Le terme anglais de woke washing (sur le modèle de greenwashing[1] et pinkwashing) est un terme critique utilisé au XXIe siècle pour dénoncer l'appropriation par certaines entreprises de mouvements sociétaux (anti-racisme, féminisme[2]), dits « woke ».

À l'instar des démarches de « diversité et inclusion »[3],[4], ces discours et prises de position ont été accusés d'hypocrisie[5] les discours étant, dans de tels cas, en décalage plus ou moins important avec les actes réels des entreprises concernées, notamment des techniques de management ou un modèle économique en contradiction avec les discours tenus ainsi que le soutien opportuniste d'une cause uniquement lors de sa journée mondiale, à laquelle elles se désintéressent le reste du temps.[réf. nécessaire]

Exemples modifier

Des entreprises telles que Facebook et Twitter montrent régulièrement, lors d'événements spéciaux, leur soutien envers des minorités oppressées[6], bien que ces dernières accusent les entreprises de participer activement à leur silenciation via une politique de censure idéologiquement orientée et l'impunité du cyberharcèlement qu'elles subissent[7].

Critiques modifier

Selon un article publié dans la Harvard Business Review de , les politiques de woke washing ne sont pas efficaces et peuvent même aliéner les salariés ou les causes qu'elles prétendent défendre[8].

Le PDG d'Unilever prend position contre le woke washing en , déclarant : « Il nous infecte. Il est polluant. Il met en péril ce qui permet de résoudre nombre de problèmes dans le monde. De plus, il menace de détruire encore plus la confiance en notre industrie, qui n’en a déjà pas beaucoup »[9].

En France modifier

En France, le woke washing n'est pas une notion pertinente puisque les termes woke et wokisme sont essentiellement utilisés pour décrédibiliser les militants anti-discriminations[10]. Pour la chercheuse Sophie Pochic, cette notion « ne recouvre pas de mouvement politique réel. »[11]

Notes et références modifier

  1. (en) « Woke-washing: how brands are cashing in on the culture wars », sur the Guardian, (consulté le )
  2. (en) Francesca Sobande (Cardiff University), « Woke-washing: “intersectional” femvertising and branding “woke” bravery », European Journal of Marketing,‎ (lire en ligne)
  3. (en) « Is HR a hypocrite when it comes to D&I? », sur HR Magazine (consulté le )
  4. Éric Vatteville, « La diversité à l'épreuve : 2001-2009. L'exception française dans l'impasse ? », Management & Avenir 2010/8 (n° 38),‎ , p. 201 - 214 (lire en ligne)
  5. (en-GB) Ben Wright, « Corporate woke-washing is a minefield of hypocrisy », The Telegraph,‎ (ISSN 0307-1235, lire en ligne, consulté le )
  6. (en-US) « Bringing Back #BuyBlack Friday to Support Black-Owned Businesses », sur Meta, (consulté le )
  7. Sutter Cane, « Facebook et Twitter aiment bien l’extrême droite qui rapporte », sur debunkersdehoax.org (consulté le )
  8. (en) « “Woke-Washing” Your Company Won’t Cut It », Harvard Business Review,‎ (ISSN 0017-8012, lire en ligne, consulté le )
  9. « Alerte au woke-washing », sur Stratégies, (consulté le )
  10. « "Wokisme, le mot qui fâche" par Eric Fottorino », sur France Inter, (consulté le )
  11. « Comment le mot « woke » est devenu une arme contre des militants de gauche », sur www.20minutes.fr, (consulté le )

Articles connexes modifier