Rita Arnould

résistante belge, membre de l'Orchestre rouge

Rita Arnould (c. 1914 - ) est une femme de ménage et courrier pour le groupe de résistance l'Orchestre Rouge en Belgique pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle est capturée par les Allemands dans une maison où des messages radio clandestins ont été envoyés. Les informations qu'elle donne conduit à l'effondrement du réseau. Elle est exécutée après ses aveux.

Enfance et éducation modifier

Rita Arnould est née à Francfort, dans une famille juive. Elle étudie la philosophie à l'université de Francfort, où elle devient la compagne d'Isidor Springer. Il la convainc de devenir une activiste communiste. En 1933, le couple s'installe à Bruxelles[note 1] après la prise de pouvoir d'Hitler, puisqu'il est maintenant dangereux en Allemagne d'être soit Juif, soit communiste. Peu après son arrivée à Bruxelles, elle épouse un M. Arnould, un vendeur de textile néerlandais qui a deux fois son âge, et s'installe dans une routine domestique[2].

Les Allemands envahissent la Belgique en . Le mari d'Arnould meurt peu après, la laissant sans argent. Elle demande alors à Isidor Springer de l'aider. Il est vendeur de diamant et a épousé une femme belge. Elle devient sa maîtresse au 101 Rue des Atrébates, où elle travaille comme femme de ménage et courrier pour deux agents de la Résistance, Carlos Alamo et Zofia Poznańska[2].

Capture modifier

Les Allemands détectent des transmissions radio provenant de la maison et un groupe dirigé par le capitaine de l'Abwehr Harry Piepe fait une descente dans les petites heures de la nuit du 12 au [1]. Un homme réussi à sortir de la maison mais est capturé et ramené dans celle-ci. À l'intérieur, ils trouvent Arnould, une femme agent, et un émetteur radio encore chaud. La femme essaye de détruire des messages chiffrés mais les soldats l'en empêchent[2]. L'homme est un opérateur radio nommé Anton Danilov, probablement un alias de David Kamy[1]. Les Allemands trouvent dans une pièce cachée du matériel et l'équipement nécessaire pour produire de faux documents, y compris des passeports vierges, des formulaires, des encres et des tampons en caoutchouc. Rita est terrifiée et dit au capitaine Piepe ce qu'elle sait[2]. Il y avait deux passeports avec photos, que Rita identifie comme le chef des groupes d'espionnages soviétique en Europe et son adjoint en Belgique[3]. Le lendemain, Mikhaïl Makarov, qui utilise l'alias Carlos Alamo et est également opérateur de radio, arrive à la maison et est également arrêté[4].

Suite modifier

Rita a 27 ans quand elle est arrêtée[3]. Ses informations conduisent à la découverte d'autres membres du réseau et à l'effondrement de l'Orchestre rouge[5],[note 2]. Durant les derniers interrogatoires, Rita donne des informations qui conduisent à la découverte des codes secrets des agents de l'Union soviétique[7]. Les Allemands omettent de prendre les livres sur la table, et un membre du réseau d'espionnage les récupère plus tard. Quand les allemands ont réalisé que le code secret est lié à un livre, ils obligent Rita à se remémorer les titres. Avec difficulté, elle se rappelle le titre Le Miracle du Professeur Wolmar, un obscur roman de 1910. Ceci s'avère être la clé[8]. Le livre n'est trouvé qu'en mai 1942 dans une librairie ancienne à Paris. En l'utilisant, environ 120 messages sont interceptés et déchiffrés dès , y compris un message avec les adresses des principaux agents soviétiques à Berlin[9].

Springer réussi à éviter l'arrestation et déménage à Lyon où il reprend son travail clandestin. La femme arrêtée avec Rita est une juive polonaise nommée Zofia Poznańska qui a été formée en chiffrement à Moscou avant la guerre[10]. Elle refuse de collaborer et se suicide à la prison Saint-Gilles de Bruxelles le [10],[5]. Makarov essaye aussi avant de passer devant le Kriegsgerichtshof (tribunal militaire) où il est condamné à mort et exécuté en 1942 à la Prison de Plötzensee à Berlin[11]. David Kamy est jugé par un tribunal militaire allemand en Belgique, condamné à mort et exécuté au Fort de Breendonk, le [5]. Arnould est envoyée à la prison de Moabit à Berlin. Elle est jugée par le Kriegsgerichtshof de Berlin en , condamnée à mort, et exécutée le à la Prison de Plötzensee[5],[note 3].

Notes modifier

  1. Another source says Rita fled to Belgium from Düsseldorf.[1]
  2. The term "Red Orchestra" was coined by the Reich Main Security Office (RSHA), the counter-espionage arm of the SS, which referred to resistance radio operators as "pianists", their transmitters as "pianos", and their supervisors as "conductors".[6]
  3. There are varied accounts of the end of Rita's life. One book says that she and Mikhail Makarov were taken to Gestapo HQ for interrogation. She heard Makarov being tortured, agreed to tell everything she knew, but was executed a few weeks later.[12] Another book says she was taken to a small hotel (again by the Gestapo), placed in a comfortable room under guard, and treated kindly while she was questioned. After some weeks, when they thought she had no more to say, she was raped by a group of Gestapo agents, then dragged naked to the rear courtyard and decapitated.[13] The account given above seems more plausible.

Références modifier

  1. a b et c Tyas 2017, PT85.
  2. a b c et d Tarrant 1995.
  3. a et b Höhne 1968, p. 105.
  4. Tyas 2017, PT75.
  5. a b c et d Tyas 2017, PT88.
  6. Richelson 1995, p. 126.
  7. Brysac 2002, PT268.
  8. Höhne 1968, p. 108.
  9. Rau 2012.
  10. a et b West 2007, p. 53.
  11. Tyas 2017, PT87–88.
  12. Crowdy 2011, p. 306.
  13. Nash 1997, p. 484.

Sources modifier