Mycena

genre de champignons

Mycena (les Mycènes) est un genre de champignons basidiomycètes appartenant à la famille des Mycenaceae.

Mycena acicula, frêle, campanulé

Étymologie modifier

Le naturaliste et philosophe Théophraste, au IIIe siècle av. J.-C. divise les champignons en quatre grands groupes (coupures) :

  • Les champignons poussant sous terre appelés « hydnom » (comme les truffes) ;
  • Les champignons en forme de coupe, comme les pézizes ;
  • Les champignons de forme sphérique, comme les vesses-de loup ;
  • Les champignons qu'il dénomme « mykès »[1] - du grec mykès, lui-même dérivé de mézor, en Égyptien[2], qui vers 1000 ans avant J.-C., désignait tous les champignons munis d'un chapeau et d'un pied, avec un suffixe diminutif[3]. Il signifierait donc simplement « petit champignon »[4].

Description et nomenclature modifier

Ordre : Agaricales Famille : Mycenaceae (environ 1500 espèces),

Genre : Mycena (Pers: Fr.) S.F. Gray, Nat. Arr. Brit. Pl. 1: 619 (1821).

Espèce type : Mycena galericulata (Scop.) Gray (1821)

45 sections, un millier d'espèces dans le monde dont près de 400 dans l’hémisphère nord.

  • Petites espèces (certaines minuscules) saprophytes, fragiles et pourrissant facilement, à silhouette le plus souvent mycénoïde, parfois omphaloïde ou collybioïde. Sans anneau ni voile. Spores normalement amyloïdes, mais souvent à microchimie particulière (chair vinescente à l’iode) ou couleurs vives. Présence fréquente cystides particulières. Environ 170 espèces en France[5],[6].

La silhouette mycénoïde  est celle d’un champignon fragile :

  • à chapeau mince et campanulé (en forme de clochette) ;
  • à lames adnées à sublibres, souvent ventrues et ascendantes, rarement horizontales ou décurrentes ;
  • à stipe généralement long et mince.

Les mycènes « vraies » ou Myceneae : Mycena, Hemimycena, Delicatula, Baeospora, Pseudobaeospora, Rimbachia, Resinomycena, Mycenella[5])  sont des champignons de taille modeste, fragiles, quoique souvent assez hauts sur un pied grêle et parfois courbés. De couleurs très variées, ils sont fréquemment en forme de « chapeau chinois », campanulé, au moins dans la jeunesse. Ils sont grégaires, venant en touffes, connées ou cespiteuses, ou en groupes fasciculés sur les souches, les branches tombées, le bois enfoui. On les trouve donc fréquemment sur le bois raméal fragmenté.

D'autres espèces leucosporées (de familles diverses) ont la silhouette mycénoïde :

Hydropus (Hydropus conicus), Flammulina ononidisDermoloma phaeopodium,  Tephrocybe palustris, mycenoides, tylicolor, gramminicola, ambusta, inocybeoides, fibrosipes, etc. Collybia (amanitae, ocellata et la sect. cirrhatae),

Marasmiellus (ornatissimus), Marasmius (Hygrometrici, Sicci...), Pseudobaeospora, Nyctalis parasitica...

Certaines espèces de mycènes exsudent un latex ou présentent une odeur caractéristique (farine, ammoniac, iode, radis, ail).

Le genre compte plusieurs centaines d'espèces, médiocres comestibles pour la plupart, légèrement toxiques pour d'autres et toutes sans intérêt pour la casserole en raison de la minceur de leur chair (à moins de les utiliser en touffes serrées dans les soupes, comme les enokitaké).

Principales espèces modifier

Références modifier

  1. en grec ancien µύκης
  2. Marcel Loquin, « Marcel V. LOCQUIN ; Champignons d'hier, Bull. Fédér. Mycol. Dauphiné-Savoie, 1980, no.79 pp. 4-7. »
  3. [[Théophraste]], Recherche sur les plantes ([[Suzanne Amigues]], Belin, 2010)
  4. Une autre hypothèse d'étymon, "mukes" (..μύξα - muxa) signifiant morve, gluant, visqueux, dans la lignée de muqueuse, mucus...https://uses.plantnet-project.org/fr/Etymologie_des_noms_scientifiques
  5. a et b Mais ces genres comprennent également des espèces à silhouette collybioïde (à chair ténue ou fragile) et omphaloïde. Courtecuisse R. & Duhem B., 1994 : Guide des champignons de France et d'Europe, (ISBN 2-603-00953-2) p.44 (pl.543-613).
  6. http://herve.cochard.free.fr/Mycena/Mycenes-Auvergne.pdf

Liens externes modifier

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Bibliographie modifier

Oort A.J.P. 1928.De Nerderlandsche Mycena's. H. Veenman & Zonen. Wageningen. Maart

Kühner R. 1938. Le genre Mycena (Fries). Encycl. Mycol. 10, 710 p., 239 fig. Paris, 1938. Le-chevalier éd..Compte-rendu

Smith A.H. 1947. North American species of Mycena . Univ. Mich. Stud., Scient. Ser. 17.

Métrod G. 1949. Les Mycènes de Madagascar. Paris.

Charbonnel J. 1977. Études microscopiques : le genre Mycena. Document Mycologiques 7 (26) : 1 – 70

Lisiewska M. Grzyby (Mycota). 1987. Tom XVII. Grzybówka (Mycena). Warszawa: PWN.

Maas Geesteranus R.A. 1992. Mycenas of the Northern Hemisphere. II. Conspectus of the Mycenas of the Northern Hemisphere. Amsterdam.

Rexer K-H. 1994. Die Gattung Mycena s.l., Studien zu Ihrer Anatomie, Morphologie und Systematik. Tübingen.

Maas Geesteranus R.A. & de Mejer A.A.R. 1997. Mycenae Paranaenses. Kon. Ned. Akad. Wet. Verh. Afd. Nat. II.

Eyssartier G. & Buyck B. 1999. Contribution à un inventaire mycologique de Madagascar. 3, Cryptogamie Mycologie, Volume 20, Issue 1, Pages 11-16Lire en ligne

Robich G. 2003. Mycena d'Europa. A.M.B. Fondazione. Centro Studi Micologici.

Ludwig E. 2012. Pilzkompendium. Band 3: Beschreibungen. Die restlichen Gattungen der Lamellenpilze mit weißem Sporenpulver. Fungicon Verlag.

Knudsen H. & Vesterholt J. (eds) 2012. Funga Nordica, 2nd edition. – Nordsvamp, Copenhagen, 2. vols, 1083 pp.

Aravindakshan D.M. & Manimohan P. 2015. Mycena of Kerala. SporePrint Books, Calicut, Kerala, India. pdf

Robich G 2016. Mycena d'Europa vol. 2. A.M.B. Fondazione. Centro Studi Micologici.

Aronsen A. & Læssøe T. 2016. The genus Mycena s.l. in The Fungi of Northern Europe, vol. 5. Copenhagen, 373 p.Lire en ligne


Parmi de nombreux ouvrages où le nom mycène est masculin (comme mycète, mycélium) :

  • Sous la direction de Hervé Chaumeton, Guide vert : les champignons de France, Paris, Solar, , 509 p. (ISBN 2-263-03078-6), p. 215-221
  • Henri Romagnesi, Petit atlas des champignons, Paris, Bordas (3 tomes)