Parc national du Kenozero

parc national de Russie
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Le parc national du Kenozero (en russe : Кенозерский национальный парк, Kenozerski natsionalny park) est un parc national du Nord de la Russie, dans les raïons de Plessetsk et de Kargopol en oblast d'Arkhangelsk. Il s'étend sur 140 218 ha et est bordé du parc national de Vodlozero en république de Carélie voisine. Réserve de biosphère depuis 2004, il est candidat depuis 2014 au patrimoine mondial de l'Unesco.

Parc national du Kenozero
Géographie
Pays
Oblast
Raïon
Coordonnées
Ville proche
Superficie
1 402 018 hectares
Administration
Type
Catégorie UICN
II
WDPA
Création
Patrimonialité
Visiteurs par an
52 993
Administration
Site web
Géolocalisation sur la carte : oblast d'Arkhangelsk
(Voir situation sur carte : oblast d'Arkhangelsk)
Géolocalisation sur la carte : Russie
(Voir situation sur carte : Russie)

Il protège l'ensemble du lac Kenozero et sa région naturelle — région nommée Kenozerié — qui comprend de nombreux autres lacs plus petits tels que le lac Svirnoïe et le lac Liokchmozero. En particulier, le parc est caractéristique des régions du Nord russe, et de ses étendues plates couvertes de lacs et de forêts mixtes de pins et d'épicéas — la taïga. La faune et la flore sont d'une richesse exceptionnelle, qui diffère selon que l'on soit dans les marécages, les eaux ou les forêts. Nombre d'espèces figurent dans le livre rouge de Russie.

Les rives des lacs sont peuplées depuis le IVe millénaire av. J.-C. par les peuples finno-ougriens et leurs ancêtres, des peuples d'Europe du Nord et de l'Oural. Les habitants d'alors ont développé les villages de pêcheurs, et pratiquaient des rituels païens. L'influence russe arrive au moyen-âge, d'abord avec les Novgorodiens et leur république qui dominent désormais la région à la fin du XIIIe siècle, puis lorsque les Pomors installent 65 villages dans la région au XVIIe siècle. Les villages se développent progressivement, avec la constructions de nombreux bâtiments en bois aujourd'hui exemples de l'architecture en bois russe. De cette architecture typique du Nord russe, le parc abrite aujourd'hui églises et autres sites culturels des XVIIIe aux XIXe siècles et des dizaines de sites archéologiques et cimetières. Aujourd'hui, il y a 45 monuments classés aux objets patrimoniaux culturels de Russie, notammenet le pogost du Potchozero, la chapelle de la Transfiguration de Glazovo et l'église de l'Assomption de Verchinino. Enfin, un des villages, Zerkhnova, est membre de l'association des Plus beaux villages de Russie.

Si une certaine protection existe déjà sous la période soviétique, c'est seulement trois jours après la dissolution de l'URSS que le parc national est créé, le . Le parc garde une nature encore peu touchée, tandis que le statut de parc a permis une meilleure protection des biens culturels ainsi qu'un meilleur accès à la zone, et aujourd'hui, plusieurs sentiers, terrestres ou par voie lacustre, parcourent le parc. La partie nord du parc est la plus culturelle, tandis que la partie méridionale est plus naturelle.

Toponymie modifier

Le parc national tient son nom du lac Kenozero, qui, selon le linguiste russe Eugène Helimski, dériverait possiblement du mot des langues finno-sames « keno » signifiant « courbé ». Le mot russe « ozero » a été par la suite rajouté, ce qui signifierait « lac tordu ». Cependant, cela ne signifie pas selon lui que le toponyme soit d'origine finnoise, mais d'une ancienne langue finno-ougrienne parlée par les habitants du Kenozero, langue liée aux langues modernes sames, finnoises et baltes[1].

Les toponymes de la région du Kenozero sont réparties en plusieurs groupes. Il y tout d'abord les toponymes russes, qui sont souvent des toponymes avec une base de substrat et un affixe russe, tels que l'ozero (lac en russe) du Kenozero, le boloto (marais en russe) de Miandovo ou le routcheï (ruisseau). On trouve aussi Venegora (gora signifiant montagne en russe) ou Notozero. Les toponymes les plus nombreux sont ceux d'origine balto-finnoise, qui ont été adapté à l'usage et la prononciation russe. Dans ce groupe l'on compte les mots finissant en -selga, -tchelga, -chelga, signifiant à l'origine « crête, os » (Gabtchelga ou Enchelga par exemple). Enfin, il y a une couche clairement same, comme le préfixe -tchelm signifiant « détroit » (entre les lacs), que l'on retrouve dans le nom du village disparu de Tchelma, ou nyuhtch- (du sami « cygne »), comme avec Nioukhnotcha, une baie d'un lac. Le toponyme nyura, venant du same « roche sous-marine, échouée », « haut-fond sous-marin », se retrouve pour le noms de plusieurs îles et îlots des lacs de la région[1].

Géographie modifier

Localisation et frontières modifier

Le parc national du Kenozero se trouve dans les raïons de Plessetsk et de Kargopol dans l'oblast d'Arkhangelsk, dans le Nord russe européen[2]. Il se situe dans le coin sud-ouest de l'oblast[3], et la frontière occidentale du parc longe la frontière avec la république de Carélie. Il couvre une superficie de 140 218 ha (1 402,18 km2)[4],[5], ce qui en fait le vingt-cinquième plus vaste de Russie. Il comprend le lac Kenozero, et il a la forme d'un polygone allongé dans le sens latitudinal. La distance maximale du nord au sud est de 72 km, tandis qu'elle est de 25 km dans le sens longitudinal[4],[6]. Il couvre une région naturelle du Nord russe, nommée Kenozerié[4],[1]. Le parc national se trouve à la limite entre le bouclier scandinave et la plateforme est-européenne, et ainsi la ligne de partage des eaux entre les bassins de la mer Blanche et de la mer Baltique[7]. Il se situe au sud-est du parc national de Vodlozero [8].

Climat modifier

 
Paysage enneigé à Verchinino en janvier 2018.

Le climat de la région du parc est un climat continental tempéré (Dfc) selon la classification de Köppen, caractérisé par un hiver enneigé et modérément froid, un printemps court et modéré et un été relativement chaud[3]. Il est influencé par l'océan Arctique et par les vents venant de l'est en direction de l'ouest[9]. La température moyenne de l'air en janvier est de −12 °C, celle en juillet est de +16,5 °C. Le minimum absolu est de −47 °C tandis que le maximum absolu est de +34 °C. Les précipitations sont de l'ordre de 500 mm par an. Il y a une couverte neigeuse stable durant 160 jours, avec une hauteur moyenne de 40 cm. La période sang gel est de 105 à 110 jours[10]. La température du lac Kenozero peut aller jusqu'à +27 °C l'été, tandis que la température moyenne annuelle dans les eaux proches du fond est de 6 à 7 °C[9].

Il n'y a pas de station météorologique sur le territoire du parc, mais deux sont situés dans les environs : Kargopol au sud et Konevo à l'est. D'après les observations réalisées depuis la fin du XIXe siècle, les températures annuelles moyennes les plus basses ont été enregistrées au début des relevés, suivis de températures hautes dans les années 1930 et 1940, avant d'une vague de froid dans les années 1960 et 1970. Depuis, les températures ne cessent d'augmenter à cause du réchauffement climatique. À Kargopol, au sud du parc, la température moyenne a déjà augmenté +1 °C par rapport au début du XXe siècle[9].

Relevé météorologique de Kargopol, 1902-2012
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) −16,3 −15,8 −11,1 −3,2 3,1 8,6 11,4 9,5 5,1 −0,3 −6,6 −12,6 −23
Température moyenne (°C) −12,3 −11,6 −6,3 1,3 8,5 14,2 16,9 14,3 8,5 2,2 −3,9 −9,2 2
Température maximale moyenne (°C) −8,7 −7,7 −1,5 6,2 14 19,6 22,3 19,5 12,8 4,9 −1,5 −6,2 6,2
Ensoleillement (h) 26 64 115 180 254 269 283 201 115 52 24 11 1 594
Précipitations (mm) 29,6 23,6 27,2 32,1 49,6 70,5 68,9 74,8 65,1 52,4 40,7 36 570,5
Source : climatebase.ru« données climatiques de Kargopol », sur climatebase.ru (consulté le )


Relief et géologie modifier

 
Masselga et son esker en hiver, au bord du lac, gelé, du même nom.

Le territoire du parc présente un caractère plat prononcé. Les dernières glaciations, qui ont aplati le terrain, ont laissé des traces avec des eskers, c'est-à-dire des crêtes allongées à forte pente, ainsi que des kames, une colline irrégulière et composée de sables et de graviers. Au nord du Liokchmozero, se trouve l'un des eskers les plus importants, celui de Masselga (littéralement « Montagne de la Terre » ou « bassin versant » en finno-ougrien) sur le village et au bord du lac éponymes[10],[11].

Outre les eskers, le relief est, même si relativement faible, présent au niveau de la ligne de partage des eaux séparant les bassins de la mer Baltique et de la mer Blanche, dont fait partie l'esker de Masselga. Sur cette ligne de partage se trouvent des collines, des moraines et des champs de blocs. Le relief permet de marquer les contours des nombreux lacs avec les baies ainsi que de faire émerger les îles des étendues d'eau. Toutes ces formations sont aussi dues aux dernières glaciations, qui ont façonné le territoire[10].

Le système des lacs du Kenozero occupe un grand bassin entouré de collines : avec à l'ouest les collines Andomskaïa et à l'est et au sud-est la crête morainique Kenozerskaïa (« du Kenozero ») le délimitant en partie du Liokchmozero. Le Kenozero et ses lacs directement communicants (comme le Svinoïe) ont des caps et îles aux pentes abruptes. Les rives du Kenozero sont élevées, jusqu'à 80 voire 100 mètres d'altitude par rapport au niveau du lac dans certaines zones[12].

Hydrographie modifier

Le parc fait partie à la fois du bassin versant de la mer Blanche et de celui de la Baltique, se situant ainsi sur la limite entre les deux. Le bassin de la mer Blanche occupe 90 % de la superficie du parc, le dixième restant étant pour la mer Baltique. La densité du réseau hydrographique est plutôt faible, d'environ 0,30 à 0,38 km/km2[10]. Le territoire du parc compte 67 ruisseaux et rivières[6], et la longueur total de ces cours d'eau est de 532 km. La plupart des rivières font partie du système des lacs du Kenozero, avec 8 ruisseaux et rivières se jetant dans le lac Svinoïe, 8 dans le lac Dolgoïe et 26 autres directement dans le Kenozero[13].

Il y a 251 lacs sur le parc national[6]. En incluant les cours d'eau, la superficie totale des plans d'eau est de 20 300 hectares, soit 14,4 % (un septième) du territoire du parc. Les deux plus grands lacs du parc sont les lacs Kenozero et Liokchmozero[13]. Le Kenozero est le plus grand, long au maximum de 24 km, avec une largeur maximale de 5,5 km. Surtout, il a un littoral long de 350 km, avec de nombreuses baies longues, étroites et sinueuses, appelées localement « lakhty ». Les plus grandes baies sont la Perchlakhta dans le nord-est du lac et la Glouchtchevaïa Lakhta au nord. Sa superficie est de 68,8 km2, et en y incluant les îles, elle est de 99,4 km2. Le lac compte 70 îles, parmi lesquelles se trouvent les deux plus grandes : Medjvejy (250 hectares) et Mamonov (90 hectares). Le lac Liokchmozero est le second plus grand, d'une forme ovale simple contrairement au Kenozero, avec une superficie de 54,4 km2 et sans aucune île. Il est d'origine glaciaire, peu profond dans l'ensemble, sauf dans la partie centrale avec un sillon jusqu'à 30 m de profondeur[13].

Deux principaux systèmes lacustres se trouvent ainsi sur le territoire : le système du Kenozero et celui du Liokchmozero. Le système des lacs du Kenozero, qui est un groupe compact, se situe dans le nord du parc. Il est composé du Kenozero, du Svinoïe et du Dolgoïe, et est relié par des détroits. Ensuite, il y a le lac Liokchmozero et la vingtaine de ses lacs satellites : le Sviargozero et le Vilno entre autres. Les lacs satellites du Liokchmozero sont situés au nord et au nord-ouest du Liokchmozero. Le système du Liokchmozero est pour la drainé par la rivière Liokchma, et le système du Kenozero par la Kena. Ces deux rivières, Liokchma et Kena, font partie du bassin versant des affluents gauches du fleuve Onega, qui se jette dans la baie d'Onega, sur la mer Blanche. Néanmoins, les bassins des lacs Masselga (344 hectares) et Naglimozero (qui sont dans la région du Liokchmozero, mais pas dans le bassin) font eux partie du bassin de la mer Baltique[10]. La limite entre les deux bassins est un esker dans la région du Liokchmozero, où passe un esker les délimitant entre les lacs Masselga et Vilno[13].

Milieux naturels modifier

Flore modifier

 
Un espèce de caprifoliacée.

La riche flore du parc abrite 639 espèces de plantes vasculaires, 494 espèces de champignons, 216 espèces de lichens, 189 espèces de bryophytes ainsi que 8 espèces d'algues d'eau douce[14]. L'écosystème appartient à la taïga scandinave et russe de type mixte[15].

Forêts modifier

 
Des Chamerion

Les forêts denses du parc, qui couvrent les trois-quarts du territoire (76,9 %), sont malgré leur apparence très jeune. Elles n'ont qu'une centaine d'année, après la fin de l'agriculture sur brûlis. De plus, de graves incendies il y a 90, 140 et 170 ans ont presque détruit entièrement les forêts du territoire. Ainsi, la moitié de tous les peuplements forestiers ont entre 70 et 90 ans, et les forêts vierges du parc n'occupent que 5 000 hectares, principalement sur des îles isolées et dans les endroits les plus difficiles d'accès de la région[15]. Les principales essences des forêts sont le pin sylvestre (Pinus sylvestris) à hauteur de 44 %, l'épicéa (Picea) à hauteur de 25 % ainsi que le bouleau (Betula) et le tremble (Populus tremula) à 28 %[16].

Les pessières sont caractéristiques du nord-ouest de la Russie européenne, mais bien que couvrant de grands espaces, elles sont souvent fragmentées et concentrées dans les parties les plus inaccessibles du parc. Les forêts de pins sont les plus répandues du parc, des espaces isolés aux zones marécageuses. Les boulaies sont assez répandues, et sont presque toutes d'origine humaine après la fin des brûlis. Ces forêts sont temporaires, car progressivement, les épicéas les remplacent au bout d'une ou deux générations. Les forêts de bouleaux sont quant à elles dans des zones limitées et riches en eau, comme au bord des étendues d'eau et dans les ravins. Ces forêts sont elles aussi remplacées à terme par des épicéas. Les mélézins, principalement composées de mélèzes de Sibérie (Larix sibirica), sont bien plus limitées dans quelques secteurs comme autour du pogost du Potchozero et vers le Naglimozero. Enfin, les forêts d'aulnes sont assez petites, et souvent autour des hameaux et des berges des rivières et des lacs[17].

Marécages et flore aquatique modifier

 
Rive du Liokchmozero, avec les bas-fonds recouverts de plantes aquatiques.

Les marécages et autres zones humides du parc représentent 33 000 hectares du parc, et sont récents, formés à partir du retrait des glaciers il y a environ 9 000 ans dans la région. Les marécages sont pour la plupart d'anciens lacs peu profonds, qui ont été complètement envahis par la végétation, comme des rhizomes. Ces espaces abritent des tourbières riches en carex, plantes herbacées des marais et plantes aquatiques. Certains espaces sont oligotrophes, où les sphaignes (Sphagnum) sont parmi les seules espèces à survivre dans des milieux très pauvres en nutriments. Néanmoins dans ces espaces pauvres poussent le bouleau nain (Betula nana), le carex des marais (Carex acutiformis), le droséra à feuilles rondes (Drosera rotundifolia) et la stellaire des marais (Stellaria palustris) entre autres. Sinon dans la plupart des zones marécageuses poussent le lédon des marais (Rhododendron tomentosum), le myrte des marais (Myrtus brabanticus) et une kyrielle d'espèces de bruyères. Les baies typiques de la région poussent dans ces zones : chicouté (Rubus chamaemorus), airelle rouge (Vaccinium vitis-idaea subsp. vitis-idae) et canneberge (Oxycoccusi). Les zones humides mésotrophes permettent les plantations de bouleaux, épicéas, pins et mélèzes de Sibérie[18].

La flore aquatique dépend de chaque étendue d'eau, bien que certaines espèces se retrouvent dans la plupart des plans d'eau comme le nénuphar et la lobélie de Dortman (Lobelia dortmanna). Souvent, ces espaces sont entourés sur les berges de carex, salicaires (Lythrum salicaria) et potentilles des marais (Comarum palustre). Le nénuphar jaune (Nuphar lutea), la renouée amphibie (Persicaria amphibia) et le rubanier (Sparganium) poussent dans les zones peu profondes, tandis que d'autres sont entièrement submergées comme les charales (Charophyceae), l'élodée du Canada (Elodea canadensis) et le myriophylle à feuilles alternes (Myriophyllum alterniflorum)[19].

Faune modifier

Vertébrés modifier

Parmi les mammifères, représentés par 54 espèces[14], on peut citer les grands carnivores que sont le glouton (Gluto gluto), le loup gris (Lupus lupus), le lynx boréal (Lynx lynx), le renard brun (Vulpes vulpes) et l'ours brun (Ursus arctos). D'autres grands herbivores sont présents tel que l'élan (Alces alces) et le renne (Rangifer tarandus). Le parc abrite comme rongeurs le castor d'Europe (Castor fiber), l'écureuil roux (Sciurus vulgaris), grand campagnol (Arvicola terrestris), le rat brun (Rattus norvegicus), la taupe d'Europe (Talpa europaea) et le tamia de Sibérie (Tamias sibiricus). Le parc dénombre quelques espèces de chauve-souris avec le murin de Brandt (Myotis brandtii), le murin à moustaches (Myotis mystacinus), la noctule commune (Nyctalus noctula) et l'oreillard roux (Plecotus auritus). D'autres mammifères du parc incluent le blaireau européen (Meles meles), la martre des pins (Martes martes), la musaraigne d'eau (Neomysfodiens), le putois (Mustela putorius) et le sanglier d'Eurasie (Sus scrofa)[20].

Les lacs eux-mêmes contiennent une grande diversité d'espèces de poissons avec 29 espèces de poissons recensées[14]: brème bleue (Abramis ballerus), brème bordelière (Blicca bjorcna), chabot commun (Cottus gobio), corégone lavaret (Coregonus lavaretus), éperlan d'Europe (Osmerus eperlanus), goujou (Gobio gobio), grand brochet (Esox lucius), inconnu (Stenodus leucichthys), perche commune (Perca fluviatilis), rotengle (Scardinius erythrophthalmus), et vairon (Phoxinus phoxinus) entre autres[21].

 
Un choucas des tours.

L'avifaune est riche, avec 263 espèces dans toute l'aire protégée[14]. Certaines espèces sont caractéristiques des régions du Nord, telles que le lagopède des saules (Lagopus lagopus), le harfang des neiges (Bubo scandiacus), la mésange boréale (Poecile montanus) et le pouillot boréal (Phylloscopus borealis). Parmi les grands oiseaux peuvent être observés l'autour des palombes (Accipiter gentilis), la bernache du Canada (Branta canadensis), le cygne chanteur (Cygnus cygnus), la grande Aigrette (Ardea alba) et le grand Cormoran (Phalacrocorax carbo). Parmi les petits oiseaux des forêts se recensent le bruant nain (Emberiza pusilla), l'engoulevent d'Europe (Caprimulgus europaeus), le faucon émerillon (Falco columbarius) et le rouge-gorge familier (Erithacus rubecula). Autour des plans d'eau et des zones humides vivent le butor étoilé (Botaurus stellaris), le garrot à œil d'or (Bucephala clangula), la grèbe castagneux (Tachybaptus ruficollis), le martin pêcheur (Alcedinidae), le plongeon catmarin (Gavia stellata) et le râle d'eau (Rallus aquaticus) entre autres[22].

Enfin, le parc national est l'habitat de 5 espèces d'amphibiens, 4 espèces de reptiles, 2 espèces de lamproie[14]. En bref, le lissotriton vulgaris (Triturus vulgaris), le crapaud commun (Bufo bufo), la grenouille rousse (Rana temporaria) ainsi que le lézard vivipare (Lacerta vivipara) et la vipère péliade (Vipera berus) vivent sur le territoire[23].

Invertébrés modifier

Avec 455 espèces, les invertébrés représentent la plus grande proportion de la faune de la réserve. Les insectes à eux seuls sont représentés par 264 espèces réoarties en 9 ordres. Le parc abrite des éphéméroptères comme l'agrion hasté (Coenagrion hastulatum), le caloptéryx vierge (Calopteryx virgo) et le sympétrum jaune d'or (Sympetrum flaveolum). Parmi les hémiptères se retrouvent des gendarmes (Pyrrhocoris apterus) et des Stenodema calcarata, tandis que l'on trouvez chez les apidés le bourdou cousin (Bombus consobrinus), la fourmi jaune (Lasius flavus) et des Tenthredopsis. Les coléoptères comptent le Nicrophorus vespilloides, la trichie fasciée (Trichius fasciatus) et la cocinelle des roseaux (Anisosticta novemdecimpunctata) entre autres. Le parc recense des mégaloptères, des trichtoptères ainsi que des lépidoptères. Parmi ces derniers se trouvent le sphinx du pin (Hyloicus pinastri), la découpure (Scoliopteryx libatrix), le machaon (Papilio machaon), le gazé (Aporia crataegi), le cuivré commun (Lycaena phlaeas), le nacré porphyrin (Boloria titania), le Robert-le-diable (Polygonia c-album) et le moiré blanc-fascié (Erebia ligea). Le parc possède des diptères comme le taon d'automne (Tabanus autumnalis), un blattoptère et un mécoptère[24].

Outre les insectes, les invertébrés sont représentés par 78 espèces d'arachnides, 58 espèces de crustacés, 37 espèces de mollusques, 13 espèces de rotifères, 2 espèces de collemboles, 1 espèce d'annélides, 1 espèce de cnidaires et 1 espèce d'éponge[14] (Ephydatia fluviatilis)[25]. En bref chez les arachnides se trouvent la tique de la taïga (Ixodes persulcatus), la pirate commune (Pirata piraticus) et la trochose terrassière (Trochosa terricola) entre autres et chez les collemboles orchesella[26].

Histoire modifier

Populations préhistoriques modifier

 
Une petite crique du Kenozero à Vidiaguino.

Les premiers humains dans la région du Kenozero arrivent probablement juste après le retrait des glaciers de la dernière glaciation, retrait effectif entre le Xe et le Ve millénaire av. J.-C.. À ce moment-là, la végétation forestière prédominait les alentours des lacs et îles qui venaient d'être formés avec le retrait des glaciers. Les caractéristiques naturelles, comme certaines collines et îles lacustres ont déterminé les endroits de développement par les tribus de l'époque néolithique, entre le IIIe et le milieu du Ier millénaire av. J.-C.. De cette époque a été identifié récemment six anciens sites de peuplement, partiellement étudiés à l'heure actuelle : le site de Porovnikovo sur la rive droite de la rivière Kena ; le site de l'île Porom à l'embouchure de la Porma dans le Kenozero ; le site de Trikhnova Gora à côté du village éponyme ; le site de Verchinino au village éponyme[27], le site du ruisseau de Filippovskaïa et un site au bord du lac Svinoïe[12],[28].

D'après les recherches archéologiques, la culture de Lialovo (des proto-sames) venant du bassin Volga-Oka a été la première à pénétrer les terres du Nord russe vers le IIIe millénaire av. J.-C., mais vers la fin du IIIe ou début du IIe millénaire av. J.-C., les tribus du bassin Volga-Oka ont été poussées vers le nord par des tribus pastorales venues de la région du Dniepr. En bougeant, les tribus du bassin Volga-Oka se sont établies vers les lacs du Nord russe, où ils ont formé la culture de Kargopol entre autres vers le IIe millénaire av. J.-C. et Ier millénaire av. J.-C.. La culture de Kargopol s'est établie dans un premier temps sur une zone allant du lac Voje à celui de Latcha, avant de progresser vers le nord, où ils ont atteint le Kenozero. Ainsi s'installèrent des chasseurs et pêcheurs qui fondèrent les premiers sites. Certains sites furent choisis car ils posédaient un repère ou car ils étaient propices au peuplement, notamment la côte sud du Kenozero. Les tribus de la culture de Kargopol dépendaient de la chasse, de la pêche, et des nombreuses rivières afin de se déplacer, ce qui explique pourquoi les sites étaient tous installés sur une rive[12]. Au début du IIe millénaire av. J.-C., la culture de Kargopol a commencé à utiliser des habitations de longue durée avec des fondations[27],[28].

Aux VIe – VIIIe siècles, les proto-sames qui habitent ces terres ont été déplacés par des tribus finno-ougriennes. Ces finno-ougriens, nouvellement arrivés n'ont pas construit de grands villages, se livraient à lac chasse et la pêche dans les lacs. Ils laissèrent cependant une considérable marque toponymique sur le territoire[27],[29].

Les premiers russes et la colonisation modifier

Novgorod et la Moscovie modifier

La situation change à partir des XIe – XIIIe siècles, les tribus jusque-là présentes étant désormais sous l'influence de l'influence slave de plus en plus croissante. Le Kenozerié voit l'arrivée de Russes qui deviennent les Pomors. Les Pomors, venus de Novgorod et de sa république puissante, passent par les rivières et lacs pour atteindre le nord et la mer Blanche. Les Novgorodiens sont confrontés lorsqu'ils émigrent à quelques immigrants venus de Rostov et de la Rus' de Souzdal. Les peuples finno-ougriens sont désormais confrontés aux Russes, et sur le territoire de Kenozerié, ils adoptent la langue russe, la culture et les modes de vie, y compris la religion orthodoxe, entre le XIe et le XIIe siècles. Les récalcitrants, rares, se retirèrent à l'intérieur des terres[12],[30],[31].

En 1478, la république de Novgorod est annexée par la Moscovie. L'influence des villes de Kargopol et d'Onega a augmenté. Puis au XVIe siècle, la route vers Arkhangelsk et la mer Blanche se développe en utilisant la Dvina, ce qui fait que la région du Kenozerié est laissé isolée, contournée, rendant ainsi le territoire économiquement livré à lui-même[32],[15],[33].

Développement par les Pomors et de la religion modifier

Le XIVe siècle fut l'époque du développement actif par les Pomors colonisateurs de la région du Nord Russie, y compris de le Kenozerié. C'est à cette époque que se développe les chemins et sentiers à travers les forêts, dont le Kensky drag, chemin menant du lac Voldozero au Kenozero. Ce chemin-ci est décrit pour la première fois dans un livre de scribe au XVe siècle, mais il apparaît bien avant cette mention. De plus, dès le XIVe siècle ou XVe siècle apparaît la « nouvelle route », qui emprunte la rivière Vytegra vers le lac Latcha, le Kenozerié et plus loin. La plupart des Russes empruntant ces routes venaient de Belozersk, ou du moins prenait cette ville comme étape vers le nord. Durant ces siècles, les Russes pratiquent la pêche, qu'ils vont ensuite revendre dans les villes au sud comme Belozersk. Mais ces interactions régulières entre sud et nord permettent à l'épidémie de peste de la fin du XVe siècle d'atteindre le Kenozerié[34].

En même temps que la création des villages apparaît la création de communautés monastiques. La première est le monastère de Kirill Tchelmogorski, fondé en 1316 à l'embouchure de la rivière Tchelma dans le Liokchomozero par le moine Kirill Tchelmogorski[34],[35]. Dans la partie nord de la région, le monastère de la Kena (d'après la rivière éponyme) fut fondé en 1508 par le moine Pacôme de la Kena[36], et sur le lac Naglimozero, un monastère est fondé au XVIIIe siècle[35].

Les villages du Kenozero modifier

 
Vue du pogost du Potchozero en plein été.

Au centre de chaque village, qui coïncidait souvent avec la cour, se trouvaient les cabanes d'habitations (isba). Ces isbas ont typiques du Nord russe, et ont des sous-sols pour entreposer. À proximité des isbas se trouvaient une grange, un grenier et souvent une étable. Les terres agricoles étaient réparties par tirage au sort entre les ménages du village. Certains champs qui étaient proches des cours d'eau étaient laissés à l'abandon afin de laisser le bétail paître. Au XVIe siècle, les terres agricoles ont été faites avec la coupe à blanc, ce qui explique pourquoi dans les documents d'époque les termes de « forêt arable » étaient mentionnés. Les champs étaient petits, et parfois loin dans les forêts, comme des clairières. La pêche était une activité centrale. Mais seuls certains habitants de chaque village pouvaient pêcher en s'acquittant d'une taxe plus ou moins importante. Les poissons étaient capturés puis séchés soit sur le rivage soit dans des caves souterraines. Les Pomors pratiquaient aussi la chasse[34].

Au milieu du XVIe siècle, la région a certainement connu une migration de la population depuis la zone du Liokchmozero vers le Kenozero, bien que les sources ne soient pas détaillées sur le sujet. Certains territoires du Liokchmozero sont décrits comme des zones avec plus de villages vides ou à moitié vides. Mais cela ne veut pas dire que la zone du Liokchmozero a été vidée, et il se peut que les habitants vécussent près des communautés monastiques, et donc non classifiés comme des villages[34].

Sous l'Empire russe modifier

À cette époque, la foresterie est l'activité économique qui apporte le plus de revenus pour la population rurale de la région. Les arbres récoltés étaient ensuite transportés par voie fluviale vers l'Onega ou le Vodlozero. Pour franchir la limite de bassins, le portage était effectué. Entre le XVIIIe siècle et le début du XXe siècle, la population est toujours agricole, bien qu'elle est influencée progressivement par les grandes villes du Nord-Ouest (Poudoj, Olonets, Kargopol, Saint-Pétersbourg). Mais grâce à l'isolement de la région, la culture et l'artisanat local restent en plein essor[37],[38].

À la fin du XVIIIe siècle et au XIXe siècle, chaque village se dote de sa propre chapelle ou église, alors qu'avant, c'était un privilège réservé à certaines localités, telles que la chapelle Saint-Jean-l'Évangéliste de Zekhnova. En parallèle, les granges, qui étaient avant à l'extérieur des villages, sont absorbées par les villages qui grandissent peu à peu. Les villages deviennent de plus en plus des groupes de villages. Des chemins sont tracés, et des ponts flottants en bois sont installés sur certaines rivières pour faciliter les déplacements. Certains villages gagnent à cette époque de la population tandis que d'autres se dépeuplent[37]. La région a attiré à cette époque les premiers ethnographes russes, qui y ont trouvé une culture très bien conservée[15].

Création du parc et restaurations modifier

 
Le village de Chichkina au bord du Kenozero.

La protection de la région a été d'abord soutenue par les ethnographes et historiens soviétiques qui ont fait des expéditions dans la région dès les années 1960[39]. À cette époque-ci, les autorités commençaient à choisir les villages prometteurs, pouvant être développés, et les villages peu prometteurs, voués à l'abandon[40]. Au début des années 1970, cependant, les autorités décident que la région d'Arkhangelsk pouvait se limiter pour la protection de culture du Nord russe d'un musée, en l'occurrence Malié Korely près d'Arkhangesk. Les autorités ne se préoccupaient que peu de la richesse culturelle de la région[41]. La volonté de créer le parc s'est concrétisée le , quand le comité exécutif régional de l'oblast d'Arkhangelsk a créé une direction pour le futur parc. En début d'année suivante, le gouvernement de la RSFSR a commencé les travaux d'arpentage du territoire pour la création du parc[39],[42].

La création du parc a eu lieu le par décret du gouvernement de la fédération de Russie[43], seulement trois jours après l'effondrement de l'Union soviétique. Les scientifiques, botanistes, ornithologues, hydrologues, ethnographes et historiens soutinrent sa création et vinrent les premières années afin d'étudier le nouveau territoire protégé. Seulement cinq ans après, en 1996, le parc a bénéficié du programme russo-norvégien pour la préservation du patrimoine culturel russe, permettant la restauration de cinq chapelles du parc, dont celle de Verchinino[41]. Au début du XXIe siècle, le parc ne compte plus que 45 villages, alors qu'ils étaient 102 au début du XXe siècle. Près de 2 000 habitants appellent le parc leur maison[44].

En 2004, le parc a été inscrit sur la liste des réserves mondiales de biosphère de l'UNESCO[45], et le gouvernement russe a inscrit en avril 2014 le site sous le nom de « Testament du lac Kenozero » à la liste indicative du patrimoine mondial de l'Unesco. Le gouvernement russe a proposé le site comme mixte, à la fois culturel et naturel, en mettant en avant le patrimoine architectural, le paysage culturel médiéval, l'artisanat et le folklore local ainsi que la nature riche des lieux[46]. En 2023, le parc national et le parc national d'Onega ont attiré 52 993 touristes[a],[47].

Gestion et tourisme modifier

Le parc national du Kenozero est l'une des 111 aires protégées de l'oblast d'Arkhangelsk, l'un des quatre parcs nationaux de l'oblast ainsi que l'une des huit aires protégées d'importance fédérale. Il est sous la gestion à date du du ministère des Ressources naturelles et de l'Environnement de Russie[48]. Le parc national est divisé pour sa gestion en trois zones avec des protections différentes. La première, la plus stricte, est la zone spécialement protégée, qui couvre 13,74 % du territoire. La deuxième est la zone récréative, où les activités économiques sont autorisées, qui couvre 52,12 % du parc. Enfin, la zone de protection des paysages culturels recouvre 34,14 % de l'aire protégée[5]. En général, la partie nord du parc est la plus culturelle, tandis que la partie méridionale est bien plus concentrée sur le patrimoine naturel intact[49].

La chasse printanière, à la sauvagine et aux oiseaux terrestres, dans l'aire protégée est interdire depuis 2017, tandis que la chasse d'automne est autorisée sur la base de licences pouvant être données seulement aux habitants de l'aire protégée. Seulement 48 licences ont été délivrées en 2022, tandis qu'il est désormais interdit de chasser les ongulés et les ours[50]. La pêche est autorisée avec des licences à des fins récréatives, sportives et pour la consommation dans une certaine mesure. La pêche amateure est autorisée dans la zone récréative et dans la zone de protection culturelle pour les locaux, tandis que la pêche sportive est autorisée pour les visiteurs seulement dans la zone de protection culturelle[51]. En 2022, 1 841 poissons ont été pêchés dans le parc, avec comme principales espèces le brochet, le corégone et la lotte[52]. La pêche est principalement pratiquée dans le Kenozero et le Liokchmozero, la pêche dans les autres lacs n'étant que sporadiques[50]. Enfin, la sylviculture est autorisée pour les habitants de l'aire protégée pour se chauffer. En 2022, le volume abattu s'est élevé à 5 300 m3 de bois[53].

Afin de sensibiliser, le parc entretient des partenariats avec les écoles de la région et avec plusieurs universités, en particulier l'Université fédérale du Nord d'Arkhangelsk. Le parc détient trois forêts scolaires pour apprendre aux écoliers la foresterie, sous la direction du Minprirody Rossi. De plus, trois écoles forment les habitants pour être guide du parc, et un programme a été mis en place pour apprendre l'artisanat populaire local aux élèves[54]. Depuis 2002, le parc national publie son propre journal, distribué gratuitement aux habitants du parc[55].

L'accès au parc est règlementé, les touristes devant s'acquitter d'une taxe pour rentrer dans l'aire protégée. Pour les touristes, la gare ferroviaire la plus proche est celle de Niandoma, qui possède des liaisons avec Saint-Pétersbourg, Moscou et Arkhangelsk. De cette gare, des bus font la liaison avec Verchinino et Morchtchinskaïa. Sinon, l'axe routier majeur le plus proche est la route fédérale M8, de Moscou à Arkhangelsk, au niveau de Velsk[56].

Culture locale et patrimoine modifier

Sites culturels modifier

 
Pogost de Porjenka au milieu de la taïga.
 
La Chapelle de la Transfiguration de Glazovo, construite en 1805[57].
 
Vue de la chapelle de la Présentation-de-Marie-au-Temple de Ryjkovo.

Le patrimoine historique et culturel du parc est important, avec plus de 100 monuments architecturaux répartis sur le territoire[58]. En 2021, le parc compte 65 chapelles en bois, 22 moulins à eau, 18 églises, 4 clôtures entre autres. Les bâtiments inscrits aux objets patrimoniaux culturels de Russie sont représentés par 39 chapelles en bois, 27 croix de culte, 11 églises, 7 ouvrages d'art, 6 granges, 3 moulins à eau, 2 clôtures. Dans les objets patrimoniaux, il y a aussi 30 bosquets « sacrés », et on recense aussi 39 monuments archéologiques[58]. Le parc national compte 3 objets d'importance fédérale et 42 objets d'importance régionale[59].

Les 3 objets d'importance fédérale sont la clôture en rondins du pogost du Potchozero qui date du XVIIIe siècle ; l'ensemble du pogost de Porjenka, qui comprenant l'église du Saint-Grand-Martyr-Georges construite en 1782 et une clôture en bois de 1854-1855 ; et l'ensemble du pogost du Potchozero[59]. Cet ensemble comprend entre autres l'église de l'origine des Saints-arbres de la Sainte-Croix de 1785, la chapelle de la décollation-de-la-tête-de-Jean-Baptiste du XVIIIe siècle et le clocher du pogost, lui aussi du XVIIIe siècle[60].

En 2013, le parc disposait de 15 musées et salles d'expositions, avec une collection de près de 9 000 espèces. Le parc national y expose des objets de l'artisanat local et de la vie paysanne, ainsi que sur l'histoire de la région entre autres[41]. Les principaux musées sont le Kenozero Birliouki, qui présente des copies de bâtiments traditionnels de la région[61], le musée Au commencement était la parole qui expose et raconte les rites des anciennes populations de la région[62] et le musée Ligne de granges sur les techniques de l'artisanat local, notamment la forgerie, la poterie, la menuiserie et la peinture[62].

Au cinéma modifier

Le film Les Nuits blanches du facteur d'Andreï Kontchalovski, primé d'un Lion d'or du meilleur réalisateur pour sa réalisation au festival de Venise en 2014, a été réalisé sur les rives du lac Kenozero dans ce parc national. Il raconte l'histoire et la vue d'un facteur avec son bateau qui est le seul lien entre les habitants des villages isolés et le reste du monde[63], oscillant ainsi entre fiction et documentaire sur la vie de la population locale[64],[65].

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Le chiffre est commun car les deux parcs nationaux sont sous le même gestionnaire, un institut du ministère de l'Environnement russe.

Références modifier

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Pour approfondir modifier

Bibliographie modifier

  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

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Voir aussi modifier

Liens externes modifier

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