Leopoldo María Panero

poète espagnol

Leopoldo María Panero Blanc, né le à Madrid et mort le (à 65 ans) à Las Palmas de Gran Canaria[1], est un poète, essayiste, nouvelliste, traducteur espagnol.

Leopoldo María Panero
Description de l'image Panero 2013.jpg.
Nom de naissance Leopoldo María Panero Blanc
Naissance
Madrid, Drapeau de l'Espagne Espagne
Décès (à 65 ans)
Las Palmas de Gran Canaria, Espagne
Activité principale
Auteur
Langue d’écriture Castillan
Mouvement Novísimos
Genres

Biographie modifier

Fils d'une mère de tradition républicaine, Felicidad Blanc, et de Leopoldo Panero, poète officiel du franquisme, Leopoldo María Panero prend dans sa jeunesse un engagement républicain et contre le régime du général Franco, ce qui le mène à plusieurs reprises en prison[2].

Panero étudie la Philosophie et les Lettres à l'université complutense de Madrid et la philologie française à l'université de Barcelone. La rencontre et l'amitié avec le poète catalan Pere Gimferrer seront importantes pour son esthétique[3].

Il expérimente les drogues, ce pour quoi il est interné en psychiatrie dans les années soixante-dix. Son homosexualité, cause en soi d'internement psychiatrique sous la dictature franquiste, lui vaut ses premiers électrochocs. Il fait plusieurs séjours en France et au Maroc dans les années 70. Il vit à Paris entre 1976 et 1977 où il rencontre notamment Félix Guattari[4]. Il a poursuivi son œuvre de poète, de traducteur et de critique au sein même des diverses institutions psychiatriques dans lesquelles il a vécu (Leganés, Mondragón ou Tenerife), dont il pouvait toutefois sortir pour donner des lectures et mener des activités littéraires. Il écrira de nombreux articles contre la psychiatrie et notera par exemple : "Le psychiatre ne peut rien faire, sinon se suicider"[5].

Son œuvre de poète, mais aussi d'essayiste et de nouvelliste, est importante et commence à être plus largement traduite en français. Ses traductions, notamment du domaine anglo-saxon à l'espagnol, font partie intégrante de l'œuvre. En 2003, il reçoit le "Premio Estaño de Literatura" pour son anthologie poétique Poesía completa, publiée chez Visor en 2001.

Œuvre traduite en français modifier

  • Dans le sombre jardin de l'asile, trad. par François Michel Durazzo, éd. du Noroît, 1994.
  • Territoire de la peur, éd. bilingue, trad. par Stéphane Chaumet, éd. L'oreille du loup, 2011.
  • Bonne nouvelle du désastre & autres poèmes, trad. par Victor Martinez et Cédric Demangeot, éd. Fissile, 2013 [contient les recueils complets Aigle contre l'homme, Poèmes pour un suicidement, Bonne nouvelle du désastre, Danse de la mort, Schizophréniques, et une anthologie de textes des années 80][6].
  • Poèmes, traduits et présentés par Victor Martinez, dans Po&sie[7] (2014).
  • Alcools, traduit par Cédric Demangeot, Editions Fissile, 2014.
  • Ainsi fut fondée Carnaby Street, traduit par Aurelio Diaz Ronda et Victor Martinez, Toulouse, Editions Le grand os, 2015.
  • Mon cerveau est une rose (essais), traduit par Victor Martinez, Toulouse, Editions Fissile, 2016 [contient une grande partie des essais Avertissement aux civilisés, Mon cerveau est une rose, Mathématique démente]
  • Conjurations contre la vie, traduit par Cédric Demangeot, Rafael Garido et Victor Martinez, Editions Fissile, 2016 [contient les recueils de poèmes complets Poèmes de la folie, L'homme éléphant, La schize et non le signifiant, Vers schizophréniques, Ombre, Golem, Ma langue tue, Ecrire comme cracher, Pages d'excrément ou douleur sans douleur, Conjurations contre la vie, Sphère, Réflexion].
  • Des choses détruites, traduit par Cédric Demangeot, Rafael Garido et Victor Martinez, Editions Fissile, 2017.
  • Peter Punk ou Contre l'Espagne et autres poèmes pas d'amour, traduit par Cédric Demangeot, Editions Fissile, 2017.
  • Poèmes de l'asile de Mondragón (1987-1997), traduit par Cédric Demangeot et Victor Martinez, Editions Fissile, 2017.
  • Narcisse dans l'accord dernier des flûtes, traduction de Rafael Garido, Editions L'arachnoïde, 2017.
  • Papa, donne-moi la main, j'ai peur, traduction de Rafael Garido, Editions Zoème, 2019.
  • Le dernier homme (poésie 1980-1986), traduction de Rafael Garido, Victor Martinez et Cédric Demangeot, Editions Fissile, 2020.
  • Tanière d'un animal qui n'existe pas (poésie 1998-2000), traduction de Rafael Garido, Victor Martinez et Cédric Demangeot, Editions Fissile, 2020.
  • Rose malade. Derniers poèmes, traduction de Rafael Garido, co-éditions Fissile/Zoème, 2021.
  • Schizophréniques. Poèmes 2001-2004, traduction de Rafael Garido, Cédric Demangeot et Victor Martinez, co-éditions Fissile/Zoème, 2021.

Notes et références modifier

  1. (es) Mónica Zas Marcos, « Fallece Leopoldo María Panero, el poeta de Nunca Jamás », sur eldiario.es, (consulté le )
  2. Cf. les propos de Michi Panero à propos de ces arrestations : "Une des premières choses à motiver le changement de pouvoir à la maison, c’est-à-dire de Juan Luis à Leopoldo, ce fut précisément la série d’arrestations politiques de Leopoldo. Les deux dont je me souviens le mieux, parce qu’elles furent celles qui eurent le plus d’impact, furent les suivantes : à l’occasion du referendum Leopoldo distribuait, ou plutôt était en train de coller des affiches de propagande qui invitaient à "ne pas voter", quand il fut pris par un veilleur de nuit rue Ibiza. Ce veilleur de nuit l’attrapa et l’emmena dans une boulangerie jusqu’à l’arrivée de la police. Leopoldo raconte, il m’a raconté, que pendant cette attente, il prit toute la propagande qu’il portait dans les poches et la jeta dans la masse du pain. C’est-à-dire qu’il est donc tout à fait possible que le jour suivant dans toute la rue Ibiza, voire tout le quartier de Retiro, il y ait eu du "ne pas voter" dans le pain. La deuxième arrestation de Leopoldo dont je me souviens pendant ces années-là ce fut lorsque Leopoldo, dans une manifestation de la rue Bravo Murillo, au cri de "Par ici ! Par ici !", conduisit un groupe de 50 ou 60 manifestants à la seule impasse qu’il y avait dans toute la rue Bravo Murillo. Bien sûr on attrapa tout le monde, y compris mon frère Leopoldo.", Bonne nouvelle du désastre & autres poèmes, traduction de Victor Martinez et Cédric Demangeot, éditions Fissile, 2013, p. 230.
  3. "A seize ans environ, je suis entré dans un parti communiste alors illégal, et j’ai participé à la lutte politique. C’est alors que je suis mis à écrire des poèmes, sous l’influence de Pere Gimferrer, que j’ai connu à Madrid dans le club de Jazz Borbón. Plus tard je suis entré en prison pour trafic de drogue et j’y ai découvert mon homosexualité, qui auparavant avait été latente. Ensuite c’est une longue histoire d’asiles de fous qui me séparent de mes amis et me font haïr ma mère.", Bonne nouvelle du désastre & autres poèmes, op. cit, p. 222.
  4. Cf. la biographie de J. Benito Fernández, El contorno del abismo. Vida y leyenda de Leopoldo María Panero, Tusquets, 2006
  5. Bonne nouvelle du désastre & autres poèmes, op. cit., p. 236.
  6. Fiche de la publication Bonne nouvelle du désastre & autres poèmes, sur fissile-editions.net.
  7. Leopoldo María Panero, « Poèmes », Po&sie, nos 145-146,‎ , p. 86-114

Annexes modifier

Bibliographie critique en français modifier

  • L'œuvre poétique de Leopoldo María Panero : la quête d'une voix, Lina Iglesias, thèse de doctorat, Paris 4, 1999.
  • « L’œuvre poétique de Leopoldo María Panero : une écriture hors normes », Claudie Terrasson, dans Lieux et figures de la barbarie, CECILLE – EA 4074, Université Lille 3, 2006-2008. texte en ligne
  • Marjolaine Piccone, « « La lucide folie » de Leopoldo María Panero : Une esthétique de la provocation, une poétique de la manipulation », Les chantiers de la création,‎ (lire en ligne)
  • Leopoldo María Panero. Dissensus et dystopie. Actes du colloque de Paris (), sous la direction de Lina Iglesias et Claudie Terrasson, parus dans la revue L'âge d'or n° 7, (texte intégral en ligne).

Liens externes modifier