Association des femmes catholiques allemandes

Association des femmes catholiques allemandes
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L'Association des femmes catholiques allemandes (Katholischer Deutscher Frauenbund, KDFB) est une association de femmes catholiques laïques d'intérêt politique. A l'origine, le but de l'association des femmes est de rassembler les efforts caritatifs, sociaux et politiques des femmes catholiques, en particulier en faveur des groupes défavorisés.

Plus tard, le KDFB se concentre sur la défense des droits des femmes dans l'Église catholique en Allemagne et sur l'organisation de séminaires éducatifs, de programmes de soutien ainsi que des activités religieuses pour les femmes catholiques. Le KDFB promeut l'égalité des sexes, la protection de l'environnement, la charité et l'éducation chrétiennes.

Dans les années 2020, l'association compte environ 145 000 membres en Allemagne avec 1 700 groupes locaux dans vingt et un diocèses allemands.

Histoire modifier

L'Association des femmes catholiques allemandes est créée le 16 novembre 1903 à Cologne malgré une large opposition au sein du mouvement catholique.

Le théologien Carl Joseph Mausbach estime notamment, que, pour les femmes « sortir de la maison pour aller aux conseils d'administration et aux réunions électorales est un échange très douteux. [...] Les souhaits et aspirations sociales des femmes sont très bien traitées entre les mains des hommes. ».

L'archevêque de Cologne, le cardinal Antonius Fischer, ne reconnaît pas l'association, malgré l'approbation des évêques allemands. Il regrette que femmes catholiques de son archidiocèse « aient agi à l’insu et sans le consentement préalable de leur pasteur ». Après des mois de négociations, un accord est trouvé, les femmes se soumettant finalement à l'autorité de l'Église en acceptant notamment la mise en place de conseils consultatifs spirituels dans chaque association de branche et la reconnaissance de l'importance décisive du catholicisme. Après ces concessions, l'Association des femmes catholiques allemandes peut commencer son travail le 18 juin 1904[1],[2],[3].

Les fondatrices sont Emilie Hopmann qui en est la première présidente jusqu'en 1912, Minna Bachem-Sieger et Hedwig Dransfeld, présidente à partir de 1912[4]. Le conseil d'administration comprend Jeanne Trimborn, Marita Loersch et Agnes Neuhaus[3].

Créée sous le nom Katholischer Frauenbund, elle devient en 1916 le Katholischer Frauenbund Deutschland et, s'appelle depuis 1983 Katholischer Deutscher Frauenbund (KDFB).

L'Association tient son premier congrès le 6 décembre 1904 à Francfort. L'accent y est mis sur la nécessité d'une formation des femmes. Trois commissions d'études sont créées, pour les questions scientifiques, sociales et caritatives[2],[1].

Albertine Badenberg est la principale trésorière de l'association des femmes catholiques entre 1910 et 1936. Elle met en place des stratégies financières innovantes qui permettent, entre autres, la construction d'une maison d'enseignement, une école sociale pour femmes à Aix-la-Chapelle et la Maison des associations des femmes à Essen-West[1].

Ellen Ammann crée dès 1904, la branche munichoise de l'association et, en 1911, la section bavaroise qui devient une association régionale distincte. A la même époque, Emy Gordon crée la branche de Würzburg[5],[6].

Pendant les années de la République de Weimar, l'association des femmes crée une aide pour les veuves et les orphelins. En 1927, elle fonde une association de soutien aux mères ainsi que sa propre organisation pour les femmes des zones rurales[6].

L'Association des Femmes Catholiques établit très tôt des contacts avec des associations internationales et devient en 1910 membre fondateur de la Ligue Internationale, aujourd'hui Union Mondiale des Organisations de Femmes Catholiques (UMOFC/UMOFC).

Durant la période nationale-socialiste (1933-1945), l'association des femmes catholiques n'est pas interdite, mais doit limiter son action au domaine religieux et culturel[6],[7].

Epoque contemporaine modifier

L'Association des femmes catholiques allemandes est organisée dans 21 diocèses à l'échelle nationale. En 2023, elle compte environ 145 000 membres répartis dans 1 700 associations sectorielles[8].

Elle se considère comme une association de femmes intergénérationnelle, dirigée par des femmes. Elle est représentée dans de nombreuses organisations politiques et religieuses, travaille de manière indépendante et démocratique, est structurée au niveau régional et publie six fois par an le magazine "KDFB-Engagiert - Die christliche Frau"[8].

Le KDFB soutient publiquement le mouvement Maria 2.0, qui œuvre à sensibiliser au sexisme dans l'Église catholique et à la mauvaise gestion de la crise des abus sexuels commis par les clercs. Ce soutien est contesté par le Forum des catholiques allemands, qui appelle au boycott de l'association en 2019[9],[10].

Le mouvement appelle également à la fin du célibat obligatoire des prêtres, à l'ordination des femmes et à une réforme des enseignements de l'Église sur la sexualité. L'association soutient le mariage homosexuel en Allemagne et plaide pour la bénédiction catholique des couples de même sexe[11],[12].

Le 17 mai 2021, elle organise l'action nationale, la « Journée des prédicateurs », lors de laquelle douze femmes assurent le prêche dans douze églises différentes d'Allemagne[13].

Parmi les membres du KDFB modifier

Journaux modifier

Bibliographie modifier

  • (de) Regina Illemann, Katholische Frauenbewegung in Deutschland 1945–1962. Politik, Geschlecht und Religiosität im Katholischen Deutschen Frauenbund, Ferdinand Schöningh, (ISBN 978-3-506-78428-5)

Liens externes modifier

Références modifier

  1. a b et c (de) Susanne Abeck, « Albertine Badenberg – frauen/ruhr/geschichte » (consulté le )
  2. a et b Max Turmann, « Le mouvement social catholique durant les premières années du XXe siècle », Revue pratique d'apologétique,, vol. 7,‎ , p. 696-708 (lire en ligne)
  3. a et b (de) « Emilie Hopmann | Portal Rheinische Geschichte », sur www.rheinische-geschichte.lvr.de (consulté le )
  4. (de) Birgit Sack, Zwischen religiöser Bindung und moderner Gesellschaft, Waxmann Verlag (ISBN 978-3-8309-5593-1, lire en ligne)
  5. Sybille Grübel: Zeittafel zur Geschichte der Stadt von 1814–2006. In: Ulrich Wagner (Hrsg.): Geschichte der Stadt Würzburg. 4 Bände, Band I-III/2, Theiss, Stuttgart 2001–2007; III/1–2: Vom Übergang an Bayern bis zum 21. Jahrhundert. Band 2, 2007, (ISBN 978-3-8062-1478-9), S. 1225–1247, hier: S. 1235.
  6. a b et c « Katholischer Deutscher Frauenbund (KDFB), Landesverband Bayern – Historisches Lexikon Bayerns », sur www.historisches-lexikon-bayerns.de (consulté le )
  7. Gilbert Krebs, Etat et société en Allemagne sous le IIIe Reich, Presses Sorbonne Nouvelle, (ISBN 978-2-910212-06-3, lire en ligne)
  8. a et b (de) « Katholischer Deutscher Frauenbund (KDFB) », sur Bundesnetzwerk Bürgerschaftliches Engagement (consulté le )
  9. (de) « Wegen "Maria 2.0": Katholiken-Forum ruft zu Austritt aus Frauenbund auf », sur www.katholisch.de (consulté le )
  10. (de) « Katholische Frauen begrüßen bundesweite Initiativen zur Erneuerung der Kirche », sur www.kfd-bundesverband.de, (consulté le )
  11. « Katholischer Deutscher Frauenbund | Debatte um "Ehe für alle" », sur web.archive.org, (consulté le )
  12. (de) Kirche und Leben, Münster Germany, « KDFB-Vizepräsidentin Mock kritisiert kirchliche Sexualmoral », sur www.kirche-und-leben.de, (consulté le )
  13. Delphine Nerbollier, « En Allemagne, des femmes catholiques montent en chaire - NSAE Nous sommes aussi l'église », (consulté le )
  14. « Katholischer Deutscher Frauenbund | Verantwortung für Demokratie übernehmen » [archive du ] (consulté le )
  15. (de) Gisela Breuer, Frauenbewegung im Katholizismus: der Katholische Frauenbund 1903-1918, Campus Verlag, (ISBN 978-3-593-35886-4, lire en ligne)