Algonquin (vaisseau de ligne)

navire de guerre

L’Algonquin est un bâtiment de 72 canons de la marine royale, construit par René-Nicolas Levasseur, lancé le à Québec, en Nouvelle-France, et mis en service en septembre de cette même année[4],[1]. C'est l'un des rares gros bâtiments de guerre français construit au Canada. Souffrant d'un important défaut de construction, sa carrière militaire est extrêmement courte. Il passe le plus gros de sa carrière à quai, réduit à l'état de ponton.

Algonquin
illustration de Algonquin (vaisseau de ligne)
Vaisseau sur cale à Québec dans l'anse du Cul-de-Sac vers 1750-1760. L’Algonquin a sans doute été construit sur ce chantier naval.

Type Vaisseau de ligne
Histoire
A servi dans Pavillon de la marine royale française Marine royale française
Quille posée [1]
Lancement [2]
Armé
Équipage
Équipage 700 à 720 hommes environ[3]
Caractéristiques techniques
Longueur 55,1 m
Maître-bau 14,1 m
Tirant d'eau 6,8 m
Déplacement 1 500 t
Propulsion Voile
Caractéristiques militaires
Armement 72 canons[2]
Pavillon France

Armement et carrière modifier

Le navire doit son nom à la tribu canadienne des Algonquins alliée de la France au Canada[2]. Il est d'un type voisin des vaisseaux de 74 canons construits à l'époque. Percé à 14 sabords, il porte 28 canons de 36 livres sur sa batterie basse, 30 pièces de 18 sur sa deuxième batterie et seulement 14 pièces de 8 sur les gaillards, au lieu des 16 habituelles, ce qui explique sa puissance de feu légèrement réduite à 72 canons[1]. Il souffre d'un grave défaut de construction : monté avec de mauvais bois et de fraiche coupe, c'est un bâtiment dangereux condamné à une courte carrière[2].

En , il arrive à Brest[2]. En 1755, alors que la tension monte entre la France et l'Angleterre, il est requis pour transporter des renforts pour le Canada. Il embarque neuf compagnies du régiment de la Reine le à Brest. Pour ce faire, le vaisseau est armé en flûte et voit le nombre de ses canons réduit à 24. Il est commandé par le capitaine Jean Baptiste François de La Villéon. L'équipage est également réduit à 360 hommes, au lieu des 700 à 720 habituels[3].

Le bâtiment fait partie de la première division de l'escadre à destination de la Nouvelle-France, soit 11 transporteurs de troupes comme l’Algonquin, 3 vaisseaux et 4 frégates portant toute leur artillerie pour les escorter. Le , il est séparé de l'escadre au large de Terre-Neuve à cause de la brume et du calme de la mer. Néanmoins, il réussit sa mission et échappe à la tentative de capture menée par l'escadre anglaise de Boscawen (contrairement à deux autres navires, le Lys et l'Alcide).

Revenu en France après cette mission, il est réduit en ponton à Brest en 1757[2]. Après presque soixante années passées à quai, il est démoli en 1815[2].

Notes et références modifier

  1. a b et c Ronald Deschênes, Vaisseaux de ligne français de 1682 à 1780 2 du deuxième rang.
  2. a b c d e f et g Jean-Michel Roche, Dictionnaire des bâtiments de la Flotte de guerre française de Colbert à nos jours, t.1, de 1671 à 1870, éditions LTP, 2005, p.19.
  3. a et b Le ratio habituel, sur tous les types de navire de guerre au XVIIIe siècle est d'en moyenne 10 hommes par canon, quelle que soit la fonction de chacun à bord. C'est ainsi qu'un 100 canons emporte 1 000 hommes d'équipage, un 80 canons 800 hommes, un 74 canons 740, un 64 canons 640, etc. L'état-major est en sus. Ce chiffre peut cependant varier considérablement en fonction des pertes au combat et/ou par maladie et/ou par désertion. Il peut être aussi beaucoup plus élevé si le bâtiment sert de transport en embarquant un gros contingent d'infanterie, ce qui est courant pendant la guerre de Sept Ans Acerra et Zysberg 1997, p. 220.
  4. Eccles 1972, p. 123.

Voir aussi modifier

Sources et bibliographie modifier

  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

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