Jean-François Philippe-Delleville

personnalité politique française
Jean-François Philippe-Delleville
Fonction
Député du Calvados
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Biographie
Naissance
Décès
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Activité
Parentèle
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Distinction

Jean-François Philippe-Delleville né le à Bayeux paroisse Saint-Jean[1], mort le à Sainte-Croix-sur-Mer[2], est un homme politique français de la Révolution française.

Biographie modifier

Famille modifier

Jean-François Philippe, sieur d'Elleville, est le fils de Denis Philippe, sieur d'Elleville, lieutenant-général de l'Amirauté, puis conseiller à la cour royale, acquéreur du château Fouques à Sainte-Croix-sur-Mer en 1781, et de Suzanne de La Londe[3]. Il succède à son père comme lieutenant-général de l'amirauté[4]. Il fait partie des commissaires pour la rédaction des cahiers du Tiers-État[Où ?]. Il est en 1792 président du tribunal de Bayeux.

Député de la Gironde à de la Convention nationale modifier

Jean-François Philippe-Delleville est élu en septembre 1792 treizième et dernier représentant du Calvados à la Convention nationale[5] . Au procès de Louis XVI, il vote détention puis le bannissement à la paix. Il vote pour la mise en accusation de Marat[6] et pour le rétablissement de la Commission des Douze[7]. En raison de sa protestation contre les journées du 31 mai et du 2 juin, Philippe-Deleville est inculpé dans le rapport d'Amar du 3 octobre 1794 et décrété d'arrestation[8]. Il parvient néanmoins à se soustraire à la vigilance de ses gardiens[9]. Il est rappelé, comme ses collègues protestataires, au sein de la Convention, à la faveur du décret du 18 frimaire an III (8 décembre 1794)[10]. Malgré son positionnement girondin, il prend la défense de Bertrand Barère lorsque celui-ci est inculpé à propos de sa responsabilité dans la Terreur. Il relate une entrevue à Issy-les-Moulineaux avec l'ancien membre du Comité de Salut public alors qu'il était fugitif au terme de laquelle il ne l'a pas dénoncé[11],[12].

Un mandat d'amener est lancé contre lui par ses anciens ennemis. Tallien le défend et fait une enquête qui aboutit à un certain Limodin[réf. incomplète][13]. Un membre de la Convention nationale proclame : L'heure de la justice. Delleville réplique : L'heure de la Constitution. Il demande la destruction de la guillotine et la modification des listes qui comportent beaucoup de gens qui sont restés en France[14].

Lors du procès du terroriste Joseph Le Bon[15], Philippe-Delleville demande l'arrestation d'Armand-Joseph Guffroy, qui avait osé accuser Joseph Le Bon de modérantisme. Legendre et Boissy-D'Anglas s'y opposent[réf. incomplète][16].

Député au Conseil des Cinq-Cents modifier

Député au Conseil des Cinq-Cents pour le département du Calvados[réf. incomplète][17], il en est même l'un des vice-présidents[18].

Lors des luttes qui opposent les majorités des conseils au Directoire, il s'oppose à ce dernier et propose le 1er septembre de faire examiner si Jacques-Charles Bailleul, n'était pas atteint de folie pour avoir écrit son appel à ses commettants. Il n'est portant pas compris dans les cinquante-deux députés qui sont arrêtés après le Coup d'État du 18 fructidor an V (4 septembre 1797).[réf. nécessaire]

Le 6 octobre 1797, il combat avec force une loi proposée par le député Poulain-Grandpré, loi très dangereuse pour les émigrés et leurs parents. Le 20, il s'oppose à une loi sur la déportation des nobles.[réf. nécessaire] Jean-François Philippe-Delleville est à l'origine d'une loi créant des écoles centrales et réformant l'éducation publique du 8 messidor an IV avec Claude-Nicolas Leclerc, qui est secrétaire du Conseil des Cinq-Cents comme lui[réf. incomplète][19].

Conseiller honoraire à la Cour royale de Caen modifier

Jean-François Philippe-Delleville sort du Conseil des Cinq-Cents en mai 1798. Il est nommé vérificateur de la comptabilité intermédiaire, et devient, après le 18 brumaire an 8 (), juge de la cour de Caen[20]. Il est promu conseiller à la cour d'appel de Caen sous Louis XVIII. Conseiller honoraire à la Cour royale de Caen, chevalier de la Légion d'honneur, il décède à 88 ans dans le manoir familial de Sainte-Croix-sur-Mer.

Notes et références modifier

  1. Archives départementales du Calvados, registre paroissial de Saint-Jean et de Saint-Symphorien, baptêmes mariages et sépultures 1715-1745.
  2. Archives départementales du Calvados, registre d'état-civil de Sainte-Croix-sur-Mer, naissances mariages décès 1823-1866, 5 MI 17.
  3. Edmond de Laheudrie, Histoire du Bessin des origines à la Révolution, p. 195.
  4. Edmond de Laheudrie, Recherches sur le Bessin de Bayeux, capitale du Bessin, des origines à la fin de la monarchie, p. 286.
  5. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 52, p. 36.
  6. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 62, séance du 13 avril 1793, p. 69.
  7. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 65, séance du 28 mai 1793, p. 533.
  8. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 75, séance du 3 octobre 1793, p. 521.
  9. Hélène Tierchant, Hommes de la Gironde, ou, La liberté éclairée, coll. Mémoires de France, Les Dossiers d'Aquitaine, 1993, p. 178.
  10. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 103, séance du 18 frimaire an III (8 décembre 1794), p. 213.
  11. Gazette nationale ou le Moniteur universel n°191 du 11 germinal an III (31 mars 1795), Convention nationale, séance du 7 germinal (27 mars).
  12. Journal de Perlet n°916 du 9 germinal an III (29 mars 1795), Convention nationale, séance du 7 germinal (27 mars).
  13. Paris pendant la réaction thermidorienne et sous le Directoire, Recueil de documents pour l…, par François Victor Alphonse Aulard, p. 238 et 297
  14. La Maisonfort, Antoine-François-Philippe Du Bois Des, p. 400
  15. Faits imputés à Le Bon (1° assassinats juridiques, 2° oppression des citoyens en masse, 3° exercice de vengeances personnelles, 4° vols et dilapidations
  16. Histoire parlementaire de la révolution française ou, Journal des assemblées nationales, depuis… Par Prosper Charles Roux, Philippe Joseph Benjamin Buchez, p. 223
  17. Les députés au Corps législatif, Conseil des cinq-cents, Conseil des anciens, de l'an IV a l'an…par Auguste Kuściński, Société de l'histoire de la révolution française (Paris, France), p. 113
  18. Annales historiques de la révolution française, organe de la Société des études robespierristes, 1930, p. 229
  19. Recueil de lois et règlements concernant l'instruction publique depuis l'édit de Henri iv en 1598…, p. 82
  20. Galerie historique des contemporaines, par Pierre Louis Pascal de Jullian, p. 164

Bibliographie modifier

  • « Jean-François Philippe-Delleville », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
  • Le Maisonfort, Antoine-François-Philippe Du Bois Des Cours (1763-1827 ; marquis de), Coiffier de Verfeu, Henri-Louis (1770-1831), Dictionnaire biographique et historique des hommes marquans de la fin du dix-huitième siècle, et plus particulièrement de ceux qui ont figuré dans la Révolution françoise. Suivi d'un supplément et de 4 tableaux des massacres et proscriptions. Rédigé par une société de gens de lettres. Tome premier, article Delleville, Londres 1800.
  • Philippes-Delleville, Corps législatif. Conseil des Cinq Cents. Opinion, prononcée par Philippes Delleville dans la séance du 11 prairial an V sur les troubles et les désastres de Saint-Domingue, Paris, Impr. nationale, (1797) an V, 3 p.
  • Richaud (Hyacinthe). Corps législatif. Conseil des Cinq-Cents. Rapport fait par Hyacinthe Richaud, au nom de la commission spéciale composée des représentants du peuple Philippes-Delleville, Monnot et Hyacinthe Richaud, chargée d'examiner les messages du Directoire exécutif relatifs aux vols de deniers publics faits à des percepteurs, receveurs et autres dépositaires, et la manière de statuer sur leurs réclamations en décharge. Séance du 12 germinal an V, Paris, Impr. nationale, germinal an V, 10 p.

Liens externes modifier