Pomors

sous-groupe de l'ethnie russe du nord de la Russie
Pomors
Description de cette image, également commentée ci-après
Pomors dans une photographie datant d'avant la révolution

Populations importantes par région
Autres
Langues Russe
Religions Orthodoxie russe

Les Pomors (souvent orthographiés Pomores ou Pomory, habitants des bords de mer) sont des colons russes, souvent d'ascendance norvégienne[1] et venant de la république de Novgorod. Ils vécurent principalement sur le littoral[2] ou dans le bassin de la mer Blanche.

Village pomors, 1906
Malye Korely : ancienne église Pomore
Village Pomors, vers 1910
Pomors dans leur bateau de pêche, avant la révolution
Zone commerciale pomor
Barque et équipement de pêche de Pomors du XIXe siècle au musée régional de Mourmansk
Arkhangelsk 1896
Tombes de vieux-croyants Pomors
Soirée chez les Pomors, 1907

Histoire modifier

La république de Novgorod modifier

La république de Novgorod administrait presque toute la région de la mer Blanche du XIIe au XVe siècle en fondant notamment au XIIe siècle le comptoir d'Arkhangelsk et surtout en administrant la ville de Kholmogory, principale ville de la région à l'époque jusqu'au XVIe siècle, à quelques kilomètres en amont d'Arkhangelsk sur la Dvina septentrionale. Des conflits récurrents entre la république de Novgorod et les marchands scandinaves marquèrent la région, ces marchands ne respectant pas les taxes de Novgorod et pratiquant des pillages épisodiques dans la région.

Exploration modifier

Depuis la ville de Kola, ils explorèrent la région de Barents, de la péninsule de Kola, du Spitzberg et la Nouvelle-Zemble. Ils fondèrent également des villages le long de la côte de Ter au bord de la mer Blanche. Plus tard, les Pomors découvrirent et maintinrent la route maritime entre Arkhangelsk et la Sibérie. Grâce à leurs navires, les koches, les Pomors pénétrèrent les régions de l'Oural du Nord et de la Sibérie, où ils fondèrent l'établissement de Mangazeïa, à l'est de la péninsule de Yamal, au début du XVIe siècle.

Le grand duché de Moscou modifier

En 1478, la grande-principauté de Moscou annexa définitivement la république de Novgorod, et investit peu de temps après la région de la mer Blanche.

En 1553, l'Anglais Chancellor entreprit son voyage dans la région puis jusqu'à Moscou, et fonda ensuite en 1555 la compagnie de Moscovie, elle devint vite la première grande compagnie de commerce de ce type. Elle détint le monopole du commerce entre la Moscovie et l'Angleterre, le commerce se concentra dans le delta de Dvina notamment à Arkhangelsk. Il s'ensuivit un commerce important entre la Russie et des marchands anglais, écossais et hollandais qui fournirent une partie importante des revenus de l'État russe. La région constitua à l'époque l'unique débouché maritime de la Moscovie, jusqu'à la construction de Saint-Pétersbourg en 1704, et le traité de Nystad, qui mit fin à la Grande guerre du Nord qui permet à la Russie d'accéder à la Livonie, l'Estonie, l'Ingrie et de la Carélie, qu'avait alors conquis la Suède après une série de guerres durant les deux siècles précédents, cela ajouté à l'annexion de la Finlande de 1809 à 1917, qui ouvrait encore plus la mer Baltique à la Russie.

Jusqu'en 1914, la région connaissait alors une baisse de son trafic commercial. Un commerce plus modeste se fit entre le nord de la Norvège et les côtes de Pomorie qui voyaient passer des échanges de grain et de farine russe contre du poisson scandinave qui étaient déchargés dans les villes d'Onega et d'Arkangelsk, le commerce était aussi composé d'avoine, de sel, de pois, de viandes.

Société modifier

Ces populations étaient souvent marginalisées religieusement par leur métropole nouvellement christianisée ou cherchaient de nouvelles richesses, loin du servage qui se mettait en place dans la Russie européenne et agricole. La région était alors essentiellement constituée de monastères dont les activités importantes étaient la chasse, la pêche, l'élevage de rennes, le commerce du sel gemme avec le monde scandinave, la salaison du poisson, l'extraction d'apatite et le travail du fer. Le monastère des Solovki possédait plusieurs villages côtiers, comme Oumba par exemple. Les îles Solovki sont alors la principale forteresse historique de la région avec la ville de Kem. Des vieux-croyants se réfugièrent dans ces îles après un schisme avant d'être rattrapés et assiégés par le pouvoir. Par dérivation de ce nom, une confession de vieux-croyants s'appelle encore aujourd'hui Église vieille-orthodoxe pomore. C'est aussi là que furent contrées plusieurs attaques suédoises et livoniennes.

Personnalités modifier

Actualité modifier

Le recensement de 2002 signale 6 571 Pomors.

Notes et références modifier

  1. GEIR HØNNELAND, « Identity Formation in the Barents Euro-Arctic Region », Cooperation and Conflict, vol. 33, no 3,‎ , p. 277–297 (ISSN 0010-8367 et 1460-3691, DOI 10.1177/0010836798033003003, lire en ligne, consulté le )
  2. C. Gras, L'hiver aux trousses, Paris, Gallimard, , 266 p. (ISBN 978-2-07-046794-5), « Khabarov(sk) »

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

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