L'INS[Note 1] Sindhudhvaj (pennant number : S56) est un sous-marin de classe Sindhughosh de la marine indienne[4].

INS Sindhudhvaj
Type Sous-marin d'attaque conventionnel
Classe classe Sindhughosh
Fonction militaire
Histoire
A servi dans  Marine indienne
Fabrication acier
Quille posée 1er avril 1986[1]
Lancement 27 juillet 1986[1]
Commission 25 novembre 1986[1]
Statut Retiré du service actif en 2021[2]
Équipage
Équipage 53 dont 13 officiers
Caractéristiques techniques
Longueur 72,6 m
Maître-bau 9,9 m
Tirant d'eau 6,6 m
Déplacement 2325 tonnes en surface
3076 tonnes en immersion
Propulsion 2 moteurs diesel de 3650 ch (2720 kW) chacun
1 moteur électrique de 5900 ch (4400 kW)
2 moteurs auxiliaires de 204 ch (152 kW)
1 moteur de vitesse économique de 130 ch (97 kW)
Vitesse 11 nœuds (20 km/h) en surface[3]
19 nœuds (35 km/h) en immersion[3]
Profondeur 300 m
Caractéristiques militaires
Armement Lanceur SAM 9M36 Strela-3 (SA-N-8)
Missile Club-S (3M-54E) ASCM
Torpille à sillage passif type 53-65
torpille anti-sous-marine active-passive TEST 71/76
24 mines DM-1 au lieu de torpilles
Rayon d'action 6000 milles (9700 km) à 7 nœuds (13 km/h) au schnorchel

400 milles (640 km) à 3 nœuds (5,6 km/h) immergé

Carrière
Pavillon Inde
Indicatif S56

Conception modifier

Construit en Russie, ce type de sous-marin (appelé « classe Kilo » par l’Organisation du traité de l'Atlantique nord) est à propulsion diesel-électrique[5]. Il a un déplacement de 3076 tonnes en immersion, et une endurance allant jusqu’à 45 jours avec 52 membres d’équipage[6].

Engagements modifier

L’INS Sindhudhvaj a été mis en service le 12 juin 1987[6].

Exercice de combat modifier

En octobre 2015, lors d’un exercice appelé Malabar qui se tient chaque année entre l’Inde, le Japon et les États-Unis[5], l’INS Sindhudhvaj aurait réussi l’exploit de « couler » fictivement l’USS City of Corpus Christi[7], un sous-marin nucléaire d'attaque de classe Los Angeles américain. Selon la marine indienne, les sous-marins participant à l’exercice ont été chargés de se traquer les uns les autres dans le golfe du Bengale. Le Sindhudhvaj a enregistré le bruit du sous-marin nucléaire et a réussi à l’identifier positivement avant de se verrouiller dessus. Le navire indien a ensuite « coulé » l’USS City of Corpus Christi à l’aide de ses torpilles de 533 mm. Comme c’était un exercice, il n’y a pas eu de tir réel, a déclaré un officier de la marine indienne à India Today[5].

Pour les néophytes, il peut sembler surprenant qu’un sous-marin de classe Kilo de construction russe soit capable de vaincre un sous-marin nucléaire d’attaque. Mais pour les spécialistes, ce n’est pas une énorme surprise. D’abord, la classe Los Angeles est une conception datée qui est lentement remplacée par les sous-marins de classe Virginia, plus récents et bien plus silencieux. De plus, il faut noter que nous ne connaissons pas les règles d’engagement ou les paramètres que les parties avaient convenus. En outre, il convient de noter qu’il existe une possibilité d’exagération. Enfin, c’est un fait avéré que la classe Kilo est extrêmement silencieuse et très performante en raison de son système de propulsion diesel-électrique. Fonctionnant à l’énergie électrique quand ils sont en immersion, les bateaux diesel-électriques ont été décrits comme « un trou dans l’eau » ou un « trou noir » et constituent un problème épineux pour la marine américaine. Développer des moyens de contrer de tels navires est une priorité pour Washington, car de nombreux adversaires potentiels comme la Chine et l’Iran exploitent de tels sous-marins. Les bateaux diesel-électriques sont généralement plus silencieux que les sous-marins nucléaires, cependant la marine américaine préfère les navires à propulsion atomique en raison de leur autonomie, de leur vitesse et de leur endurance. La mission mondiale de la marine américaine lui impose d’avoir des navires capables d’opérer de manière indépendante très loin du pays pendant de longues périodes. Les marines ayant une mission plus localisée peuvent se permettre d’exploiter des bateaux diesel-électriques à plus faible rayon d'action[5].

Exercice de sauvetage modifier

Le 2 juin 2019[8], l’INS Sindhudhvaj participe à un exercice de sauvetage sous-marin. Il joue le rôle d’un sous-marin en détresse, sur lequel vient s’accoupler un véhicule de sauvetage en immersion profonde (DSRV) basé à Visakhapatnam et mis en service l’année précédente. Ce petit sous-marin de sauvetage a la capacité de secourir le personnel d’un sous-marin en détresse jusqu’à une profondeur de 650 m[9] et peut sauver 14 personnes à la fois. Il a la capacité de fonctionner même dans des conditions allant jusqu’à une mer de force 6. Le DSRV est conçu et fourni par James Fisher & Sons, au Royaume-Uni. Il dispose d’un radar sophistiqué et d’un véhicule télécommandé[10]. Le DSRV est déjà utilisé par les États-Unis, l’Australie, la Chine, le Japon, Singapour, le Royaume-Uni, la Corée du Sud, la Russie, la France, la Norvège et l’Italie[9]. Le personnel de l’INS Sindhudhvaj a été transferé avec succès à bord du DSRV. Un communiqué de la marine a déclaré que cet exercice réussi était une réalisation historique vers l’intégration du DSRV dans la marine indienne[9]. L’Inde rejoint ainsi le groupe restreint de pays ayant une capacité de sauvetage sous-marin[10]. Elle prévoit de devenir un centre d’excellence régional pour le sauvetage sous-marin[9] et d’offrir de l’aide à d’autres pays amis dans la région de l’océan Indien[10].

Retrait modifier

La marine indienne a prévu de mettre hors service l’INS Sindhudhvaj dans le courant de l’année 2021. Son retrait marquera le début du processus d’élimination progressive de la classe Kilo qui a constitué l’épine dorsale de la flotte sous-marine de l’Inde depuis près de trois décennies. La cérémonie de désarmement devait avoir lieu à Bombay en avril 2021, mais elle a été retardée de deux mois dans l’attente des autorisations du ministère de la Défense[11]. Il a finalement été retiré du service actif avant la fin de l'année 2021[2].

Le Sindhudhvaj a été acquis auprès de l’Union soviétique en 1987. Avec son retrait, la force sous-marine de l’Inde tombera à quatorze unités, dont sept du projet 877, surnommé «classe Kilo » par l’OTAN. L’Inde a acquis huit sous-marins de ce type entre 1986 et 1991. Elle a ensuite acquis deux autres sous-marins auprès de la fédération de Russie entre 1998 et 2000. Ils ont été les premiers sous-marins de la marine à pouvoir tirer sous la surface des missiles de croisière anti-navires et d’attaque terrestre, ce qui en fait un formidable multiplicateur de force. Une unité, l’INS Sindhurakshak, a été perdue dans un accident en 2013 et une seconde, l’INS Sindhuvir, a été transférée à la marine birmane en 2020[11].

Les sous-marins de classe Kilo sont remplacés par les sous-marins français de classe Scorpène, qui sont construits sous licence par Mazagon Dock Shipbuilders Ltd. Trois unités de la « classe Kalvari » ont jusqu’à présent été mis en service. Le troisième, l’INS Karanj, a été mis en service à Bombay le 11 mars 2021. Trois autres Scorpènes, les INS Vela, Vagir et Vagsheer, doivent être mis en service d’ici 2023. En dépit de ces arrivées, la marine indienne n’atteindra pas son objectif d’avoir une force de 24 sous-marins conventionnels. C’est en 1995 qu’elle en a été le plus proche, avec 20 sous-marins. Depuis lors, le rythme des départs à la retraite a dépassé celui des acquisitions[11].

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Les navires de la Marine indienne reçoivent le préfixe INS, acronyme de Indian Navy Ship (en français : Navire de la marine indienne.

Références modifier

  1. a b et c (en-US) kurup, « An update on Indian Kilo Class Submarines », sur Pakistan Defence, (consulté le ).
  2. a et b (en) admin, « Indian Navy stares at waning Submarine fleet », sur Indian Defence Research Wing, (consulté le ).
  3. a et b « Rosoboron exports - Project 636 »
  4. (en) « classe Sindhughosh » [archive du ] (consulté le )
  5. a b c et d (en) Dave Majumdar, « Back in 2015, a Russian-Made Attack Sub « Sunk » a U.S. Nuclear Submarine. The Navy Should Take Notice. », sur The National Interest, (consulté le ).
  6. a et b (en) Dhiman Bhattacharyya, « Active Submarines in Indian Navy », sur My India, (consulté le ).
  7. (en) « In underwater battle, India 'annihilates' American n-submarine », India Today,‎ (lire en ligne)
  8. (en) « ACCESSED: Video of India's DSRV which is capable of underwater personnel transfers », sur Republic World, 6th june, 2019 (consulté le ).
  9. a b c et d (en) Siddhant Sibbal, « India successfully transfers personnel using Deep Submergence Rescue Vehicle (DSRV); Navy says ‘a historic achievement’ », sur Zee News, (consulté le ).
  10. a b et c (en) « Indian Navy performs live test of submarine rescue system », sur Naval Technology, (consulté le ).
  11. a b et c (en) Sandeep Unnithan, « India to retire first Kilo-class submarine this year », sur India Today, (consulté le ).

Liens externes modifier

Voir aussi modifier

Liens internes modifier