Mycena meliigena

espèce de champignons
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Mycène corticole

Mycena meliigena
Description de cette image, également commentée ci-après
Mycena meliigena, la Mycène corticole (Espagne)
Classification Catalogue of Life
Règne Fungi
Embranchement Basidiomycota
Classe Agaricomycetes
Ordre Agaricales
Famille Mycenaceae
Genre Mycena

Espèce

Mycena meliigena
(Berk. & Cooke) Sacc., 1887[1],[2]

Synonymes

  • Agaricus meliigena Berk. & Cooke[3]
  • Mycena meliigena f. alba Courtec.[3]
  • Prunulus meliigena (Berk. & Cooke) Murrill[3]

Mycena meliigena, la Mycène corticole, est une espèce de champignons basidiomycètes de l'ordre des Agaricales appartenant à famille des Mycenaceae. Cette petite Mycène de l'hémisphère Nord en forme de parapluie rose brun-rouge pousse en automne sur les écorces moussues des arbres feuillus vivants où elle se nourrit de la lignine des cellules mortes.

Systématique modifier

La Mycène corticole partage avec le genre Mycena sa silhouette typique dite « mycenoïde », sa petite taille, son chapeau en cloche, son pied filiforme sans anneau et sans voile, sa sporée blanche et la présence de cystides sur les lames ainsi que son écologie saprotrophe[4].

Elle appartient à la section des Supinae qui comprend sept espèces en Europe et partage avec elles sa très petite taille, sa cuticule visqueuse et séparable, son pileus coloré, ses lames adnées, ses spores globuleuses et son écologie corticole[5],[6]

Description modifier

 
Mycena meliigena (Californie, USA)

La Mycène corticole produit un sporophore mesurant de 2 à 10 mm de diamètre, hémisphérique, parabolique à convexe, souvent un peu aplati à déprimé au centre, et cannelé-plissé sur ses flancs. Il est plutôt translucide et recouvert de pruine et coloré de rouge vinacé, rose brunâtre, violet foncé voire de brun pâle avec une teinte lilacée, devenant plus brunâtre avec l'âge. Ses lames, au nombre de 6 à 14, adnées à légèrement décurrentes, espacées sont colorées d'un blanc pâle devenant blanchâtres avec le temps puis grisâtre à brunâtre. Le pied, mesurant de 4 à 20 mm de long pour 0,2 à 1 mm d'épais, est souvent incurvé, pruineux et brillant ; sa couleur est similaire à celle du chapeau. Sa base est densément couverte de longs filaments blancs nommés byssus. Son odeur et son goût sont faibles[5]'[7].

Mycena meliigena produit des basides claviformes bouclées à 4 spores ou non bouclées à 2 spores. Ses spores globuleuses et amyloïdes mesurent 8 à 11 µm pour 8 à 9,5 µm mais celles provenant de basides à 2 spores peuvent mesurer jusqu'à 14,5 µm. Ses lamelles présentent sur leurs arêtes des cheilocystides claviformes mélangées avec les basides mesurant 15 à 40 µm pour 6 à 14 µm. Elles ne présentent pas de pleurocystides[5].


Forme et variétés modifier

  • Mycena meliigena f. alba Courtec., 1986 : forme au chapeau crème pâle[8],[9].
  • Mycena meliigena var. grisea J. Aug. Schmitt, 2020 : variété aux lames grises[10],[9].
  • Mycena meliigena var. microspora J. Aug. Schmitt, 2020 : variété aux spores plus petites que le type[10],[9].

Confusions possibles modifier

 
Mycena pseudocorticola

La Mycène corticole est caractérisée par son habitat sur écorce d'arbres feuillus et ses couleurs rose brun rouge. Elle peut cependant être confondue avec Mycena venustula dont les arêtes des lames sont franchement roses[7] et avec la Mycène corticole bleue (Mycena pseudocorticola) normalement colorée d'un bleu gris ; mais lorsque les deux espèces vieillissent, elles brunissent et leur coloration se rapprochent. D'un point de vue microscopique, elles sont également assez similaires[5].

Écologie modifier

La Mycène corticole pousse sur l'écorce, quelquefois nue mais généralement recouverte de mousse, de divers arbres à feuilles caduques vivants durant les saisons humides principalement à l'automne mais aussi à la fin de l'été et en hiver[5]'[7]. De rares mentions font état d'une présence sur conifères sur Douglas et Pin[11].

Plus précisément, Mycena meliigena développe son mycélium uniquement à l'intérieur du rhytidome, qui est la partie externe de l'écorce constituée de couches de cellules mortes superposées du phelloderme, du phellème et du phloème secondaire non fonctionnel. Toutes les cellules du rhytidome, à l'exception des cellules de phellème subérisées, sont lignifiées. Le mycélium pénètre, à une vitesse de 1 à 2 millimètres en 20 semaines, les couches subérisées du phéllème en érodant ses parois cellulaires. Dans le phloème non fonctionnel, les hyphes se déplacent à travers les lumens entre les tubes criblés, les cellules compagnes et le parenchyme. Elles restent au milieu de la paroi secondaire, créant des cavités en forme de croissant qui s’élargissent progressivement pour laisser un motif en nid d'abeille. Ce champignon présente donc des schémas de délignification sélective et de dégradation non sélective de la paroi cellulaire également observés chez certaines espèces de la pourriture fibreuse. Écologiquement, il s'agit donc d'un saprotrophe du rhytidome des arbres vivants[12].

Distribution modifier

Cette espèce est largement répandue sur l'ensemble de l'écozone holarctique dont l'Europe, y compris les pays francophones, mais elle est peu courante[5]'[7],[3].

Notes et références modifier

  1. Pier Andrea Saccardo, « Sylloge fungorum omnium hucusque cognitorum. », 1887, volume V, page 302 (lire en ligne)
  2. Catalogue of Life Checklist, consulté le 11 octobre 2021
  3. a b c et d GBIF Secretariat. GBIF Backbone Taxonomy. Checklist dataset https://doi.org/10.15468/39omei accessed via GBIF.org, consulté le 11 octobre 2021
  4. Hervé Cochard, « Les Mycènes d’Auvergne », Clermont-Ferrand (consulté le )
  5. a b c d e et f (en) Arne Aronsen, The genus Mycena s.l., (ISBN 978-87-983581-2-1, lire en ligne)
  6. Régis Courtecuisse et Bernard Duhem, Guide des champignons de France et d'Europe, Delachaux et Niestlé, , 544 p. (ISBN 9782603016916)
  7. a b c et d Guillaume Eyssartier et Pierre Roux, Le guide des champignons. France et Europe., Paris, Belin, , 1150 p. (ISBN 9782410010428)
  8. Régis Courtecuisse, « Macromycètes intéressants, rares et nouveaux », Documents Mycologiques, 1986, volume 16, fascicule 62, page 31 (lire en ligne)
  9. a b et c V. Robert, G. Stegehuis and J. Stalpers. 2005. The MycoBank engine and related databases. https://www.mycobank.org/, consulté le 11 octobre 2021
  10. a et b Johannes Aug. Schmitt, Abhandlungen der Delattina, 2020, volume 45, page 254 (lire en ligne)
  11. Patrice Tanchaud, « Mycena meliigena », sur mycocharentes.fr, (consulté le )
  12. (en) Ming Gao et George P. Chamuris, « Microstructural and Histochemical Changes in Acer Platanoides Rhytidome Caused by Dendrothele Acerina (Aphyllophorales) and Mycena Meliigena (Agaricales) », Mycologia, vol. 85, no 6,‎ , p. 987–995 (ISSN 0027-5514, DOI 10.1080/00275514.1993.12026361)

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