Yvon du Fou

échanson, grand-veneur et conseiller du roi Louis XI de France

Yvon du Fou fut successivement échanson, grand-veneur et conseiller du roi Louis XI.

Biographie modifier

Il est le fils de Jean du Fou, issu en juveigneurie des vicomtes du Faou, en Cornouaille, écuyer, seigneur de Kerjestin en Ergué-Gabéric et du Rustéphan en Nizon, décédé en 1460 avant la Madeleine[1] et avait pour frères Jean du Fou, chambellan et échanson de Louis XI, et Raoul du Fou qui fut évêque d'Angoulême, de Périgueux et d'Évreux.

Dès 1464, il est nommé écuyer d'écurie de Louis XI, premier échanson l'année suivante et capitaine des ville et château de Lusignan[2].

En 1467, il est chargé de convoquer, sur ordre du Roi, les bans et arrière-bans des provinces du Poitou, Saintonge et Angoumois[3].

En , il reçoit les lettres patentes du roi l'autorisant à bâtir son château et lui donner son nom Le Fou en lieu et place et celui de L'Armenteresse. En 1472, il est nommé grand-veneur de France, avec des gages annuels de 3 200 livres[4].

Lieutenant-général des armées du roi, il est envoyé pour réduire le Roussillon et la Cerdagne en 1474. En août, il fut nommé capitaine-général des francs-archers du roi.

En , il est envoyé en ambassade auprès du Roi d'Aragon et commande une compagnie de cinquante lances, puis dans une quittance du , il est nommé gouverneur du Dauphiné et capitaine de cent lances.

En 1477, il est en procès contre le sire d’Albret au sujet du butin et des prisonniers lors de sa lutte contre le roi de Castille. Deux ans plus tôt, ils furent envoyés dans le Guipuscoa et la Biscaye pour faire la guerre aux Espagnols : le sire d’Albret en qualité de lieutenant-général et Yvon du Fou comme capitaine de cinquante hommes d’armes. Victorieux, ils mirent à sac Renteria et rentrèrent avec le précieux butin à Saint-Jean-de-Luz. Le sire d’Albret demanda 4 000 écus pour son captif le seigneur de Masqueta, le roi en offrit 1 000. Yvon du Fou, se sentant lésé par le sire d’Albret porta l’affaire devant le Parlement de Paris[5].

Il est nommé curateur du comte d’Angoulême puis coadjuteur honoraire de Marguerite de Rohan, puis est cité général et réformateur des Eaux et Forêts du pays de Poitou dans une quittance du , garde des forêts d’Amboise et de Chanteloup le , puis bailli de Touraine le [6].

En 1484, il est cité capitaine et gruyer[Quoi ?] de Saint-Germain-en-Laye[7], et en octobre, il fait partie des quinze nouveaux seigneurs membres du Conseil du Roi Charles VIII[8].

Il est nommé sénéchal du Poitou et capitaine du château de Poitiers succédant à Philippe de Commynes par lettres patentes données à Orléans le [9].

Généalogie modifier

Yvon du Fou épouse en premières noces Anne Mouraud, dame de La Mothe, décédée en 1479 et inhumée dans la chapelle Sainte-Anne de l'église Notre-Dame La Grande de Poitiers, fille unique de Jean Mouraud, écuyer, seigneur de La Mothe sur Croutelle en Ligugé, des Touches de Lezay, de La Flotte et de L’Armentresse, décédé le , licencié en lois, nommé avocat du roi au criminel de la Cour de Poitiers avant 1433, échevin de Poitiers en qualité de conseiller non-pair dès 1437, membre du collège des Treize conseillers maîtres en 1437, maire de Poitiers de 1438 à 1461, conseiller du Roi, qualifié de conservateur des privilèges royaux de l’Université de Poitiers en 1442 et 1459, grand-réformateur des Eaux et Forêts en Poitou dès 1464, et d’Anne Larcher, dame de La Roche, du moulin de Pouvreau, des Ors-Piart, de La Boucherie et autres lieux, et en secondes noces Catherine de Vivonne, dame de La Chastaigneraye et d’Ardelay, décédée entre 1489 et 1491, fille de Germain de Vivonne, chevalier, seigneur d’Aubigny, d’Amville, de Saint-Martin du Plain et autres lieux, et de Marguerite de Brosse, dame de La Chasteigneraye et d’Ardelay, dont du premier :

  1. Ylaire du Fou, épousa François, Baron de Bourdeille, chevalier, seigneur de La Tour-Blanche, de Brantosme et des Bernardière, dont postérité ;
  2. Jacques du Fou, chevalier, seigneur du Fou, de Préaux, des Simaux, de Chanteloup, de Corsec, de La Mothe et autres lieux, décéda en 1526, épousa Jeanne d'Archiac, dont postérité ;
  3. François du Fou, chevalier, baron de Calais, seigneur du Vigean, de Chantouiller, de L’Isle-Jourdain en partie et autres lieux, épouse Louise de Polignac, dont postérité ;
  4. Louise du Fou, épousa Jean de Mareuil, chevalier, baron de Montmoreau et de Villebois en partie, dont postérité.

Yvon du Fou décéda le et fut inhumé dans la chapelle Sainte-Anne, dite chapelle du Fou, de l'église Notre-Dame la Grande de Poitiers.

Seigneuries modifier

  • L'Armenteresse, depuis Le Fou, en Vouneuil sur Vienne ;
  • Le Vigean ;
  • La Roche ;
  • Les Touches de Lezay ;
  • La Flotte ;
  • Chantoullier ;
  • Corsec ;
  • La Charasse.

Armoiries modifier

Il portait : écartelé aux 1er et 4e : d’azur à la fleur de lys d’or, sommée de deux éperviers affrontés d’argent becquetés et membrés d’or, et, aux 2e et 3e : d’or au griffon de gueules.

  • Cimier : un ange issant posé de face.
  • Tenants : deux sauvages.

Notes et références modifier

  1. Archives départementales de la Loire-Atlantique : B 2012. (Liasse.) – 41 pièces, parchemin ; 17 pièces, papier. Le manoir de Kerjestin, par Jean du Fou, écuyer, seigneur de Rustéphan (1460) ; autre Jean du Fou (1503). Jehan du Fou seigneur de Runstephan s’éteignit en 1460 et son fils Jehan présenta son rachat au receveur ducal de Quimper, notamment pour le manoir de Kerjestin en Ergué-Gabéric. - S’il s’agit de la Sainte Madeleine en référence à Marie de Magdala : il serait donc décédé avant le 22 juillet.
  2. Histoire du Poitou et des pays charentais, Gilles Bernard, Jean-François Buisson, Jean Combes, Robert Favreau, José Gomez de Soto, François Pairault, Jacques Péret, Clermont-Ferrand, 2001.
  3. Manuel du libraire et de l'amateur de livres, Jean-Charles Brunet, Paris, 1861. Rooles des bans et arrières bans de la province de Poictou, Xaintonge et Angoumois, tenus et convoqués … en 1467, par Yvon du Fou, F. Fleuriau, Poictiers, 1667, in-4. [28858]. Rôle des taxes de l'arrière-ban du bailliage d’Évreux en 1562, Abbé P.-F. Lebeurier, Paris, M. DCCC. LXI : « Ivon du Fou, chambellan du roi, assembla au palais de Poitiers, le 5 octobre 1467, les gens de la justice et officiers du roi, et de leur avis il assigna divers jours et divers lieux aux assemblées des nobles. Il envoie ensuite des lettres missives à ceux que le roi avait chargé de la conduite de l’arrière-ban de Poitou avec assignation que plusieurs refusèrent. Tous firent serment de servir le roi et ce fait délibérames de nous rendre et comparoir es assignations des dites montres ès dits lieux de St Hermine, Niort et Chavigny, pour illec departir le snobles du dit pays a chacun des dessuz nommez leurs chefs de guerre et capitaines ; ce que nous fismes, et receûmes le serment des dits nobles sur les saintes evangiles de Dieu de bien et loyalment servirt le roy ». Ce rôle a été réimprimé par Jean Fleuriau, Poitiers, 1667. On le trouve aussi dans un manuscrit de la Bibl. imp., F. Gaignières, nos 791-1.2. - Bibliothèque nationale de France – Ms. Fr. 4671. Bans et arrière-bans des provinces de Poitou, Saintonge et Angoumois, de 1467 à 1667 par Yvon du Fou, chevalier, chambellan dud. seigneur roi (fol. 107) : « Celui de l'an 1491, sous le regne du roi Charles VIII, par Jaques de Beaumont, seigneur de Bresuire, grand senechal de Poitou (fol. 138) ; ensemble celui de l'an 1533, sous le regne du roi François I (fol. 196). Extraits des originaux étant pardevers Pierre de Sauzai, ecuyer, Sr Du Bois Ferrand. A Poitiers. Par Jean Fleuriau, imprimeur ordinaire du roi et de l'Université. 1667 ». Commence (fol. 106) par : « Aux nobles des provinces de Poitou, Xaintonge et Angoumois. Les signalés services que les grands hommes ont rendus à leurs souverains... » et finit par : « ... Guillaume Socion, Sr de La Da.... ». Inachevé. - Archives de la Vendée - BIB 1534. Roolles des bans et arrière-bans, de la province de Poictou, Xaintonge et Angoumois. Tenus et convoqués sous les règnes des roys Louis XI en l'an 1467 par Yvon du Fou chevalier, chambellan dudit 58 seigneur roy : « Celuy de l'an 1491 sous le règne du roy Charles VIII par Jacques de Beaumont seigneur de Bressuire, grand sénéchal de Poictou. Ensemble celuy de l'an 1533 sous le règne du roy François I. Extraits des originaux estans par devers Pierre de Sauzay, escuyer sieur du Bois-Ferrand... », réimpression à l'identique de l'éd. de Jean Fleuriau (Poitiers, 1667).
  4. Encyclopédie méthodique, ou par ordre de matières, Société de Gens de lettres de savants et d’artistes, Paris, 1804. Grand-veneur de France. 19. Yves du Fou, en 1472, sous Louis XI, & en 1485, sous Charles VIII.
  5. Alain Le Grand, sire d'Albert, l'Administration royale et la féodalité du Midi (1440-1522), Achille Luchaire, Paris, 1877. Arch. des B.-Pyr. E. 93. Procédure instruite devant le Parlement de Paris entre Alain, sire d’Albret, et Ivon dufou ; Bibl. nat., coll. Legrand, t. XXIV, f°41 : « Écritures d’Alain d’Albret au procès qu’il avoit au Parlement de Paris, contre Ivon Dufou, sur quelque butin et des prisonniers faits dans la marche de Biscaye contre le Roy de Castille en l’année 1475 ».
  6. Histoire du Poitou et des pays charentais, Gilles Bernard, Jean-François Buisson, Jean Combes, Robert Favreau, José Gomez de Soto, François Pairault, Jacques Péret, Clermont-Ferrand, 2001
  7. Matériaux pour servir à l'histoire de Marguerite d'Autriche, duchesse de Savoie, régente des Pays-Bas, Comte E. de Quinsonas, Paris MDCCCIX : « Autre copie d'autres lettres patentes du roy nostre fire, signees de sa main & de Robineau son secretaire signant en finances, données à Paris le huitiesme jour de février mil quatre cens quatre vingz & cinq, expediees par Messes les generaux des finances le dixiesme jour dudit mois de février ou dit an mil quatre cens quatre vingtz & cinq : par les quelles & pour les causes y contenues ledit seigneur a commis & commect maistre Pierre Fauchet, son notaire & secretaire, à tenir le compte & faire le paiement, durant ceste presente année commencee le premier jour d'octobre derrenier passé, des gaiges & souldes de six personnes que le dit seigneur a ordonnees pour la garde des forestz & gruyrie de la seigneurie de Saint Germain en Laye, pour la conservation des bestes noires & rousses estans en icelles. Lesquelz paiemens il fera tenu faire aus dictes personnes au seur de cent solz tournois par mois a chacun d'eulx par l'ordonnance & certiffication du seigneur du Fou, grant veneur de France &e cappitaine du dit Saint Germain en Laye, ainsy que plus a plain les didtes lettres & expedicion d'icelles le contiennent, des quelles la teneur s'ensuit ». (Lettres du roy Charles VIII, 8 février 1485 ; f° 12 v° à 13 v°. — « Expedition desdictes lettres faite par les generaux des finances, contenant le procès-verbal de la prestation du serment de Pierre Fauchet. 10 février 1485 : f° 13 v° à 14. ») - Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise), capitaines et gouverneurs, maîtrise et gruerie, J. Dulon, professeur, Saint-Germain-en-Laye, 1899. La famille du Fou, originaire de la Bretagne (1) d'où elle vint s'établir dans le Limousin, portait : 1 et 4 d'azur à une fleur de lis d'argent et 2 tiercelets affrontés de même ; 2 et 3 d'or au Griffon de gueules. De cette Maison était issu Yvon du Fou, capitaine et gruyer de Saint-Germain-en-Laye. Yvon du Fou reçut de Louis XI, dont il fut écuyer, conseiller et chambellan, les moulins, prés, étang et rivières de Lézignan. Une de ses quittances datée de ce dernier lieu (2 septembre 1467), est munie d'un sceau oiseau avec un écu à la fleur de lis, portant deux oiseaux perchés, timbré d'un heaume soutenu par un ange, supporté par deux hommes saugages[Quoi ?] (2). Grand veneur de France (1472) aux gages de trois mille deux cents livres, lieutenant général des troupes envoyées en Cerdagne et en Roussillon, appelé en 1484, au gouvernement de Saint-Germain, où il eut, pour lieutenant, Mahé Félix, écuyer du roi (3), Yvon du Fou mourut quatre ans après, laissant de sa femme, Anne Mourlande, plusieurs enfants, entre autres, Jacques, seigneur de Preau Charles VIII à la conquête de Naples (4). Notre capitaine et gruyer avait pour frère Raoul du Fou, évêque d'Angoulême (1470), puis d’Évreux (1479), un des plus savants rélats de son époque. La Bibliothèque nationale possède un rituel manuscrit aux armes de ce pontif. Un autre de ses frères, Jean, devint premier échanson et chambellan du roi (5). (1) Elle tire son nom de la ville du Fou, en l'évêché de Quimper-Corentin (Dossiers bleus, vol. 277, Biblioth. Nat.) (2) G. Demay, Invent. des Sceaux, Collect. Clairambault, Tome I, page 397. (3) Sauval, Antiq. de Paris, tome III, page 447 et suiv. (4) Anselme, Maison de France, tome VIII, page 703. 65 (5) Gallia christiana, tome II, page 1018.
  8. Le Conseil du roi et le grand conseil pendant la première année du règne de Charles VIII, Bibliothèque de l’École des Chartes, 1882. 4 octobre 1484 : « Messire Yvon du Fou a fait sèrement au Conseil…, promis et juré entretenir les articles dudit Conseil qui ont esté ordonnez lui monster ». (Séances du Conseil de Charles VIII, p. 118.)
  9. Mémoires de Philippe de Commynes, tome 1, 1464-1477 – B. de Mandrot, Paris, 1901.