Compagnie du chemin de fer de Dendre-et-Waes et de Bruxelles vers Gand par Alost

ancienne compagnie ferroviaire belge

La Compagnie du chemin de fer de Dendre-et-Waes et de Bruxelles vers Gand par Alost est une société anonyme, à capitaux belges, créée en 1855 pour reprendre la concession du chemin de fer direct de Bruxelles vers Gand par Alost et de Dendre-et-Waes, d'Ath à Lokeren. Elle fit construire ses lignes et stations par la Société générale de Belgique et confia l'exploitation à l'administration des chemins de fer de l’État belge.

Chemin de fer de Dendre-et-Waes
et de Bruxelles vers Gand
par Alost
Création
Disparition Voir et modifier les données sur Wikidata
Dates-clés 1876 rachat de la concession
et de la ligne par les chemins de fer de l’État belge

Forme juridique société anonyme
Siège social Bruxelles
Drapeau de la Belgique Belgique

Les lignes sont rachetées par l'État en 1876.

Histoire modifier

Chemin de fer et canal de la vallée de la Dendre modifier

Comme plusieurs des premières lignes de chemin de fer belges, le chemin de fer Dendre-et-Waes, tire son origine dans un projet de canal reliant Jemappes à Alost, concédé en 1842. Le concessionnaire du canal, n'ayant pu amasser les fonds nécessaires, passa un accord avec une société anglaise pour que cette dernière construise le canal ainsi qu'un chemin de fer parallèle doté d'un embranchement vers Gand[1]. L'arrêté royal du concède le canal et le chemin de fer aux sieurs d'Harcourt, Hoorickx et Carolus[1]. Les investisseurs anglais fondèrent la Société anonyme du chemin de fer et du canal de la vallée de la Dendre qui se vit attribuer la concession du chemin de fer et du canal (A.R. du ) à condition de réaliser un second embranchement du chemin de fer en direction de Bruxelles[2] ce qui permettrait de relier Bruxelles à Gand sans passer par Malines. Le cautionnement pour la concession était de 2 millions de francs (un pour le canal et un pour le chemin de fer).

La crise de 1848 modifier

Cette société à capitaux anglais, créée lors dans un contexte de bulle spéculative (Railway mania) ne tarda pas à manquer de liquidités lorsque les actionnaires refusèrent de souscrire aux appels de fonds lors de la crise de 1848[1]. Avec l'accord du gouvernement belge, la S.A de la vallée de la Dendre passa un accord avec celle des Chemins de fer de Tournai à Jurbise et de Landen à Hasselt : apportant à cette dernière les deux millions de francs de cautionnement qu'elle avait versé à l’État, elle réclamait en échange que cette société, qui avait mieux traversé la crise et déjà terminé son chemin de fer, ne construise le chemin de fer de la vallée de la Dendre ou dans le cas échéant restitue ce cautionnement à l’État. Au grand dam des administrateurs, la société du Tournai-Jurbise fit jouer cette seconde clause.

La Compagnie du chemin de fer de Dendre-et-Waes et de Bruxelles vers Gand par Alost modifier

Au début des années 1850, la S.A de la vallée de la Dendre, menacée d'être déchue de sa concession si elle n'effectuait pas les travaux, passa un accord avec une autre société, cédant à cette dernière sa concession ferroviaire. Les administrateurs de cette nouvelle compagnie négocièrent avec l’État la reprise de la concession ferroviaire, dotée d'un embranchement vers Lokeren, et l'abandon du canal. L'A.R. du accepta les termes de cette convention.

Les statuts de la société anonyme du chemin de fer de Dendre-et-Waes et de Bruxelles vers Gand par Alost sont approuvés par l'arrêté royal du , publié dans le moniteur du . Ces statuts ont été déposés chez Maître Guillaume-Henri Annez notaire à Bruxelles en présence des témoins : comte Ferdinand de Meeûs (gouverneur de la Société générale), Jean-Jacques-Hyacinthe Doffignies (secrétaire de la Société générale), Jean-André de Mot et Jean-Baptiste Gendebien concessionnaires du chemin de fer suivant la loi du et signataires le , avec le ministre des travaux publics, d'une convention provisoire concernant la construction et l'exploitation[3].

 
Bâtiment de la gare de Zandbergen, dessin de l’architecte Jean-Pierre Cluysenaar.

L'objet de la société est de « faire valoir à son profit pendant quatre-vingt-dix ans, à partir de la construction complète du chemin de fer qui sera exécuté pour elle, à forfait, les avantages et bénéfices attachés à la concession résultant de la convention du 1er mai 1852, annexée à l'arrêté royal du même jour. En conséquence, elle recevra du gouvernement les trois quarts (75 %) des recettes brutes qui seront perçues par l'État, du chef des transports de toute nature ayant, soit pour lieu de départ, soit pour lieu de destination, l'une des stations ou haltes situées sur le chemin de fer de Dendre-et-Waes, depuis celle d'Ath exclusivement jusques et y compris celle de Lokeren », suit quelques réserves[3].

Mise en service de la ligne modifier

La construction de ce chemin de fer put enfin reprendre et le réseau fut mis en service par étapes :

  • La ligne d'Alost à Termonde est livrée à l’État belge le  ;
  • Celle de Grammont à Ath est mise en service le  ;
  • Le , c'est au tour de la section entre Grammont, Denderleeuw et Alost[4] ;
  • La ligne de Termonde à Lokeren est achevée le [1] ;
  • Les dernières sections manquantes, de Bruxelles-Nord à Denderleeuw et d'Alost à Schellebelle furent inaugurées le .

Le célèbre architecte Jean-Pierre Cluysenaar avait réalisé les plans de toutes les gares de la ligne (sauf celle d'Ath construite par le Tournai-Jurbise).

À la fin de l'exercice de l'année 1867, la compagnie a, en exploitation par l'État, 106,667 km de voies qui desservent les stations : à partir de Ath : Rebaix, Papignies, Lessines, Acren, Grammont, Schendelbeke, Ideghem, Zantbergen, Ninove, Denderleeuw, Erembodeghem, Alost, Audeghem, Termonde, Zele, Lokeren ; à partir de Bruxelles : Laeken, Jette, Berchem-Sainte-Agathe, Dlbeek, Bodeghem-Saint-Martin, Ternat et Denderleeuw ; à partir d'Alost : Lede et Schellebelle. Il est remarqué que sa convention d'exploitation avec l'État est la seule à l'être sur la base des trois quarts des recettes brutes perçues[5].

Fin de la compagnie modifier

L'État belge rachète la concession et les lignes en 1876[6].

Notes et références modifier

  1. a b c et d Auguste De Laveleye, Histoire des vingt-cinq premières années des chemins de fer belges : Chemins de Dendre-et-Waes et de Bruxelles à Gand par Alost, Bruxelles, A. Decq, (lire en ligne), p. 95-102
  2. Félix Loisel, Annuaire spécial des chemins de fer belges (période de 1835 à 1865 inclus) : Chemin de fer de Dendre-et-Waes et de Bruxelles vers Gand par Alost, vol. 1, Bruxelles, Victor Devaux et Cie, (lire en ligne), p. 566-576
  3. a et b Pasinomie : collection complète des lois, décrets, arrêtés et règlements généraux qui peuvent être invoqués en Belgique, Bruylant, 1852, pp. 242-251 intégral (consulté le 17 avril 2012).
  4. Chemin de fer de l'État. Tarif pour le transport des voyageurs. Exposé des résultats de la réforme introduite le 1er mai 1866, Fr. Gobbaerts, 1869, p. 47 intégral (consulté le 18 avril 2012).
  5. Annuaire spécial des chemins de fer Belges, V. Devaux et Cie, 1869, pp. 135-136 intégral (consulté le 17 avril 2012).
  6. Site tassignon.be « 256 (panneau) », dans 150 ans de chemins de fer belges : Le Musée de Bruxelles-Nord, lire (consulté le 17 avril 2012).

Bibliographie modifier

  • Auguste De Laveleye, Histoire des vingt-cinq premières années des chemins de fer belges : Chemins de Dendre-et-Waes et de Bruxelles à Gand par Alost, Bruxelles, A. Decq, (lire en ligne), p. 95-102.  .
  • Félix Loisel, Annuaire spécial des chemins de fer belges (période de 1835 à 1865 inclus) : Chemin de fer de Dendre-et-Waes et de Bruxelles vers Gand par Alost, vol. 1, Bruxelles, Victor Devaux et Cie, (lire en ligne), p. 566-576.  .
  • Jean-Pierre Cluysenaar, Stations et maisons de garde du chemin de fer de Dendre et Waes, Paris, A. Morel et Cie, .

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier