Ciné Dimanche est un bloc de programmes diffusé tous les dimanches, en première et seconde partie de soirée depuis le sur TF1. Cette soirée s'inspire du programme américain NBC Saturday Night at the Movies diffusé depuis le au 28 octobre 1978 sur NBC. Le rendez-vous dominical succède au programme antérieurement intitulé Le Cinéma du dimanche soir, créé le 25 décembre 1977 sur TF1 ainsi que des diffusions cinéma dominicales antérieures de la Première chaîne de l'ORTF apparues au début des années 1950, comme le Film du dimanche soir.

Ciné Dimanche
Ciné Dimanche : 2 films sinon rien !
Logo de 1989.

Titre original Ciné Dimanche
Programme adapté Drapeau des États-Unis NBC Saturday Night at the Movies
Genre Bloc de programmes
Périodicité Hebdomadaire
Thème du générique In the Stone d'Earth Wind & Fire (1989-1998)
Pays Drapeau de la France France
Langue Français
Programme similaire Le Cinéma du Dimanche Soir
Le Film ce soir
Production
Format d’image 4/3
puis 16/9
Diffusion
Diffusion TF1
Date de première diffusion
Statut En diffusion
Public conseillé Tout public
Site web https://www.tf1.fr/
Chronologie

Historique modifier

Depuis 1949, le Film du dimanche soir est le premier rendez-vous cinéma de la soirée dominicale, sur la première chaîne historique nationale française[1]. Avant Ciné Dimanche, Le Cinéma du dimanche soir est une émission de prime time hebdomadaire diffusant un film « grand public », principalement de production française ou américaine, relativement récent ou classique. L'émission est diffusée depuis décembre 1977 à 20 h 30 ou 20 h 40 et suivie de l'émission Sport Dimanche soir, à partir du .

Le , l'émission sportive s'arrête, laissant place à Ciné Dimanche, soirée composée de deux grands films. Le premier film est le plus souvent récent, c'est-à-dire datant de moins de 4 ans et le second est souvent un classique, parfois en noir et blanc. Ciné Dimanche fait la part belle aux comédies françaises et aux succès américains avec notamment les meilleurs films du box office français. Entre les deux longs-métrages un rendez-vous consacré à l'actualité Déjà dans les salles, proposant des extraits et bandes-annonces de films est présentée en voix-off.

Le , après deux ans d'absence, Ciné Dimanche fait son retour sur l'antenne de TF1[2]. En , pendant le confinement lié à la Pandémie de Covid-19, le gouvernement prend la décision de fermer les écoles. Dès le 22 mars, TF1 décide de modifier le programme, en remplaçant les films habituels par des films d'animation, jusqu'au .

Contexte réglementaire modifier

Interdiction de la diffusion des films de cinéma à certaines périodes de la semaine modifier

La règlementation du Conseil supérieur de l'audiovisuel, appuyée par le Bureau de Liaison des Industries Cinématographiques, visant à protéger l’exploitation des films (et donc à encourager la fréquentation des cinémas), confirme l’interdiction aux chaînes de diffuser des films de cinéma à certaines périodes de la semaine[3]. En l'occurrence, l'article 27 de la loi du 30 septembre 1986, relative à la liberté de communication (Loi Léotard) valide le vendredi soir, le samedi toute la journée, y compris en soirée, et le dimanche après-midi ainsi que le mercredi (jour de sortie des nouveautés en salles)[4]. Cette règle figurait déjà dans la loi n° 82-652 du 29 juillet 1982 sur la communication audiovisuelle. L'article 14 du décret n°90-66 du 17 janvier 1990 relatif à la diffusion des œuvres audiovisuelles précise ces dispositions[5].

Quotas de diffusion d’œuvres audiovisuelles modifier

Avec la privatisation de l’audiovisuel en 1986 et la sanction économique de la compétition à l'intérieur du système télévisuel (deux chaînes commerciales supplémentaires; La Cinq et TV6 sont autorisées), le paysage audiovisuel français (PAF) change. L'article 27 de la loi du 30 septembre 1986, relative à la liberté de communication (Loi Léotard), en particulier, ordonne de nouveaux quotas avec, pour les chaînes hertziennes, l'obligation de consacrer, dans le total du temps annuellement consacré à la diffusion et rediffusion d'œuvres audiovisuelles, au moins 60 % à la diffusion d'œuvres européennes et au moins 40 % à la diffusion d'œuvres d'expression originale française. Le décret du 17 Janvier 1990 applique la loi du 30 septembre 1986 . Les quotas de diffusion doivent être respectés aux heures de grande écoute c’est-à-dire entre 18 h et 23 h ainsi que, le mercredi, entre 14 h et 18 h, sauf pour les services de cinéma (entre 20 h 30 et 22 h 30). [6]

Cependant les films européens très grand public sont peu nombreux. Ce qui est diffusable devient donc, de fait, quasi exclusivement français. Or, de tels films (français, récents et grand public) ne sont pas légion et ils se partagent entre les chaînes, à coup de surenchère. Les chaînes recourent alors aux rediffusions, ce qui explique l'usure des catalogues. Conséquence, l’accroissement du nombre de rediffusions rend plus difficilement perceptible la minorité des inédits et les banalise, vieillissant le genre dans son ensemble[7].

Sponsors modifier

En 1989, le premier sponsor est la marque de café Carte Noire, présente dans les publicités diffusées avant, après et entre les deux films jusqu'en 1994. La chanson « Try to remember », d'Harry Belafonte, est accompagnée du slogan “un café nommé désir”, renvoyant au célèbre film d'Elia Kazan "Un tramway nommé Désir". À partir de 1991, en alternance intervient Whirlpool, le géant de l'électroménager, ayant dépensé 120 millions de francs, en 1995 pour sponsoriser le film du dimanche soir sur TF1[8].

Génériques modifier

1989-1998 modifier

  • Le générique le plus célèbre est utilisé de à . Le générique image est créé par le studio de post-production spécialisé en SD et HD Captain Video sous la direction du graphiste américain David Niles avec Gilliane Le Gallic utilisant le logiciel de synthèse d'images Bosch FGS 4000. Le studio est mieux connu pour l'habillage du Journal télévisé de TF1 aux rayures bleues de 1985 à 1988 ainsi que le générique Sports Dimanche. Le générique image commence avec le logo de TF1 à travers l'objectif de la caméra de cinéma, représentant l'oeil du téléspectateur. En zoom arrière, le téléspectateur se retire pour découvrir la caméra pivotant sur un ciel bleu etoilée scintillant. Le bloc «Ciné Dimanche» en grand caractère, rappelant les affiches en néon des vieux cinémas des années 30, traverse l'écran de gauche à droite et s'illumine. Une pellicule cinématographique alors se déroule avec, sur chaque image, un extrait et les titres des deux films proposés. La formule « Ciné Dimanche, deux films sinon rien ! » s'inscrit sur l'écran en lettres manuscrites, s'inspirant du fameux slogan publicitaire « Un Ricard, sinon rien » de la marque de pastis Pernod Ricard de 1984 .

1998-1999 modifier

  • La musique est composée par Jack Bally et Sylvain Firmin Guion[9]. L'esprit se veut plus moderne, et plus citadin.

1999-2006 modifier

  • L'année suivante, le générique change pour une comète traversant l'espace, se fracassant pour devenir une étoile en cristal avant qu'un bloc de texte Ciné Dimanche se superpose à l'étoile, montrant un bref aperçu du ou des films de la soirée. Ce générique perdure jusqu'en 2006.
  • La musique composée par Andrew Pearce[10], est de nature féerique et envoûtante rappelant les musiques de films du compositeur John Williams.
 
Logo Ciné Dimanche (2013-2021)

2008-2022 modifier

  • Les caractères de Ciné apparaissent chacun à leur tour sur l'écran puis le bloc de texte Dimanche avec comme toile de fond des étoiles filantes.
  • La musique est composée par Andrew Pearce[11].

Programmation modifier

Augmentation de films inédits modifier

L’écrasante domination des multirécidivistes du succès télévisuel se relâche vers la fin des années 1990. Minoritaire jusqu’en 1994, le public de plus en plus exigeant, la part des inédits tend à croître, raccourcissant ainsi le délai moyen entre la sortie en salles et la diffusion télévisuelle (12 ans en 1990, 4 ans en 2001). L'exigence majoritaire du consommateur s’oriente vers la nouveauté[12].

Audience modifier

Années 1990 modifier

Le bloc cinéma du dimanche soir devient rapidement une institution, permettant à TF1 de signer des cartons d'audience dans les années 1990, dépassant très régulièrement la barre des 10 millions de téléspectateurs. Le , le film L'Ours de Jean-Jacques Annaud signe le record d'audience absolu pour un film à la télévision française, avec 16,4 millions de téléspectateurs[13], profitant d'être diffusé immédiatement après la cérémonie de clôture des Jeux Olympiques d'hiver d'Albertville. Ciné Dimanche est l'un des rendez-vous forts de TF1 avec les matchs de football et le 20 heures. Elle connaît une déclinaison le mardi soir, nommée sobrement Ciné Mardi, qui a vocation à diffuser des films plus familiaux, le mercredi étant majoritairement un jour où les enfants ne vont pas à l'école. Ci-dessous, le classement des meilleures audiences des films diffusés en première partie de soirée de 1990 à 1999 de Médiamétrie, la société chargée de mesurer les audiences des chaînes de télévision en France [14]

Classement des meilleures audiences des films diffusés en première partie de soirée de 1990 à 1999 (Téléspectateurs (en millions))[15]
Rang Programme Réalisateur Date Téléspectateurs (en millions) % de part d'audience
1 L'Ours Jean-Jacques Annaud 23 février 1992 16.35 67.8%
2 Le Grand Bleu Luc Besson 27 octobre 1991 14.91 65.5%
3 P.R.O.F.S. Patrick Schulmann 28 avril 1991 14.66 59.4%
4 La Vache et le Prisonnier Henri Verneuil 23 septembre 1990 14.05 51.09%
5 Pretty Woman Garry Marshall 13 mars 1994 14.04 60.7%
6 Le Jour de gloire Jacques Besnard 22 avril 1990 13.61 53.1%
7 Liaison Fatale Adrian Lyne 7 novembre 1993 13.20 58.2%
8 Les fugitifs Francis Veber 24 avril 1994 12.81 54.6%
9 Robin des Bois, prince des voleurs Kevin Reynolds 30 octobre 1994 12.65 58%
10 Le jour le plus long Darryl F. Zanuck 5 juin 1994 12.19 69.5%

Années 2000 modifier

Au fil des années, la chaîne va peu à peu perdre en audience, et la barre des 10 millions de téléspectateurs n'est franchie que bien plus rarement. Au mois de septembre 2006, la Une choisit pour la première fois d'abandonner la diffusion du traditionnel grand film et de programmer plusieurs épisodes de la série Urgences[16]. Cette tentative pourtant couronnée d'une audience honorable, n'est toutefois que très provisoire[17]. Confortée par un sondage où plus de la moitié des Français déclarent préférer un grand film à cette case horaire sur TF1[18]la première chaîne reprend sa programmation cinéma avec un voire deux longs-métrages successifs, le dimanche soir[19]. Dès le 12 novembre 2006, elle programme ainsi le film américain Bad Boys 2[20].


Notes et références modifier

  1. https://books.openedition.org/psorbonne/58144 Marie-Françoise Lévy : « Jean d'arcy, penser la communication au XXe siècle. Marcel Bluwal : D’un seul coup, la France a découvert la télévision. 1949 : un grand film le dimanche soir ». Extrait : Une certaine catégorie de professionnels du cinéma, les producteurs et les distributeurs se sont rendu compte tout de suite, en prenant exemple sur l’Amérique, du danger que représentait la télévision pour les films de cinéma. Seule la diffusion d’un film du commerce était autorisée le dimanche soir. Éditions de la Sorbonne, 2014, pages 101 à 105.
  2. « Le retour du cinéma le dimanche soir sur TF1 », sur Jeanmarcmorandini.com, le ..
  3. Pierre-Yves Bournazel, Aurore Bergé, 40 propositions pour une nouvelle régulation audiovisuelle, Paris, Assemblée nationale, , p. 106
  4. Comptes rendus des débats - Volume 3, Paris, Le Sénat, p. 3051
  5. Projet de loi relatif à la communication audiovisuelle et à la souveraineté culturelle à l’ère numérique, Paris, Assemblée Nationale, (lire en ligne)
  6. « Les quotas à la télévision », sur Conseil Supérieur de l'Audiovisuel.
  7. Marie-Dominique Arrighi, « Comment TF1 jongle avec les quotas. La grille de la chaîne tente de concilier réglementation et audimat. Décryptage. »  , sur Liberation, .
  8. Arnaud Leparmentier, « Whirlpool, le géant de l'électroménager, se fait un nom en France », Le Monde,‎ (lire en ligne  ) Début 1990, la filiale française du groupe américain inscrit la double marque Whirlpool et Philips sur ses produits et lance une campagne de communication en utilisant les deux noms. Des études montrent que l'image Whirlpool, dynamique et innovante, rajeunit celle de Philips, plus traditionnelle et familiale. En outre, les consommateurs confondent Whirlpool avec la lessive Woolite et la laine Woolmark, lui conférant une image de douceur. Forte de ce potentiel, la filiale française sponsorise à partir de 1991 les deux films de « Ciné-Dimanche » sur TF 1.
  9. « Ciné Dimanche », sur repertoire.sacem.fr.
  10. « Ciné Dimanche », sur repertoire.sacem.fr.
  11. « TF1 Ciné Dimanche 2012 », sur repertoire.sacem.fr.
  12. Claude Forest, Le Cinéma à l’épreuve du système télévisuel, Paris, CNRS Edition), , 328 p. (ISBN 9782271060945), p. 177-195
  13. Le JDD, « Les Ch'tis n'ont pas eu la peau de L'Ours », sur lejdd.fr (consulté le ).
  14. Romain Iriarte, « Top 10... des films les plus regardés de la télé », sur Le Figaro, .
  15. « Audiences TV depuis 1990 »  , sur audiencestv.com.
  16. https://www.cairn.info/revue-communication-et-langages1-2012-4-page-123.htm Séverine Barthes : « Le retour du primetime. Une histoire de la programmation des séries télévisées étrangères à la télévision française ». Extrait : TF1 : Les Experts, septembre 2006, lorsque le film du dimanche soir a été remplacé par une série, qui battait immédiatement des records d’audience. Revue Communication & langages 2012/4 (n°174) 160 pages, pages 123 à 145
  17. https://www.toutelatele.com/les-experts-la-fin-de-la-serie-sur-tf1-epilogue-d-un-parcours-jalonne-de-succes-78793 Benjamin Lopes : « Les Experts : la fin de la série sur TF1, épilogue d’un parcours jalonné de succès ». Site Toutelatele.com, publié le 6 janvier 2016, consulté le 1er mai 2024
  18. https://www.ecranlarge.com/films/dossier/926904-oui-non-aux-series-le-dimanche Stéphane Argentin : Oui/Non aux séries le dimanche ? Ecran Large, publié le 10 septembre 2006, consulté le 1er mai 2024
  19. http://seriotheque.over-blog.com/article-4448707.html Max : « Plus de 9 millions de téléspectateurs pour "Les Experts" », publié le 6 novembre 2006 sur le site Seriotheque.over-blog.com, consulté le 1er mai 2024.
  20. https://www.ecranlarge.com/films/news/904313-tf1-bad-boys-2-battu-par-le-fbi Stéphane Argentin : « TF1 - Bad boys 2 battu par le FBI », Ecran Large, publié le 13 novembre 2006, consulté le 1er mai 2024.

Voir aussi modifier