Ligne de La Ferté-Hauterive à Gannat

ligne de chemin de fer française

La ligne de La Ferté-Hauterive à Gannat est une ligne ferroviaire française à écartement standard et primitivement à double voie dans le sud-est du département de l'Allier, en région Auvergne-Rhône-Alpes. Elle relie les gares de La Ferté-Hauterive au nord et de Gannat au sud.

Ligne de
La Ferté-Hauterive à Gannat
Image illustrative de l’article Ligne de La Ferté-Hauterive à Gannat
Pays Drapeau de la France France
Villes desservies Saint-Pourçain-sur-Sioule, Gannat
Historique
Mise en service 1932
Fermeture 1938 – 1960 (fermeture partielle)
Concessionnaires PLM (1906 – 1937)
SNCF (1938 – 1997)
RFF (1997 – 2014)
SNCF (à partir de 2015)
Caractéristiques techniques
Numéro officiel 789 000
Longueur 35 km
Écartement standard (1,435 m)
Électrification Non électrifiée
Pente maximale
Nombre de voies Voie unique
(Anciennement à double voie)
Trafic
Propriétaire SNCF
Exploitant(s) SNCF
Trafic Fret

Elle constitue la ligne 789 000[1] du réseau ferré national et était longue de 35 km[2]. Elle est partiellement déposée

Ouverte en 1932, ce fut la dernière ligne mise en service par la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée (PLM) avant sa nationalisation et la création de la SNCF en 1938.

Actuellement, il n'y a pas de service voyageurs sur cette ligne. Seul un service de fret est assuré sur sa partie nord.

Historique modifier

Concession et construction modifier

La concession de la ligne est accordée à la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée (PLM) par une convention signée entre la compagnie et le ministre des Travaux publics le . Cette convention est approuvée par une loi le [3]. La ligne a été déclarée d’utilité publique par une loi le [4].

Les travaux de construction sont interrompus par la guerre. Le projet est un temps abandonné, avant d'être repris, ce qui explique que l'ouverture ne se soit faite qu'en 1932, plus précisément le . Cette ligne est la dernière à avoir été ouverte par le PLM avant l'avènement de la SNCF en 1938[5], portant alors son réseau de 9 931 km à 9 966 km[2].

Elle servait de prolongement de la ligne de Moret - Veneux-les-Sablons à Lyon-Perrache, dite « ligne du Bourbonnais », raccourcissant le trajet de Paris à Clermont-Ferrand de 11 km, en évitant de traverser les gares de Saint-Germain-des-Fossés et de Vichy[5]. Elle devait pour reprendre une dépêche ministérielle de 1905 « constituer un itinéraire de délestage entre le midi et la région parisienne et d'en réduire la distance et le temps de parcours en évitant le nœud ferroviaire de Saint-Germain-des-Fossés traditionnellement encombré »[2].

Elle devait aussi permettre de desservir Saint-Pourçain-sur-Sioule, alors un centre viticole important de plus de 5000 habitants[2].

Ouverture modifier

La ligne est ouverte par la compagnie du PLM de La Ferté-Hauterive à Gannat le [2].

Son ouverture entrainera l'effondrement du trafic sur la ligne à voie métrique entre Varennes-sur-Allier et Saint-Pourçain-sur-Sioule, du réseau ferré secondaire de l'Allier opéré par la Société générale des chemins de fer économiques (la SE)[6].

Fermetures modifier

La ligne a fermé au service voyageurs de La Ferté-Hauterive à Gannat le en application du décret du premier plan de coordination rail-route[2]. Elle est rouverte provisoirement pendant la guerre et dans l'immédiat après guerre avec le rajout au train de marchandises Moulins-Gannat d'une voiture voyageurs de 3e classe[2].

Le 18 janvier 1941, un train spécial transportant le maréchal Pétain empruntera la ligne pour une rencontre avec Pierre Laval à La Ferté Hauterive[2]. Ce dernier avait été démis du gouvernement le mois précédent et résidait alors à Paris sous protection allemande.

La deuxième voie a été démontée[5] cette même année 1941[2] et les rails ont servi à la construction du transsaharien[2] lancée par le régime de Vichy.

En 1947, le trafic voyageur, limité à une voiture directe en aller retour, le samedi entre Gannat et Moulins, est définitivement arrêté[2].

La section entre Saint-Pourçain-sur-Sioule et Bayet a fermé en 1960[5].

Déclassement et fermeture modifier

  • Fermeture de Bayet à Gannat (PK 349,000 à 367,245) : le [8].

Exploitation modifier

Cette ligne est toujours en service pour le fret dans sa partie nord (desserte d'I.T.E. à Saint-Pourçain-sur-Sioule).

Vélorail de la Sioule modifier

Depuis , une partie de la ligne encore pourvue de ses rails peut être parcourue en vélorail. Le point de départ est situé à proximité de l'ancienne gare du Mayet-d'École. Un circuit de 8 km part vers le nord en direction de Broût-Vernet et s'achève au pont des Paraudes (sur la Sioule) ; un autre circuit, de 5 km, descend vers le sud, en direction de Gannat, traverse Saulzet et se termine au pont de l'autoroute A719[9].

Les travaux de mise en service de ce vélorail ont nécessité le débroussaillage de la voie ferrée, l'aménagement d'un parking au Mayet-d'École et l'acquisition de draisines, pour 30 000 [5].

Description modifier

La ligne était posée en double voie (une voie fut déposée en 1941). Traversant une plaine, les rampes ont une déclivité maximale de 6mm/m et un rayon de courbe maximal de 1 500 m ce qui permettra des vitesses élevées de 120 km/h[2]. Elle était équipée d'un système de block-système (block PLM n°3)[2].

La ligne comportait cinq gares, en plus des deux terminus, distante en moyenne de 5 km : Contigny, Saint-Pourçain-sur-Sioule (la plus importante), Bayet, Barberier - Broût-Vernet, Le Mayet-d'École - Jenzat, Saulzet[2]. Les bâtiments sont dans un style assez recherché, s'harmonisant avec les grandes maisons de la Limagne bourbonnaise, avec de hautes cheminées, un revêtement des façades en enduit ocre, un toiture pentue couverte en tuiles havane de Cusset et l'utilisation de carreaux de faïence orangés et gris pour la signalétique[2] (on retrouve ces mêmes caractéristiques sur les gares de la ligne entre Vichy et Riom[2], mise en service par la PLM l'année précédente).

La ligne comporte trois ouvrages d'art :

  • Le viaduc de Saint-Loup franchissant l'Allier à Saint-Loup[Note 2] de 286 mètres de long avec une passerelle piétonne et cycliste (sur le modèle du viaduc d'Abrest). Conçu par Paul Séjourné, il comprend 7 arches surbaissées identiques en maçonnerie de 33 mètres d'ouverture[2]. Les piles sont granit rose des carrières de Périgneux et l'habillage des tympans est moellons de porphyre de Saint-Prix coté aval et en brique coté amont[2]
  • Le pont des Paraudes franchissant la Sioule à Saint-Germain-de-Salles de 286 mètres de long[2]. Il comprend 5 arches surbaissée de 20 mètres d'ouverture et est en granit avec un parement en pierre[2]
  • Le pont des Colettes franchissant une seconde fois la Sioule et situé à 3,5 km du précédent sur la commune du Broût-Vernet. Il est de même conception mais avec 4 arches seulement de 23 mètres d'ouverture[2].

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Le franchissement de la RN9 par la voie ferrée se faisait à hauteur de l'actuelle zone d'activité La Carmone (Mc Donald, Colruyt...), au sud-est de Saint-Pourçain.
  2. Le viaduc est presque intégralement sur la commune de Saint-Loup, la rive gauche de l'Allier étant à cet endroit territoire de la commune sur une bande de quelques dizaines de mètres, territoire de la commune. Mais l'extrémité sud-ouest du pont, coté rive gauche se trouve sur la commune de Contigny.

Références modifier

  1. Reinhard Douté, Les 400 profils de lignes voyageurs du réseau ferré français, vol. 2, La Vie du Rail, (ISBN 978-2-918758-44-0), p. 96.
  2. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u et v Wirth et Kessler et 2013 p. 126 et 127.
  3. « No 47715 - Loi approuvant une convention provisoire passée avec la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée pour la concession des lignes de Gannat à La Ferté-Hauterive, de Vichy à Riom avec embranchement sur Maringues, de Brioude à Saint-Flour », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 73, no 2736,‎ , p. 738-740 (lire en ligne)
  4. « No 47716 - Loi déclarant d'utilité publique, à titre d'intérêt général, l'établissement du chemin de fer de Gannat à La Ferté-Hauterive », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 73, no 2736,‎ , p. 740-741 (lire en ligne)
  5. a b c d et e CETE Méditerranée et CETE de Lyon, « Valorisation des petites lignes ferroviaires d'Auvergne - fiches d'activités. Vélorail de la Sioule », sur DREAL Auvergne, (consulté le ), p. 33-35.
  6. Wirth et Kessler et 2013 p. 10.
  7. Journal Officiel de la République Française du 10 août 1969, page 8017.
  8. SNCF Réseau, « Fermeture de la section de ligne du réseau ferré national comprise entre les pk 349.000 et 367.245 de la ligne n° 789000 de La Ferté-Hauterive à Gannat », sur SNCF Réseau, (consulté le ).
  9. Site du Vélorail.

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Ligne de la Ferté-Hauterive à Gannat : Traversée de la vallée submersible de l'Allier, Paris, Ministère des travaux publics,
  • « Ouverture de ligne de La Ferté-Hauterive à Gannat », Bulletin PLM, no 23,‎ (lire en ligne)
  • « Étude de ligne : La Ferté-Hauterive - Gannat », Rail Passion, no 104,‎
  • Thierry Wirth et Patrick Kessler, Gares et Trains, Vichy, Les Trois roses, coll. « Mémoire d'Allier », , 356 p. (ISBN 978-2-919431-06-9), p. 126 à 127

Articles connexes modifier

Liens externes modifier