Cléville (Seine-Maritime)

commune française du département de la Seine-Maritime

Cléville
Cléville (Seine-Maritime)
La mairie.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Normandie
Département Seine-Maritime
Arrondissement Le Havre
Intercommunalité Caux Seine Agglo
Maire
Mandat
Didier Duboc
2020-2026
Code postal 76640
Code commune 76181
Démographie
Gentilé Clévillais, Clévillaises
Population
municipale
144 hab. (2021 en diminution de 10 % par rapport à 2015)
Densité 26 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 37′ 18″ nord, 0° 37′ 00″ est
Altitude Min. 124 m
Max. 144 m
Superficie 5,47 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton de Saint-Valery-en-Caux
Législatives Neuvième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte topographique de France
Cléville
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte administrative de France
Cléville
Géolocalisation sur la carte : Seine-Maritime
Voir sur la carte topographique de la Seine-Maritime
Cléville
Géolocalisation sur la carte : Normandie
Voir sur la carte administrative de Normandie
Cléville

Cléville est une commune française située dans le département de la Seine-Maritime en région Normandie.

Géographie modifier

Description modifier

Communes limitrophes modifier

Communes limitrophes de Cléville
Terres-de-Caux
Foucart   Écretteville-lès-Baons
Alvimare

Climat modifier

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[1]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Côtes de la Manche orientale, caractérisée par un faible ensoleillement (1 550 h/an) ; forte humidité de l’air (plus de 20 h/jour avec humidité relative > 80 % en hiver), vents forts fréquents[2]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat maritime », correspondant au Pays de Caux, frais, humide et pluvieux, légèrement plus frais que dans le Cotentin[3].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,2 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 13 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 984 mm, avec 13,8 jours de précipitations en janvier et 9 jours en juillet[1]. Pour la période 1991-2020 la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune d'Ectot-lès-Baons à 14 km à vol d'oiseau[4], est de 10,8 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 905,5 mm[5],[6]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[7].

Urbanisme modifier

Typologie modifier

Cléville est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[8],[9],[10]. La commune est en outre hors attraction des villes[11],[12].

Occupation des sols modifier

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (91,6 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (100 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (91,2 %), zones urbanisées (8,3 %), zones agricoles hétérogènes (0,3 %), prairies (0,1 %)[13]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

 
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Toponymie modifier

Le nom de la localité est attesté sous les formes Clivilla entre 1121 et 1131[14], Parr. sancti Benedicti de Clivilla en 1247 (Archives départementales de la Seine-Maritime, 12 H), Ecc. de Clivilla en 1312 (Arch. S.-M. 12 H), Saint Benest de Cleville en 1523, Saint Benoist de Cleville en 1713 (Arch. S.-M. G 4, 737), Cleville en 1715 (Frémont), Cleville en Caux en 1757 (Cassini)[15].

Il peut être issu d'un anthroponyme norrois tel que Kleppr ou Klyppr[16] ou du substantif scandinave klif, « falaise » ou « butte » [Note 2].
Le second élément est l'ancien français ville/vile, dans son sens originel de « domaine rural » issu du latin villa rustica.
[réf. nécessaire]

Histoire modifier

Un sire de Cléville fut compagnon du Conquérant et participa à la bataille de Hastings, en 1066.

Le patronage de l'église fut donné à la fin du XIe siècle, à l'abbaye de Saint-Étienne-de-Caen, par Guillaume Bonne-Âme, archevêque de Rouen. L'abbé de Caen devint aussi seigneur de Cléville, avec droit de haute justice et il fonda un prieuré dont on trouve encore quelques vestiges. La donation fut confirmée par Henri II Plantagenêt.

En 1738, il y avait 52 « feux » à Cléville (foyers d'habitation).

À la Révolution, le curé Miette, prêtre réfractaire longtemps resté dans son presbytère, soutenu par le maire Lemelle, finit par être arrêté et emprisonné à Yvetot, avant de pouvoir s'exiler en Angleterre.

Politique et administration modifier

Fusion de communes modifier

En 2018, la commune a tenté sans succès d'intégrer la commune nouvelle de Terres-de-Caux[17].

Liste des maires modifier

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
Les données manquantes sont à compléter.
1844   Saint-Léger    
1936   Dupuis    
  avant 1959 Marie Henri Tassel   Cultivateur
avant 1988   Pierre Deschamps   Cultivateur
Les données manquantes sont à compléter.
mars 2001 mai 2020 Yves Fercoq    
juillet 2020[18] En cours
(au 10 août 2020)
Didier Duboc    

Population et société modifier

Démographie modifier

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[19]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[20].

En 2021, la commune comptait 144 habitants[Note 3], en diminution de 10 % par rapport à 2015 (Seine-Maritime : −0,14 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
405385394374384426446398380
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
388352366392400304281279229
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
228234220186208201203234200
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016
171141152156164169162163160
2021 - - - - - - - -
144--------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[21] puis Insee à partir de 2006[22].)
Histogramme de l'évolution démographique

Enseignement modifier

Culture locale et patrimoine modifier

Lieux et monuments modifier

  • L'église Saint-Benoît est la seule église paroissiale du département à être dédiée à saint Benoît.
La construction primitive de la nef est romane (on voit toujours les modillons). Le gros œuvre de la muraille a été repris en 1713 et les fenêtres en brique sont de 1726. La voûte du berceau de la nef a été consolidée en 1900. Le pignon Ouest, reconstruit en 1783, a été restauré récemment. Le chœur primitif du XIIIe siècle, a été remanié au XVIIe siècle.
L'importante chapelle latérale sud, de la fin du XVe siècle, était la chapelle des confréries. On peut y admirer une belle clé de voûte du XVIe siècle.
Les vitraux récents, dessinés par Georges Mirianon et réalisés par François Lorin, maître-verrier de Chartres, sont dédiés notamment à saint Benoît, à sainte Scholastique, à sainte Austreberthe et à saint Wandrille. On les doit à la générosité de l'abbé Métayer, en 1936[23]. Seuls, des vitraux de la chapelle latérale, sont anciens (XVIe siècle). Quelques statues anciennes.
La particularité de l'église est d'avoir un mobilier du style de l'école d'art sacré de Beuron (abbaye bénédictine du Haut Danube). On doit ce mobilier à la générosité de l'abbé Bettencourt, frère du futur ministre, curé de Cléville dans les années 1940.
Il faut enfin signaler une fresque moderne de Georges Mirianon représentant L'Ascension (1947)[23] et le vitrail multicolore de l'oculus (œil-de-bœuf) du pignon Ouest, œuvre d'un jeune Clévillais, Paul Couture, en 2007.
  • La croix de cimetière est une croix hosannière avec base en pierre du XVIe siècle et socle de 1895.
  • Le monument aux morts.
  • Le manoir du XVIe siècle dont l'étage est à pans de bois, a une architecture inhabituelle en pays de Caux. C'était le logis abbatial de l'abbé de Caen, lorsqu'il venait à Cléville.

Personnalités liées à la commune modifier

Voir aussi modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  2. L'ancien scandinave klif « hauteur, escarpement, falaise » est issu du germanique commun °klibam (cf. ancien anglais clif, anglais moderne cliff), d’origine inconnue.
  3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes modifier

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références modifier

  1. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  2. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le )
  3. GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 p. (lire en ligne), p. 2
  4. « Orthodromie entre Cléville et Ectot-lès-Baons », sur fr.distance.to (consulté le ).
  5. « Station Météo-France « Ectot Les Baons » (commune d'Ectot-lès-Baons) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  6. « Station Météo-France « Ectot Les Baons » (commune d'Ectot-lès-Baons) - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  7. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.fr, (consulté le )
  8. « Typologie urbain / rural », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  9. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  10. « Comprendre la grille de densité », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  11. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
  12. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  13. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
  14. François de Beaurepaire - 1986 - Les noms des communes et anciennes paroisses de la Manche - Page 102.
  15. Charles de Robillard de Beaurepaire et dom Jean Laporte, Dictionnaire topographique du département de la Seine-Maritime, t. 2, Paris, 1982-1984 (lire en ligne), p. 244.
  16. René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Condé-sur-Noireau, Éd. Charles Corlet, (ISBN 2-905461-80-2), p. 96.
  17. « Le conseil municipal de Terres-de-Caux a dit « non » à l’intégration de Cléville, son maire est déçu : La commune de Cléville avait demandé à intégrer la commune nouvelle. Mais le conseil municipal n’a pas souhaité donner suite. Une déception pour son maire », Paris-Normandie,‎ (lire en ligne, consulté le ) « Le résultat a été sans appel. Trente-cinq bulletins défavorables ont été comptabilisés contre seulement quinze pour. Trois bulletins nuls ont été enregistrés et trois élus n’ont pas pris part au vote : Jean-Marc Vasse, Cécile Sineau-Patry en tant que vice-présidente du Département et le maire délégué de Bermonville, Cyril Masclaux ».
  18. « Cléville. Didier Duboc été élu maire », Le Courrier cauchois,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  19. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  20. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  21. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  22. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  23. a et b Robert Évreux, Georges Mirianon - L'attrait de la diversité, édition des Amateurs rouennais d'art, 1996.