Procès de Treblinka

procès de nazis ayant travaillé dans le camp de Treblinka durant la Seconde Guerre mondiale

Procès de Treblinka
Tribunal du district de Düsseldorf. Lieu du procès, photographié en 2008.
Tribunal du district de Düsseldorf. Lieu du procès, photographié en 2008.

Type Procès envers les criminels de guerre nazis du camp d'extermination de Treblinka
Pays Allemagne de l'Ouest Allemagne de l'Ouest
Localisation Düsseldorf
Coordonnées 51° 13′ 32″ nord, 6° 46′ 58″ est
Date Du au
Participant(s) 13 membres de la SS

Géolocalisation sur la carte : Allemagne
(Voir situation sur carte : Allemagne)
Procès de Treblinka

Le procès de Treblinka est une série de deux procès concernant des anciens SS ayant travaillé dans le camp d'extermination de Treblinka lors de la Seconde Guerre mondiale. Le procès débuta en 1964 à Düsseldorf, en Allemagne de l'Ouest. Il fut l'un des nombreux procès pour crime de guerre qui se tinrent à cette époque comme le procès Eichmann à Jérusalem en 1961, le Procès de Francfort concernant Auschwitz en 1963-1965 et qui permirent à l'opinion publique de se faire une idée de l'étendue des crimes perpétrés quelque vingt années auparavant par les bureaucrates et les exécutants nazis en Pologne occupée. Durant ces mêmes années et celles qui suivirent, des procès distincts se tinrent également comme ceux relatifs au personnel du camp d'extermination de Bełżec (1963-1965), de celui du camp d'extermination de Sobibor (1966) et du camp de Majdanek (1975-1981).

Procès Hirtreiter modifier

En 1946, Josef Hirtreiter (en) est arrêté au cours d'enquêtes alliées concernant le meurtre de personnes handicapées dans le centre d'euthanasie Hadamar. Bien qu'il ne soit pas considéré comme impliqué pénalement au centre Hadamar, il avoue cependant avoir travaillé dans un camp près du village polonais de Małkinia, où des juifs ont été tués dans une chambre à gaz. Des enquêtes supplémentaires prouvent l'implication de Hirtreiter au camp d'extermination de Treblinka, où il supervise notamment la désorganisation des victimes avant leur gazage. Il est accusé d'avoir participé à des massacres de juifs, en particulier le meurtre de plus de 10 personnes, dont des nourrissons. Le , Hirtreiter fut condamné à la réclusion à perpétuité.

Premier procès de Treblinka modifier

En , l'Agence centrale du spécialiste allemand Dietrich Zeug, présent au procès d'Eichmann, est chargé d'enquêter sur les crimes commis dans le territoire du gouvernement général de Pologne pendant la guerre. Son enquête mène à l'arrestation du commandant adjoint de Treblinka le . Zeug a reçu des témoignages de survivants de Yad Vashem qui lui ont permis d'examiner les archives nationales allemandes pour approfondir son enquête. Il a été le premier à établir la chaîne de commandement de l'Opération Reinhard.

Le premier procès de Treblinka débute le avec onze SS du camp, soit environ un quart du personnel SS employé lors de l'extermination des Juifs à bord des trains de l'Holocauste. Plus de 100 témoins témoignent à la barre, avec des preuves à charge présentées par Franciszek Ząbecki, employé par la Reichsbahn lorsque les trains de l'Holocauste partaient à destination de la Pologne occupée. Ses dires s’appuient sur des lettres de cheminement allemandes d’époque qu'il a lui-même rassemblées. Les verdicts sont prononcés le  :

Accusé Photo Rang Fonction Sentence Suite
Kurt Franz SS-Untersturmführer Commandant adjoint Prison à vie Purgé 28 ans, libéré en 1993, meurt en 1998
Otto Richard Horn SS-Unterscharführer Totenlager – Croque-mort Acquitté
Erwin Lambert   SS-Unterscharführer Chef des constructions des chambres à gaz 4 ans de prison Peine purgée. Meurt en 1976
Heinrich Matthes   SS-Scharführer Chef du Totenlager Prison à vie
Willi Mentz (en)   SS-Unterscharführer Leichenkommando, Landwirtschaftskommando puis « infirmier de la mort » (Lazarett) Prison à vie Libéré en 1978 et meurt 3 ans après
August-Wilhelm Miete SS-Unterscharführer Lazarett – « Ange de la mort » Prison à vie Relaché en 1980 Meurt en
Gustav Münzberger (en) SS-Unterscharführer Totenlager – Chambres à gaz 12 ans de prison Purgé 6 ans, libéré pour bon comportement en 1971, meurt 6 ans après
Albert Rum (de) SS-Unterscharführer Totenlager – Chambres à gaz 3 ans de prison
Otto Stadie (en) SS-Unterscharführer Administration du camp 7 ans de prison Libéré pour raison de santé, meurt en 1977
Franz Suchomel SS-Unterscharführer Goldjuden (chargés de la récupération et du tri d’objets de valeur) 7 ans de prison Purgé 4 ans, libéré, meurt en 1979
Kurt Küttner (en) SS-Oberscharführer Chef du camp inférieur de Treblinka II Meurt avant le procès

Deuxième procès de Treblinka modifier

Le deuxième procès de Treblinka, connu sous le nom de procès Stangl, se déroule du au , soit cinq ans après le premier procès. Dans ce procès, seul le commandant du camp, Franz Stangl, expulsé trois ans plus tôt du Brésil, est accusé. Stangl avait déjà contribué aux meurtres de personnes handicapées pendant l'Aktion T4, avant de devenir commandant de Sobibor puis de Treblinka. La plupart des tueries de Treblinka se sont déroulées sous son commandement. Condamné à la réclusion à perpétuité, il meurt en prison le , alors qu'il attendait les résultats de l’appel qu’il avait interjeté contre sa condamnation à perpétuité.

Voir aussi modifier

Notes et références modifier

Bibliographie modifier

  • Justiz und NS-Verbrechen : Sammlung deutscher Strafurteile wegen nationalsozialistischer Tötungsverbrechen 1945–1999 (Justice and Nazi Crimes : a Collection of German Verdicts on national socialist Killings), Amsterdam, Amsterdam University Press, (ISBN 978-90-6042-000-3 et 90-6042-000-4)
  1. Erster Treblinka-Prozess (First Treblinka Trial): vol. 8, (ISBN 90-6042-008-X).
  2. Zweiter Treblinka-Prozess (Second Treblinka Trial): vol. 22, (ISBN 90-6042-022-5).
  3. Dritter Treblinka-Prozess (Third Treblinka Trial): vol. 34, (ISBN 90-5356-720-8).
  • (de) Christian Hofmann, « Die Treblinka-Prozesse (The Treblinka Trials) », shoa.de, sur shoa.de, Arbeitskreis Shoa.de e.V.
  • NS-Vernichtungslager im Spiegel deutscher Strafprozesse (Nazi Extermination Camps mirrored by German Criminal Trials), Munich, , p. 81