Rajkumari, probablement née vers , est une actrice et chanteuse indienne principalement connue pour son interprétation de Chandramukhi dans Devdas par P.C. Barua.

Rajkumari
Description de cette image, également commentée ci-après
Rajkumari en 1938
Nom de naissance Pullo Bai
Naissance vers
Nationalité Drapeau de l'Empire britanniques des IndesDrapeau de l'Inde Indienne
Décès ?
Profession Actrice, Chanteuse
Films notables Devdas
Karwan-E-Hayat
Achhut

Biographie modifier

Rajkumari, parfois appelée Rajkumari Calcuttawali (trad. « Rajkumari de Calcutta »), de son vrai nom Pullo Bai[1] est née probablement vers 1910. Son nom indique qu'elle est selon toute vraisemblance issue de la courtisanerie[2],[note 1], et tout comme Jaddan Bai, Ratan Bai ou Jehanera Kajjan, elle embrasse une carrière d'actrice-chanteuse à Calcutta au début des années 1930[3].

Elle apparaît pour la première fois à l'écran en 1933 dans Aankh Ka Nasha[4], la seconde adaptation au cinéma de la pièce en hindi-urdu écrite dix ans auparavant par Aga Hashr Kashmiri, l'auteur maison de Madan Theatres. J.J. Madan, lui-même, réalise ce film qui évoque la traîtrise de l'amour d'une courtisane[5] et dont Jehanera Kajjan est la vedette. Pendant deux années, Rajkumari sera ainsi à l'affiche de dix films de Madan Theatres ou, à mesure que le studio s'effondre économiquement[note 2], de petites sociétés de productions telle que Tollywood Studio.

Dès 1933, Rajkumari est également engagée par le studio New Theatres de Calcutta. Elle joue ainsi le rôle principal de la princesse de Vijaynagara[6] promise au prince Pervez interprété par K.L. Saigal dans Karwan-E-Hayat réalisé par Premankur Athorty. En 1935, P.C. Barua reconstitue le duo qu'elle constituait avec K.L. Saigal en lui offrant le rôle de la courtisane Chandramukhi dans son remake en hindi de Devdas. Elle accède à la célébrité grâce à ce film[3], même si elle ne danse pas et ne chante qu'une seule chanson, Naahi Aaye Ghanashyaam Gheri Aai Badari qui n'a probablement pas été gravée sur un 78 tours. Elle enchaîne ensuite l'année suivante avec Karodpati, une comédie d'Hemchandra Chunder, puis Pujarin de P.C. Barua, un remake de Dena Paona, le premier film parlant de New Theatres. Ces deux films, bien qu'en hindi et mettant encore en vedette K.L. Saigal, n'ont eu du succès qu'au Bengale et sont passés inaperçus dans le reste de l'Inde[7].

Comme de nombreux acteurs à cette époque, elle quitte New Theatres au milieu des années 1930. En 1937, elle tourne dans Mandir, un film mythologique en hindi réalisé par A.R. Kardar qui travaille alors à Calcutta pour la East India Film Company. Puis elle se laisse convaincre par l'usine à rêves qu'est Bombay et rejoint Ranjit Movietone, le studio de Gohar et de Chandulal Shah. Gorakh Aya, son premier film pour son nouveau studio est encore un film mythologique. Il est réalisé en 1938 par Chaturbhuj Doshi un ancien journaliste et publicitaire dont c'est le premier film. La critique est favorable et loue le talent de Rajkumari[8]. Elle ne tient pourtant qu'un rôle secondaire dans la comédie The Secretary du même Chaturbhuj Doshi et dans le policier Professor Waman M.S.C. qui sortent quelques semaines plus tard. Dans Achhut enfin, qui atteint les écrans en , elle n'est même pas remarquée.

Il s'agit de son dernier film; elle épouse en 1939 à Calcutta un certain Motilal Seth[3] et retourne dans l'anonymat.

Filmographie modifier

 
Rajkumari dans Devdas (1935)

La filmographie de Rajkumari est mal connue car plusieurs artistes de cinéma utilisaient depuis la fin des années 1920 ce nom courant qui signifie simplement « Princesse ». Ainsi, le chercheur indien Ram Awatar Agnihotri lui attribue par exemple une carrière d'actrice qui va jusqu'en 1945[4]. La liste qui suit est constituée des films auxquels Rajkumari a participé de manière à peu près certaine.

Notes modifier

  1. Le suffixe « Bai » fait référence à une courtisane spécialisée dans le chant.
  2. Madan Theatres est exsangue en 1936 et ferme définitivement ses portes en 1938. Mais dès 1933, la situation économique de ce qui fut le plus grand studio au milieu des années 1920 commence déjà à devenir très difficile.
  3. Karwan-E-Hayat était présenté au Minerva de Bombay au tout début de l'année 1934[6], la date de 1935 correspond probablement à une seconde sortie du film.
  4. Karodpati est aussi connu sous la transcription Crorepati.

Références modifier

  1. (en) Atul, « Ghir kar aayin badariya kaari », sur Atul’s Song A Day-A choice collection of Hindi Film & Non-Film Songs, (consulté le )
  2. (en) Vidya Shah, Jalsa : women and their journeys from the salon to the studio, , 120 p. (ISBN 978-93-82381-77-8 et 93-82381-77-5, OCLC 948975671, lire en ligne)
  3. a b et c (ur) Bijli Jampuri, Filmi Titliyan, Hyderabad, Raj Publishing House, , 224 p. (lire en ligne), p. 212
  4. a et b (en) Ram Awatar Agnihotri, Artistes and Their Films of Modern Hindi Cinema : Cultural and Sociopolitical Impact on Society, 1931-1991, Commonwealth Publishers, , 1024 p. (ISBN 978-81-7169-183-8, lire en ligne)
  5. (en) The New Encyclopædia Britannica : Macropædia, Encyclopædia Britannica, (ISBN 978-0-85229-529-8, lire en ligne)
  6. a et b (en) Madhuja Mukherjee, Voices of the Talking Stars : Women of Indian Cinema and Beyond, SAGE Publications India, , 216 p. (ISBN 978-93-81345-23-8, lire en ligne)
  7. (en) Pran Nevile, K. L. Saigal : The Definitive Biography, Penguin UK, , 248 p. (ISBN 978-93-5214-160-9, lire en ligne)
  8. « FilmIndia (1938) », sur archive.org (consulté le )

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