Papilio aegeus

espèce d'insectes

Papilio aegeus est une espèce de lépidoptères (papillons) de la famille des Papilionidae. L'espèce vit en Océanie (Australie, Nouvelle-Guinée et îles environnantes). La femelle de cette espèce a la particularité d'avoir plusieurs formes.

Description modifier

Imago modifier

L'envergure est comprise entre 8 et 14 cm[1]. Il y a un net dimorphisme sexuel.

Mâle modifier

À l'avers les ailes sont noires. Les ailes antérieures portent une bande blanche dans la partie apicale et de petites macules blanches marginales. Chez certaines sous-espèces la bande blanche est absente. Les ailes antérieures sont constellées d'écailles plus claires dans la partie basale et dans la partie submarginale. Les ailes postérieures n'ont pas de queues. Elles portent une large macule blanche qui se prolonge le long du bord supérieur de l'aile, des macules blanches marginales, un point rouge plus ou moins grand dans l'angle tornal et quelques petites macules bleues près de l'angle tornal.

Au revers les ailes sont noires ou marron foncé. Les ailes antérieures portent la même bande blanche qu'à l'avers (ou n'en ont pas s'il n'y en pas à l'avers) et les mêmes macules blanches marginales. Les ailes postérieures n'ont pas de macule blanche. Elles portent en revanche une série de macules bleues submarginales en forme de chevron, accompagnée d'un nombre plus ou moins grand de macules rouges submarginales. Le point rouge de l'angle tornal est plus large qu'à l'avers.

Le corps est noir avec quelques macules blanches.

Femelle modifier

La femelle est d'apparence plus variée que le mâle. La forme la plus courante a des ailes antérieures marron foncé à l'avers. La partie apicale et submarginale est grisâtre avec des veines marron foncé et il y a une macule grisâtre dans le haut de la cellule, ainsi que des macules blanches marginales. Les ailes postérieures n'ont pas de queues. Elles portent une macule blanche centrale plus ou moins large, une série de macules rouges ou orange submarginales, un point rouge dans l'angle tornal et quelques macules bleues à côté de l'angle tornal. Le revers est similaire à l'avers, mais les couleurs sont un peu plus claires, la macule blanche des ailes postérieures est un peu plus étendue et il y a généralement plus de macules bleues. Le corps est marron foncé.

Il existe également une forme claire. Cette dernière a les ailes antérieures presqu'entièrement blanc crème ou grisâtre à l'avers, avec du marron foncé le long des marges et à l'apex. Les ailes postérieures sont presqu'entièrement blanc crème avec du marron foncé le long du bord supérieur et des marges, du jaune dans l'angle tornal et parfois dans la partie submarginale et des macules rouges et bleues, en nombre variable. Ces dernières peuvent aussi être absentes. Le revers est similaire à l'avers mais les macules rouges et bleues des ailes postérieures sont plus nombreuses. Le corps a une tête et un thorax marron foncé et un abdomen jaune, avec du marron foncé sur le dessous.

Il existe enfin une forme sombre, qui ressemble beaucoup à la forme normal. Les ailes antérieures n'ont pas de partie plus claire et la macule blanche des ailes postérieures est plus réduite.

Juvéniles modifier

Les oeufs sont lisses et sphériques, jaune pâle ou verdâtres et mesurent environ 1,4 mm de diamètre[2].

La chenille passe par cinq stades. Les premier et deuxième stade se ressemblent beaucoup. La chenille ressemble alors à une fiente d'oiseau. Elle est marron, blanche, luisante et porte de nombreuses épines. Les stades suivants sont de plus en plus verts. Au dernier stade la chenille est épineuse, de couleur vert mat avec des lignes longitudinales plus clairs. Le ventre est marron et blanchâtre et il y des motifs de même couleur sur les flancs.

La chrysalide est lisse et généralement de même couleur que son environnement, soit verte, grise ou marron. Elle est attachée à son support par son cremaster et par une ceinture de soie.

Écologie modifier

La femelle pond ses oeufs sur la plante-hôte. Cette espèce utilise un grand nombre d'espèces différentes comme plante-hôte, appartenant notamment aux genres Citrus, Microcitrus, Geijera, Fagara et Zanthoxylum[3]. Comme toutes les espèces de Papilionides les chenilles possèdent derrière la tête un osmeterium, rouge chez cette espèce, organe fourchu qu'elles déploient pour faire fuir les prédateurs tout en émettant une forte odeur.

Les chenilles se nourrissent des feuilles de la plante-hôte. Elles sont fréquemment victimes de parasites, particulièrement à la fin de la saison reproductive[2]. Pendant la saison chaude la transformation de l'oeuf à l'adulte prend 5 à 6 semaines[2].

À la fin du stade larvaire la chenille se transforme en une chrysalide maintenue tête en haut par une ceinture de soie. Les adultes se nourrissent du nectar des fleurs. Le mâle peut être territorial et chasse alors tous être volant blanc et noir qui entre sur son territoire, même les pies[4].

Habitat et répartition modifier

Papilio aegeus vit en Océanie : sud et est de l'Australie, Nouvelle-Guinée et îles environnantes, certaines îles d'Indonésie[3]. L'espèce est présent dans les zones urbaines, les forêts et les taillis[4].

Systématique modifier

L'espèce Papilio aegeus a été décrite pour la première fois en 1805 par l'entomologiste Edward Donovan dans An epitome of the natural history of the insects of New Holland, New Zealand, New Guinea, Otaheite, and other islands[5].

Sous-espèces[3] modifier

Papilio aegeus et l'Homme modifier

Nom vernaculaire[3] modifier

Cette espèce est appelée "Orchard Swallowtail" en anglais[6].

Parasite des champs d'agrume modifier

La chenille de Papilio aegeus consomme entre autres les feuilles de différentes espèces d'agrumes (genre Citrus) largement cultivée sur son aire de répartition, ce qui la fait considérée comme un nuisible, particulièrement dans les champs de citronniers suburbains[7].

Menaces et conservation modifier

Cette espèce n'est pas évaluée par l'UICN. En 1985 elle était considérée comme commune et non menacée[6].

Liens externes modifier

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Notes et références modifier

  1. « Galerie Papilio aegeus », sur collections-biologie.u-bordeaux.fr (consulté le )
  2. a b et c (en) « Orchard Swallowtail Butterfly - Papilio aegeus », (consulté le )
  3. a b c et d (en) « Papilio », sur funet (consulté le )
  4. a et b (en) « Orchard Butterfly », sur australian.museum, (consulté le )
  5. (en) Edward Donovan, An epitome of the natural history of the insects of New Holland, New Zealand, New Guinea, Otaheite, and other islands, Londres, Printed for the author, and F.C. and J. Rivington, sold also by White, Faulder, Hatchard, and Symonds, (lire en ligne)
  6. a et b (en) N. Mark Collins et Michael G. Morris, Threatened Swallowtail Butterflies of the World. The lUCN Red Data Book., Cambridge, Royaume-Uni et Gland, Suisse, IUCN, (lire en ligne), p. 103
  7. (en) « Papilio aegeus Donovan, 1805 », sur lepidoptera.butterflyhouse.com.au, mise à jour 28 décembre 2023 (consulté le )