Didier Thirion
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Didier Thirion, né le à Thionville et mort le à Metz[1],[2], est un homme politique français, député durant la Révolution française.
Biographie modifier
Avant la Révolution modifier
Après des études en droit, il est reçu bachelier en . Professeur chez les Oratoriens puis précepteur particulier chez le comte de Tréveneuc, il enseigne trois ans au collège de Béthune puis deux ans à celui de Metz (1791-1793)[3]. Il s'établit comme avocat à Metz en 1790.
Sous la Révolution modifier
Proche de Merlin de Thionville, il lui succède comme président du club des jacobins de Thionville du 14 septembre au 11 novembre 1791[4]. En 1792, officier municipal de Metz, il préside l'assemblée électorale de la Moselle. Élu député de la Moselle le 7 septembre à la Convention, il prend place sur les bancs des Montagnards. Il vote la mort de Louis XVI (). Il prend parti pour Jean-Paul Marat quand les Girondins le dénoncent, réclame l'établissement du maximum et demande le la levée en masse. Il devient secrétaire de la Convention[5].
Envoyé le 27 août 1793 comme représentant en mission par la Convention pendant la Terreur, il reprend en main l'Eure-et-Loir, la Sarthe puis la Mayenne avec son collègue montagnard Esnue-Lavallée pour la levée en masse[6]. Il écrit, de Chartres, au comité de salut public, le 15 septembre 1793: « Les Chouans sont la plupart de bonnes gens, qui se battent comme des lions, et qui annoncent qu'ils ont commencé la guerre avec des bâtons, mais qu'ils la finiront avec des canons. »[7] En septembre 1793, de passage à La Flèche, il fait brûler sur la place publique le cœur d'Henri IV qui était déposé dans la chapelle du Collège ainsi que celui de Marie de Médicis[8]. Il annonce à l’assemblée la défaite des « brigands » près de Laval[7]. Accusé par Georges Couthon de s'immiscer dans les opérations militaires, il est rappelé une première fois à la Convention par décret le 30 octobre, puis les 15 et 16 décembre 1793, alors qu'on lui reproche d'avoir conservé des troupes en réserve à Dreux. Thirion proteste d'avoir voulu protéger Paris en attendant ses instructions. Il devient alors un des adversaires les plus déterminés de Maximilien de Robespierre au club des Jacobins qu'il préside en pluviôse an II (janvier-février 1794). Le 8 thermidor an II (), il prend la parole contre les sociétés populaires et fait voter un décret annulant l'envoi aux départements de l'impression du discours de Maximilien de Robespierre[9].
Après le 9 thermidor an II (), celui qu'on appelle parfois Thirion de La Moselle continue à afficher avec ostentation ses convictions montagnardes et crêtoises. Il réclame la mise en application de la Constitution de 1793, alors jugée trop démocratique par la majorité de la Convention. Le 3 frimaire an III (décembre 1794), il vote la mise en accusation de Carrier tout en y voyant une réaction contre-révolutionnaire. Il tente ensuite de défendre Collot-d'Herbois, qui est déporté en Guyane le 12 germinal an III (1er avril 1795). Il regrettera en l'an VI d'avoir participé à la chute de Robespierre, prélude selon lui à la "sanglante, affamante et atroce réaction"[10]. Dénoncé par le conventionnel Joseph-Nicolas Pierret[6], il est décrété d'arrestation après l'insurrection du 1er prairial an III () et arrêté le 8 prairial[11], accusé d'avoir été le secrétaire de séance des insurgés. Il publie alors deux brochures pour se justifier et bénéficie de l'amnistie du 4 brumaire an IV () avec la dissolution de la Convention et les débuts du Directoire[12]. Il est autorisé à résider à Paris pour l'achèvement de ses recherches éditoriales le 19 floréal an V. Il est ensuite nommé commissaire central de la Moselle.[13]
Après la Révolution modifier
Accusateur public près le tribunal criminel de la Lys à Bruges, nommé le 20 vendémiaire an VI (11 octobre 1797)[14], il est ensuite commissaire du Directoire près l'administration centrale de la Moselle (juillet 1799). Écarté définitivement par le coup d’État du 18 brumaire an VIII (), il obtient néanmoins en 1801 la chaire des Belles-Lettres à l'École centrale de Namur (Sambre-et-Meuse) [15]. Il passe ensuite au lycée de Mayence en 1803[16] et, en 1809, il est nommé professeur de littérature latine à la faculté de Douai, poste qu'il conserve jusqu'en 1814, date de son retour en Moselle après la Restauration[3],[17].
Revenu à Paris, il signe les actes additionnels de l'empire du 22 avril 1815[14].
Il meurt quelques jours avant la promulgation de la Loi du 12 janvier 1816 qui exilait les conventionnels régicides ayant adhéré au Cent-jours. Certains dictionnaires parlent de son suicide par empoisonnement[18]. Selon l'historien Auguste Kuscinski, il serait mort naturellement le [19].
Sources modifier
- « Didier Thirion », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
- Auguste Kuscinski, Dictionnaire des Conventionnels, Société de l'histoire de la Révolution française, F. Rieder, 1916
- Henri Chardon, Les Vendéens dans la Sarthe, Imprimerie Edmond Monoyer éditeur, Le Mans, 1869
Notes et références modifier
- Acte de décès à Metz, vues 446-447/466.
- Mort le 28 décembre 1815 à Paris selon le site de l'Assemblée nationale, ou le 18 janvier 1816 à Thionville selon le Dictionnaire des parlementaires français de A. Robert et G. Cougny.
- « http://facultes19.ish-lyon.cnrs.fr/fiche.php?indice=1424 »
- Paul Lesprand, « Le clergé de la Moselle pendant la Révolution », (consulté le )
- « https://www2.assemblee-nationale.fr/sycomore/fiche/%28num_dept%29/15334 »
- « http://grhis.univ-rouen.fr/grhis/wp-content/uploads/2015/06/FICH_ALPHA_REM.pdf »
- « https://www2.assemblee-nationale.fr/sycomore/fiche/(num_dept)/15334#mandats_an »
- Jules Clère, Histoire de l'École de La Flèche depuis sa fondation par Henri IV jusqu'à sa réorganisation en Prytanée impérial militaire, (lire en ligne), p. 281
- Hervé Leuwers, Robespierre, Paris, Fayard, , 458 p. (ISBN 978-2-213-67156-7), p. 360
- Didier Thirion, Mon dernier mot à mes anciens collègues, paris, Assemblée Nationale, an vi
- Françoise Brunel, « Les derniers montagnards et l'unité révolutionnaire »
- « https://www.thionville.fr/sites/default/files/public/Didier_Thirion_1.pdf »
- « http://www.archivesnationales.culture.gouv.fr/chan/chan/pdf/sm/PV3.pdf »
- Jacques-Philippe Giboury, « Dictionnaire des régicides »
- « https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb103785620 »
- « https://www2.assemblee-nationale.fr/sycomore/fiche/%28num_dept%29/15334 »
- « https://data.bnf.fr/fr/10378562/didier_thirion/ »
- Françoise Chevalier, « Elus et administrateurs messins sous le Directoire »
- Archives municipales de Metz – cote 1E/b73 – vue 446/466
Liens externes modifier
- Ressource relative à la vie publique :
