La Ravachole

chant anarchiste

La Ravachole est un chant anarchiste attribué à Sébastien Faure qui l’aurait écrit en 1893. La chanson a été publiée pour la première fois dans l'Almanach du Père Peinard en 1894. Son nom fait référence à l’anarchiste François Ravachol qui avait réalisé des attentats à la bombe aux domiciles de magistrats responsables de la condamnation d'anarchistes (d’où les références à la dynamite et à l’explosion dans la chanson).

Partition de La Ravachole, publiée en 1894 dans le dossier « Le péril Anarchiste » du supplément littéraire du Figaro.

Musique modifier

Musicalement La Ravachole se chante sur l’air de La Carmagnole, un chant de la Révolution française. Les partitions de la Ravachole indiquent cependant « Air de La Carmagnole et du Ça ira »[1]. Le refrain de La Ravachole reprend d’ailleurs quasiment le même refrain que La Carmagnole, en y modifiant certains éléments afin de donner un aspect « anarchiste » aux paroles. Il y est fait référence aux explosions et à la dynamite, éléments typiques des attentats anarchistes de la fin du XIXe siècle, d'ailleurs utilisés par Ravachol lui-même.

Mélodie de la Carmagnole, telle qu'imprimée en 1794[2] :

 

Paroles modifier

Dans la grand’ville de Paris
Dans la grand’ville de Paris
Il y a des bourgeois bien nourris
Il y a des bourgeois bien nourris
Il y a les miséreux
Qui ont le ventre creux :
Ceux-là ont les dents longues,
Vive le son, vive le son,
Ceux-là ont les dents longues,
Vive le son
D’l’explosion !

Refrain

Dansons la Ravachole,
Vive le son, vive le son,
Dansons la Ravachole,
Vive le son
D’l’explosion !
Ah, ça ira, ça ira, ça ira,
Tous les bourgeois goût’ront d’la bombe,
Ah ! ça ira, ça ira, ça ira,
Tous les bourgeois on les saut’ra...
On les saut’ra !

Il y a les magistrats vendus,
Il y a les magistrats vendus,
Il y a les financiers ventrus,
Il y a les financiers ventrus,
il y a les argousins.
Mais pour tous ces coquins
Il y a d’la dynamite,
Vive le son, vive le son,
Il y a d’la dynamite,
Vive le son
D’l’explosion !

Refrain



Il y a les sénateurs gâteux,
Il y a les sénateurs gâteux,
Il y a les députés véreux,
Il y a les députés véreux,
Il y a les généraux,
Assassins et bourreaux,
Bouchers en uniforme,
Vive le son, vive le son,
Bouchers en uniforme,
Vive le son
D’l’explosion !

Refrain

Il y a les hôtels des richards,
Il y a les hôtels des richards,
Tandis que les pauvres déchards,
Tandis que les pauvres déchards,
À demi morts de froid
Et soufflant dans leurs doigts,
Refilent la comète,
Vive le son, vive le son,
Refilent la comète,
Vive le son
D’l’explosion !

Refrain

Ah, nom de dieu, faut en finir !
Ah, nom de dieu, faut en finir !
Assez longtemps geindre et souffrir !
Assez longtemps geindre et souffrir !
Pas de guerre à moitié !
Plus de lâche pitié !
Mort à la bourgeoisie,
Vive le son, vive le son,
Mort à la bourgeoisie,
Vive le son
D’l’explosion !

Refrain

Notes et références modifier

  1. « Le Figaro. Supplément littéraire du dimanche », sur Gallica, (consulté le )
  2. Source : La Carmagnole sur Gallica

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