Yersinia enterocolitica

espèce de bactéries

Yersinia enterocolitica est un bacille à Gram négatif de 1,3 à 3,5 µm de longueur sur 0,5 à 1,0 µm de diamètre. Il fut isolé en 1939 par Schleifstein et Coleman et baptisé Bacterium enterocoliticum puis Pasteurella pseudotuberculosis rodentium ou Pasteurella X. Il est responsable des yersinioses.

Pouvoir pathogène chez l'humain modifier

Cette bactérie de découverte récente a affirmé au cours des dernières années son caractère pathogène pour l'Homme et pour diverses espèces animales. Quoique les Y. enterocolitica soient répandues chez de nombreuses espèces animales, chaque type de cette bactérie est souvent très spécifiquement lié à un hôte particulier (types du chinchilla, du lièvre, du porc, de l'Homme…).

Sur le plan pathogénique, les manifestations chez l'Homme peuvent se résumer comme suit :

Le pouvoir pathogène des souches virulentes est lié à la sécrétion d'entérotoxines et à leur capacité d'invasion des cellules intestinales. D'un point de vue clinique, les yersinioses se manifestent par de fortes douleurs abdominales accompagnées de diarrhées très violentes, de vomissements et d'hyperthermie.

Au fil des années, les yersinioses se sont affirmées comme des maladies pouvant être transmises par les aliments. Leur émergence récente serait même liée aux modifications du comportement alimentaire : utilisation large de la réfrigération, consommation de légumes crus prêts à l'emploi et développement de la restauration collective. En effet, Y. enterocolitica peut pousser dans une large gamme de pH (pH entre 4 et 10), supporte une concentration en sel de 5 % et peut se multiplier à des températures variant de 0 à 42 °C.

Caractères bactériologiques modifier

Comme Y. pseudotuberculosis, Y. enterocolitica est un germe mobile possédant une uréase. Ces deux caractères différencient ces deux Yersinia de Yersinia pestis.

Antigènes modifier

Très nombreux sérotypes, dont seuls le type 3 et le type 9 sont trouvés dans les infections humaines. Le type 9 a des antigènes très étroitement apparentés à ceux des Brucella (sérodiagnostic).

Pouvoir pathogène expérimental modifier

Assez curieusement, Y. enterocolitica (comme Y. pseudotuberculosis) ne produit aucune lésion chez les animaux d'expérience après inoculation par diverses voies.

Diagnostic modifier

  • Dans toutes les formes cliniques, le germe est présent dans les selles et peut être décelé par coproculture en utilisant des milieux et une technique très proche de ceux utilisés pour les Salmonella et les Shigella. Il peut également être mis en évidence dans l'appendice, parfois dans les ganglions mésentériques. On peut aussi la déceler par hémoculture dans les rares cas de septicémie.
  • Au point de vue sérodiagnostic, l'agglutination de type 3 est très spécifique. Celle du type 9 appelle des réserves en ce qui concerne la parenté avec les Brucella, ce qui peut poser des problèmes d'interprétation délicats aussi bien pour ce sérodiagnostic que pour la réaction de Wright (cf. Brucella).

Milieu de culture modifier

Les normes relatives à Yersinia enterocolitica sont de type absence/présence. On cherche donc à mettre en évidence une éventuelle présence. Donc, nous sommes dans un schéma classique de type préenrichissement, enrichissement, isolement, identification.

  • Préenrichissement : EPT quelques heures à 29 °C.
  • Enrichissement : en bouillons sélectifs : ITC 48 h à 22-25 °C ou PSB 3 à 5 jours à 22-25 °C.
  • Isolement : CIN 24-48 h à 30 °C.
  • Lecture : petites, lisses à centre rouge, à bord translucides.
  • Confirmation biochimique.

Voir aussi modifier

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Articles connexes modifier

Bibliographie modifier

Références modifier