). Le caveau est constitué par un espace creusé dans le sol (1,50 m à 2 m) avec une surélévation hors sol en brique ou en pierres taillées pour les tombes du XIXe siècle.

Le Caveau des Anglais modifier

Le cimetière de Bel-Air accueille dans son enclos un espace particulier constitué par une construction massive, que la mémoire orale appelle le « Caveau des Anglais ». La construction se présente sous forme d’une structure rectangulaire qui entoure une voûte. À l’intérieur on trouve un ensemble de pierres tombales. On estime la période de construction à la fin du XVIIIe siècle. Il aurait servi à abriter les corps des soldats anglais, morts pendant l’attaque de l’île au début du XIXe siècle. Cette structure est complétée par des espaces privatifs, entourée d’un petit muret ou sont enterrées principalement des personnes ayant vécu à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle. Ce caveau, unique en son genre à La Réunion, a été entièrement restauré en 1996. Le plus ancien occupant des lieux : Pierre Antoine Thuault de La Flocherie (1734-1786) y est enterré en 1786. Le monument est d’une architecture de pierre dont l’appareillage est composé principalement de moellons assujettis de cales, de briques et de pierres taillées pour les chaînages et les entrées. Il est composé de deux parties :

  • le caveau principal (XVIIIe siècle) : 6,45 m de long sur 7,94 m de large sur une hauteur de 3,60 m ;
  • deux enceintes (XIXe siècle) à l’intérieur desquelles se trouvent des mausolées et des stèles en marbres.

Personnalités liées à la commune modifier

 
Stèle en hommage à Edmond Albius.

Natifs de Sainte-Suzanne modifier

Les personnages suivants sont natifs de Sainte-Suzanne :

Autres modifier

  • Antoine Bertin (1752-1790), officier militaire et poète.
  • Marie Aline Wuathion (1893-1960) a été la première institutrice et directrice d'école d'origine chinoise de 1928 à 1952.
  • Né à Saint-Denis en 1776, Jean-Baptiste Renoyal de Lescouble a été un habitant de Sainte-Suzanne. Il en a décrit la vie quotidienne dans un journal qui nous est parvenu couvrant la période de 1811 à 1838, année de sa mort.
  • Lo Rwa Kaf (1921-2004), chanteur de maloya (musique traditionnelle de la Réunion) et conteur d'histoires créoles

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

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Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  3. Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
  4. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Références modifier

  1. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  2. « Commune urbaine - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  3. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  4. « Unité urbaine 2020 de Sainte-Suzanne », sur https://www.insee.fr/ (consulté le ).
  5. « Base des unités urbaines 2020 », sur www.insee.fr, (consulté le ).
  6. Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
  7. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Saint-Denis », sur insee.fr (consulté le ).
  8. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  9. « Les communes soumises à la loi littoral. », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr, (consulté le ).
  10. « La loi littoral », sur www.collectivites-locales.gouv.fr (consulté le ).
  11. « Loi relative à l’aménagement, la protection et la mise en valeur du littoral. », sur www.cohesion-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  12. Prosper Eve, Un Quartier du "Bon Pays", Sainte-Suzanne, de 1646 à nos jours, Saint-André (La Réunion), Océans Éditions, , 321 p.
  13. « Hommage à Lucet Langenier », sur Témoignages.re,
  14. « Un conseiller général communiste élu à la Réunion », L'Humanité,‎ (lire en ligne)
  15. « Yolande Pausé, deuxième femme maire dans l’île », sur clicanoo.re,
  16. Élection municipale partielle de Sainte-Suzanne (Réunion), sur politiquemania.com
  17. « Maurice Gironcel élu maire de Sainte-Suzanne », sur LINFO.RE,
  18. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  19. Population selon le sexe et l'âge quinquennal de 1968 à 2013 - Recensements harmonisés - Séries départementales et communales
  20. pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021
  21. (fr) L’électricité verte pour éviter le black-out, Pierre-Olivier Rouaud, L’Usine nouvelle, p. 37, no 3100, 9 mai 2008.
  22. Notice no PA97400019, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  23. Notice no PA00105847, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  24. Site de l'association CHAM