Yvrandes

ancienne commune française du département de l'Orne

Yvrandes
Yvrandes
L'église Notre-Dame.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Normandie
Département Orne
Arrondissement Argentan
Commune Tinchebray-Bocage
Intercommunalité Domfront Tinchebray Interco
Statut Commune déléguée
Maire délégué
Mandat
Dominique Maupas
2020-2026
Code postal 61800
Code commune 61513
Démographie
Gentilé Yvrandais
Population 154 hab. (2019)
Densité 15 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 43′ 10″ nord, 0° 45′ 02″ ouest
Altitude Min. 181 m
Max. 321 m
Superficie 10,33 km2
Élections
Départementales Domfront
Historique
Fusion
Commune(s) d'intégration Tinchebray-Bocage
Localisation
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Yvrandes
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Yvrandes

Yvrandes est une ancienne commune française, située dans le département de l'Orne en région Normandie, devenue le une commune déléguée au sein de la commune nouvelle de Tinchebray-Bocage.

Elle est peuplée de 154 habitants[Note 1].

Géographie modifier

La commune est aux confins du Bocage flérien et du Mortainais. D'après l'atlas des paysages de la Basse-Normandie, elle appartient aux Hauts pays de l’ouest ornais et du Mortainais caractérisés par « un paysage rude, marqué par un relief complexe modelé par les cours d’eau qui en divergent comme d’un château d’eau »[1]. Son bourg est à 5,5 km au sud de Tinchebray, à 15 km à l'est de Sourdeval, à 16 km à l'ouest de Flers et à 20 km au nord-ouest de Domfront[2].

Le bourg d'Yvrandes est situé à l'est du territoire, en limite avec Saint-Cornier-des-Landes. Il est légèrement au sud de l'intersection des routes départementales 23 (de Beauchêne à Tinchebray) et 229 (de Truttemer-le-Petit à La Forêt-Auvray). La D23 relie Yvrandes à Ger au sud et à Tinchebray au nord, tandis que la D229 conduit à Saint-Jean-des-Bois à l'ouest et à Saint-Cornier-des-Landes, permettant un accès vers Flers, à l'est. La D289 relie le bourg au Ménil-Ciboult au nord, et après avoir emprunté le tracé de la D23 sur 2 km, la quitte pour se diriger vers Beauchêne au sud-est. En outre, le territoire est parcouru au sud par la D817 qui relie Saint-Jean-des-Bois à Beauchêne, et au nord par la D237 reliant Tinchebray au Fresne-Poret.

Le sud du territoire est parcouru par des ruisseaux qui alimentent l'Égrenne (sous-affluent de la Mayenne) qui matérialise la limite de département avec Ger (Manche). Le nord est arrosé par le ruisseau de Monbayer et le ruisseau du Bois Robert qui donnent leurs eaux au Noireau, affluent de l'Orne. Yvrandes est donc partagé entre les bassins de la Loire et de l'Orne. La ligne de partage des eaux est parcourue par la D 229.

L'altitude maximum (321 mètres) est au nord-ouest, près du lieu-dit la Béharie, en limite de commune, sur une pente qui culmine au château d'eau de Saint-Jean-des-Bois. Une altitude similaire (318 mètres) est atteinte sur la ligne de partage des eaux. Le point le plus bas (181 mètres) est à l'extrême sud, à la sortie de l'Égrenne du territoire.

La pluviométrie annuelle avoisine les 1 150 mm[3].

Le lieu-dit la Dépoiserie, à moins d'un kilomètre au nord du bourg, également proche de la limite avec Saint-Cornier-des-Landes, est en fait plus bâti que le bourg. La commune étant en région bocagère, le nombre de lieux-dits est très important. Les principaux sont, du sud-est à l'est, dans le sens horaire, le Bourg, les Trois Cheminées, la Butte Louvet, le Foncé, la Fougère, le Haut Bréchedaux, la Fieffe à la Rivière, les Hautes Sources, la Butte aux Peigniers, la Béharie, la Foutelée et la Dépoiserie.

Toponymie modifier

Le toponyme est attesté sous la forme Yvranda vers 1200[5]. Il vient du toponyme gaulois equoranda[6] dont la dérivation la plus fréquente en français est Ingrandes. Equoranda signifiait fondamentalement « limite » et correspondait souvent à la frontière entre deux peuples gaulois[Note 2]. Le gentilé est Yvrandais.

Histoire modifier

Un prieuré-cure d'Augustins, qui relevait du prieuré du Plessis-Grimoult, y fut fondé vers 1170 sur le lieu d'un ermitage plus ancien[7]. Il faisait partie du diocèse de Bayeux, de l'archidiaconé de Bayeux et du doyenné de Condé[8]. Ce prieuré fut le lieu où Robert Courteheuse, duc de Normandie, passa sa dernière nuit de liberté avant d'être fait prisonnier par son frère Henri Ier Beauclerc, roi d'Angleterre, à la bataille de Tinchebray le . Ses troupes étaient parquées au lieu-dit Bois Robert, situé près du gué se trouvant sur le chemin reliant Yvrandes à Tinchebray. Henri II Plantagenêt, qui séjournait à Domfront, fut victime d'une attaque lors d'une chasse dans la forêt de la Lande Pourrie du côté de Barenton et transporté dans la motte castrale de Ger pour y être soigné. Il dota richement le prieuré voisin en signe de reconnaissance après sa guérison par une charte datant de 1170 :

  • l'église Notre-Dame avec ses dîmes, dépendances et le fief presbytéral délimité par une enceinte de haies doubles avec fossés extérieurs et intérieurs sur une surface de 75 hectares ;
  • le patronage des églises de Ger, Buais, La Cambe, Saint Clément des Veys ;
  • le droit de passage, de pacage des porcs et de chauffage par l'usage du bois mort de la forêt de la Lande-Pourrie, du Passais, de Tinchebray, et de la forêt d'Andenne (Andaine) ;
  • une rente perpétuelle de 100 livres d'argent  ;
  • le droit de construire un moulin à Saint Cornier des Landes ;
  • le vivier de la Pommeraye ;
  • sept chanoines[9].

La chapelle, couverte d'un toit de chaume fut en partie détruite en 1327 par un incendie. Le prieuré fut reconstruit dans le style gothique, on peut encore voir aujourd'hui la porterie datant de cette époque (XIVe siècle). Sur le point le plus élevé d'Yvrandes, situé sur la ligne de partage des eaux entre la Manche et l'Atlantique, au nord du manoir du prieur et des bâtiments de service organisés autour d'une cour, l'église du prieuré fut reconstruite sous la forme d'une chapelle sans transept ni bas-côtés, avec une abside ajourée de larges baies en ogives, des meneaux trilobés et des tympans ornés d'étoiles et de trèfles. Il ne subsiste que le puits datant de la construction du manoir prieurial, car la partie résidentielle du logis des chanoines fut rebâtie en 1750 sur les vestiges médiévaux.

Pendant la Révolution, lors de la chouannerie normande, le marquis de Frotté s'y cacha quelque temps. Saisi comme bien national puis vendu à la Révolution, le prieuré fut acheté par Gilles Chancerel, un des principaux acteurs de la zone cloutière de Chanu capitale du clou normand.

Le , Yvrandes intègre avec six autres communes la commune de Tinchebray-Bocage[10] créée sous le régime juridique des communes nouvelles instauré par la loi no 2010-1563 du 16 décembre 2010 de réforme des collectivités territoriales. Les communes de Beauchêne, Frênes, Larchamp, Saint-Cornier-des-Landes, Saint-Jean-des-Bois, Tinchebray et Yvrandes deviennent des communes déléguées et Tinchebray est le chef-lieu de la commune nouvelle.

Politique et administration modifier

Tendances politiques et résultats modifier

Candidats ou listes ayant obtenu plus 5 % des suffrages exprimés lors des dernières élections politiquement significatives :

Administration municipale modifier

Liste des maires
Période Identité Étiquette Qualité
avant 1995 ? Jean-Paul Deveaux    
1995 décembre 2014 Michel Maupas[14] SE Retraité (agriculture)
Les données manquantes sont à compléter.

Le conseil municipal était composé de onze membres dont le maire et deux adjoints[15].

Démographie modifier

En 2019, la commune comptait 154 habitants. Depuis 2004, les enquêtes de recensement dans les communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans (en 2007, 2012, 2017, etc. pour Yvrandes[16]) et les chiffres de population municipale légale des autres années sont des estimations[Note 3]. Au premier recensement républicain, en 1793, Yvrandes comptait 874 habitants, population jamais atteinte depuis.

           Évolution de la population  [modifier]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
874841838779826779783792826
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
807747729667672570600561530
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
473439450353366355382360320
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2007 2012 2017
311268247200159135164162156
2019 - - - - - - - -
154--------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[17] puis Insee à partir de 2006[18].)
Histogramme de l'évolution démographique

Économie modifier

Culture locale et patrimoine modifier

Lieux et monuments modifier

Personnalités liées à la commune modifier

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

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Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Population municipale 2019.
  2. Ici, entre les Abrincates et les Baïocasses ? Il est à noter que la frontière avec les Aulerques Diablintes est très proche également, et qu'Yvrandes se situe dans un triangle entre les trois
  3. Dans le tableau des recensements et le graphique, par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu, pour les populations légales postérieures à 1999 de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique que les populations correspondant à l'année 2006, première population légale publiée calculée conformément aux concepts définis dans le décret no 2003-485 du 5 juin 2003, et les années correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee.

Références modifier

  1. [PDF] « www.basse-normandie.developpement-durable.gouv.fr (Dreal Basse-Normandie) - Les unités de paysage : Unité 7.4.2 : Les hauts pays de l’ouest ornais et du Mortainais » (consulté le )
  2. Distances routières les plus courtes selon Viamichelin.fr
  3. « Pluviométrie interannuelle. Normale 1970-2000 » (archive Wikiwix du site www.basse-normandie.ecologie.gouv.fr)
  4. « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée »
  5. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Larousse,
  6. Cf. Charles Rostaing, Les Noms de lieux, PUF, 1969, coll. Que sais-je ?, p. 40.
  7. Fournée Jean, Les chanoines réguliers dans l'ancien diocèse de Bayeux, Annales de Normandie, 23, 1990, p. 263.https://www.persee.fr/doc/annor_0570-1600_1990_hos_23_1_4039
  8. Carte du diocèse de Bayeux : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b53052839r/f1.item.zoom
  9. Catalogue des chartes du Plessis-Grimoult, MSAN tome VIII, 1 834 pages : 59 à 161.
  10. Arrêté du 23 décembre 2014 portant création de la commune nouvelle de Tinchebray-Bocage.
  11. « Résultats des élections européennes 2014 », sur www.interieur.gouv.fr, ministère de l'Intérieur (consulté le )
  12. « Résultats des élections législatives 2012 », sur www.interieur.gouv.fr, ministère de l'Intérieur (consulté le )
  13. « Résultats de l'élection présidentielle 2012 », sur www.interieur.gouv.fr, ministère de l'Intérieur (consulté le )
  14. Réélection 2014 : « Le maire sortant Michel Maupas est réélu », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le )
  15. « Yvrandes (61800) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le )
  16. Date du prochain recensement à Yvrandes, sur le-recensement-et-moi.fr, site spécifique de l'Insee.
  17. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  18. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 20112012201320142015 2016 2017 2018 .
  19. « Église », notice no PA00110972, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.