Ali Yahia Abdennour

homme politique et défenseur des droits de l'homme algérien
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Ali Yahia Abdennour (en kabyle : Σli Yaḥya Σabdennur), né le à Aït Yahia, en Algérie et mort le à Alger[1], est un homme politique, avocat et militant des droits de l'Homme algérien[2].

Ali Yahia Abdennour
Illustration.
Fonctions
Président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme

(16 ans)
Prédécesseur Création
Successeur Hocine Zehouane
Ministre de l'agriculture et de la réforme agraire

(2 ans)
Gouvernement Gouvernement Boumédiène II
Prédécesseur Ahmed Mahsas
Successeur Mohamed Tayebi Larbi
Ministre des transports et des travaux publics

(1 an)
Gouvernement Gouvernement Boumédiène II
Député à l'Assemblée nationale populaire

(moins d’un an)
Circonscription Wilaya de Tizi-Ouzou
Groupe politique FLN
Membre de l'Assemblée constituante

(2 ans)
Circonscription Wilaya de Tizi-Ouzou
Groupe politique FLN
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Aït Yahia (Algérie)
Date de décès (à 100 ans)
Lieu de décès Alger (Algérie)
Nationalité Algérienne
Profession Avocat, homme politique
Religion Islam
Résidence Alger

Enfance et éducation

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Ali Yahia Abdennour naît le dans le village Lemkhardha, ancien hameau de Taqa dans la commune d'Aït Yahia, dans l'actuelle wilaya de Tizi Ouzou, en Algérie alors départements français. Il fait son primaire à Tizi Ouzou et finit ses études secondaires à Médéa[3].

Début de carrière et guerre d'Algérie

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Abdennour devient instituteur, affecté durant quatre années à Affreville, aujourd'hui Khemis-Miliana, ville natale du futur commandant de Wilaya IV M'Hamed Bougara qu'il rencontre plus tard dans la clandestinité. En 1943, il est mobilisé par les Alliés qui ont repris l'Algérie au régime de Vichy ; il est envoyé au Maroc pour suivre une formation sur les blindés et participe ensuite à la bataille des Ardennes où il est blessé. Il est alors décoré de la croix de guerre[4],[5].

En 1945, il adhère au Parti du peuple algérien (PPA) puis au Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD) et il quitte le MTLD lors de la crise berbériste en 1949.

Ali Yahia Abdennour rejoint le FLN en 1955. En 1956, il est emprisonné dans la prison de Berrouaghia, ensuite à camp Paul Gazelles, puis à camp Bossuet. Libéré en 1960[6], Ali Yahia Abdennour devient secrétaire général de l'UGTA. Après l'indépendance, il est député FLN de la Wilaya de Tizi Ouzou à l'assemblée nationale constituante. Il rejoint la rébellion de Hocine Aït Ahmed en 1963 et il se rallie après à la position de Ahmed Ben Bella [réf. nécessaire].

Ministre, avocat, militant des droits humains

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Il est ministre des Travaux publics et des Transports puis ministre de l'Agriculture et de la Réforme agraire durant une année dans le gouvernement de Houari Boumediène, entre 1965 et 1968[7]. En 1967, il démissionne après de violents accrochages avec Kaïd Ahmed, au sujet du projet de la révolution agraire[8].

Après des études en droit, il devient avocat, en 1972. Il défend bénévolement plusieurs détenus d'opinion. Le , il est enlevé, à son cabinet, par la sécurité militaire. Détenu plus de trois semaines dans un endroit inconnu, il est déféré devant le parquet de la cour de Médéa et incarcéré à la prison de Berrouaghia[8]. Il est accusé d'avoir introduit des armes et des munitions dans le territoire national, en vue de perpétrer des actes criminels (El Moudjahid, 29-10-1983). La veille de sa visite officielle en France, le président Chadli déclare au quotidien Le Monde du 05-11-1983, au sujet de cette arrestation, que le problème n'est pas politique, mais plutôt une affaire de trafic de drogue et de devises. Il est libéré en 1984[9].

En 1985, deux groupes, celui d'Alger porté par Omar Ménouar, et le groupe de Tizi Ouzou représenté par Ali Yahia, s'affrontent pour le contrôle de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme, qui n'était pas encore officiellement créée. Ali Yahia Abdennour ne sera pas élu président, car il était perçu proche du mouvement berbériste. Ali Yahia crée une autre ligue aussitôt, mais il sera arrêté. Selon les autorités algériennes, il n'avait pas d'agrément[10].

Après la création de la LADH (Ligue algérienne des droits de l'homme) par le pouvoir algérien en 1987 et présidée par l'avocat Miloud Brahimi, Ali Yahia est président d'honneur de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH), dont il est l'un des membres fondateurs avec Saïd Saadi et Arezki Ait Larbi[réf. nécessaire][11].

Ali Yahia Abdennour s'est opposé à l'interruption du processus électoral de 1991 et a défendu certains des dirigeants du FIS[12]. Il participe en 1994 à la conférence de Sant'Egidio à Rome[13]. En 2011, il prend part à l'appel de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD)[14].

Le , il appelle, conjointement avec Ahmed Taleb Ibrahimi et Rachid Benyelles, à déclarer l'état d'incapacité du président Bouteflika, victime d'un AVC[15].

Le , il perd son fils aîné, le chirurgien Amokrane[16].

Le , dans le contexte des manifestations de 2019 en Algérie, il appelle, conjointement avec Ahmed Taleb Ibrahimi et Rachid Benyelles, à reporter l'élection présidentielle algérienne de 2019, et à lancer un dialogue entre l'armée et les représentants des manifestants pour mettre en place une transition[17] politique.

Le , Abdennour et plusieurs autres personnalités, dont l'ancien chef du gouvernement Ahmed Benbitour, l'ancien ministre des Affaires étrangères Ahmed Taleb Ibrahimi, l'ancien ministre de la Culture Abdelaziz Rahabi et l'ancien ministre de l'Éducation Ali Benmohamed, de même que l'avocat Abdelghani Badi, et les universitaires Nacer Djabi et Louisa Ait Hamadouche, appellent à « une nouvelle lecture de la réalité », avec des mesures d'apaisement, d'ouverture démocratique, au départ des dignitaires du régime, ainsi qu'à la tenue de la présidentielle après un dialogue[18].

Le , avec 18 autres personnalités, dont Ahmed Taleb Ibrahimi, l'opposant Mostefa Bouchachi, Ali Benmohamed, Abdelaziz Rahabi, Ahmed Benbitour, Abdelghani Badi, ainsi que Nacer Djabi et Louisa Ait Hamadouche, il appelle à ne pas empêcher ceux qui veulent voter de le faire[19].

Mandats

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  • Membre de l'Assemblée constituante (1962-1964)
  • Député (1964-1965)
  • Ministre des Travaux publics et des Transports (1965-1966)
  • Ministre de l'Agriculture et de la Réforme agraire (1966-1967)

Ouvrages

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Notes et références

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  1. L’avocat Ali Yahia Abdenour est mort à l’âge de 100 ans. TSA (consulté, le 25 avril 2021
  2. CONDOLÉANCES: Me Ali Yahia Abdenour perd son fils
  3. ALI YAHIA Abdenour
  4. Interview with Ali Yahia Abdennour
  5. Algérie : mort d’Ali Yahia Abdennour, avocat et militant infatigable des droits humains, site lemonde.fr, 26 avril 2021.
  6. liberte-algerie.com, « LA FORCE DE LA TOLÉRANCE: Toute l'actualité sur liberte-algerie.com », sur liberte-algerie.com (consulté le ).
  7. Dictionnaire biographique de militants nationalistes algériens, 1926-1954, Benjamin Stora, p. 166 lire en ligne
  8. a et b « " El Moudjahid " explique les récentes arrestations par " la truanderie mêlée aux ambitions inassouvies " », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. ALGERIA
  10. Maghreb, Machrek, numéros 139 à 142, p. 5livre en ligne
  11. Algérie: un système politique militarisé Par Madjid Benchikh, p. 47livre en ligne
  12. Karim Amrouche, « Algérie : mort d’Ali Yahia Abdennour, avocat et militant infatigable des droits humains », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  13. Le Maghreb en mutation: entre tradition et modernité, Bruno Callies de Salies, p. 57
  14. LADH
  15. «Trop, c’est trop !», sur El Watan (consulté le ).
  16. « Ali Yahia Abdenour perd son fils Amokrane »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Al HuffPost Maghreb (consulté le ).
  17. « Algérie: 3 personnalités pressent l'armée de dialoguer avec la contestation », sur Le Figaro (consulté le ).
  18. « Des personnalités appellent le pouvoir à faire "une nouvelle lecture de la réalité" et le harak "à plus de retenue" »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Al HuffPost Maghreb (consulté le ).
  19. « Présidentielle: 19 personnalités appellent à ne pas empêcher les Algériens de voter »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le ).

Annexes

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Articles connexes

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Liens externes

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