Renlies

section de Beaumont, Wallonie (Belgique)

Renlies (en wallon Rinliye) est une section de la ville belge de Beaumont située en Wallonie dans la province de Hainaut.

Renlies
Renlies
Vue du village en hiver.
Administration
Pays Drapeau de la Belgique Belgique
Région Drapeau de la Région wallonne Région wallonne
Communauté Drapeau de la Communauté française de Belgique Communauté française
Province Drapeau de la province de Hainaut Province de Hainaut
Arrondissement Thuin
Commune Beaumont
Code postal 6500
Zone téléphonique 060
Démographie
Gentilé Renlisien(ne)
Population 535 hab. (1/1/2020)
Densité 38 hab./km2
Géographie
Coordonnées 50° 11′ 24″ nord, 4° 16′ 01″ est
Superficie 1 421 ha = 14,21 km2
Localisation
Localisation de Renlies
Localisation de Renlies au sein de Beaumont
Géolocalisation sur la carte : Belgique
Voir sur la carte topographique de Belgique
Renlies
Géolocalisation sur la carte : Belgique
Voir sur la carte administrative de Belgique
Renlies
Géolocalisation sur la carte : Région wallonne
Voir sur la carte administrative de la Région wallonne
Renlies
Géolocalisation sur la carte : Hainaut
Voir sur la carte administrative du Hainaut
Renlies
Liens
Site officiel http://www.renlies.be

C'était une commune à part entière avant la fusion des communes de 1977.

Toponymie modifier

Renlies signifierait le lieu ou fief de de Ranus ou Rangus (prénom d'homme) d'après l'historien Alexandre-Guillaume Chotin. La finale « lies » proviendrait de la langue romaine locus signifiant « lieu »[1].

Géographie physique et environnement modifier

La localité de Renlies est bornée au nord par Barbençon, à l’est par Vergnies, au sud par Fourbechies et Rance, et à l’ouest par Solre-Saint-Géry.

L'altitude de Renlies varie de 190 m à 270 m. Le village fait partie de la région naturelle de la Fagne, vaste dépression constituée principalement de schistes formés lors du dévonien supérieur. Les paysages de la Fagne-Famenne sont habituellement couverts de prairies sur un relief ondulé, ponctué de collines boisées.

La rivière Hantes qu'alimentent plusieurs ruisseaux traverse le village de Renlies et est classée en site Natura 2000. Dans la vallée de la Hantes et ses affluents, alternent des milieux humides comportant des étangs et des coteaux calcaires peuplés de chênaies et hêtraies. Les prairies environnantes hébergent régulièrement la Cigogne noire. Plusieurs couples de martins-pêcheurs nichent dans les berges de la Hantes ainsi que des pics noirs dans les bois environnants.

L'on y trouve également des grottes avec une importante population de chauve-souris[2]. D'autres espèces protégées sont également observables: le milan royal, le grand-duc d’Europe, la chouette Athéna, le faucon pèlerin, l'alouette des champs, le loriot d’Europe, le busard Saint-Martin, la tourterelle des bois, la grande aigrette, le vanneau huppé, la caille des blés, la perdrix grise[3].

Histoire modifier

Plusieurs vestiges de l’époque romaine ont été retrouvés dans le village.

De même que Rance, Renlies est une ville-neuve créée au XIe siècle. Son nom est cité pour la première fois dans un acte de 1083 par lequel Gérard, évêque de Cambrai, donne à l'abbaye d'Hautmont un certain nombre de biens. L'église est cédée en 1189 par Nicolas de Barbençon à l'abbaye de Lobbes, qui nommera les curés. Le chapitre de Thuin, le monastère de Lobbes et le curé perçoivent chacun un tiers de la dîme.

Durant le Moyen Âge, deux seigneuries se partagent son territoire : l’une relevait du domaine de Rocq-sous-Recquignies (France) et était aux mains du comte de Hainaut et du seigneur de Chimay, l’autre dépendait de la terre et Pairie de Barbençon, une des plus anciennes et des plus puissantes seigneuries hennuyères. Cette double appartenance impliquait naturellement la coexistence de deux mayeurs et de deux collèges d’échevins.

En 1676, le village, qui fait partie de la principauté de Barbençon, est annexé à la France à la suite du traité de Nimègue (arrangement avec l’Espagne signé le ). Le village dépend de la prévôté de Maubeuge.

Dans la seconde moitié du XVIIe siècle plusieurs petites chapelles sont édifiées : en 1660 à Notre-Dame des sept Douleurs, en 1676 à la Vierge Sacrée, en 1689 à Notre-Dame du Rosaire.

En 1790, à la formation des départements, le village est versé dans le département du Nord, arrondissement d’Avesnes, puis à sa création, dans le canton de Barbençon et ensuite dans celui de Solre-le-Château[4].

Après le Concordat de 1801, Renlies, qui appartenait au diocèse de Liège, est rattaché avec les cinq villages de la principauté de Barbençon, à l’archidiocèse de Cambrai et au doyenné de Solre-le-Château. En 1815 comme en 1830, ces cinq paroisses sont oubliées et sont donc dirigées par des curés français, jusqu’en 1889 quand on les incorpore au diocèse de Tournai et au doyenné de Beaumont.

Il existait sur le village une carrière de marbre, de qualité moyenne. En 1802-1803, l'exploitation a cessé[5].

En 1830, la rivière de Beaumont arrose la commune et y actionne trois moulins à blé et un moulin à scier le marbre (doté de quatre armures dont une à dix-huit scies) ainsi que la forge du Haut-Marteau. À cette époque, il y a 632 habitants répartis dans 52 maisons. On compte 68 chevaux, 18 poulains, 161 bêtes à cornes, 68 veaux, 15 porcs et 780 moutons. On extrait des pierres calcaires converties en chaux[6].

Renlies fut l'une des communes où eut lieu un petit larcin (en 1859) pour lequel la bande Noire fut jugée en 1862.

Monuments modifier

  • La forge du Haut-Marteau est signalée vers 1200, ce qui ferait d'elle l'une des plus anciennes du pays.
  • L'église de Renlies de style gothique hennuyer, dédiée à saint Martin, a été construite en 1572; le clocher date de 1664. Elle abrite plusieurs pierres tombales du 16e au XIXe siècle Le sanctuaire a été classé par Arrêté Royal du [7]. Elle abrite un magnifique retable exécuté à Anvers en 1511. Il représente des scènes de la Passion en six tableaux comportant 55 statuettes. Dans la nuit du 30 au , des malandrins enlèvent 35 statuettes (dont 10 seront retrouvées).
  • L'école communale.

Population modifier

Entre le XIXe siècle et le XXe siècle, Renlies a vu sa population chuter avec la progression des techniques agricoles de production. En 1836, l'on comptait 651 habitants alors qu'en 1958, il n'en restait plus que 395[8].

Depuis lors, la population est en croissance avec environ 500 habitants actuellement[9].

  • Source:INS, Rem:1831 jusque 1970 = recensements, 1976 = nombre d'habitants le 31 décembre

Économie - Parc éolien modifier

La principale activité de Renlies est constituée par l'activité agricole et plus marginalement l'exploitation forestière.

Dix-sept éoliennes sont aujourd'hui en activité autour de quatre petits villages de la région de Beaumont (Renlies, Solre-Saint-Géry, Barbençon et Vergnies).

Deux nouveaux parcs éoliens sont prévus sur le territoire de Renlies (Renlies 1 et Renlies 2).

Anecdote modifier

Le catéchisme de Cambrai (anecdote des années 1940)

De 1801 à 1889, la paroisse a fait partie de l’archidiocèse de Cambrai. Durant la deuxième guerre mondiale, il manquait des catéchismes à distribuer aux élèves de l’école primaire. Aussi, l’instituteur, M. Désiré Canivet, se tourne-t-il vers l’administration communale où il lui est répondu qu’on n’a plus d’argent et qu’il doit se débrouiller. L’instituteur se rappelle alors qu’il y a une caisse de vieux livres dans le grenier de l’école où il repêche des petits catéchismes de Cambrai (qui datent donc d’avant 1889); ceux-ci sont illico distribués aux élèves. C’est ainsi que la génération de guerre a appris par cœur les questions et réponses des leçons du catéchisme de Cambrai... Si les livrets ou les libellés étaient anciens, la doctrine n’avait cependant pas varié !

Le père de Charles Rogier, né à Saint-Quentin le est originaire de Renlies.

Enseignement modifier

École communale de Renlies, rue Tilly 14 : enseignement maternel et primaire.

L'École accueille environ 70 élèves.

Folklore modifier

  • Carnaval de Renlies : en février ;
  • Ducasse de Renlies : en août.

Personnalités modifier

  • Michel Fagot : prêtre et professeur; fondateur d'un centre de perfectionnement du Club alpin belge aux Houches (Chamonix) et vice-président honoraire du Club alpin belge ;
  • Luc Coppée : pionnier dans l’État indépendant du Congo. Une plaque commémorative en rappelle le souvenir sur le mur de l'ancienne maison communale de Renlies.

Bourgmestres de Renlies modifier

Mayeurs (période espagnole) :

  • 1499 : Colart Labioix ;
  • 1561 : Jehan de la Rue ;
  • 1588 : Hubert Mahieu : lieutenant-mayeur ;
  • Vers 1670 : Jacques Perrin ;

Mayeurs (période française) :

  • 1728 : Melchior Joset ;
  • 1731 : Jacques Mourue ;
  • 1782 : Eugène Motte ;
  • 1786 - 1790 : Nicolas Gillet ;
  • 1790 : Nicolas Coppée ;

Maires (période française et hollandaise)  :

  • 1793 - 1803 : Stanislas Canivet ;
  • 1816 - 1817 : Alexis Joseph Brasseur ;
  • 1818 - 1830 : Michel Friand, négociant (maire/bourgmestre - période hollandaise) ;

Bourgmestres (Belgique)[10] :

  • 1830 - 1843 : Nicolas Ducarme ;
  • 1843 - 1858 : Maximilien Aubertin ;
  • 1858 - 1863 : Sylvère Fourquet ;
  • 1863 - 1879 : Victorien Paquet ;
  • 1879 - 1891 : Édouard Gobert ;
  • 1891 - 1896 : Émile Chapon ;
  • 1896 - 1914 et 1918 - 1940 : Clovis Coppée, agriculteur et organiste de Renlies ;
  • 1914 - 1918 : Victor Brogniet, bourgmestre faisant fonction ;
  • 1940 - 1944 : Arille Mourue, bourgmestre faisant fonction ;
  • 1944 - 1959 : Clovis Béchet ;
  • 1959-1976 : Joseph Fagot.

Notes et références modifier

  1. Clovis Coppée, Miettes d'histoire sur Renlies - Tome II, Rance, Société d'Histoire Régionale de Rance, 1956-1957
  2. « Vallée de la Hante », sur La biodiversité en Wallonie (consulté le )
  3. « 17pasplus », sur change.org, (consulté le )
  4. André Lépine, Renlies - Notes d'histoire. La paroisse, cahier du Musée de Cerfontaine n° 305, , 29 p.
  5. Annuaire statistique du département du Nord pour l'an XI de la République 1802-1803, p. 191, lire en ligne.
  6. Philippe Vander Maelen, Dictionnaire géographique de la Province de Hainaut,
  7. Abbé Auguste Soupart, Histoire du doyenné de Thuin, tome II : Les paroisses, cahier du Musée de Cerfontaine n° 203, , 93 p.
  8. Thudo, « La "botte" du Hainaut se dépeuple de manière inquiétante », Le Soir,‎ , p. 6 (lire en ligne  )
  9. « Renlies », sur Citypopulation, (consulté le )
  10. Hubert Coppée, Famille Coppée. Quatre siècles d histoire à Renlies. Hubert Coppée, Nalinnes, , 133 p. (lire en ligne), p. 125

Bibliographie modifier

  • Joseph Fagot, « Renlies. Notes historiques », Cercle d’Histoire de Beaumont,‎
  • André Lépine, « Renlies - Notes d’histoire. La paroisse », Cercle d'Histoire de Cerfontaine, no 305,‎
  • Emmanuel Laurent, La Bande noire de l’entre-Sambre-et-Meuse Coecke et Goethals étaient-ils innocents ?, Bruxelles, Print Express