Gironde (Révolution française)

groupe politique de la Révolution française

Gironde
Organisation
Membres principaux Nicolas de Condorcet
Jean-Marie Roland de La Platière
Jacques Pierre Brissot
Pierre Victurnien Vergniaud
Orientation Gauche[1]
puis droite (Convention nationale)[réf. nécessaire]

La Gironde est, au début de la Révolution française, un groupe politique issu du parti patriote, dont les membres sont appelés « girondins », particulièrement connu en raison du conflit mortel qui l'a opposé au groupe des montagnards dans les premiers mois de la république (septembre 1792-juin 1793).

Influents à l'Assemblée législative (-), ils ont des ministres dans le gouvernement de Louis XVI et soutiennent notamment l'entrée en guerre de la France contre l'Autriche (avril 1792).

Après la crise du 10 août et l'arrestation de Louis XVI, ils constituent de nouveau une tendance importante dans la nouvelle assemblée, la Convention nationale (20 septembre 1792-26 octobre 1795), mais sont confrontés à l'hostilité d'un groupe plus radical, la Montagne, soutenu par la Commune de Paris issue de l'insurrection, qui représente les sans-culottes parisiens. Ce conflit, dont le procès de Louis XVI est une étape importante, aboutit à la défaite politique de la Gironde (2 juin 1793) et, par la suite, à la condamnation à mort de nombre de ses députés.

Les chefs de file girondins, Brissot, Vergniaud, Condorcet, Roland et son épouse, Manon Roland, meurent tous au cours de l'année 1793.

Les noms de « Gironde » et de « girondins » modifier

Les Girondins sont aujourd'hui connus dans l'historiographie de la Révolution française, notamment à la suite de l'ouvrage de Lamartine, Histoire des Girondins. Leur mémoire est célébrée à Bordeaux, où, sur la place des Quinconces, se dresse le monument aux Girondins.

À l'époque, ces mots étaient moins courants, quoique connus : les contemporains parlent parfois des « girondins » (ou « girondistes »)[2], mais plus souvent des « brissotins », des « rolandistes » (ou « rolandins ») et des « buzotins » (en référence au député Buzot, l'un des principaux orateurs des Girondins)[3].

Le nom de « girondins » est lié à celui du département de la Gironde, dont étaient issus plusieurs députés de ce groupe à l'Assemblée législative, Vergniaud, Guadet, Gensonné, Grangeneuve et Ducos.

Caractéristiques du groupe des girondins modifier

« À la fin de 1791, le parti des girondins était encore au berceau ; il ne pouvait encore figurer, dans l'Assemblée, que par Brissot, Vergniaud le meilleur orateur de la Gironde, Isnard, Armand Gensonné, Condorcet, et hors de l'Assemblée, que par Buzot, Clavière, Roland[4] »

 
Jacques Pierre Brissot et vingt autres conventionnels girondins devant le Tribunal révolutionnaire.
Estampe anonyme, Paris, BnF, département des estampes, 1793.

On peut y ajouter à l'assemblée trois autres législateurs bordelais : Guadet, Grangeneuve, Jean-François Ducos (1765-1793), et hors de l'assemblée Jean-Baptiste Boyer-Fonfrède, beau-frère de Ducos. Les girondins se sont violemment affrontés aux montagnards[5], incarnés par les figures de Robespierre, Danton ou Marat — que ce soit au Club des jacobins dont la plupart sont membres, à l’Assemblée législative ou à la Convention. Ils s'en distinguent par leur électorat, essentiellement provincial pour les girondins tandis qu'il est parisien pour les montagnards, mais également par leur position sur la guerre, voulue par les Girondins pour affermir la Révolution, et par le sort à réserver au roi déchu, qu'ils souhaitent épargner contrairement aux Montagnards, qui désirent la mort de Louis XVI. Toutefois à l'Assemblée législative futurs montagnards et girondins s'accordaient pour la politique coloniale : la défense réussie des droits des hommes de couleur, libres entre et  : décrets législatifs les 24 et obtenus notamment par Brissot et Vergniaud, devenue la loi du après que les ministres Clavière et Roland eurent convaincu le roi de sanctionner les décrets. En mai 1792 Robespierre salue cette loi [6] en laquelle il perçoit le seul élément positif de leur politique.

Le groupe des députés ou conventionnels de la « Plaine », très majoritaire, appuyait selon le cas les propositions de la Gironde ou de la Montagne.

L'influence des girondins était prépondérante à la Convention jusqu'à leur chute, de sorte que l'on parle parfois de « Convention girondine » pour la période allant de son ouverture, le 21 septembre 1792, jusqu'en .

En se fondant sur les arrestations consécutives au 2 juin, et sur les décrets du 8 juillet rendu par Saint-Just et du 3 octobre 1793 rendu par Amar, l'historienne Jacqueline Chaumié[7] estime les conventionnels girondins au nombre de 137 .

Période de l'Assemblée constituante modifier

Débuts de la Révolution (juillet 1789-juin 1791) modifier

Le 9 juillet 1789, les États généraux réunis depuis le 5 mai à Versailles deviennent l'Assemblée nationale constituante. Des réformes importantes ont lieu sous l'impulsion du parti patriote : abolition des privilèges (4 août 1789), Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, liberté de la presse, restructuration territoriale du royaume (création des communes et des départements), réorganisation de l'Église catholique, etc.

Des tensions apparaissent, se traduisant par le phénomène de l'émigration de nombreux nobles (souvent officiers dans l'armée), notamment celle des frères de Louis XVI. Le parti patriote se divise en plusieurs courants, dont le principal est la société des Amis de la Constitution, généralement appelé Club des jacobins.

En juin 1791, Louis XVI quitte clandestinement le château des Tuileries où il réside depuis octobre 1789, mais il est arrêté à Varennes-en-Argonne, puis ramené prisonnier à Paris, sous la surveillance de la Garde nationale. La majorité de l'Assemblée, menée par La Fayette, député et commandant en chef de la Garde nationale, décide de le maintenir sur le trône, en affirmant qu'il a été victime d'un enlèvement par des émigrés. C'est l'origine d'une crise majeure, la cassure des patriotes entre ceux qui veulent préserver la monarchie constitutionnelle (La Fayette) et ceux qui veulent passer à la république (Robespierre). Le peuple des sans-culottes[8] parisiens est favorable à la république, d'autant plus que l'Assemblée a établi un système de suffrage censitaire qui les prive du droit de vote.

La tentative de fuite du roi (juin 1791) et ses conséquences modifier

Après la fuite du roi à Varennes le , les factions avancées et la majorité des jacobins signèrent le au Champ-de-Mars une pétition demandant la déchéance de Louis XVI et l'établissement d'une république en France. Cet événement qui dégénéra en tragédie (la fusillade du Champ-de-Mars) créa une scission au sein des jacobins et marqua un des tournants de la Révolution française.

À Pillnitz, le 27 août 1791, l'empereur, chef de la maison de Habsbourg, et le roi de Prusse signent une déclaration à l'attention des souverains d'Europe désignant le danger qui menace le trône de Louis XVI[9].

Période de l'Assemblée législative jusqu'au début de la guerre (octobre 1791-mai 1792) modifier

La nouvelle assemblée modifier

En septembre, la constitution est promulguée par le roi et l'Assemblée constituante est remplacée par l'Assemblée législative, dont les 745 députés sont élus au cours du mois de septembre. Aucun d'eux ne siégeait à la Constituante, le renouvellement du mandat ayant été expressément exclu. La première séance a lieu le 1er octobre.

Le principal groupe est constitué par les membres du Club des feuillants (250 députés), partisans de la défense de la monarchie constitutionnelle ; le Club des jacobins a 136 membres élus[10] ; les autres députés sont plutôt proches des feuillants. Mais les jacobins sont bien implantés à Paris, dont le maire à partir de cette époque est Jérôme Pétion.

Parmi les jacobins, un groupe se met en avant assez vite autour de Brissot, de Condorcet et des députés du département de la Gironde Guadet, Gensonné et Vergniaud.

Le problème de la guerre modifier

Il est posé dès le début de l'Assemblée législative, notamment à cause des tensions extérieures suscitées par les émigrés. Une autre source de tensions est la situation de la famille royale, qui a des liens de parenté avec plusieurs monarques européens (le roi d'Espagne est un Bourbon ; Marie-Antoinette est la sœur des empereurs Joseph II, puis Léopold II, la tante de François II).

Un des grands problèmes de cette période est lié à la menace de guerre entre la France révolutionnaire et les monarchies européennes, notamment celle de l'empereur François II[11], chef de la maison de Habsbourg, neveu de Marie-Antoinette, menace attisée par nombre d'émigrés appartenant généralement à des tendances contre-révolutionnaires.

Les débats sur la guerre à l'Assemblée et dans les clubs (octobre 1791-avril 1792) modifier

 
Jacques Pierre Brissot,
peinture de Fouquet, Versailles, châteaux de Versailles et de Trianon, 1792.
 
Estampe satirique monarchiste représentant le débat sur la guerre au club des Jacobins en (Paris, BnF, département des estampes et de la photographie).

Les questions de l'opportunité de la guerre sont débattues pendant plusieurs mois, d' à . L'armée des émigrés s'agitant près des frontières françaises[12], donne l'occasion aux girondins de mettre en pratique leur idée d'étendre le message de la Révolution aux peuples d'Europe, soumis à « l'esclavage des tyrans ». Ils portent donc le problème à l'Assemblée, le 22 octobre, avec un discours de Vergniaud et, le 31 octobre suivant avec une intervention d'Isnard. Le 9 novembre, l'Assemblée décrète que tous les émigrés doivent rentrer en France avant le . Dans son discours du à l'Assemblée qui ouvre le grand débat sur la guerre, le girondin Brissot déclare : « … Et nous dont les frontières sont menacées, dont les réquisitions sont rejetées, nous, hommes libres, nous balancerions. La défiance est un état affreux. Le mal est à Coblentz (…) Le pouvoir exécutif va déclarer la guerre : il fait son devoir, et vous devez le soutenir quand il fait son devoir… »[13] Mais, dans l'immédiat, rien ne menace la France au point de se lancer dans l'aventure d'une guerre contre les puissances européennes.

Quand en novembre 1791, Robespierre rentre à Paris, venant d'Arras, il n'est plus député[14] mais demeure l'une des principales figures des jacobins[15], dont il a assuré la cohésion au moment de la scission des feuillants[16] le . (Après les élections législatives, le 1er octobre suivant, le Club très réduit à la suite de ces défections, recevra l'afflux de nouveaux députés, notamment ceux de la future Gironde). Robespierre est élu à la présidence des jacobins le .

Dans un premier temps, Robespierre se prononce pour la guerre[17], au contraire de Billaud-Varenne. Puis, modifiant sa position, il s'oppose nettement à Brissot dans plusieurs discours.

Division des jacobins (décembre 1791) modifier

Entre la France révolutionnaire et l’Europe dynastique, la guerre paraît inévitable ; la seule incertitude demeure alors celle de la date de son déclenchement. Robespierre, le 12 décembre, au club des jacobins, dans un nouveau discours, modifie sa position et conclut : « La guerre est le plus grand fléau qui puisse menacer la liberté dans les circonstances où nous sommes ». Mais en ces mois décisifs qui suivront, il ne fera aucune contre-proposition à la guerre, et à ce sujet les jacobins sont très divisés[18].

Les partisans de la guerre semblent l’emporter. Pourtant dans ses différents discours aux jacobins, Robespierre se montre à ce moment très réaliste sur les conséquences d’une guerre dans l’immédiat : « Domptons nos ennemis du dedans et ensuite marchons à tous les tyrans de la terre… » ou bien « La plus extravagante idée qui peut naître dans la tête d’un politique est de croire qu’il suffise à un peuple d’entrer à mains armées chez un peuple étranger, pour lui faire adopter ses lois et sa constitution. Personne n’aime les missionnaires armés… » (Extrait du discours du aux jacobins). Danton, Camille Desmoulins, Marat, Billaud-Varennes, Anthoine, Panis, Doppet, Santerre, Hébert, Sylvain Maréchal, Philibert Simond, Collot d'Herbois, Fréron, François Robert, Chabot, Bazire, Merlin de Thionville, Charlier, Dusaulchoix maintiennent le cap et suivent Robespierre dans son opposition à la guerre offensive. Couthon, jacobin et futur ami de Robespierre, écrit en revanche en  : « Le plus grand nombre est pour la guerre. Et je crois que c’est ce qui convient le mieux »[19]. Cependant, dans son discours du , appelant à la suppression totale des droits féodaux, il infléchit sa position : le combat contre les ennemis de l'intérieur et pour la radicalisation sociale doit primer sur les ennemis de l'extérieur. Le , un journal girondin, La Chronique de Paris, attaque six futurs députés montagnards jacobins, comme, selon l'auteur, agents de la cour « qui ont toujours été du parti contre la guerre » : Maximilien Robespierre, Jean-Paul Marat, Camille Desmoulins, Jean-Marie Collot d'Herbois, François Robert, Stanislas Fréron[20].

Montée des tensions en Europe (février-avril 1792) modifier

Le la Prusse et l'Autriche signent un traité d'alliance contre la France. L'Espagne, la Russie et la Suède rappellent leurs ambassadeurs.

Voyant alors dans la guerre le salut de la Révolution, Brissot prône la guerre contre tous ceux qui, en Europe, encouragent la résistance aux lois révolutionnaires ou n’observent pas un gage de neutralité en désarmant les émigrés[21]. Il trouve un adversaire résolu chez Maximilien de Robespierre, ainsi que le chevalier de Pange, jeune journaliste pacifiste.

D'autre part le Roi et la Reine, convaincus que leur salut ne peut venir que de la défaite des révolutionnaires, rendent la guerre inévitable. Pour eux le salut de la monarchie passe par le recours aux princes étrangers[22].

Le gouvernement girondin (mars-juin 1792) modifier

Les girondins entrent dans le gouvernement de Louis XVI au mois de mars 1792, alors que jusque-là, les ministres étaient issus de groupes plus modérés, notamment celui des Feuillants.

Les ministres girondins

Une des grandes décisions du gouvernement girondin est de donner son accord à l'entrée en guerre de la France (20 avril), aussi voulue par les monarchistes contre-révolutionnaires, pour des raisons très différentes.

Le 13 juin 1792 voit le renvoi de plusieurs ministres par Louis XVI en raison de leur comportement jugé irrespectueux.

L'entrée en guerre contre l'Autriche (20 avril 1792) modifier

Pendant ce temps les girondins agissent et argumentent dans le sens de Brissot et des brissotins, et la presque totalité de l'Assemblée vote la guerre le . Une dizaine seulement sur 750 refuse : sept lamethistes, le trio cordelier composé de Chabot, Basire et Merlin de Thionville[23], ainsi que le jacobin Charlier[24]. Déclarée au « roi de Bohême-Hongrie, » c'est-à-dire à l'empereur du Saint-Empire romain germanique (l'Autriche), la guerre comprenait aussi la Prusse qui était l'alliée de François II. Cette guerre allait durer 23 ans et entraîner toutes les nations d'Europe. Un journal jacobin les Révolutions de Paris, auquel collaborait Sylvain Maréchal, écrivait « Les guerres sont comme les fléaux, on sait quand elles commencent, on ne sait jamais quand elles finissent »[25]. Le jour même, Condorcet présente à l'Assemblée législative son grand projet d'instruction publique.

Les girondins ont voulu la guerre, ils ont su entraîner une grande partie de la France dans cette aventure, croyant que la guerre résoudrait les nombreux problèmes intérieurs que la Révolution a fait naître mais peut-être sans assez travailler les problèmes de fond, comme la capacité du pays à soutenir, sans alliés, un conflit contre les rois coalisés, tout en prétendant « républicaniser » l'Europe, ni même penser aux conséquences qu'un conflit pourrait avoir sur la Révolution elle-même. Il suffira des revers subis les premiers jours pour mettre les girondins en mauvaise posture à l'Assemblée.

Dès la déclaration de la guerre, Robespierre, pour qui Vergniaud ne cache pas son estime, ne diffère plus de ses adversaires que dans le choix des moyens de la conduire[26] et apporte, dès lors qu'elle est commencée, son adhésion pleine et entière[27]. Entre Robespierre et Brissot[28], le fossé s'élargit mais, même si la tension commence à monter, ils se rapprocheront à nouveau au sein des jacobins. Ce n'est pas encore la période des affrontements terribles où montagnards et girondins voudront se détruire[29].

Débuts de la guerre (du 20 avril à la mi-juin) modifier

Très rapidement, l'armée française, désorganisée par l'émigration ou le retrait des officiers nobles, est en situation difficile. La perspective est donc celle de la défaite militaire et de l'écrasement de la révolution.

La crise de juin-juillet 1792 modifier

Le renvoi des ministres girondins (13 juin) modifier

Le 13 juin le roi met son veto aux décrets votés par l'Assemblée nationale et renvoie les ministres girondins.

La journée du 20 juin modifier

 
Jérôme Pétion de Villeneuve, maire de Paris,
Paris, BnF, département des estampes et de la photographie, 1791.

En représailles et afin de faire plier le roi, malgré l'interdiction de tout rassemblement[30], les girondins organisent une journée qu'ils veulent « pacifique » (sans violences) le 20 juin. Cette date est symbolique : c'est l'anniversaire à la fois du serment du Jeu de paume de 1789 et de la tentative de fuite du roi en 1791.

Les événements vont dépasser les limites prévues par Jérôme Pétion de Villeneuve, maire de Paris et les membres du conseil de Paris.

La manifestation reste sans résultat positif apparent, Louis XVI, malgré l'invasion des Tuileries[31] et les pressions subies, ne revient pas sur sa décision de ne pas signer les décrets et de reprendre les ministres girondins renvoyés. Pétion sera congédié le 8 juillet, pour ne pas avoir su maintenir l'ordre[32], mais, grâce à la pression des jacobins, il retrouvera son poste dès le 13 juillet suivant[33].

Ce jour-là, et même s'ils n'ont pas voulu ces débordements, le légalisme des girondins et leur respect de la Constitution cède le pas à leur parti-pris politique.

La Montagne n'y participant pas, cet échec aura des conséquences négatives pour les girondins ; non seulement cela fera monter d'un cran l'antagonisme entre patriotes[34] et monarchistes, en renforçant la position du roi[35], mais encore la manifestation du 20 juin conduira les « sans culottes » des faubourgs à l'Assemblée.

Des chefs sont apparus (Santerre)[36]. Ces hommes n'oublieront pas le chemin des Tuileries[37] ; ces patriotes, ayant pénétré dans le Palais et humilié le roi, ont compris que désormais il est possible d'en finir avec la monarchie[38].

L'évènement politique qui se produit ce jour-là doit être analysé en termes de rupture ; si les sections parisiennes[39] font leur entrée dans la salle du Manège[40], c'est qu'elles sont en train de le faire dans la vie politique[41].

Les montagnards refusèrent de s’associer à la journée du 20 juin, pour certains se tenant à l'écart ou pour d'autres la trouvant prématurée, mais les évènements qui ne vont pas manquer d'apparaître, leur permettront de préparer, dès le début du mois de juillet suivant, la journée révolutionnaire du 10 août.

Même si cela n'est pas visible dans l'immédiat, les girondins sortiront affaiblis de cette journée car, par son refus de lever le veto et le calme dont il a fait preuve, le roi, aux yeux de l'opinion, paraît sortir vainqueur de l'affrontement[42]. Girondins et montagnards se trouvent plus que jamais opposés quant à la politique à mener. Les premiers veulent freiner la Révolution, alors que les seconds, sous l'impulsion de leurs chefs, veulent au contraire la relancer.

Modération des girondins face à la crise (juillet 1792) modifier

 
Pierre Vergniaud,
estampe de François Bonneville,
Paris, BnF, département des estampes, 1796.

Le 3 juillet, dans un discours prononcé à l'Assemblée, Vergniaud attaque violemment la monarchie, mais au moment où l'on peut croire qu'il va demander la déchéance du roi, il propose « d'arrêter la monarchie chancelante sur le penchant de l'abîme ». En fait, il conseille au roi de sauver sa couronne en rappelant des ministres patriotes[43]. Ce même jour, il demande que la Patrie soit décrétée en danger.

 
Élie Guadet, estampe gravée d'après un dessin de Joseph Boze,
Paris, BnF, département des estampes, vers 1792-1793.

Depuis leur élection à la législative, les girondins n'ont pas cessé d'attaquer la royauté afin de la déstabiliser, de la discréditer, pour en accélérer la chute. Mi-juillet, certains d'entre eux[44], les bordelais Gensonné, Guadet et Vergniaud sont pris d'inquiétude en voyant l'affrontement devenir inévitable. Afin de prévenir la catastrophe, ils décident de reprendre la route modérée en freinant toute action populaire dangereuse pour l'ordre social et tentent une ultime démarche pour sauver la monarchie. À partir du 20 juillet et à plusieurs reprises, Vergniaud et ses amis essaieront de rentrer en contact avec le roi[45]. Mais toutes leurs tentatives se solderont par une fin de non recevoir de la part de ce dernier. Le 28 juillet, Vergniaud écrira de nouveau au roi, en poursuivant, naïvement mais sans trop y croire désormais, les illusions qui ont inspiré sa conduite[46].

Même si la grande majorité des girondins ne participa pas à cette tentative de rapprochement avec le roi, tous redoutent cette insurrection populaire, qu'ils ont si longtemps appelée de leurs vœux. Ils décident donc d'essayer de la retarder et d'en atténuer les dégâts[47]. Dans son discours du 23 juillet à l'Assemblée, Vergniaud met en garde ses collègues d'une trop grande précipitation. Le 26 juillet, Guadet lira à l'Assemblée la sommation au roi, rédigée par Condorcet et demandée par la Commission extraordinaire, mais sans évoquer la déchéance. Brissot, montant à la barre peu après, parlera dans le même sens. S'ils n'ont pas de mal à convaincre la majorité des élus, hostiles à la déchéance, il n'en est pas de même pour les tribunes populaires qui manifestent leur mécontentement. Les girondins perdent là la confiance des sections en se coupant des forces populaires à un moment important de la Révolution[48].

Robespierre lui-même a essayé de freiner les fédérés[49], afin de ne pas se laisser entraîner au-delà de ce qu'il souhaitait. Pendant la première moitié de juillet il réussira à s'imposer et à réclamer le respect de la Constitution. Mais le 29 juillet aux jacobins, il déclarera : « La principale source de nos maux est à la fois… dans le pouvoir exécutif (le roi) qui veut perdre l'État et dans la législative, qui ne veut et ne peut le sauver ». Si sa pensée a évolué, il n'est pas encore disposé à franchir le pas. Il ne se prononcera pas pour une déchéance, ni pour une insurrection[50].

Tous les députés girondins[51] ont été élus et ont prêté serment, afin de maintenir les institutions, de respecter et de faire appliquer la Constitution, et pour certains, plus par légalisme que par monarchisme. Cette Constitution, acceptée par le roi le , ne pouvait subir aucune révision pendant les dix prochaines années[52].

Des girondins, comme Condorcet[53], Brissot[54], Roland[55], Guadet, Vergniaud, Isnard[56], Ducos[57], Buzot[58] et Etienne Clavière, étaient des républicains convaincus et de longue date. A propos de la question coloniale, Brissot, Condorcet, Guadet, Vergniaud, Gensonné, Ducos, Lasource et un de leurs proches, Jean-Philippe Garran-Coulon, menèrent un combat résolu pour faire triompher à l'assemblée législative la cause des droits à l'égalité des Blancs et des hommes de couleur libres qui furent finalement votés le et ratifiés par le roi le grâce aux nouveaux ministres jacobins Clavière et Roland.

Les événements de juillet 1792 modifier

Chronologie des événements qui précèdent l’insurrection du 10 août.

La chute de la monarchie (août-septembre 1792) modifier

Vers l’insurrection (du 1 au 9 août 1792) modifier

Depuis le commencement de la guerre, la France n’a subi que des revers militaires, l’ennemi est aux frontières. La Patrie est en danger, et cela accentue la fermentation révolutionnaire. Le roi étant soupçonné de collusion avec l’ennemi, l’affrontement apparaît alors inévitable.

Le 1er août, le manifeste de Brunswick, publié à Paris, provoque un formidable sursaut révolutionnaire qui enflamme les sections, dont certaines ne reconnaissent plus Louis XVI comme roi des Français et ce dès avant cette date. Ce texte d’une rare maladresse prévoyait pour Paris des sanctions exemplaires. Louis XVI comprend tout de suite l’effet désastreux du manifeste et tente de le prévenir.

Le 3 août, celui-ci envoie un courrier au président de l'Assemblée pour essayer de se disculper, mais la lettre est mal reçue[78]. Le mal est fait[79]. Ce même jour, Pétion fait savoir à l’Assemblée, au nom de la Commune, que la presque totalité des sections demandent la déchéance du roi (47 sections sur 48). La déchéance tant redoutée par l’Assemblée ne peut plus être ajournée et doit être envisagée[80].

Le 4 août, la Commission des Vingt et un rappelle que seule l’Assemblée est habilitée à décréter la déchéance du roi. Ce même jour, Vergniaud fait annuler, par ses confrères députés, l’arrêté du 31 juillet dernier de la section Mauconseil comme inconstitutionnel. Dans la même journée, une délégation du faubourg Saint-Antoine, la section des Quinze-Vingts pose un ultimatum[81] à l’Assemblée quant à la déchéance du roi, pour le 9 août à onze heures du soir. Passé ce délai, le peuple agira par lui-même.

 
Armand Gensonné,
estampe de François Bonneville,
Paris, BnF, département des estampes, 1796.

Le 5 août, dans la Chronique de Paris, Condorcet exprime ses craintes d’une insurrection survenant alors que l’ennemi étranger est aux portes du pays[82]. Mais il n’en continue pas moins, avec la Commission qu’il préside, à rechercher une solution à la crise, qu’il croit avoir trouvée avec le « plan Gensonné » tandis que, dans le Journal de Paris, le pacifique François de Pange critique avec véhémence le club des jacobins« l'on admire la féconde immoralité de quelques hommes qui, chaque jour, savent offrir à notre étonnement un nouveau vice et porter l'impudence à des degrés inattendus […] Ils ont le projet d'appeler à Paris vingt mille hommes… Parisiens trop crédules, […] n'oubliez pas que les jacobins se destinent cette armée […] »[83].

Le 6 août, le girondin Gensonné, afin de rallier la majorité des députés, qu’il sait hostile à la déchéance, propose la suspension du roi ; ce qui a l’avantage d’éviter l’ouverture de sa succession, de respecter la Constitution et de préserver l’avenir, suivi par une invitation du peuple à former une Convention nationale[84]. Mais le parti girondin, qui passe pour être le plus fort, n’a pas la majorité à l’Assemblée, et aura bien du mal à convaincre ses collègues de voter la suspension avant l’ultimatum posé par les sectionnaires[79].

Le 7 août, Pétion, responsable de l’ordre en tant que maire de Paris, quoique proche des girondins, demeure l’ami de Robespierre, à qui il demande de calmer les jacobins et de contribuer au départ des fédérés pour apaiser la capitale[85], afin que les députés puissent régler dans la sérénité la question de la déchéance du roi. Robespierre ne s'y oppose pas[86].

Le 8 août, le décret de mise en accusation de La Fayette[87], demandé par la Commission, présidée par Condorcet, que Robespierre et Brissot[88] ont réclamé, est rejeté par l’Assemblée législative par 406 voix contre 224. Dès lors, il est probable que cette Assemblée étant dans sa grande majorité pour une monarchie constitutionnelle, mais aussi composée d’amis de La Fayette[1], n’acceptera aucune proposition de déchéance ni même de suspension. Devant ce vote, Robespierre, qui, jugeant l'Assemblée incapable de diriger les affaires publiques, a demandé la tenue de nouvelles élections le 29 juillet et s'est prononcé pour une réforme constitutionnelle établissant le suffrage universel, limitant les prérogatives du pouvoir royal et modifiant les rapports des représentants du peuple avec leurs commettants[89], ulcéré par l’aveuglement de celle-ci, ne donnera pas suite à la demande de Pétion[90]. Dans une lettre à Couthon, écrite le 9 août, il annonce que « la Révolution va reprendre un cours plus rapide, si elle ne s'abîme dans le despotisme militaire et dictatorial »[91].

Le 9 août est le jour que l’Assemblée s’est fixé pour examiner la question de la déchéance. À sept heures du soir, comme d’habitude, les députés se séparent. Ils n’ont pas pu arriver à se mettre d’accord ; ni sur la suspension, ni sur la déchéance de Louis XVI[79].

L'insurrection du 10 août modifier

Le 9 août à minuit, le tocsin se met à sonner. C’est le signal convenu pour le déclenchement de l’insurrection du 10 août 1792.

L'Assemblée législative, le roi et l'insurrection modifier

Période de la Convention girondine (septembre 1792-2 juin 1793) modifier

Les girondins au pouvoir modifier

  • procès du roi (novembre 1792-janvier 1793)

Le combat contre la Montagne (avril-mai) modifier

Ce sont d’abord les girondins qui, pour cause de dénonciations calomnieuses, firent décréter l’arrestation de Marat par la Convention nationale le  ; mais celui-ci est acquitté par le Tribunal criminel extraordinaire et regagna l’Assemblée triomphalement le .

Afin d’enquêter sur les exactions de la Commune de Paris et de veiller à la sécurité de l’Assemblée, les girondins firent nommer une Commission des Douze avec pouvoir d’arrestation.

Hébert, substitut de la Commune de Paris, fut arrêté pour les mêmes raisons que Marat — dénonciations calomnieuses et appel à la violence. La Commission des Douze fut cassée puis rétablie. Les partisans de l'exagération révolutionnaire, dans les clubs et notamment aux Cordeliers, firent appel aux sections encadrées de la force armée.

L'assaut de la Commune de Paris (31 mai-2 juin) modifier

 
Le 31 mai 1793, estampe gravée par Jean-Joseph-François Tassaert d'après une esquisse de Fulchran-Jean Harriet, Paris, BnF, département des estampes et de la photographie, vers 1800.
 
Journée du 2 juin 1793,
estampe de Pierre-Gabriel Berthault, musée Carnavalet.

Forte de l’appui de 36 sections, la Commune organisa les journées d’émeute des 31 mai et 2 juin 1793. La Convention nationale cernée par des canons pointés sur elle que contrôlait Hanriot, chef de la garde nationale, vota sous la contrainte l’expulsion de vingt-neuf députés girondins et de deux ministres, le ministre des Affaires Étrangères Pierre Hélène Marie Tondu, connu alors sous le nom de Pierre Lebrun (le patronyme de sa mère, qu'il avait adopté pendant dix années d'exil politique à Liège entre 1781 et 1791), et le ministre des Finances, Étienne Clavière ; les girondins sont vaincus.

Après la défaite, l'élimination (juin-octobre 1793) modifier

L'échec des partisans de la Gironde (juin) modifier

Peu fiers de leur capitulation du 2 juin et profitant de l'indécision de la Convention nationale sur le sort des reclus, du 6 au 19 juin, 75 parlementaires protestent en faisant circuler une pétition contre ce vote imposé sous la menace des armes. Ils sont restés dans l'histoire sous le nom des « 73 »[92]. Dix d'entre eux étaient compris dans les décrets d'accusation[93]. Lorsque, le 3 octobre, les signataires de la protestation furent déchus de leur mandat et décrétés d'arrestation, 16 étaient en fuite ou s'échappèrent[94], Garilhe fut oublié et Philippe-Delleville, absent de la séance, resta en liberté. Par conséquent, 59 de ces députés étaient effectivement arrêtés, à cette date. Dulaure fut compris sur la liste le 21 octobre, mais il était en fuite, Rabaut-Pommier le 4 décembre.

Placés en résidence surveillée, et devant l’évolution de la situation, plusieurs girondins réussirent à échapper à ce qu'ils considéraient comme un acte illégal puisque les motifs de leur arrestation ne leur avaient pas été notifiés.

Ceux qui avaient fui Paris entamèrent une campagne de protestation dans les villes où ils avaient trouvé refuge, notamment à Caen. La situation politique tournant à leur désavantage, ils se dispersèrent ; pendant quelques mois, certains trouvèrent refuge chez Madame Bouquey. Une conséquence de leur passage à Caen fut l’assassinat de Jean-Paul Marat par Charlotte Corday.

Le coup de force contre l’élite girondine fédéraliste de la Convention fut durement ressenti dans le Sud, le Sud-Ouest et l’Ouest du pays : Lyon, Bordeaux, Marseille et bien d’autres villes rompirent avec Paris dès , amorçant une véritable « révolte des provinces » pour dénoncer l’attentat politique du 2 juin et l'illégalité du pouvoir en place[95].

L'acte d'accusation modifier

Le , Amar est chargé, au nom du Comité de sûreté générale, de rédiger un acte d’accusation. Ce texte développe les évènements des dernières années. Les actes des girondins y sont déformés, dénaturés et mis en relief de manière à les accabler en les présentant comme des conspirateurs hostiles à la République ayant tenté de faire avorter la Révolution afin de rétablir la monarchie en sauvant le « tyran », n’hésitant pas à lancer le pays dans les horreurs de la guerre civile. Les girondins y apparaissent comme une « faction de traîtres liberticides » nuisibles pour la France et à la solde de l’étranger[96].

Ce même jour, Amar commence par demander la fermeture des portes de la Convention pour empêcher toute sortie. Il exige ensuite que soient ajoutés au décret d'arrestation les 73 députés qui avaient protesté contre l'expulsion de leurs collègues girondins le 2 juin 1793. L'arrestation est votée sans discussion. Robespierre s'oppose alors à cette mise en accusation et parvient à convaincre la Convention d'épargner ces 73 députés, déclarant : « La Convention nationale ne doit pas chercher à multiplier les coupables ». Selon l'historien Roger Dupuy, « Robespierre s'attachait ainsi la reconnaissance d'une large partie du côté droit qui lui devait sa survie. » Quelques jours auparavant, le , l'Incorruptible avait rudoyé l'Assemblée pour qu'elle renouvelle sa confiance momentanément ébranlée au Comité de salut public ; au préalable, il avait ménagé l'extrême gauche parisienne en ne s'opposant pas à la nomination de l'hébertiste Ronsin à la tête de l'armée révolutionnaire imposée par les sans-culottes des sections de Paris le . Ce faisant, Robespierre poursuit une « stratégie subtile pour maintenir l'unité des patriotes et exercer une sorte de chantage sur le côté droit, le tout lui garantissant une majorité composite contre des opposants qu'on pourrait toujours diviser pour les réduire successivement »[97].

Les procès modifier

Déroulement du procès modifier

 
Derniers moments des Girondins, 31 octobre 1793, huile sur toile de Carl Theodor von Piloty, 1880.

Le procès des vingt-et-un députés arrêtés à Paris (particulièrement Brissot, Vergniaud, Gensonné, Viger, Lasource, etc.), qui occupa les audiences du Tribunal révolutionnaire des 24-, fut une mascarade.

Dès le début du procès, la gauche jacobine n'était pas rassurée. Elle craignait toujours l'éloquence d’un Vergniaud ou d’un Brissot, et un retournement des Parisiens, las de la guillotine, était toujours possible. Le procès fut précipité ; on fit comprendre au tribunal qu'il compromettait la liberté. Voté séance tenante, un décret fut immédiatement porté au palais de Justice ; désormais les juges n'auraient plus qu'à se déclarer « suffisamment éclairés »[98].

Face à l'accusation qui les englobait tous sous un même chef d'inculpation qui, peut-être à l'exception de Brissot, leur parut infondé, ils se rebellèrent. Évacués de force hors de la salle d'audience, ils apprirent qu'ils avaient été condamnés sans avoir pu se défendre. Les comptes rendus de leur procès tels qu'ils ont été publiés par cette justice révolutionnaire, tels les Procès fameux de Desessarts sont sujets à caution et inutilisables au premier degré[réf. nécessaire].

La mise à mort du 31 octobre 1793 modifier

Les 21 députés ont été condamnés à mort et guillotinés le — à l'exception de Valazé qui se suicida dans la salle après la lecture du verdict[99].

Cas particuliers modifier

Madame Roland modifier

 
Manon Roland.

Le procès de Mme Roland, la femme du ministre et l'égérie des girondins, s'ouvrit le . Elle était incarcérée depuis le . Ce fut un procès bâclé. Privée de défenseur, elle ne put, sans autorisation, terminer d'assurer elle-même sa défense et fut ce même jour condamnée à mort et guillotinée[100].

Condorcet modifier

 
Nicolas de Condorcet

Se trouvant à Auteuil lors des journées d'émeute des 31 mai et 2 juin 1793 Condorcet commit l'erreur de critiquer la Constitution montagnarde. Le suivant, les montagnards lançaient leurs foudres contre le « théoricien de la Gironde » qui fut décrété d'arrestation[101]. Il se cacha, mais fut reconnu et arrêté le  ; conduit à la prison de Bourg-la-Reine il y fut retrouvé mort le suivant[102].

Lebrun modifier

Avancé à la position de ministre des Affaires Étrangères à la suite de la journée du 10 août 1792 grâce au soutien de Brissot, de Dumouriez et de Roland le ministre de l'Intérieur, dont il est un des proches, sans toutefois appartenir directement au groupe des girondins, Pierre Hélène Marie Tondu, dit Lebrun est englobé dans le décret de l'Assemblée qui frappe ces derniers en , et est arrêté et consigné à son domicile rue d'Enfer, près du jardin du Luxembourg, le . Après quelques semaines de relative confusion (il ne sera remplacé comme ministre que le 22 juin et continuera de gérer les affaires courantes du Ministère jusqu'à cette date) puis d'indifférence, il est pris directement comme cible le par Billaut-Varenne dans un violent réquisitoire devant la Convention en termes aussi ampoulés que fantaisistes : « Dans un moment où le peuple appelle la justice nationale sur la tête de tous les coupables, il est un homme bien criminel que vos décrets n'ont pas encore atteint ; je veux parler de l'ex-ministre Lebrun, de cet homme qui nous a brouillés avec toutes les puissances de l'Europe, de cet homme qui a eu l'impudeur d'appeler Dumouriez grand homme après sa trahison. Si la Convention avait ouvert les yeux sur les crimes de ce traître, il aurait déjà payé de sa tête toutes ses perfidies ». Il parvient à déjouer la garde dont il est l'objet quelques jours plus tard, et se cachera pendant plusieurs mois dans le voisinage, alors que sa femme, ayant déjà la charge de cinq enfants, en attend un nouveau. Dénoncé auprès de Héron, le chef de la Sûreté, il est arrêté le , incarcéré à la Conciergerie, jugé le 27 décembre et exécuté le 28 décembre, place de la Révolution (aujourd'hui, place de la Concorde).

Suites modifier

Mais les montagnards, plus énergiques et mieux organisés, eurent tôt fait de reprendre les choses en mains. La rébellion fut sévèrement réprimée, causant de nombreuses victimes et obligeant les chefs à se suicider (Clavière, Roland) ou à s'enfuir en Gironde, où, après des mois de traque, certains sont capturés et exécutés (Grangeneuve, Barbaroux, Élie Guadet), tandis que d'autres mettent fin à leurs jours (Buzot, Pétion).

Le , quelques fugitifs (Isnard, Lanjuinais, Louvet) et l'essentiel des « 73 » (Louis-Sébastien Mercier, Jacques-Marie Rouzet) sont réintégrés sur les bancs de la Convention nationale, suivis le par Bresson, Chasset, Defermon, Gamon, Savary et Vallée.

Les girondins dans les arts et la littérature modifier

Lamartine : Histoire des Girondins modifier

Alexandre Dumas : Le comte de Monte-Cristo modifier

Dans son célèbre roman écrit quelques années avant la parution du livre de Lamartine, Alexandre Dumas révèle par l'intermédiaire des souvenirs de l'abbé Faria que le bonapartiste Noirtier de Villefort, père du substitut arriviste Gérard de Villefort, avait été "girondin sous la Révolution".

Bibliographie modifier

Études historiques modifier

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Notes et références modifier

Notes modifier

Références modifier

  1. a et b Lors de l’élection des nouveaux députés à la législative le , elle comportait une majorité de 350 députés modérés « Constitutionnels », une aile droite constituée par plus de 250 feuillants, divisés entre « fayettistes » et « lamethistes » et une aile gauche où l’on remarque 136 députés inscrits aux jacobins (même si l'état-major girondin y est peu assidu, préférant les salons), parmi lesquels plusieurs provinciaux (dont Guadet, Gensonné et Vergniaud, originaires de Gironde, expliquant la dénomination de la future Gironde), avec un petit groupe de démocrates plus avancés (Lazare Carnot, Robert Lindet, Georges Couthon). Voir Michel Vovelle, La Chute de la Royauté, 1787-1792, tome 1 de la Nouvelle histoire de la France contemporaine, Paris, Le Seuil, 1999, p. 270-271, et Jean-Claude Bertaud, Camille et Lucile Desmoulins, Presses de la Renaissance, 1986, p. 157.
  2. Sur l'usage de ces termes pendant la Révolution, voir de Luna 1988, p. 506.
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  5. Les montagnards devaient leur nom au fait qu'ils étaient installés sur les gradins les plus hauts de l'Assemblée.
  6. Le Defenseur de la Constitution N 3- 31 mai 1792 Œuvres de Robespierre, tome IV, p.77-99 (84) ; Jean-Daniel Piquet, L'émancipation des Noirs dans la Révolution francaise (1789-1795), Paris, Karthala, p.155
  7. Mireille Rambaud, « Jacqueline Chaumié (1904-1978) », Bibliothèque de l'École des chartes, vol. 137, no 2,‎ , p. 359–360 (lire en ligne, consulté le )
  8. Dans l'ensemble, les sans-culottes ne sont pas des pauvres, mais des maîtres et ouvriers des corporations, la plupart pas suffisamment riches pour atteindre le cens électoral. Un de leurs leader est le brasseur Santerre, qui est à la tête d'une entreprise importante.
  9. Madame Roland, p. 141.
  10. Michel Vovelle, La Chute de la monarchie, p. 241.
  11. François II, petit-fils de Marie-Thérèse d'Autriche, est empereur du Saint-Empire romain germanique, fonction dotée de très peu de pouvoirs. Il tient sa puissance des États patrimoniaux de la maison de Habsbourg : fiefs d'Autriche, Tyrol, Styrie, etc., royaume de Bohême, royaume de Hongrie, royaume de Croatie, etc. En 1804, le Saint-Empire étant aboli, il prend le titre d'empereur d'Autriche, sous le nom de François Ier.
  12. Il s'agit des frontières nord-est auxquelles jouxte un glacis de petits États allemands, principautés, duchés et même royaumes, qui ont accueilli un certain nombre de nobles émigrés. Ces États sont sous la protection de l'empereur d'Autriche. Ceux-ci disparaîtront au cours du XIXe siècle avec l'unification de l'Allemagne.
  13. Louis Blanc, Histoire de la Révolution, tome I (op. cit.).
  14. Robespierre avait siégé à l'Assemblée constituante ( - ) qui avait décrété qu'aucun de ses membres ne pourrait faire partie de l'Assemblée législative ; tous les hommes qui siégeraient à cette dernière seraient des hommes nouveaux.
  15. Du nom du couvent des jacobins où certains députés louèrent une salle, pour être au plus près de la salle du Manège, où siégera l'Assemblée pendant près de quatre ans. Après le 9 Thermidor, la salle est fermée. Elle disparaît définitivement en 1799. À cette date, le mot « jacobin » est devenu synonyme de « terroriste ».
  16. En désaccord total avec les éléments les plus avancés de la Révolution tels Robespierre, Pétion, Buzot Voir Madame Roland, p. 118, (op. cit.) la presque totalité des jacobins modérés (dévoués au roi et à la Constitution) décida de se retirer des jacobins et de créer son propre Club, situé rue Saint-Honoré au couvent des feuillants dont elle prendra le nom.
  17. « Il faut dire à Léopold : vous violez le droit des gens en souffrant ces rassemblements de quelques rebelles [les émigrés] que nous sommes loin de craindre mais qui sont insultants pour la nation. Nous vous sommons de les dissiper sans délais, ou bien nous vous déclarerons la guerre au nom de la nation française et au nom de toutes les nations ennemies des tyrans », discours du 28 novembre aux jacobins.
  18. Voir Max Gallo, Robespierre, histoire d’une solitude, Perrin, 1968.
  19. Lettre de Couthon aux administrateurs du département du Puy-de-Dôme en décembre 1791. Max Gallo, Robespierre ou l’histoire d’une solitude (op. cit.). Ce qui prouve que celui-ci n’avait pas eu besoin des girondins pour être persuadé de la nécessité de la guerre.
  20. Michel Biard, Collot d'Herbois, légendes noires et révolution, Lyon, 1995.
  21. Voir Albert Mathiez, Girondins et Montagnards, p. 4, édition de la passion 1988.
  22. Albert Soboul, Histoire de la Révolution française, 1er volume, p. 277, collection Idées, Gallimard, 1962. Pour des raisons différentes tout le monde veut la guerre, depuis les girondins et Marie-Antoinette, jusqu'à François Ier (empereur d'Autriche) — qui vient de succéder à son père Léopold plutôt pacifique — et qui voit dans la Révolution l'ennemie à abattre. Mais rien n'oblige la France à déclarer la guerre, cette situation dure depuis des mois et peut durer encore longtemps. G. Lenotre, André Castelot, Les Grandes Heures de la Révolution française, tome II, p. 21-22, Perrin, 1963.
  23. Jean-Daniel Piquet, « La déclaration constitutionnelle de paix à l'Europe, grand sujet de débat dans la Révolution entre 1791 à 1794 », 119e Congrès national des sociétés historiques et scientifiques, Amiens, 26-30 octobre 1994, et 121e, Nice, 26-31 octobre 1996, La révolution française : la guerre et la frontière, p. 387-397.
  24. Edna Le May (dir.), Dictionnaire des Législateurs, notice Charlier.
  25. Jean-Daniel Piquet, art. cit.
  26. Avant que la guerre ne soit déclarée, Robespierre disait que : « Pour faire une guerre utilement aux ennemis du dehors, (…) c'est de faire aussi une guerre aux ennemis du dedans. » Puis dès que les hostilités furent ouvertes : « Il ne nous reste plus qu'à prendre les précautions nécessaires pour la faire tourner au profit de la Révolution. » Gérard Walter, Maximilien de Robespierre, p. 591, Gallimard, 1989.
  27. Voir Gérard Walter, Maximilien de Robespierre, p. 591, Gallimard, 1989.
  28. À cette période Jacques Pierre Brissot est le chef des girondins. Il sera le plus ardent partisan à demander la guerre.
  29. Pendant les cinq mois qui suivront, la France ne subira que revers après revers et c'est en grande partie de la peur de la défaite et de l'invasion, que naîtront les journées du 10 août et du , avec leurs conséquences.
  30. Le Directoire du département a proclamé tout rassemblement contraire à la loi.
  31. Devant l'ampleur du mouvement le roi avait autorisé l'ouverture des grilles des Tuileries, mais les manifestants devaient défiler le long de la terrasse et sortir par la porte de la cour du Manège. Mais Santerre menaça de briser les portes du château si on ne les ouvrait pas. Voir C. Lenotre, André Castelot, Les Grandes Heures de la Révolution, tome 2, Perrin, 1963.
  32. Il ne pense pas à réquisitionner les troupes, comme la loi le lui permet. (Idem.)
  33. Il se représentera à l'élection suivante et sera réélu maire de Paris le 15 octobre, mais il démissionnera pour pouvoir rester député après son élection à la convention.
  34. Le terme de patriote veut dire partisan de la Révolution.
  35. Le lendemain, 21 juin le roi ne manquera pas de s'adresser à l'Assemblée en l'invitant à prendre les mesures nécessaires pour le bon respect de la Constitution. L'Assemblée applaudira. Voir Condorcet (op. cit.).
  36. Santerre sera promu commandant général de la garde nationale parisienne à la place du marquis de Mandat massacré juste avant que ne débute la journée du 10 août. Voir G. Lenotre, Vieilles maisons - vieux papiers, 3e série Perrin, 1906.
  37. Max Gallo, Robespierre : Histoire d'une solitude, Perrin, 1968, p. 165.
  38. Voir Condorcet, (op. cit.).
  39. La loi du crée 48 sections pour la région parisienne afin de remplacer les districts ; la loi tend à restreindre leur indépendance pour limiter leur possibilité d'action. Mais les sections ne veulent pas s'y soumettre.
  40. Les citoyens de toutes les sections, suivi par des détachements de la garde nationale défilèrent dans la salle du Manège.
  41. Jean et Nicole Dhombres, Lazare Carnot, Fayard, 1997, p. 276.
  42. De nombreuses protestations des départements, des corps constitués, parvinrent à Paris, des pétitions légalistes recueillirent de nombreuses signatures. En revanche aucune des sections ayant participé à cette journée ne la désavoua. Voir Dominique Bluche, Danton, Perrin, 1984.
  43. Au grand mécontentement de Madame Roland, l'égérie des girondins, qui toujours républicaine espérait la chute de la monarchie le plus rapidement possible, afin d'éviter la violence et l'intervention populaire. Voir Chaussinand-Nogaret, Madame Roland, Une femme en Révolution, Seuil, 1985, p. 175. Mais il est douteux qu'à cette date l'Assemblée ait suivi Vergniaud dans une demande de déchéance.
  44. Certainement peu de girondins étaient au courant, car de telles transactions exigent le secret. Voir Bernardine Melchior-Bonnet, Les Girondins, Tallandier, 1989, p. 111.
  45. Mais le roi ne pouvait pas faire confiance à ceux qu'il considérait comme des ennemis irréductibles, il n'attendait rien de la Constitution, ni des monarchistes constitutionnels, ni des jacobins, d'autant plus qu'il était en train de consommer sa trahison. Voir Lazare Carnot (op. cit.).
  46. Le risque étant, si le secret était éventé, que la démarche soit mal comprise par leurs collègues de l'Assemblée, ce qui arriva. Le 3 janvier 1793 leurs adversaires montagnards, ayant eu vent de cette démarche, essayèrent de les mettre en difficulté, mais le trio bordelais en démontra le bien-fondé et l'affaire en resta là. Voir Bernardine Melchior-Bonnet, Les Girondins, p. 202 (op. cit.).
  47. « Les girondins ne pouvaient pas prendre la Révolution à leur service, sauf à la congédier ensuite, au gré de leur fantaisie (…) l'Histoire même quand des mains puissantes et hardies semblent la pousser, ne fait qu'obéir à la loi de son éternel mouvement », Louis Blanc, Histoire de la Révolution française (op. cit.).
  48. Voir Élisabeth et Robert Badinter, Condorcet, un intellectuel en politique, p. 439, Fayard, 1988.
  49. Fédérés : appelés ainsi car ils viennent officiellement célébrer la fête de la fédération en commémoration du . Cette fête devait symboliser l'abolition de toutes les distinctions entre provinces.
  50. Voir Max Gallo, Robespierre, p. 168 (op. cit.).
  51. Condorcet, Roland, Brissot, Vergniaud, Guadet etc., étaient bien républicains, mais n'acceptaient pas une république qui puisse naître dans l'illégalité d'une insurrection populaire. Voir Madame Roland, p. 176/178 (op. cit.). C'était d'ailleurs la doctrine de Condorcet. Voir Condorcet, p. 328 (op. cit.).
  52. Voir Madame Roland, p. 178 (op. cit.), ou, pour la similitude, Condorcet, p. 436 (op. cit.).
  53. Voir Élisabeth et Robert Badinter, Condorcet : un intellectuel en Révolution, Fayard, 1988, p. 325 à 331. Voir aussi Guy Chaussinand-Nogaret, Madame Roland : une femme en Révolution, Seuil, 1985, p. 105-106, 113-114.
  54. Brissot sera toujours hostile à la monarchie. Son voyage aux États-Unis en 1788 acheva de le convaincre des bienfaits d'une République. Voir Suzanne d'Huart, Brissot : la Gironde au pouvoir, Robert Laffont, 1986, p. 27-28 ainsi que p. 110-119. Il est aussi donné comme l'un des tout premiers démocrates et républicain par Guy Chaussinand-Nogaret, « Girondins et Montagnards : la lutte à mort », L'Histoire no 100, 1987, p. 17.
  55. Louis Blanc dans son Histoire de la Révolution française, tome I (op. cit.) considère tous les grands chefs girondins comme étant républicains : Voir p. 598-599. Allant dans le même sens voir aussi : Jean et Nicole Dhombres, Lazare Carnot, Fayard, 1997. « On le vit constamment (Lazare Carnot) voter avec les républicains les plus avancés (les girondins.) », p. 252.
  56. Est donné comme un républicain convaincu par Guy Chaussinand-Nogaret L'Histoire no 100, p. 17 (op. cit.).
  57. Est donné comme un « républicain dans l'âme » par Bernardine Melchior-Bonnet,. Les Girondins, Tallandier, 1989, p. 27.
  58. Louis Blanc, « Un des rares républicains de la Constituante », p. 597 (op. cit.).
  59. Elles seront ainsi placées sous la haute surveillance des sociétés populaires occupant les tribunes. Voir Condorcet (op. cit.).
  60. C’est aussi un moyen pour tourner le veto que le roi avait posé le 13 juin dernier pour l’assemblée des 20 000 fédérés dans Paris. Mais c’est aussi un accroc porté à la Constitution puisque le veto royal est légitime. Voir Lazare Carnot, op. cit.) Car même si le roi avait accepté par la suite la proposition du camp de Soissons, il demeurait facile de retenir les fédérés une fois à Paris si on le jugeait utile. Voir Louis Blanc, Histoire de La Révolution, p. 681 (op. cit.).
  61. a et b Louis Blanc, Histoire de la Révolution (op. cit.).
  62. Émigrés, prêtres réfractaires et même souverains étrangers.
  63. Voir Condorcet, p. 432 (op. cit.).
  64. Pour Robespierre c’est le commencement de la rupture : le serment écarte le roi.
  65. Danton, à cette date n’a pas encore pris la décision de renverser la monarchie. Voir Frédéric Bluche, Danton, Perrin, 1884, p. 174.
  66. Le véritable gagnant de la journée sera Pétion, le maire de Paris, récemment réinstallé à son poste. C’est aussi la dernière fois que Louis XVI paraît en public en tant que souverain. La prochaine fois ce sera le sur l’échafaud, déchu et condamné à mort.
  67. C’est la politique voulue par Robespierre dont les fédérés ne sont que les porte-paroles. Voir Condorcet (op. cit.). Quoiqu'il ne se soit pas à cette date engagé ni pour la déchéance ni pour l’insurrection. Voir Max Gallo, Robespierre, p. 167 (op. cit.).
  68. Voir Lazare Carnot, p. 280 (op. cit.).
  69. Cette Commission, qui bénéficie de la confiance de l’Assemblée, tiendra aussi des conférences avec les ministres tous les deux jours afin de contrôler en permanence le gouvernement, elle contrôle aussi les armées, les affaires diplomatiques etc. Son but étant aussi de surveiller le roi.
  70. Ce ne sont pas des girondins, ni des amis des girondins.
  71. Voir Gérard Walter, Robespierre, Gallimard, 1987, p. 333.
  72. Texte dont les grandes lignes ont été ébauchées par Louis XVI et réclamé par Marie-Antoinette qui écrivait le 24 juillet à Fersen : « Dites donc à Mr de Mercy que les jours du roi et de la reine sont dans le plus grand danger (…) qu’il faut envoyer le manifeste sur-le-champ, qu’on l’attend avec une extrême impatience. » Lettre citée dans : André Castelot, Marie-Antoinette, Perrin, 1965. Marie-Antoinette n’est jamais véritablement rentrée dans « la peau » d’une Reine de France. Dès 1784 son frère Joseph II se servait d’elle pour influencer Louis XVI. Le peuple ne s’y trompait pas quand il l’appelait « l’Autrichienne ». Voir Georges Bordonove, Louis XVI, Pygmalion 1982, où André Castelot, Marie-Antoinette (op. cit.).
  73. D’autres historiens donnent le 21 juillet.
  74. Le roi utilisait ces fonds pour débaucher des patriotes. Danton, entre autres, en profitera. Voir Danton, p. 108-109 (op. cit.). Si on en croit Albert Mathiez il était déjà sur la liste civile en mars 1791. Voir Albert Mathiez, Girondins et Montagnards, Éditions de la Passion, 1988.
  75. Voir Jean Massin, Robespierre, Club français du livre, 1956.
  76. Voir Frédéric Bluche, Danton, Perrin, 1984, p. 174.
  77. Ils arriveront avec un nouveau chant de guerre, celui de l’armée du Rhin, inconnu des Parisiens, et appelé à faire une belle carrière sous le nom de « La Marseillaise ».
  78. « Des murmures de mépris, d’étonnement et d’indignation ont tour à tour interrompu cette lecture ». Les chroniques de Paris, .
  79. a b et c Voir Lazare Carnot, op. cit.
  80. Désormais la solution de la crise ne peut passer que par la déchéance, ou par la suspension du roi.
  81. « …Si justice et droit n’est pas fait au peuple par le corps législatif jeudi (9 août) à onze heures du soir, le même jour à minuit, le tocsin sonnera et la générale battra et tout se lèvera à la fois… » Voir Condorcet, op. cit.
  82. Voir Madame Roland, op. cit.
  83. Édith de Pange, Le chevalier de Pange ou la tragédie des frères, Metz, Éditions Serpenoise, 2011, p. 243-244.
  84. C’est l’avis de Condorcet de Guadet, Vergniaud, Brissot et d’autres patriotes qui appuyèrent ce plan. Condorcet, qui, dans son Fragment de justification, écrira que le plan de Gensonné (suspension du roi et invitation au peuple de former une Convention nationale) « paraissait réunir la pluralité des suffrages dans le comité chargé de discuter de ces objets. » Voir Condorcet, op. cit.
  85. Pétion qui connaissait bien, et depuis longtemps Robespierre, aurait-il tenté cette démarche si celui-ci s’était fermement engagé pour l’insurrection à cette date ? Voir Max Gallo, Robespierre, p. 169.
  86. Voir Gérard Walter, Maximilien de Robespierre, Gallimard, 1989, p. 337-338.
  87. La Fayette est considéré comme un traître par les Clubs, le faubourg, l’Hôtel de ville. Histoire de la Révolution, Louis Blanc (op. cit.). Ayant sans succès essayé de retourner ses troupes contre l’Assemblée, dont il avait fait arrêter les Commissaires envoyés à l’armée du Nord (dont le girondin Kersaint), le 19 août suivant, il quittera son commandement avec son état-major feuillant et sera fait prisonnier par les Autrichiens, qui le garderont jusqu’au traité de Campo-Formio signé par Bonaparte en 1797. Louis Blanc, Histoire de la Révolution, p. 698.
  88. Louis Blanc, Histoire de la Révolution, tome I, chapitre XV : « Renversement de la royauté », p. 698. Ce qui prouve que Brissot a bien rompu avec La Fayette, tout comme Condorcet. Jacques-Pierre Brissot a connu La Fayette avant la Révolution. C’est ce dernier qui lui a obtenu les recommandations, et notamment celle qui lui permit de rencontrer le général Washington, quand il fit son voyage aux États-Unis en 1788. Par la suite leurs relations furent distantes, mais amicales jusqu’au lors du dépôt de la pétition de Brissot au champ-de-Mars. Louis Blanc, dans son Histoire de la Révolution, tome I, écrit, p. 552 : « Brissot, jusque-là son admirateur, et qui pour l’avoir défendu, s’était attiré tant d’injures (…) fit dans le Patriote français la déclaration suivante : « Ces horribles manœuvres s’exécutèrent sous les ordres d’un homme qui m’a dit cent fois être républicain, qui se dit l’ami du républicain Condorcet, La Fayette !… Il n’y a plus rien de commun entre lui et moi. » » Dans son dernier discours aux jacobins en octobre 1792, revenant sur ce sujet, il dira : « Avant la Saint-Barthélemy du champ-de-Mars, je voyais La Fayette une fois tous les mois, (…) il m’a trompé, depuis je ne l’ai point revu. » Voir Suzanne d’Huart, La Gironde au pouvoir, p. 162.
  89. Gérard Walter, Maximilien de Robespierre, Gallimard, 1989, p. 333-334.
  90. Gérard Walter, Maximilien de Robespierre, p. 338 (op. cit.) ou Jean Massin, Robespierre, p. 120 ; 122 (op. cit.)
  91. Gérard Walter, Maximilien de Robespierre, Gallimard, 1989, p. 338.
  92. Une erreur d’écriture devait par la suite parler de la protestation des « 73 » au lieu des « 75 ».
  93. Duprat, Lacaze et Lauze de Perret furent guillotinés le 31 octobre, Masuyer le 19 mars ; Bresson, Chasset, Defermon, Gamon, Savary et Vallée avaient pris la fuite.
  94. Il s'agit de Babey, Bresson, Chasset, Descamps, Defermon, Gamon, Grenot, Jary, La Plaigne, Marbos, Rabaut-Pomier, Savary, Vallée, Vernier.
  95. Voir Jeanne Grall, Girondins et Montagnards : les dessous d’une insurrection : 1793, Éditions Ouest-France, 1989.
  96. Voir Guy Chaussinand-Nogaret, Madame Roland, op. cit. ou Bernardine Melchior-Bonnet, Les Girondins (op. cit.).
  97. Roger Dupuy, Nouvelle histoire de la France contemporaine, t. 2 : La République jacobine : Terreur, guerre et gouvernement révolutionnaire, 1792-1794, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Points. Histoire » (no 102), , 366 p. (ISBN 2-02-039818-4).
  98. Voir Guy Chaussinand-Nogaret, Madame Roland, op. cit., ou Bernardine Melchior-Bonnet, Les Girondins, op. cit..
  99. Voir Journal de Paris du 1er novembre 1793 https://www.retronews.fr/journal/journal-de-paris/1-novembre-1793/2969/4661112/4.
  100. Voir Guy Chaussinand-Nogaret, Madame Roland op. cit..
  101. En désaccord sur plusieurs points importants, notamment la force armée départementale et la Commission des douze, Condorcet s’était éloigné de ses amis girondins. ’il n’a pas signé « l'’appel des 73 », il signera avec sept autres députés de l'Aisne une condamnation solennelle du coup de force des 31 mai et 2 juin. De cette pétition il fut le seul à être inquiété. Le boucher Legendre demandera un décret d’arrestation contre lui, mais l’Assemblée se bornera à renvoyer l’affaire au Comité de Salut public. La Convention réduite à presque rien, est entre les mains des montagnards les plus durs ; en critiquant la Constitution montagnarde, Condorcet se place volontairement du côté des girondins. Voir Condorcet un intellectuel en politique, op. cit..
  102. Condorcet s'est-il suicidé ? Des éléments porteraient à le croire, pourtant rien n'est moins sûr et aujourd'hui l'hypothèse pencherait plutôt pour une mort naturelle. Voir Condorcet un intellectuel en politique, op. cit..

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