Woland
Personnage de fiction apparaissant dans
Le Maître et Marguerite.

Le professeur Woland
Le professeur Woland

Nom original Воланд
Naissance inconnue
Sexe Masculin
Espèce Diable
Activité Professeur
Caractéristique Taille variable, selon les rapports
Accent étranger
Chauve
Dents en or ou en platine
Yeux vairons
Pouvoirs spéciaux connaît le passé et l'avenir

Interprété par Veniamine Smekhov
Alain Cuny
Films Il maestro e Margherita (1972)
Première apparition Le Maître et Marguerite

Woland ou Voland (en russe : Воланд) est un personnage de fiction qui apparaît dans le roman Le Maître et Marguerite de l'écrivain soviétique Mikhaïl Boulgakov.

Woland (au centre) dans la scène initiale : la rencontre avec Biezdomny (à gauche) et le critique littéraire Berlioz (à droite).

Origines modifier

Woland est un démon qui apparaît, une seule fois, dans la pièce de théâtre Faust. Une tragédie[1] de Goethe. Ce lien est d'autant plus explicite que l'épigraphe du Maître et Marguerite[2] est une citation de cette tragédie[3]. Cependant, Woland est rarement appelé par ce nom. Ses compères l'appellent « messire ».

Cependant, ainsi que le relève Françoise Flamant dans sa « Notice », les origines de Woland et ses acolytes, ne sont pas limitées au seul Goethe ou même à Gounod[4], mais sont puisées à diverses sources littéraires, voire populaires. « Woland demeure avant tout un personnage de Boulgakov» ». Woland présente ainsi des caractéristiques inédites en démonologie, en particulier une curiosité certes méphistophélique, mais sans cynisme pour les choses humaines. Selon elle, « les pouvoirs de Woland seraient une image amplifiée des pouvoirs de l'écrivain[5]. »

Caractéristiques modifier

Le personnage apparaît dès le premier chapitre du roman : « Ne parlez jamais avec des inconnus ». Woland est un mystérieux étranger, dont on ne sait s'il est allemand, anglais, français ou polonais[6], mais maîtrisant très bien le russe encore qu'avec un accent étrange, se disant professeur, expert en magie noire et historien[7]. Il apparaît différemment à ceux qui l'observent : pour le premier, il est de petite taille, avec des dents en or, et boite de la jambe droite ; pour le deuxième, l'homme est d'une taille gigantesque, a des couronnes de platine et boite du pied gauche ; le troisième déclare laconiquement que l'homme n'a pas de caractère distinctif spécial[8].

Son passage à Moscou lance l'intrigue et met le monde à l'envers. Il commence par prétendre avoir pris le petit déjeuner avec Emmanuel Kant et prédit, de façon énigmatique, la mort accidentelle (« Vous aurez la tête coupée[9] ! ») et imminente de Mikhaïl Alexandrovitch Berlioz, le président du Massolit : « Annouchka a déjà acheté son huile de tournesol ; je dirais même plus, elle l'a déjà répandue. De sorte que la séance n'aura pas lieu[10]. »

Son cortège démoniaque, qui comprend des sorcières, des vampires et Béhémot, un chat gigantesque doué de parole, son rôle dans l'intrigue et le fait que Woland est employé comme un synonyme de Satan dans l'ancien allemand donnent à penser qu'il est en fait le Diable. Des analyses controversées ont pourtant voulu voir en lui Paul de Tarse ou le Christ de la Parousie[11].

Adaptations modifier

Notes et références modifier

  1. Johann Wolfgang von Goethe, Faust I, « La nuit de Walpurgis ». Méphistophélès : « Place ! C'est M. Voland qui vient. » (traduction de Gérard de Nerval, Bibliothèque de la Pléiade, 1951, p. 1053) : « Platz! Junker Woland kommt. Platz! ».
  2. Le Maître et Marguerite, p. 383.
  3. Johann Wolfgang von Goethe, Faust I, « Cabinet d'étude ». « Faust : Qui es-tu donc ? » - Méphisto : « Une partie de cette force qui toujours veut le mal, et fait toujours le bien. » (traduction de Gérard de Nerval, Bibliothèque de la Pléiade, 1951 p. 986).
  4. Françoise Flamant 2004, p. 1732.
  5. Françoise Flamant 2004, p. 1736.
  6. Le Maître et Marguerite, p. 389.
  7. Le Maître et Marguerite, p. 397.
  8. Le Maître et Marguerite, p. 388.
  9. Le Maître et Marguerite, p. 395.
  10. Le Maître et Marguerite, p. 396.
  11. С. Бузиновский, Бузиновская О. Тайна Воланда: опыт дешифровки, СПб, Лев и Сова, 2007, p. 6-11.

Bibliographie modifier

  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.