François Mader

facteur d'orgues français ayant exercé à Marseille
François Mader
Biographie
Naissance
Décès
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Activité

François Mader est un facteur d'orgue de Marseille ayant œuvré durant la seconde moitié du XIXe siècle.

Surnommé le « Cavaillé-Coll marseillais » pour la qualité et la quantité de ses travaux sur près de cinquante ans, ses orgues sont caractérisées par une harmonie pleine, ronde et puissante[1].

Biographie modifier

Originaire de Pologne, il naît à Kamienica en Silésie polonaise le .

Il se forme auprès de Théodore Sauer, alors directeur de la succursale lyonnaise de Daublaine & Callinet, et du toulousain d'adoption Frédéric Jungk avec lequel notamment il travaille en 1853 sur l’instrument construit en 1668 par Charles Royer à Cuers. À Saint-Michel Archange de Marseille il collabore avec Alfred Abbey (Dublin, v. 1824-Saint-Chamond, 16 décembre 1873, fils de John Abbey, fondateur de la dynastie, et d'Anne-Elisabeth Monkinson) à la construction d’un petit orgue de 2 claviers.

En 1855, à l'âge de 28 ans, Grégoire André Gianani (1781-1866) l'intègre à son entreprise de facture d'orgue "Gianani & ses fils". Grégoire André Gianani épousera en 1854 à Marseille Pauline Angèle Méritan, mère de la future femme de François Mader. Il lui sera toujours attaché et sera témoin de son décès le 9 novembre 1866.

Un de ses premiers chantiers est à Toulon à Saint-François-de-Paule où il répare l’orgue édifié en 1845 par le facteur lyonnais Augustin Zeiger.

Il épouse, en l’église Saint-Théodore de Marseille, le , Marie-Louise Angélique Méritan (1834-1923) née à Brignoles, sœur de l'organier Julien Prosper Méritan (1832-1910).

En 1861 il est toujours associé avec ses beaux-frères Prosper Méritan et Julien Paul Méritan (1832-1886).

En 1865, il s'associe brièvement avec Alfred Abbey qui vient de prendre la succession de Théodore Sauer.

Après le mariage de sa fille Marie Léontine (1867-1946) en 1885, il s'associe à son gendre Louis Arnaud (1864-1902).

Sur la fin de sa vie, lors d'un voyage en Angleterre, il découvre la transmission électrique et devient l'importateur exclusif du procédé Hope-Jones, supérieur, d'après Charles Mutin, au système Schmoele & Mols distribué par Joseph Merklin. Il n'arrive cependant pas à l'imposer ; le seul exemplaire monté en 1895 sur l'orgue de la salle Valette à Marseille est revendu à l'école Niedermeyer de Paris.

François Mader meurt à Marseille le [2].

Héritage modifier

François Mader a entretenu une correspondance abondante avec Aristide Cavaillé-Coll, révélatrice de sa collaboration (parfois en sous-traitance) avec cette maison à Marseille et en Provence.

Deux anciens ouvriers de la maison Mader les frères Henri (1856-1936) et Félix (1859-1936) Vignolo perpétueront la mémoire et le savoir-faire de François Mader. Deux fils d'Henri suivront cette voie : Marius Blanc (né en 1882) et Félix Vignolo (1887-1946).

Son neveu Léon Méritan né en 1860 (fils de Julien Paul) s'associa vers 1897 avec le facteur de pianos Louis Abeille (1846-1923) pour fonder la maison Abeille, Léon Méritan & Cie, qui tentera des innovations en facture d'orgues comme la traction tubulaire, la soufflerie à gaz ou le ventilateur électrique. Leur atelier était situé au 4 de l’actuelle rue Monte-Cristo à Marseille : située dans le même axe, la rue des Orgues doit son nom à cette activité.

Réalisations modifier

Durant une carrière bien remplie d’un demi-siècle, François Mader aura réalisé une centaine de chantiers. Parmi eux :

  • Toulon, Saint-Flavien-du-Mourillon, construction en 1867, 20 jeux sur 2 claviers & Pédale
  • La Ciotat, Notre-Dame-de-l’Assomption, construction en 1877, 28 jeux sur 2 claviers avec machine Barker sur le G.O., restauré en 1991 et 2003 par la Manufacture de Grandes Orgues de Lodève, un des mieux conservés
  • Marseille, Saint-Théodore, construction dans un buffet XVIIIe d'un orgue 26 jeux sur 2 claviers et Pédale, en 1890
  • Marseille, Les Grands Carmes, reconstruction dans le buffet de 1640 attribué à la famille Eustache, avec seulement 14 jeux sur les 24 prévus sur 2 claviers et Pédale, à cause de contingences financières
  • Marseille, Eglise Saint-Charles IM, livraison en 1883 d'un orgue de chœur de 8 jeux répartis sur deux claviers avec pédalier en tirasses. Restauré en 2016.

De l’héritage de son maître Frédéric Jungk avec jeux coupés au ton, jusqu’à l’apogée de l’orgue symphonique, son style ne cesse d’évoluer. Après le décès de son beau-père, il pratique dès 1870 l’entaille de timbre, abandonne le positif dorsal (postiche quand il existe) pour le duo, dans les orgues de moyenne importance, Grand-Orgue/Récit expressif et installe la « machine Barker » dès que son instrument dépasse 25 jeux et 2 claviers.

En conclusion, on peut considérer François Mader comme l'un des plus grands organiers provençaux[1], aux côtés de Pierre Marchand, de Charles Boisselin, des frères Eustache, de Charles Royer, et autres Meyssonnier, sans oublier les illustres Jean-Esprit Isnard et son neveu Joseph.


Annexes modifier

Références modifier

Bibliographie modifier

  • Jean-Robert CAIN & Robert MARTIN, L'orgue dans la ville, Parenthèses, 2004, (ISBN 2-86364-086-0) 
  • Pierre Aumeran & Michel Colin, Survol de la facture d’orgues dans le Var et les Alpes-Maritimes, in Orgues en Provence-Côte d’Azur, numéro hors série de L’Orgue Francophone, 1995, (ISSN 0985-3642) 
  • Orgues en Provence-Alpes-Côte d'Azur, tomes 1, 2, & 3, ARCAM chez EDISUD, (ISBN 2-85744-255-6), (ISBN 2-85744-256-4), (ISBN 2-85744-257-2) 


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