De salute animarum

bulle du pape Pie VII

De salute animarum
Blason du pape Pie VII
Bulle pontificale du pape Pie VII
Date
Sujet Réorganisation des circonscriptions ecclésiastiques du royaume de Prusse et d'autres États germaniques au sein de la Confédération germanique.

De salute animarum (Du Salut des âmes) est une bulle du pape Pie VII publiée le , par laquelle le Saint-Siège réorganisa les circonscriptions ecclésiastiques du royaume de Prusse et d'autres États germaniques au sein de la Confédération germanique.

Carte des circonscriptions ecclésiastiques allemandes de l'ancien régime (en noir), et après le congrès de Vienne (en couleur).
Carte du royaume de Prusse après le congrès de Vienne.

Ce document appartient à un groupe de documents pontificaux appelés bulles de circonscription par l'historiographie (en allemand : Zirkumskriptionsbulle), c'est-à-dire un ensemble de bulles pontificales publiées par les papes entre 1818 et 1824, par lesquelles le Saint-Siège réorganisa les circonscriptions ecclésiastiques dans la majeure partie des États membres de la Confédération germanique à la suite des changements politiques et territoriaux provoqués par le congrès de Vienne.

Contenu modifier

La bulle réorganise les diocèses catholiques de Prusse en deux provinces ecclésiastiques avec quatre diocèses suffragants et deux diocèses immédiatement sujets du Saint-Siège. En même temps, les diocèses d'Aix-la-Chapelle et de Corvey sont supprimés, ainsi que les abbayes territoriales nullus dioecesis de Neuenzell et d'Oliva (Oliwa)[1].

Le diocèse de Breslau maintient sa partie dépendant de l'empire d'Autriche[2], tandis que les sièges en territoire autrichien de Prague, d'Olmütz, de Leitmeritz (de) et de Königgrätz (de) conservent quelques portions de territoire qui se trouvent dans le royaume de Prusse[3].

Aux chapitres des cathédrales fut concédé le droit d'élire les évêques, qui ensuite devaient être confirmés par la nomination canonique du Saint-Siège[4]; le même jour de la publication de la bulle, Pie VII envoya aux chapitres le bref apostolique Quod de fidelium, par lequel il les « exhort[ait] à choisir seulement des candidats dont on sait à l'avance qu'ils seront agréés par le roi »[5]. Le pape accordait aussi au roi le droit de nommer les prévôts et dans certains cas les chanoines des chapitres. Étant donné l'étendue des diocèses, les archevêques et évêques se voyaient concéder aussi le droit d'avoir chacun un évêque auxiliaire[6].

Mgr Joseph de Hohenzollern-Hechingen, évêque de Warmie, fut chargé de l'exécution de la bulle[7].

La nouvelle organisation ecclésiastique modifier

Province ecclésiastique de Cologne modifier

La province ecclésiastique de Cologne comprenait désormais trois diocèses suffragants : Trèves, Münster et Paderborn.

Province ecclésiastique de Gnesen et de Posen modifier

La bulle De salute animarum élevait le diocèse de Posen au rang de métropolitain, et uni aeque principaliter à l'archidiocèse de Gnesen; l'archevêque Tymoteusz Gorzeński (déjà évêque de Posen) fut nommé aux sièges unis[17]. La province ecclésiastique de Gnesen (Gniezno aujourd'hui) et Posen (Poznań aujourd'hui) ne comprenait qu'un seul diocèse suffragant, le diocèse de Culm[18].

  • Les archidiocèses de Gnesen et de Posen comprenait toutes leurs paroisses dans le royaume de Prusse. Gnesen céda une partie de son territoire au diocèse de Culm, pendant que Posen s'agrandit de portions de territoires soustraits au diocèse de Breslau[19]
  • Le diocèse de Culm se trouva composé de 215 paroisses, puis après avoir cédé cinq doyennés au diocèse de Warmie, se trouva agrandi par un territoire soustrait à l'archidiocèse de Gnesen sur la rive gauche de la Vistule, jusqu'à comprendre aussi les régions orientales de la Poméranie et la cité portuaire de Dantzig, appartenant à l'abbaye territoriale supprimée d'Oliwa. La bulle autorisa en outre le transfert du siège épiscopal de Culm à Pelplin, maintenant le titre de Culmensis[20].

Diocèses immédiatement sujets modifier

Enfin le royaume de Prusse comprenait aussi deux diocèses immédiatement sujets du Saint-Siège : le diocèse de Breslau et le diocèse de Warmie.

Notes et références modifier

  1. (la) Nussi, Conventiones de rebus ecclesiasticis, p. 189, nnº 5-6.
  2. a et b (la) Nussi, Conventiones de rebus ecclesiasticis, p. 200, nº 33.
  3. (la) Nussi, Conventiones de rebus ecclesiasticis, p. 201, nº 37.
  4. (la) Nussi, Conventiones de rebus ecclesiasticis, p. 194, nº 22: jus electionis redintegratur.
  5. (it) Storia della Chiesa (Jedin), VIII/1, p. 154.
  6. (la) Nussi, Conventiones de rebus ecclesiasticis, p. 202, nº 39.
  7. (la) Nussi, Conventiones de rebus ecclesiasticis, p. 202, nº 41.
  8. Avec le concordat de 1801 entre le Saint-Siège et la France napoléonienne, l'archidiocèse avait été supprimé; mais avait continué à subsister sur la rive droite du Rhin, par le biais d'une administration apostolique.
  9. (la) Nussi, Conventiones de rebus ecclesiasticis, p. 195, nº 27.
  10. Date du concordat avec la France napoléonienne et de la publication de la bulle Qui Christi Domini, par laquelle fut érigé le diocèse « français » de Trèves sur la rive gauche du Rhin.
  11. (la) Nussi, Conventiones de rebus ecclesiasticis, p. 196, nº 28.
  12. Un accord du 5 janvier 1830 donna au diocèse de Münster le soin pastoral dex catholiques du duché d'Oldenbourg dans l'ensemble. Cf article 2, par. 1 de la convention entre le Saint-Siège et la Basse-Saxe du 26 février 1965.
  13. (la) Nussi, Conventiones de rebus ecclesiasticis, p. 197, nº 29.
  14. (la) Nussi, Conventiones de rebus ecclesiasticis, p. 198, nº 30.
  15. La partie du diocèse en Saxe n'était pas contiguë à la précédente, étant donné qu'elle était divisé par le diocèse de Hildesheim (qui appartenait au royaume de Hanovre.
  16. La bulle spécifiait toutefois que Mgr Egon von Fürstenberg n'avait pas juridiction sur les territoires annexés par Cologne et par Osnabrück, pour lesquels le Saint-Siège avait nommé un administrateur apostolique jusqu'à la vacance future du diocèse de Paderborn.
  17. (la) Nussi, Conventiones de rebus ecclesiasticis, pp. 189-190, nº 6.
  18. Kulm (ou Culm) est le nom allemand de la ville aujourd'hui nommée Chełmno; après le transfert du siège épiscopal et les variations territoriales de 1992, le diocèse a pris le nom de diocèse de Pelplin.
  19. (la) Nussi, Conventiones de rebus ecclesiasticis, p. 199, nº 31.
  20. (la) Nussi, Conventiones de rebus ecclesiasticis, pp. 199-200, nº 32.
  21. (la) Nussi, Conventiones de rebus ecclesiasticis, p. 192, nº 19.
  22. (la) Nussi, Conventiones de rebus ecclesiasticis, p. 200, nº 34.

Bibliographie modifier