Rue Bias

voie de Nantes, France
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La rue Bias est une voie de la ville de Nantes (Loire-Atlantique), en France.

Rue Bias
Image illustrative de l’article Rue Bias
La rue Bias vue de la rue Gaston-Veil avec à droite l'ancien garage Peugeot.
Situation
Coordonnées 47° 12′ 37″ nord, 1° 33′ 24″ ouest
Pays Drapeau de la France France
Région Pays de la Loire
Ville Nantes
Quartier(s) Centre-ville
Début Rue Gaston-Veil
Fin Quai de Tourville.
Morphologie
Type Rue
Géolocalisation sur la carte : Nantes
(Voir situation sur carte : Nantes)
Rue Bias
Géolocalisation sur la carte : Pays de la Loire
(Voir situation sur carte : Pays de la Loire)
Rue Bias
Géolocalisation sur la carte : Loire-Atlantique
(Voir situation sur carte : Loire-Atlantique)
Rue Bias

Situation et accès modifier

Située dans le centre-ville, la rue se trouve sur la partie ouest de l'ancienne île Gloriette, débute rue Gaston-Veil (au niveau de la place du Saint-Philibert) pour terminer, à l'ouest par la rue Professeur-Yves-Boquien et le passage Jean-Pierre-Kernéis, tandis que vers le sud un tronçon rejoint le quai de Tourville. C'est une artère presque entièrement pavée et réservée aux piétons (une allée est réservée à la circulation automobile pour la desserte de l'ancien garage Peugeot). Sur son côté sud-est elle est rejointe par la rue Luc-Augustin-Bacqua.

Origine du nom modifier

Édouard Pied ne peut donner aucune explication sur l'origine du nom, tout au plus une hypothèse concernant le philosophe de la Grèce antique Bias de Priène, souvent cité dans les listes des sept sages de la Grèce[1].

Historique modifier

Sur des plans détenus par les archives municipales de Nantes, le nom de la rue est orthographié « rue Biais »[2].

Sur un plan de Louis Amouroux en 1849, il était projeté la prolongation de cette artère jusqu'à la rue Deurbroucq, mais celle-ci ne fut jamais réalisée, son extrémité ouest débouchant désormais sur une impasse.

Au début du XXIe siècle, la rue est concernée par l'aménagement de la ZAC Hôtel-Dieu-Gloriette, autour du nouveau bâtiment de l'UFR Santé. Dans ce cadre, la voirie est totalement réaménagée pour les rues Bias, du Docteur-Boquien et Bacqua[3]. Le long d'un nouveau tronçon de la rue Bias rejoignant vers le sud le quai de Tourvlle, deux lots ont été définis ; sur le lot le plus au sud a été bâti l'« immeuble Gão » (no 13)[4] ; sur la partie nord un immeuble privé destiné au logement des étudiants (no 11)[5].

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire modifier

Amphithéâtre Kernéis modifier

En 1998, au no 1, à l'angle avec la rue Gaston-Veil[coord 1], le grand amphithéâtre des facultés de médecine et de pharmacie (amphitéâtre Kernéis, initialement « amphithéâtre Berliet ») est achevé pour le compte de l'université de Nantes, d'après les plans des architectes Éric Gouesnard et Jean-François Salmon. S'opposant à la silhouette massive de béton du CHU auquel il fait face, le bâtiment présente des parois de verre transparent sur ses façades donnant sur les rues Gaston-Veil et Bias, laissant apparaître les éléments architecturaux internes (escaliers, poteaux, dalles de béton)[6]. L'immeuble a été baptisé en hommage à Jean-Pierre Kernéis (1918-1999), professeur agrégé d'anatomie pathologique, doyen de la faculté de médecine et de pharmacie[7], après avoir porté initialement le nom d'« amphithéâtre Berliet »[8].

L'amphithéâtre contient 1 000 places ; le bâtiment compte 2 500 m2 de surface hors-œuvre. La construction a coûté 19 millions de francs de l'époque. L'amphithéâtre est l'élément central du bâtiment, qui contient, au-dessus, des salles de classe, et, au rez-de-chaussée, un hall. Les coursives qui permettent la circulation entre ces éléments sont conçues comme des espaces de vie. L'habillement intérieur offre un contraste entre l'utilisation du « brut » (béton apparent, pas de plinthes, sol plastique basique) et des éléments travaillés (bois verni)[8].

L'édifice présente une continuité architecturale avec le bâtiment de la présidence de l'université, situé rue Gaston-Veil, élément le plus concret de la « couture » revendiquée avec les bâtiments alentour, notamment l'Hôtel-Dieu[8].

Central téléphonique modifier

Au no 2 de la rue, un central téléphonique est construit en 1974 pour le compte de France Telecom, sur des plans de l'architecte Yves Ménard[coord 2]. Le projet, débuté en 1972, aboutit à la réalisation d'un immeuble d'une surface utile de 5 800 m2, et présentant cinq niveau. D'aspect cubique, il est de couleur noire : pour concilier la volonté de faire disparaître l'immeuble dans le paysage chargé d'histoire (il se situe à une centaine de mètres de l'île Feydeau) avec les nécessités technologiques (les machines auxquelles était destiné l'édifice devaient être installées dans une pièce à l'abri de la lumière du soleil), l'architecte a choisi le verre sombre pour recouvrir les façades. L'immeuble répond à des contraintes de hauteur double : le gabarit de la partie longeant la rue Gaston-Veil est supérieur à celui de la rue Bias, en raison de l'élévation du bâti existant au préalable. Les ouvertures se déclinent en cinq types, en fonction des destinations d'origine des pièces. Tous ces éléments hétéroclites sont unis par le verre sombre et les jointures des plaques de verre trempé (Emalit), et des saignées blanches. Ce bâtiment présente la particularité d'être un des premiers de la ville à être isolé de l'extérieur, la structure étant en béton[9].

Ancien garage Peugeot modifier

Entre 1951 et 1953, l'architecte André Guillou[10] réalise la construction d'un garage pour Peugeot, aux façades de béton[coord 3]. Une publicité de la firme automobile le désigne comme le premier parking hélicoïdal à rampe continue d'Europe. L'entrée de cet immeuble, devenu le parking Deurbroucq géré par le CHU qui le réserve essentiellement pour le personnel de l'Hôtel-Dieu, se trouve au no 6 de la rue[11]. Une autre entrée se trouve aux nos 5 et 5bis de l'allée de l'Île-Gloriette[12].

UFR de pharmacie et médecine modifier

En 2011 est achevé le bâtiment accueillant, au no 9 de la rue, l'unité de formation et de recherche des sciences pharmaceutiques et biologiques de l'université de Nantes et celle de médecine, ainsi que la bibliothèque de la faculté[13],[coord 4]. L'édifice, longé par le quai de Tourville au sud, et la rue Professeur-Yves-Boquien à l'ouest, est dû à l'architecte Jean-Pierre Lott ; les travaux ont débuté en 2006.

Un second bâtiment de 4 900 m2 sera construit sur l'espace laissé libre entre l'ancien garage Peugeot et l'immeuble précédemment cité[coord 5]. Il accueillera, à partir de 2020, les 840 étudiants de première année du cycle des études de santé (Paces) et de l'UFR de pharmacie[14].

Voies latérales modifier

Passage Jean-Pierre-Kernéis modifier

Le conseil municipal approuve, le , l'attribution à cette voie reliant la rue Bias à l'allée de l'Île-Gloriette, à proximité de l'hôtel Deurbroucq[coord 6], en l'honneur du doyen de la faculté de médecine et de pharmacie Jean-Pierre Kernéis (1918-1999), premier président de l'Université de Nantes[7],[15].

Références modifier

  1. Pied 1906, p. 27.
  2. Notamment sur le plan cadastral de 1835 : « Plan cadastral parcellaire de la commune de Nantes, 1835, section Q », sur www.catalogue.archives.nantes.fr, archives municipales de Nantes (consulté le ).
  3. « Gloriette : un ilôt de renouvellement urbain autour de l'UFR Santé », Nantes Métropole Aménagement (consulté le ).
  4. « BC1-GAO », pss-archi (consulté le ).
  5. « Les Estudines de Tourville », pss-archi (consulté le ).
  6. Christophe Boucher, Bruno Letellier, Stéphanie Vincent, Nicolas Duverger, Elsa Martineau et Manuel Henry, 30 ans d'architecture contemporaine en Pays de la Loire : de 1982 à nos jours, Angers, Union régionale des conseils d'architecture, d'urbanisme et de l'environnement des Pays de la Loire, , 244 p. (ISBN 978-2-9517444-5-5 et 2-9517444-5-5), p. 42.
  7. a et b « Jean-Pierre Kerneis (1918-1999) », CHU Nantes (consulté le ).
  8. a b et c Architectures remarquables, 2000, p. 82-83.
  9. Architectures remarquables, 2000, p. 56-57.
  10. « André Guillou », sur pss-archi.eu (consulté le ).
  11. « Parking Deurbroucq », sur pss-archi.eu (consulté le ).
  12. Architectures remarquables, 2000, p. 30 et 140.
  13. « Accueil à l'UFR des Sciences Pharmaceutiques et Biologiques », université de Nantes (consulté le ).
  14. Rodolphe Delaroque, « Nantes Métropole - Le Conseil métropolitain en direct - Institution », sur www.nantesmetropole.fr (consulté le )
  15. « Délibération no 13, conseil municipal du 1er juillet 2013 », mairie de Nantes (consulté le ).

Coordonnées des lieux mentionnés modifier

 

Les coordonnées de cet article :

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Colette David, Michel Bazantay, Franck Gerno, Romain Rousseau et Murielle Durand-Garnier (photogr. Philippe Ruault), Nantes : Architectures remarquables* 1945/2000, Nantes, Nantes aménagement, , 140 p. (ISBN 2-9515061-0-4).
  • Édouard Pied, Notices sur les rues de Nantes, A. Dugas, , 331 p., p. 27.

Articles connexes modifier

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