Le zinc est un des oligo-éléments indispensables à l'homme. Il joue un rôle central dans la régulation du système immunitaire, mais aussi dans les mécanismes de division cellulaire et de croissance tissulaire, dans la réponse aux radicaux libres, dans la reproduction, dans certaines pathologies neurologiques et endocriniennes.

Contenu et répartition modifier

Chez un homme adulte de 70 kg, on trouve 2 à 3 gr de zinc, apportés exclusivement par l'alimentation. Environ 60 % du zinc corporel se trouve dans les muscles, 30 % dans les os, 5 % dans le foie et la peau et le reste (2 à 3 %) dans d'autres tissus[1],[2]. Les plus fortes concentrations se trouvent dans les yeux, les cheveux, les os et les gonades[3].

Le zinc est avant tout un ion intracellulaire, avec plus de 95 % se trouvant dans les cellules dont 60 % à 80 % dans le cytosol, ou 50 % dans le cytoplasme, 30 à 40 % dans le noyau et 10 % dans la membrane[2].

Le pool plasmatique de zinc représente 0,1 % du zinc corporel, ce qui explique sa faible sensibilité à un déficit tissulaire. Dans le sang, le zinc se trouve principalement dans les érythrocytes (lié à l'anhydrase carbonique de la membrane), puis lié à diverses protéines (comme l'albumine sérique) et acides aminés (comme l'histidine)[1].

Biochimie modifier

Les ions divalents ou trivalents (fer, cuivre) jouent un rôle dans le contrôle des radicaux libres du fait de leur capacité à donner ou à recevoir un électron supplémentaire. Ce n'est pas le cas du zinc à bas potentiel redox et qui réagit comme un acide de Lewis dans les réactions biologiques[2].

Le zinc joue des rôles clés comme composant structurel, enzymatique ou de signalisation dans des processus biologiques. À l'intérieur des protéines, il peut se lier par différentes coordinences à des atomes d'oxygène, d'azote et de soufre. Dans l'ensemble des protéines (protéome) des eucaryotes, les protéines à zinc représenteraient près de 9 % du total, et plus de 10 % chez les humains[2].

Zinc et stress oxydatif modifier

Le zinc peut jouer un rôle dans le contrôle du stress oxydatif de cinq manières :

  1. En tant que facteur important dans la maintenance d'un taux approprié de métallothionéine (MT) cellulaire, la MT étant une protéine riche en résidus -SH propres à fixer des radicaux libres. La MT est un des ligands du zinc à l'intérieur de la cellule.
  2. En tant que composant essentiel de certaines superoxides dismutases (SOD) et augmente l'activité de la catalase.
  3. En tant que masque protecteur de groupements thiol ou autres, les rendant moins susceptibles à l'oxydation et prévenant leur interaction délétère avec le fer.
  4. En tant que composant essentiel des enzymes de réparation des acides nucléiques.
  5. En tant que facteur stimulant ou déclenchant des processus cellulaires protégeant les cellules jusqu'à un moment où les réactions associées à des radicaux libres sont réduites au minimum.

Zinc et équilibre acido-basique modifier

L'anhydrase carbonique, une metalloenzyme importante du métabolisme acide-base a besoin de zinc pour assurer sa fonction. Des études in vivo ont démontré que le déficit en zinc réduisait de manière significative l'activité de l'anhydrase carbonique érythrocytaire[4].

Métabolisme du zinc modifier

Contrairement au fer, le zinc alimentaire ne peut être retenu ou stocké en quantité suffisante dans l'organisme. Son utilisation indispensable nécessite donc un apport alimentaire régulier et quotidien pour compenser les pertes[5].

Provenance et absorption modifier

Le zinc provient exclusivement de l'alimentation. Il est contenu principalement dans les aliments d'origine animale, d'abord les fruits de mer puis la viande et le foie, les œufs, le lait et les produits laitiers. Des aliments d'origine végétale contiennent du zinc en plus faible quantité tels que noix, haricots, lentilles, légumes, riz et pommes de terre[1].

L'absorption du zinc provenant de source animale est plus facile pour l'organisme, car les fibres, les phytates, les tannins et les phosphates des végétaux inhibent l'absorption intestinale du zinc[1]. Des médicaments sont aussi inhibiteurs, tels que pénicillamine, valproate de sodium, diurétique et antibiotique[6].

Le zinc alimentaire est fixé par des transporteurs exprimés à la surface des entérocytes. Il est absorbé au niveau du duodénum et du jéjunum, cette absorption peut être augmentée de 90 % si l'apport alimentaire de zinc est limité[2].

Cette absorption est active (énergie-dépendante) et saturable. Elle ne dépend pas du statut en zinc de l'organisme (contrairement à celle du fer) mais de la quantité de zinc alimentaire : l'absorption est d'autant plus active que la quantité de zinc alimentaire est faible, et en cas d'excès en zinc alimentaire, l'absorption se poursuit par diffusion passive[5].

Excrétion modifier

La voie principale d'excrétion est digestive : environ 10 mg par jour dans les selles (correspondant surtout à du zinc alimentaire non utilisé) dont une faible part (1 à 2 mg de zinc par jour) provient d'une élimination par les voies biliaires et pancréatiques. Les pertes par l'urine et la sueur sont plus faibles et variables selon l'activité et l'environnement[1]. Cette excrétion peut être augmentée lorsque le zinc est en excès[2].

Les pertes excessives de zinc surviennent lors de brûlures, hémodialyse, hémolyse, diarrhée, abus d'alcool ou prise de diurétiques[6].

Les plus fortes concentrations tissulaires de zinc semblent être maintenues par la diminution de l'excrétion fécale endogène, et chez les enfants par un ralentissement de la croissance.

Mouvements et régulation modifier

 
Schéma d'un motif structurel à doigt de zinc. Un ion zinc est lié à quatre résidus d'acide aminé (deux cystéines et deux histidines).

Le zinc organique se présente sous différentes formes de liaison, transport ou diffusion : le zinc ionique, le zinc lié à des métalloprotéines comme les métallothionéines. Il est aussi utilisé au sein de nombreuses enzymes dites métallo-enzymes et au niveau du matériel génétique comme caractéristique des protéines à doigt de zinc[5].

Protéines de transport modifier

En 2009, 24 protéines de transport de zinc ont été identifiées, réparties en deux classes[2],[5] :

  • les transporteurs ZnT (Zinc Transporter) numérotés de 1 à 10, qui assurent le transport du zinc présent dans le cytosol vers les organites cellulaires et le milieu extra-cellulaire.
  • les transporteurs ZIP (Zrt/Irt-like Protein) qui transportent le zinc extra-cellulaire dans le milieu intra-cellulaire.

Protéines de liaison modifier

Dans le milieu intra-cellulaire, le zinc est utilisé par une protéine de liaison ou métalloprotéine, dont deux types MT-1 et MT-2 régulent le niveau intra-cellulaire de zinc et de cuivre de façon antagoniste (un excès de l'un induit un défaut de l'autre, par utilisation de la même protéine)[2],[5].

Zinc libre modifier

Sous forme ionique, le zinc pourrait être impliqué dans la signalisation cellulaire à de très faibles concentrations[2],[5].

Rôles physiologiques modifier

Le zinc joue un rôle majeur dans le développement fœtal et la croissance, la maturation des gonades et la spermatogenèse, les fonctions neurologiques, la cicatrisation et l'immunocompétence.

Son rôle le plus important se situe dans la synthèse des protéines, notamment dans le déclenchement de la lecture du génome (transcription).

Zinc, immunité et maladies infectieuses modifier

Le zinc joue un rôle central dans la réponse immunitaire par plusieurs mécanismes :

  • Le zinc est un cofacteur de plusieurs centaines de métalloenzymes ;
  • Le zinc intervient dans la maturation et la différenciation des lymphocytes B et T, entre autres par une hormone dépendante du zinc : la thymuline, un métallopeptide thymique impliqué dans la maturation des lymphocytes T. Le zinc est un protecteur de l'apoptose des lymphocytes ;
  • Le zinc, médiateur intracellulaire de la réponse immunitaire : soit dans sa forme liée à la métallothionéine, soit dans sa forme stockée dans des « zincosomes »[7] (vésicules intracellulaires du cytosol apparaissant in vitro dans des cellules en milieu riche en zinc[2]).

L'Autorité Européenne de Sécurité Alimentaire (EFSA) a publié une opinion scientifique concluant qu'il y avait une relation de cause à effet entre l'apport en zinc et une fonction immunitaire normale[8].

La littérature scientifique soutient la supplémentation en zinc dans plusieurs cas : infections respiratoires hautes (rhumes) ou basses (grippe, pneumonie)[réf. nécessaire] ; diarrhées[réf. nécessaire] ; et tout récemment, infection à VIH[réf. nécessaire].

Zinc et synthèse d'ADN modifier

Le zinc a un rôle structural, régulateur ou catalytique d'un grand nombre d'enzymes. Il a un rôle important dans la stabilisation du matériel génétique, et est un composant essentiel de certaines enzymes qui participent à la synthèse des acides nucléiques. À peu près 1 % du génome humain code des protéines à doigt de zinc qui jouent un rôle important dans la régulation de l'expression des gènes.

Zinc et autres métabolismes modifier

Métabolisme osseux modifier

Le zinc est un des cofacteurs essentiels de certaines enzymes impliquées dans la synthèse de plusieurs composants de la trame osseuse, et joue ainsi un rôle important dans la régulation de la formation ou de la résorption du tissu osseux. Le zinc joue aussi un rôle structural dans la formation de la trame osseuse. Les cristaux d'hydroxyapatite contiennent du zinc associé à du fluor.

Métabolisme des acides gras modifier

Le zinc est nécessaire à la conversion de l'acide linoléique en acide γ-linoléique, ainsi que dans la mobilisation de l'acide di-homo-γ-linoléique dans la synthèse de prostaglandines de série-1[9].

Vision modifier

Le zinc participe à l'absorption et au métabolisme de micronutriments dont la vitamine A. En particulier, le zinc est nécessaire à la synthèse de la protéine liant le rétinol (RBP). Le zinc participe aussi à la conversion métabolique du rétinol en retinaldéhyde par le biais de la métalloenzyme rétinol déshydrogénase. Cette conversion est une étape critique du cycle de la rétine. Le déficit en zinc se traduit par une mauvaise adaptation à l'obscurité[10].

Fonctions endocrines modifier

Le zinc est associé aux gonadotropines et aux hormones sexuelles. L'hypogonadisme est une des manifestations du déficit en zinc. Le système immunitaire est lié aux systèmes nerveux et endocrinien, créant ainsi un réseau homéostasique[11]. Une thymectomie néonatale chez des mammifères n'a pas d’impact sur le système immunitaire, mais se traduira par des troubles endocriniens chez la souris. Les gonadotropines circulantes et pituitaires sont ainsi très diminuées. La TSH, la prolactine et l’hormone de croissance sont aussi très négativement influencées par la thymectomie. Le zinc joue un rôle non négligeable dans la fertilité masculine et féminine.

La production et la sécrétion de thymuline, qui est un nonapeptide couplé à un atome de zinc, sont fortement influencées par le système neuroendocrinien[12]. La sécrétion de thymuline est contrôlée par une boucle de rétrocontrôle, mais elle est aussi influencée par l’hormone de croissance, l’IGF-1, la prolactine et la glande thyroïde (T4). De son côté, la thymuline stimule la sécrétion de LH et d’ACTH.

Il y a aussi un lien entre thymuline, métabolisme du zinc et insuline. On sait que le zinc facilite la production d'insuline[13]. D'autre part, des rats déficients en zinc réduisent leur utilisation de glucose[14]. Il semblerait que lors d'un déficit en zinc, la fonction pancréatique soit normale, mais que la réponse périphérique à l'insuline soit inexistante.

Fertilité modifier

Le zinc joue un rôle important chez l'homme comme chez la femme. La spermatogenèse est un processus qui nécessite la présence de zinc, et le liquide séminal est très riche en zinc.

Utilisations thérapeutiques modifier

Rhume modifier

Une étude clinique randomisée contre placebo portant sur la supplémentation par un sirop de zinc sur une période de plusieurs mois avant tout épisode infectieux diminuait de manière significative le nombre, la sévérité et la durée des rhumes chez des enfants scolarisés[15]. En particulier, 33 % des enfants recevant du zinc n'ont pas eu de rhume durant la saison hivernale contre 14 % dans le bras placebo.

La supplémentation avec des pastilles de zinc durant l'épisode infectieux est plus controversée, et une analyse récente[16] tend à démontrer que cela dépend de la manière dont le zinc peut être libéré sous forme ionisée dans la bouche. En effet, certaines formulations testées ne pouvaient pas libérer du zinc sous forme ionisée au pH salivaire de 7,4, soit du fait du sel de zinc choisi, soit du fait de l'ajout d'agents masquant le goût métallique du zinc (glycinate ou citrate de zinc par exemple). Seuls l'acétate et le gluconate de zinc libèrent massivement l'ion zinc au pH salivaire de 7,4. L'effet attendu est l'inhibition de l'expression de l'ICAM-1[17] (intracellular adhesion molecule-1), récepteur d'un grand nombre de virus, mais aussi l'augmentation importante (10 fois) de la sécrétion d'interféron-α[18],[19], l'inhibition de la sécrétion d'histamine et de leucotriènes par les basophiles et les mastocytes, etc.

Grippe modifier

Des experts ont recommandé la supplémentation en zinc dans le cadre de mesures préventives si une pandémie grippale de type H1N1 survenait réellement aux États-Unis[20]. Cette recommandation est cohérente avec les études démontrant que le zinc peut induire l'apoptose des cellules infectées par le virus de la grippe, facilitant leur phagocytose et empêchant ainsi la propagation de l'infection[21].

Pneumonie modifier

L'effet bénéfique sur les pneumonies peut être attribué à une diminution de la présence de Streptococcus Pneumoniae dans les fosses nasales[22], une action proche de la diminution de l'expression de l'ICAM-1.

Les experts de l'OMS[23] recommandent l'utilisation du zinc en association avec d'autres oligo-éléments dans la prévention et le traitement des infections respiratoires basses.

Une étude réalisée aux États-Unis a étudié sur un an la relation entre zinc et pneumonie chez des personnes âgées vivant en EHPAD[24],[25]. La conclusion en était que des concentrations normales de zinc chez des patients institutionnalisés sont associées avec une moindre incidence et durée des pneumonies, une consommation moindre d'antibiotiques par rapport au groupe ayant un taux de zinc inférieur à la normale.

SIDA modifier

Des études clinique récentes démontrent aussi que la supplémentation en zinc à faibles doses chez des patients souffrant de SIDA peut avoir un effet bénéfique[26]. En effet, un déficit en zinc a lieu dans plus de 50 % des cas. 231 patients HIV+ ont été suivis durant 18 mois dans une étude randomisée en double aveugle contre placebo. Comparativement au placebo, le zinc a aidé à maintenir le compte de cellules CD4+ et à réduire de 50 % la proportion de personnes souffrant de diarrhée. Les chercheurs ont analysé des données recueillies auprès d’un sous-groupe de 40 personnes — 20 personnes recevant le placebo et 20 autres recevant du zinc. Tous les participants en question suivaient une multithérapie qui avait supprimé leur charge virale. Quatre cas d’échec immunologique (compte de CD4+ sous la barre des 200 cellules) se sont produits dans ce sous-groupe, chacun chez une personne recevant le placebo. Cette différence entre le groupe zinc et le groupe placebo est significative du point de vue statistique, c’est-à-dire non attribuable au seul hasard. Les chercheurs recommandent aux médecins d’ajouter des suppléments de zinc à faible dose au traitement antirétroviral de leurs patients séropositifs. Il est à noter que les bienfaits potentiels du zinc ont été renforcés dans un éditorial signé par des chercheurs de Harvard[27].

Diarrhée modifier

L'OMS a soutenu des recherches dans des pays en développement afin de déterminer si la supplémentation en zinc pouvait avoir un effet sur deux types d'infections infantiles : les diarrhées[28] et les infections respiratoires basses[29]. La réponse étant positive, il a été décidé de supplémenter systématiquement en zinc les enfants traités pour diarrhée, et l'on a observé non seulement une diminution de la morbidité associée aux diarrhées, mais encore une diminution des cas d'infections respiratoires basses[30].

Les rotavirus sont les agents responsables de la majorité des diarrhées que ce soit dans les pays moins développés ou dans les pays développés. L'action bénéfique du zinc[31] dans la prise en charge des diarrhées vient encore d'être confirmée par la diminution tout à fait significative de diarrhées chez des patients HIV+.

Comportement modifier

Des données animales ont étudié l'impact du déficit en zinc sur le comportement animal[32]. Les diverses études ont démontré un tel impact sur l'animal étudié qu'il est difficile d'en tirer une conclusion ferme sur un seul aspect du comportement (apprentissage, performance cognitive, etc.).

Les études de neurobiologie démontrent que la présence de zinc est essentielle au bon développement de l'encéphale, avant et après la naissance, ainsi qu'au bon fonctionnement du système nerveux central quel que soit l'âge. Des données chinoises ont démontré que la supplémentation en zinc a un effet positif sur la fonction cognitive d'enfants scolarisés[33]. Une supplémentation en zinc est habituellement suffisante chez l'adulte à traiter les symptômes associés au déficit. Le rôle du zinc dans la transmission synaptique de l'influx nerveux[34] de certains neurones glutamatergiques et son implication dans la modulation des neurorécepteurs sont des sujets actuels d'étude.

Déficit en zinc modifier

Des études menées dans les pays développés ont montré qu'un déficit faible en zinc avec modification de la qualité de la réponse immunitaire existait chez des enfants[35], et des personnes âgées[36].

Un faible déficit nutritionnel en zinc diminue la production d'interferon-γ, d'IL-2, et de TNF-α par des lymphocytes Th1[37]. L'impact va ainsi se faire sentir sur l'équilibre de la réponse immunitaire[38].

Dans le cas d'un déficit modéré en zinc, il n'y a pas de répartition uniforme du déficit à travers les divers tissus, et ce sont les compartiments ayant le renouvellement le plus important, foie, peau et phanères, et cellules sanguines circulantes (comme les lymphocytes, les neutrophiles et les plaquettes) qui souffrent d'un déficit disproportionné[39]. Il est ainsi possible d'avoir un déficit modéré en zinc avec un taux de zinc plasmatique dans les limites de la normale, mais un zinc capillaire, ou lymphocytaire rapidement diminué, ou encore une thymuline circulante à des niveaux très bas[40].

En dehors des cellules circulantes (lymphocytes, granulocytes), les tissus les plus rapidement affectés par un déficit en zinc sont le thymus, le foie, les reins, la rate et les testicules[41]. La conclusion des études menées à cette époque est que le zinc doit être présent lors de l'induction des enzymes impliquées dans la synthèse d'ADN avant le passage dans la phase S du cycle cellulaire, et dans l'induction de protéines impliquées dans la différenciation tissulaire.

Le besoin en zinc est augmenté dans les tissus ayant un taux élevé d'hyperplasie cellulaire ou qui subissent des baisses importantes en zinc. Ces tissus sont (a) l'épiderme et la muqueuse intestinale (d'où la symptomatologie de l'acrodermatite entéropathique), (b) les tissus de l'enfant en pleine croissance, et (c) les tissus participant à une croissance de rattrapage.

Le déficit de zinc[42] peut conduire à des problèmes de santé plus ou moins graves[43],[44],[45]. Les variations génétiques et les apports alimentaires vont conduire à des déficits en zinc variables selon les populations[46]. Le déficit en zinc est un facteur aggravant de l'obésité et du diabète[47]. Les personnes âgées sont plus sujettes au manque de zinc que les adultes bien portants[48]. Le manque de zinc conduit aussi à une plus grande susceptibilité aux infections virales[49],[50] et de manière générale à un mauvais fonctionnement du système immunitaire inné[51]. La maladie Covid-19 induite par le coronavirus SARS-CoV-2 pourrait être aggravée par le manque de zinc[52].

Apports nutritionnels recommandés modifier

Ses apports nutritionnels conseillés sont de 12 mg/jour pour les hommes adultes et de 10 mg/jour pour les femmes adultes dans une population bien portante. Il est fortement conseillé de supplémenter non seulement en zinc mais aussi avec d'autres cations divalents, habituellement cuivre et éventuellement fer, notamment chez les femmes et les végétariens, afin que l'apport en un oligo-élément ne crée pas un déficit d'absorption d'un autre oligo-élément[53].

Notes et références modifier

  1. a b c d et e C. Conri, « Le zinc et son rôle en pathologie », Le Concours Médical, vol. 113, no 4,‎ , p. 275-278.
  2. a b c d e f g h i et j Taiho Kambe, Tokuji Tsuji, Ayako Hashimoto et Naoya Itsumura, « The Physiological, Biochemical, and Molecular Roles of Zinc Transporters in Zinc Homeostasis and Metabolism », Physiological Reviews, vol. 95, no 3,‎ , p. 749–784 (ISSN 1522-1210, PMID 26084690, DOI 10.1152/physrev.00035.2014, lire en ligne, consulté le )
  3. P. A. Walravens, « Zinc metabolism and its implications in clinical medicine », The Western Journal of Medicine, vol. 130, no 2,‎ , p. 133–142 (ISSN 0093-0415, PMID 371146, PMCID 1238526, lire en ligne, consulté le )
  4. (en) King JC & Cousis RJ 2006. Zinc. In:"Modern Nutrition in Health & Disease" Shils M, Shike M, Ross C, Caballero B, Cousins R (eds). Lippincott Williams & Wilkins, Baltimore, Philadelphia, 271-285
  5. a b c d e et f Noel W. Solomons, « Update on zinc biology », Annals of Nutrition & Metabolism, vol. 62 Suppl 1,‎ , p. 8–17 (ISSN 1421-9697, PMID 23689109, DOI 10.1159/000348547, lire en ligne, consulté le )
  6. a et b Luke Maxfield, Samarth Shukla et Jonathan S. Crane, « Zinc Deficiency », dans StatPearls, StatPearls Publishing, (PMID 29630283, lire en ligne)
  7. (en) Wellenreuther G et al. « The ligand environment of zinc stored in vesicles » Biochemical & Biophysical Research Communications 2009; 380:198-203.
  8. (en) EFSA Journal 2009;7(9):1229 « Scientific Opinion on the substantiation of health claims related to zinc and function of the immune system » (ID 291, 1757), « DNA synthesis and cell division » (ID 292, 1759), protection of DNA, proteins and lipids from oxidative damage (ID 294, 1758), maintenance of bone (ID 295, 1756), cognitive function (ID 296), fertility and reproduction (ID 297, 300), reproductive development (ID 298), muscle function (ID 299), metabolism of fatty acids (ID 302), maintenance of joints (ID 305), function of the heart and blood vessels (ID 306), prostate function (ID 307), thyroid function (ID 308), acid-base metabolism (ID 360), vitamin A metabolism (ID 361) and maintenance of vision (ID 361) pursuant to Article 13(1) of Regulation (EC) no  1924/2006.
  9. (en) Freake HC, Zinc: Physiology. In "Encyclopedia of Human Nutrition" Caballero B, Allen L, Prentice A (eds). Academic Press, San Diego 2006, 447-454.
  10. (en) Morrison SA, Zinc deficiency: a cause of abnormal dark adaptation in cirrhotics. Am J Clin Nutr 1978; 31: 276-281.
  11. (en) Goya RG. The immune-neuroendocrine homeostatic network and ageing. Gerontology 1991;37:208– 213. [PubMed: 1916311].
  12. (en) Reggiani PC et al. The Thymus–Neuroendocrine Axis: Physiology, Molecular Biology, and Therapeutic Potential of the Thymic Peptide Thymulin. Ann N Y Acad Sci. 2009 February ; 1153: 98–106. DOI 10.1111/j.1749-6632.2008.03964.x
  13. (en) Emdin et al., Role of zinc in insulin biosynthesis. Diabetologia 1980; 19: 174-182
  14. (en) Reeves PG et al. The effect of zinc deficiency on glucose metabolism in meal-fed rats. Br. J. Nutr. 1983; 49: 441-452.
  15. (en) Kurugöl Z et al. « The prophylactic and therapeutic effectiveness of zinc sulphate on common cold in children » Acta Pædiatrica 2006; 95: 1175-1181.
  16. (en) Eby GA « Zinc lozenges as cure for the common cold – A review and hypothesis Medical Hypotheses » 74 (2010) 482–492.
  17. (en) Prasad AS et al. « Duration and severity of symptoms and levels of plasma interleukin-1 receptor antagonist, soluble tumor necrosis factor receptor, and adhesion molecules in patients with common cold treated with zinc acetate » J Infect Dis. 2008;197:795-202.
  18. (en) Driessen C et al. « Zinc regulates cytokine induction by superantigens and lipopolysaccharide » Immunology 1995; 84: 272-7.
  19. (en) Berg K et al. « Zinc potentiates the antiviral action of human INF-alpha tenfold » J Interf Cytok Res. 2001; 21:471-4.
  20. (en) Sandstead HH, Prasad AS. « Zinc intake and resistance to H1N1 influenza » Am J Public Health. 2010 Jun;100(6):970-1
  21. (en)Srivastava V. et al. « Influenza A virus induced apoptosis: Inhibition of DNA laddering & caspase-3 activity by zinc supplementation in cultured HeLa cells » Indian J Med Res. 129, May 2009, p. 579-586
  22. (en)Coles CL et al. « Zinc Modifies the Association between Nasopharyngeal Streptococcus pneumoniae Carriage and Risk of Acute Lower Respiratory Infection among Young Children in Rural Nepal » J Nutr. 2008;138:2462–2467.
  23. (en) Roth DE et al.« Acute lower respiratory infections in childhood: opportunities for reducing the global burden through nutritional interventions » Bulletin of the World Health Organization 2008;86:356–364
  24. Meydani SN et al. Serum zinc and pneumonia in nursing home elderly. Am J Clin Nutr 2007;86:1167–73.
  25. B.B. Junaidah et al. Low zinc status: a new risk factor for pneumonia in the elderly?. Nutrition Reviews, Volume 68, Issue 1, 1 January 2010, Pages 30–37, https://doi.org/10.1111/j.1753-4887.2009.00253.x [1].
  26. (en) Baum MK, Lai S, Sales S, Page JB, Campa A. Randomized, controlled clinical trial of zinc supplementation to prevent immunological failure in HIV-infected adults. Clin Infect Dis. 2010 Jun 15;50(12):1653-60
  27. (en) Mehta S, Fawzi WW. Micronutrient supplementation as adjunct treatment for HIV-infected patients. Clin Infect Dis. 2010 Jun 15;50(12):1661-3.
  28. (en) Bhandari N et al. « Effectiveness of Zinc Supplementation Plus Oral Rehydration Salts Compared With Oral Rehydration Salts Alone as a Treatment for Acute Diarrhea in a Primary Care Setting: A Cluster Randomized Trial » Pediatrics 2008;121;e1279-e1285.
  29. (en) Aggarwal R et al. « Role of Zinc Administration in Prevention of Childhood Diarrhea and Respiratory Illnesses: A Meta-Analysis » Pediatrics 2007;119;1120-1130.
  30. (en) Roth DE et al. « Acute lower respiratory infections in childhood: opportunities for reducing the global burden through nutritional interventions » Bulletin of the World Health Organization 2008;86:356–364.
  31. (en) Laura M. Lamberti et al. Oral Zinc Supplementation for the Treatment of Acute Diarrhea in Children: A Systematic Review and Meta-Analysis Nutrients 2013, 5, 4715-4740 ; doi:10.3390/nu5114715 in texto sur le site [2]
  32. (en) Massaro TF et al. Effects of moderate zinc deficiency on cognitive performance in young adult rats. Physiol. Behav. 1982; 25: 117-121.
  33. (en) Hotz H, Zinc: deficiency in developing countries, intervention studies. In: Encyclopedia of Human Nutrition. Caballero B, Allen L, Prentice A. (eds). Academic Press, San Diego, 454-462
  34. Frederickson CJ Importance of zinc in the central nervous system: the zinc-containing neuron. J. Nutr. 2000; 130: 1471S-1483S.
  35. (en) Sandstead HH et al. « Zinc deficiency in Mexican American children: influence of zinc and other micronutrients on T cells, cytokines, and antiinflammatory plasma proteins » Am J Clin Nutr 2008;88:1067–73.
  36. (en) Giraudon F et al. « Impact of Trace Elements and Vitamin Supplementation on Immunity and Infections in Institutionalized Elderly Patients A Randomized Controlled Trial » Arch Intern Med. 1999;159:748-754.
  37. (en) Beck FW et al. « Changes in cytokine production and T-Cell subpopulations in experimentally-induced zinc deficient humans » Am J Physiol. 1997 (Jun); 272 (6 Pt 1): E1002-7.
  38. (en) Shankar AH, Prasad AS. « Zinc and immune function: the biological basis of altered resistance to infection » Am J Clin Nutr. 1998; 68(suppl):447S–63S.
  39. (en) Prasad AS. « Discovery of human zinc deficiency and studies in an experimental human model » Am J Clin Nutr. 1991; 53: 403-12.
  40. (en) Dardenne M. « Zinc and immune function » European Journal of Clinical Nutrition (2002) 56, Suppl 3, S20 – S23. DOI 10.1038/sj.ejcn.1602301.
  41. Williams RB et al. The effects of early zinc deficiency on DNA & protein synthesis in the rat. Br. J. Nutr. 1970; 24:1053-1059.
  42. en:Zinc_deficiency
  43. (en-US) « Zinc,Fact Sheet for Health Professionals », sur ods.od.nih.gov (consulté le ).
  44. Ananda Prasad, « Zinc in human health: An update », The Journal of Trace Elements in Experimental Medicine, vol. 11, nos 2-3,‎ , p. 77-87 (ISSN 1520-670X, DOI 10.1002/(SICI)1520-670X(1998)11:2/3<63::AID-JTRA2>3.0.CO;2-5, <63::AID-JTRA2>3.0.CO;2-5 lire en ligne).
  45. Ananda Prasad, « Discovery of Human Zinc Deficiency: Its Impact on Human Health and Disease », Advances in Nutrition, Volume 4, Issue 2, March 2013, Pages 176–190, vol. 4, no 2,‎ , p. 176-190 (ISSN 2161-8313, DOI https://doi.org/10.3945/an.112.003210, lire en ligne).
  46. Kaitlin Day, Melissa Adamski, Aimee Dordevic et Murgia Murgia, « Genetic Variations as Modifying Factors to Dietary Zinc Requirements—A Systematic Review », Nutrients, vol. 9, no 148,‎ , p. 1-16 (DOI 10.3390/nu9020148, lire en ligne).
  47. Ayako Fukunaka et Yoshio Fujitani, « Role of Zinc Homeostasis in the Pathogenesis of Diabetes and Obesity », International Journal of Molecular Science 2018, 19(2), 476;, vol. 199, no 2,‎ , p. 476-489 (DOI 10.3390/ijms19020476, lire en ligne).
  48. (pt-BR) H Vannucchi et al., Serum levels of vitamin A, E, C and B2, carotenoid and zinc in hospitalized elderly patients. Revista de Saude Publica, 01 Apr 1994, 28(2):121-126 DOI: 10.1590/s0034-89101994000200005 PMID 7824844. Texte en pdf : [3]
  49. Scott Read, Stephanie Obeid, Chantelle Ahlenstiel et Golo Ahlenstiel, « The Role of Zinc in Antiviral Immunity », Advances in Nutrition, vol. 10, no 4,‎ , p. 696-710 (DOI 10.1093/advances/nmz013, lire en ligne).
  50. Nour Zahi Gammoh et Lothar Rink, « Zinc in Infection and Inflammation », Nutrients, vol. 9, no 6,‎ , p. 624-648 (DOI 10.3390/nu9060624, lire en ligne).
  51. Lothar Ibs et Rink, « Zinc-Altered Immune function », The Journal of Nutrition, vol. 133, no 5,‎ , p. 1452S–1456S (DOI 10.1093/jn/133.5.1452S, lire en ligne).
  52. Amir Noeparast et Gil Verschelden, « Can Zinc Correction in SARS-CoV-2 Patients Improve Treatment Outcomes », preprint,‎ (DOI 10.20944/preprints202004.0094.v1, lire en ligne).
  53. (en) Allen LH et al., Provision of Multiple Rather Than Two or Fewer Micronutrients More Effectively Improves Growth and Other Outcomes in Micronutrient-Deficient Children and Adults. J. Nutr. 139: 1022–1030, 2009.

Sur les autres projets Wikimedia :