Jean-Paul Jacquier

responsable syndical, consultant, enseignant et commentateur français

Jean-Paul Jacquier, né à Bône (Algérie) le , mort à Boudou (Tarn-et-Garonne) le , est un spécialiste des relations sociales, qu’il a pratiquées en tant que responsable syndical pendant près de 25 ans, puis comme consultant, enseignant et commentateur. Il a été membre de la commission exécutive de la Confédération française démocratique du travail (CFDT) sous la responsabilité d’Edmond Maire, avec, entre autres Jean Kaspar et Nicole Notat, de 1982 à 1992. Il est le fondateur du site internet www.clesdusocial.com[1].

Jean-Paul Jacquier
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Jean Paul Hippolyte JacquierVoir et modifier les données sur Wikidata
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Biographie modifier

Né en Algérie, il poursuit sa scolarité à Nice puis à Montpellier et Paris où il obtient un diplôme d’ingénieur en agriculture de l'ITPA (Institut Technique de Pratique Agricole) en 1966.[réf. nécessaire][2] Il entre alors à la Chambre d’agriculture de Maine-et-Loire comme chargé de la promotion sociale[3]. Étudiant, il a milité à l’Union nationale des étudiants de France (UNEF), salarié il adhère à la CFDT, syndicat des techniciens agricoles. En Mai 68, il anime la grève à la Chambre d’agriculture, en juin, il est candidat PSU aux élections législatives de juin. En 1969, il est recruté par la Fédération de l’agriculture CFDT, dont il devient secrétaire national, puis en 1979, il entre au bureau national confédéral de la CFDT.

En 1982, il quitte la Fédération générale agroalimentaire FGA-CFDT, appelé à la confédération dans l’équipe d’Edmond Maire, élu au congrès de Metz secrétaire national, en même temps que Jean Kaspar et Nicole Notat. Il y restera 10 ans, tour à tour responsable de la mise en œuvre des lois Auroux, des conditions de travail et des comités d’entreprise, du service juridique puis en 1989, de l’emploi, de la formation professionnelle, directeur de l’hebdomadaire de la CFDT, Syndicalisme hebdo.[réf. nécessaire]

Il participe à de nombreuses négociations interprofessionnelles dont celle sur la flexibilité en 1984 — l’accord ne sera pas signé[4].

Qualifié de moderniste, ses actions visent à rendre le syndicalisme plus attractif et en prise avec les évolutions du monde du travail. Il négociera les premiers accords pour les salariés de l’artisanat ou de l’intérim, initiera, avec des laboratoires de sociologie une expérience de coopération chercheurs-syndicats sur le droit d’expression. Il crée en 1984 le Forum des comités d’entreprise qu’il présidera aussi en 1986 et 1988. Cette manifestation rassemblait, lors de ses premières éditions, 10 000 élus d’entreprise et présentait leurs innovations.[réf. nécessaire]

Persuadé que la loi ne suffit pas pour créer des droits équivalents pour l'ensemble des salariés - il a commencé sa carrière syndicale avec les ouvriers agricoles d'une part et les salariés du Crédit agricole d'autre part, les uns avec des conditions d'emplois très difficiles, les autres bénéficiant de Comités d'entreprise, de bonnes conditions de salaires et de travail - il est un défenseur de la négociation dans les branches professionnelles et les entreprises, pour adapter les droits aux différentes réalités du monde du travail, et parce que la négociation induit un processus de reconnaissance mutuelle qui enrichit les deux parties. Négocier cependant nécessite un rapport de force équilibré, donc des syndicats forts, des délégués syndicaux formés. Adapter le syndicalisme pour le renforcer était au centre de ses réflexions[Interprétation personnelle ?].[réf. nécessaire]

En 1986, il publie son premier livre, Les cowboys ne meurent jamais, passage inédit|plaidoyer pour l’adaptation du syndicalisme, illustré par des réalisations concrètes de militants d'entreprise[3].

En 1992, il quitte la CFDT et devient enseignant et consultant, d’abord à Paris où il anime un cabinet d’expertise sociale « Chroniques S » et dispense des cours à l’École supérieure des sciences économiques et commerciales (ESSEC), au Centre des études supérieures industrielles (CESI), à Paris 1 Sorbonne, à l’Institut de gestion sociale (IGS).[réf. nécessaire]

En 1998, il s’installe dans le Sud-Ouest, enseigne à l’université des sciences sociales de Toulouse (les relations sociales des pays européens), met en place et préside jusqu’en 2007 l’Institut régional du travail de Midi-Pyrénées[réf. nécessaire], crée et anime le site internet d’informations sociales Clesdusocial.com[5].

Ouvrages modifier

  • Les cow-boys ne meurent jamais. L’aventure syndicale continue, Syros, 1986, 178 p. (ISBN 2-867-38-127-4)
  • Le Paysage social français. Acteurs, enjeux et fonctionnement de la régulation sociale, Vuibert, 1995, 182 p. (ISBN 2-7117-8467-3)
  • Le Comité d’entreprise européen: une instance en devenir, Éditions Liaisons sociales, 1997, 158 p. (ISBN 2-87880-203-9)
  • Les Clés du social en France. Manuel d’initiation sociale, Éditions Liaisons sociales, 1998,190 p. (ISBN 2-87880-232-2)
  • France, l’introuvable dialogue social, Presses universitaires de Rennes, 2008, 172 p. (ISBN 978-2-7535-0586-5)[6],[7]
  • Pratique de la négociation, Clés du social, (en coopération avec Christian Thuderoz et l’IREFE) Toulouse, 2011, 64 p. (ISBN 978-2-9540803-0-7)

Articles modifier

Bibliographie modifier

  • Michel Noblecourt, « Jean-Paul Jacquier (1940-2014), militant de la « mutation » du syndicalisme », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
  • Claire Guélaud, "Une certaine idée du syndicalisme", Le Monde, supplément Eco&Entreprise, 18 et (ISSN 0395-2037)
  • Nadège Figarol, "Clés du social les atouts de l'esprit critique" CFDT Magazine No 350,
  • Martine Gilson, "Jean-Paul Jacquier : le négociateur des temps difficiles" Libération  
  • Michel Noblecourt, "Échange liberté syndicale contre liberté d’entreprendre" Le Monde, , page 30
  • Martine Gilson, "Un syndicaliste sur le sentier de la guerre", Libération, rubrique Livres samedi
  • Michèle Lécluse, "Jean-Paul Jacquier, le shérif de la CFDT" Les Échos,

Notes et références modifier

  1. « in Le Maitron Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier », sur maitron-en-ligne.univ-paris1;fr,
  2. Claire Guélaud, « Une certaine idée du syndicalisme », Le Monde supplément Eco&Entreprise,‎ 18 et 19 mai 2014, p. 8 (ISSN 0395-2037)
  3. a et b Noblecourt 2014.
  4. « Décembre 1984, le rendez-vous manqué de la flexibilité », sur latribune.fr,
  5. « Accueil », sur Clés du social.com,
  6. Alternatives Economiques, « France, l'introuvable dialogue social par Jean-Paul Jacquier », sur www.alternatives-economiques.net (consulté le )
  7. « commentaire sur France l'introuvable dialogue social », sur Decitre

Liens externes modifier