Col de Jau

col routier des Pyrénées

Col de Jau
Image illustrative de l’article Col de Jau
Vue du col depuis le pic Dourmidou, au loin le pic de Madrès.
Altitude 1 506 m[1]
Massif Massif du Madrès (Pyrénées)
Coordonnées 42° 41′ 17″ nord, 2° 15′ 05″ est[1]
PaysDrapeau de la France France
ValléeGorges de l'Aude
(nord-ouest)
Conflent
(sud-est)
Ascension depuisAxat Catllar
Déclivité moy.4,7 % 5,1 %
Déclivité max.9,8 % 8 %
Kilométrage23,7 km 23 km
AccèsD 84 D 14
Fermeture hivernale occasionnelle en fonction des conditions
Géolocalisation sur la carte : Pyrénées
(Voir situation sur carte : Pyrénées)
Col de Jau
Géolocalisation sur la carte : Aude
(Voir situation sur carte : Aude)
Col de Jau
Géolocalisation sur la carte : Pyrénées-Orientales
(Voir situation sur carte : Pyrénées-Orientales)
Col de Jau

Le col de Jau est un col de l'Est des Pyrénées, entre le pic de Madrès et le pic Dourmidou. Le col relie les départements français de l'Aude (commune de Counozouls) et des Pyrénées-Orientales (commune de Mosset) et les régions naturelles et historiques du Fenouillèdes[2] puis du Pays de Sault et du Conflent.

Toponymie modifier

Géographie modifier

 
Vue au col avec au loin le Canigou.

Le col est desservi par la RD 84 dans l'Aude et la RD 14 dans les Pyrénées-Orientales.

Le versant nord, dans l'Aude, est couvert par une vaste forêt particulièrement arrosée et tempérée. Le contraste climatique est fort au passage du col, ce qui peut provoquer d'importantes et violentes intempéries, notamment en hiver par effet de retour d'est entre la Méditerranée et le Roussillon[3] conjugué à l'élévation nuageuse sur le massif de Madrès-Coronat dont le col constitue le passage inférieur. L'historien Bernard Alart écrivait déjà en 1857, à propos du col de Jau, ce passage difficile « si souvent perdu dans les tourbillons de neige ; cette porte du mauvais temps »[4].

Le versant sud, que la Castellane rejoint après avoir pris sa source sur le flanc Est du pic de Madrès, est sous une nette influence méditerranéenne. L'arboriculture (pêche, cerise, abricot...) s'est développée en contrebas du col vers les villages avec l'eau d'irrigation gravitaire venue du massif environnant le col.

Histoire modifier

 
Grand menhir de Counozouls près du col.

À proximité du col se trouvent les ruines de l'abbaye cistercienne de Sainte-Marie de Jau fondée en 1162 et la chapelle Notre-Dame de Corbiac fondée dès 1062.

Avant que le Roussillon, le Conflent et la Cerdagne ne deviennent français par le traité des Pyrénées en 1659, le col était frontalier avec l'Espagne.

 
Plaque commémorative aux résistants, refuge Callau.

Plusieurs groupes de maquisards se constituent autour du col[5] dès 1943. Nommé chef de l'armée secrète des Pyrénées-Orientales, Dominique Cayrol joue un rôle de coordination sur ce maquis.

Lors d'une mission d'observation pour le Centre national d'entraînement commando le 29 juin 1968, un Cessna L-19-E de l’Aviation légère de l'Armée de terre opère une passe à basse altitude au col de Jau pour larguer un message, puis remonte et vire brutalement à gauche et s'écrase dans une forêt de sapins. Ses deux occupants, le maréchal des logis Gérard Galland, pilote, et le sergent-chef Georges Terrien, membres du CNEC, sont tués. Une stèle a été érigée en leur mémoire près du col à l'entrée d'un chemin légèrement en retrait de la route sur la droite en venant de la haute vallée de l'Aude.

La station de sports d'hiver du col de Jau, désormais abandonnée, fut qualifiée de plus petite station de sports d'hiver du monde[6].

Activités modifier

Protection environnementale modifier

Le versant sud du col, dans les Pyrénées-Orientales, est situé dans le parc naturel régional des Pyrénées catalanes et dans le site Natura 2000 du massif de Madrès-Coronat[7].

Randonnée modifier

Le col constitue un point de départ facile et fréquenté notamment vers le pic de Madrès (2 469 m), avec un itinéraire possible en boucle[8]. Il existe plusieurs refuges et cabanes dans le secteur proche[9].

Cyclisme modifier

Tour de France modifier

Année Étape Catégorie 1er au sommet
2001 12e 1   Laurent Roux
1993 15e 1   Richard Virenque
1976 12e 2   Raymond Delisle

Route d'Occitanie modifier

Cette ascension, classée en 1re catégorie, fut effectuée lors de la 3e étape du Route d'Occitanie 2022[10].

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Notes et références modifier

  1. a et b « Carte IGN classique » sur Géoportail.
  2. Jordi Bolòs i Masclans, « Atles dels comtats de Rosselló, Conflent, Vallespir i Fenollet (759-991) » (ISBN 9788423207343)
  3. « Qu'est ce qu'un retour d'Est », sur Météo Contact
  4. Bernard Alard, Les patronnes d'Elne et l'abbaye de Jau, Perpignan, Extrait du 11e bulletin de la Société agricole scientifique et littéraire des Pyrénées-Orientales, , 54 pages, page 23
  5. « Histoire de Mosset - Les maquis du col de Jau »
  6. Denis Dupont, « Quand la station du col de Jau fut "la plus petite station de ski du monde" », L'Indépendant,‎ (lire en ligne)
  7. « Massif de Madres-Coronat », sur Inventaire national du patrimoine naturel,
  8. « Madrès 2469 m par le col de Jau », sur rando-marche.fr (consulté le )
  9. « Refuge Callau », sur pyrenees-refuges.com/fr
  10. Laurent Devernet, « Présentation de la 3e étape de La Route d’Occitanie 2022 », sur todaycycling.com,