Jean-Louis Prevost (1838-1927)

médecin suisse
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Jean-Louis Prevost
Portrait de Jean-Louis Prevost
Biographie
Naissance
Genève
Décès
Genève
Nationalité Suisse
Père Guillaume Prevost (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Thématique
Profession Neurologue (en), professeur d'université (d) et physiologiste (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Employeur Université de GenèveVoir et modifier les données sur Wikidata
Membre de Académie LéopoldineVoir et modifier les données sur Wikidata

Jean-Louis Prevost, né le à Genève et mort le dans la même ville est un neurologue et physiologiste suisse.

Résumé biographique modifier

Jean Louis Prevost est le fils de Guillaume Prevost (1799-1839). Il fait ses études à Zurich, Berlin, Vienne, et à Paris auprès de Claude Bernard et de Charcot. Il devient, en 1864, interne du neurologue Alfred Vulpian. C'est la même année, alors qu'il n'est encore qu'étudiant, qu'il publie avec son ami Jules Cotard un article sur le ramollissement cérébral. Ses deux autres travaux importants de cette époque sont un mémoire sur la paralysie infantile et son travail de thèse consacré à la déviation conjuguée de la tête et des yeux dans les lésions cérébrales unilatérales, un signe qui avait attiré l'attention de son maître de thèse Vulpian.

Ayant obtenu son doctorat à Paris en 1868, il revient dans sa ville natale de Genève où il crée son propre laboratoire de recherche, tout en étant médecin adjoint de l'Hôpital cantonal. Il collaborera notamment avec le neurophysiologiste anglais Augustus Volney Waller (1816-1870) et aura pour élèves Paul Dubois (1848-1918) et Jules Dejerine. Lorsque ce dernier décide en 1871 d'approfondir sa formation médicale à Paris, c'est sa qualité d'ancien élève de Vulpian qui permet à Prévost d'introduire à son tour, auprès de son ancien maître, son jeune élève Dejerine.

En 1876 il est nommé professeur de thérapeutique médicale à la faculté de médecine de Genève nouvellement fondée. Il succède en 1897 à Moritz Schiff comme professeur de physiologie, poste qu'il occupera jusqu'en 1913. Avec son assistant Federico Battelli (1867-1941), il découvre qu'un choc électrique chez l'animal anesthésié est capable de provoquer un arrêt cardiaque, mais aussi de faire repartir un cœur « paralysé » en état de fibrillation ventriculaire[1]. Cette observation est à l'origine de la mise au point des appareils de défibrillation utilisés en réanimation.

Prevost a introduit les méthodes de la physiologie moderne à Genève. On lui doit notamment l'organisation des travaux pratiques pour les étudiants dans l'enseignement médical[2]. Avec Constant E. Picot (1844-1931) et Jacques-Louis Reverdin (1848-1929), il est le cofondateur, en 1881 de la « Revue médicale de la Suisse romande ». Il a été l'auteur de plus de 60 livres et articles et a dirigé 10 thèses de doctorat.

Dans les dernières années de sa vie, il devient aveugle et meurt le des suites d'une intervention chirurgicale.

Hommage modifier

En 2016, les hôpitaux universitaires de Genève donnent son nom à un bâtiment[3].

Éponymie modifier

  • Loi de Prevost-Vulpian : le côté de la rotation de la tête indique celui de la lésion en cas de lésion unilatérale d'un hémisphère cérébral.
  • Syndrome de Prevost : déviation conjuguée de la tête et des yeux en cas de lésion unilatérale d'un hémisphère cérébral.

Principales publications modifier

  • «Observation de paralysie infantile ; lésions des muscles et de la moelle», in: Comptes rendus et Mémoires de la Société de Biologie, 1865, 17, 215-218.
  • De la déviation conjuguée des yeux et de la rotation de la tête dans certains cas d'hémiplégie. [Thèse de médecine], Victor Masson et fils (Paris) , 1868, Texte intégral.
  • Extrait d'un rapport adressé à son excellence M. le ministre de l'Instruction publique sur les études médicales en Allemagne, [s.l.], Imprimerie impériale, 1868.
  • «Contribution à l’étude des trémulations fibrillaires du cœur électrisé», in: Rev Med Suisse Romande 1898;18:545-86.
  • Contribution à l'étude des trémulations fibrillaires de cœur électrisé, Georg & Company, 1898.

En collaboration:

  • avec Federico Battelli : La mort par les décharges électriques, Masson et Cie (Paris), 1899.

Bibliographie modifier

  • Georges de Morsier, « Jean-Louis Prevost 1838-1927 », Gesnerus, vol. 31,‎ , p. 19-38.
  • Jean-Jacques Dreifuss, « Prevost et Battelli : L'Électrochoc et le massage qui réaniment le cœur », Revue médicale suisse, vol. 7,‎ , p. 511-512 (lire en ligne, consulté le ).

Références modifier

  1. JL Prevost et F Battelli, « La mort par les courants électriques. Courants alternatifs à haute tension. », J Physiol Pathol Gen, vol. 1,‎ , p. 427-442
  2. Jean-Jacques Dreifuss, « Prevost et Battelli : l'électrochoc et le massage qui réaniment le cœur », Revue médicale suisse, vol. 7, no 284,‎ , p. 511-512
  3. Jean-François Mabut, « Pour ne pas se perdre, les HUG baptisent six bâtiments », Tribune de Genève,‎ (lire en ligne)

Liens externes modifier