Wingen-sur-Moder

commune française du département du Bas-Rhin

Wingen-sur-Moder
Wingen-sur-Moder
Résidence du Hochberg.
Blason de Wingen-sur-Moder
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Grand Est
Collectivité territoriale Collectivité européenne d'Alsace
Circonscription départementale Bas-Rhin
Arrondissement Saverne
Intercommunalité Communauté de communes de Hanau-La Petite Pierre
Maire
Mandat
Christian Dorschner
2020-2026
Code postal 67290
Code commune 67538
Démographie
Gentilé Wingenois
Population
municipale
1 574 hab. (2021 en diminution de 3,02 % par rapport à 2015)
Densité 91 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 55′ 16″ nord, 7° 22′ 37″ est
Altitude Min. 207 m
Max. 406 m
Superficie 17,37 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton d'Ingwiller
Législatives Septième circonscription
Localisation
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Wingen-sur-Moder
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Wingen-sur-Moder
Liens
Site web https://www.wingensurmoder.fr

Wingen-sur-Moder [viŋ(g)ən syʁ mɔdɛʁ] est une commune française située dans la circonscription administrative du Bas-Rhin et, depuis le , dans le territoire de la Collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est. Elle fait partie du parc naturel régional des Vosges du Nord.

Géographie modifier

Localisation modifier

Wingen-sur-Moder est un village situé à 10 km au nord-est de La Petite-Pierre.

Linguistiquement, Wingen-sur-Moder se situe dans la zone du francique rhénan.

Géologie et relief modifier

Le village est situé dans la haute vallée de la Moder. Le Conservatoire des sites alsaciens a restauré le biotope alluvial auparavant dégradé sur son cours[1]. Son ban communal jouxte la limite départementale avec la Moselle.

Le ban communal a une superficie de 1 738 ha dont plus de 80 % sont occupés par des forêts. Les limites du territoire sont avant tout naturelles : six cours d'eau tracent les contours du territoire communal : le Schüsselbach puis le Falkenbach à l'ouest, la Moder, le Mosbächel, le Maibächel au sud, le Fischbach à l'est. Au nord, la limite est constituée par la ligne de partage des eaux, c'est la vieille frontière entre l'Alsace et la Lorraine passant au Breitenstein, à la source Colonner Brunnen et au Dreipeterstein. Seule la pointe nord-est sur le Kaesberg est une frontière artificielle.

C'est sa situation au sein du plateau de la Haardt, plateau gréseux qui forme le prolongement des Vosges du Nord du col de Saverne qui détermine les traits généraux du relief de la région de Wingen-sur-Moder, tapie dans un élargissement du cours montagneux de la vallée de la Moder. L'impression de montagne que l'on a dans cette région provient de la couverture forestière et de l'existence de versants raides et de corniches rocheuses. Mais il s'agit d'un plateau, prolongement naturel du Plateau lorrain. Le contraste est néanmoins net avec le relief lié aux affleurements calcaires et marneux du Muschelkalk qui débute à l'ouest de Wingen.

Sismicité modifier

Commune située dans une zone 3 de sismicité modérée[2].

Hydrographie et les eaux souterraines modifier

Hydrogéologie et climatologie : Système d’information pour la gestion des eaux souterraines du bassin Rhin-Meuse :

Territoire communal : Occupation du sol (Corinne Land Cover); Cours d'eau (BD Carthage),
Géologie : Carte géologique; Coupes géologiques et techniques,
Hydrogéologie : Masses d'eau souterraine; BD Lisa; Cartes piézométriques.
Cours d'eau traversant la commune modifier
  • La Moder[3].
  • Ruisseau de Rosteig[4].
  • Ruisseau le Falkelthalbachel[5].
  • Ruisseau le Fischbach[6].
  • Ruisseau le Moosbaechel[7].
  • Ruisseau le Zittersheim[8].

Communes limitrophes modifier

Communes limitrophes de Wingen-sur-Moder
Rosteig et Soucht (Moselle) Meisenthal et Goetzenbruck (Moselle)
 
Zittersheim Erckartswiller Wimmenau

Écarts et lieux-dits modifier

  • Heideneck
  • Huehnerschaerr
  • Kohlhuette
  • Stauffersberg
  • Hochberg
  • Gitzenthal

Climat modifier

En 2010, le climat de la commune est de type climat des marges montargnardes, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[9]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat semi-continental et est dans la région climatique Vosges, caractérisée par une pluviométrie très élevée (1 500 à 2 000 mm/an) en toutes saisons et un hiver rude (moins de °C)[10].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,1 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 17,2 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 908 mm, avec 11,7 jours de précipitations en janvier et 10 jours en juillet[9]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Berg », sur la commune de Berg à 16 km à vol d'oiseau[11], est de 10,4 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 801,8 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 37,4 °C, atteinte le ; la température minimale est de −16,8 °C, atteinte le [Note 1],[12],[13].

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[14]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[15].

Urbanisme modifier

Typologie modifier

Wingen-sur-Moder est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 2],[16],[17],[18]. La commune est en outre hors attraction des villes[19],[20].

Occupation des sols modifier

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (68,2 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (91,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (68,2 %), terres arables (21,2 %), zones urbanisées (8,1 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (1,5 %), prairies (0,7 %), zones agricoles hétérogènes (0,4 %)[21]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

 
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Voies de communications et transports modifier

Voies routières modifier

  • A4 : Échangeur n°5 Saverne 16.8 km, Échangeur n°3 Sarre-Union 18.7 km, Échangeur n°4 N4 - Phalsbourg 18.9 km.

Transports en commun modifier

 
Gare de Wingen-sur-Moder.

Lignes SNCF modifier

Toponymie modifier

Histoire modifier

Au temps de la Gaule romaine, Wingen faisait partie de la cité de la peuplade des Triboques. En bordure de l’ancienne Via Bassoniaca, route forestière entre la province Belgica et celle de la Germania, son finage est jalonné de menhirs : le Spitzstein, le Drei-Peterstein, et le Breitenstein. Au XVIIIe siècle, le Breitenstein fut transformé en croix surplombant les figures des douze apôtres sculptées sur les quatre faces de la pierre, d’où son appellation de Pierre des douze Apôtres. Le Drei-Peterstein marque la limite entre les seigneuries de Bitche, Lichtenberg et La Petite-Pierre.

Les premières indications sur Wingen apparaissent dans les chartes de l’Abbaye de Wissembourg en 718, lors de sa donation en faveur de l’abbaye par Chrodoin, noble Franc, et s’appelle alors Wingibergus. En 742, l’on cite Wigone Monte. Un autre noble Franc, Haroin fait également cette année-là une donation en faveur de l'abbaye de Wissembourg. Ces citations sont toutefois sujettes à caution et il est très vraisemblable qu'elles concernent le village de Wingen près de Lembach. Aucune relation privilégiée ou propriété de l'abbaye ou de la ville de Wissembourg n'est en effet attestée dans le cours de l'histoire médiévale dans la haute vallée de la Moder.

Au XIVe siècle, Wingen fut encore le théâtre de nombreux faits guerriers, notamment en 1378 lors de la guerre qui opposa Henri de La Petite-Pierre aux comtes de Linange. En 1382, le comte donne Wingen en fief à l’empereur. À cette époque, Wingen est un important lieu de passage de la vallée de la Moder à la vallée de l'Eichel. L’empereur y installe un poste de péage. Son importance démographique est établie. Cependant sa population régresse jusqu’au milieu de XVIe siècle. Après le passage des troupes engagées dans les guerres de religion, la situation du village n’est pas brillante : seuls deux fermes seigneuriales, le moulin et l’église semblent subsister à cette époque.

En 1314, Hugues de Fleckenstein, cousin de Nicolas de La Petite-Pierre, se coalise avec d’autres seigneurs de la Basse-Alsace et du Palatinat, contre la ville de Strasbourg, dont les soldats brûlent Wingen, appelé Winden, le vieux Puberg et Speckwiller (deux villages disparus), et Hinsbourg, lors de leur marche vers La Petite-Pierre.

Dès 1622 et jusqu’en 1648, la guerre de Trente Ans et la peste font des ravages laissant Wingen dévasté et dépeuplé. Pour attirer de nouveaux habitants, le comte instaure un nouveau règlement forestier qui autorise la population à ramasser le bois mort dans les forêts pour les besoins personnels. Il prévoit également la livraison à titre gracieux de bois de construction. Les habitants peuvent également faire paître le bétail dans les forêts.

Ces avantages attirent de nombreux habitants en grande partie d’origine suisse : marcaires, gardiens de troupeaux, employés dans la ferme seigneuriale de Wingener Hof. La mention de la présence d’un pasteur, en 1659, indique que le village se développe à nouveau.

Le véritable renouveau de Wingen aura lieu grâce à l’installation de deux verreries : celle de la Neuhütte en 1708 et celle du Hochberg en 1715, créées par des maîtres verriers du Kahlenberg (Rosteig).

La verrerie du Hochberg, construite en 1715 sous l’impulsion du comte de Hanau-Lichtenberg et du verrier Jean Adam Stenger, est rattachée à Wingen à la Révolution. En 1816, à la suite d'un mariage, la verrerie du Hochberg passe entre les mains de la famille Teutsch. À cette époque, la fabrication de verres à vitre de couleur est introduite.

La réduction des droits forestiers à partir de 1860 entraîne la fermeture de l’usine en 1868.

Les verriers émigrent vers les centres verriers lorrains ou la Westphalie, l’Espagne ou le Mexique.

Mais il existe, bien avant ces départs, des migrations vers d’autres régions ou pays verriers : Murano en Italie, Gijón dans la province espagnole d’Oviedo, le canton de Berne ou de Soleure, la Seine-Maritime, le Palatinat, La Bohême et l’Amérique du Nord.

Un demi-siècle plus tard, René Lalique fonde la verrerie d’Alsace et renoue ainsi avec la tradition verrière de Wingen. La cristallerie Lalique, qui compte plus de 260 employés, exporte ses produits dans le monde entier.

Une autre industrie de luxe fabrique des couverts et d’autres articles en argent : il s’agit de l’orfèvrerie Gulden, fondée en 1925, par un enfant de Wingen, Alex Gulden.

Les événements historiques du XIXe siècle n’affectent pas directement la commune. Mais Wingen sera le théâtre de durs combats pendant la Seconde Guerre mondiale, qui se déroulent entre et dans le cadre de l’opération Nordwind. Re-conquise par la 70e division d'infanterie (États-Unis) du général Thomas W. Herren (en), des habitants de Wingen y laissent leur vie et de nombreuses maisons furent détruites.

Politique et administration modifier

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
Les données manquantes sont à compléter.
1947 1963 Auguste Klein    
1963 1971 Félix Schneider    
1971 mars 1989 Roger Deininger    
mars 1989 mars 2014 Gérard Fischbach    
mars 2014 mai 2020 Patrick Dhainaut    
mai 2020 En cours Christian Dorschner [24]    

Jumelages modifier

Wingen-sur-Moder est jumelée avec la ville de   Burgkirchen an der Alz (Allemagne).

Budget et fiscalité 2022 modifier

En 2022, le budget de la commune était constitué ainsi[25] :

  • total des produits de fonctionnement : 467 000 , soit 1 034  par habitant ;
  • total des charges de fonctionnement : 387 000 , soit 856  par habitant ;
  • total des ressources d'investissement : 301 000 , soit 666  par habitant ;
  • total des emplois d'investissement : 326 000 , soit 721  par habitant ;
  • endettement : 326 000 , soit 721  par habitant.

Avec les taux de fiscalité suivants :

  • taxe d'habitation : 12,00 % ;
  • taxe foncière sur les propriétés bâties : 33,48 % ;
  • taxe foncière sur les propriétés non bâties : 70,84 % ;
  • taxe additionnelle à la taxe foncière sur les propriétés non bâties : 0,00 % ;
  • cotisation foncière des entreprises : 0,00 %.

Chiffres clés Revenus et pauvreté des ménages en 2020 : médiane en 2020 du revenu disponible, par unité de consommation : 23 570 [26].

Population et société modifier

Démographie modifier

Évolution démographique modifier

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[27]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[28].

En 2021, la commune comptait 1 574 habitants[Note 3], en diminution de 3,02 % par rapport à 2015 (Bas-Rhin : +3,22 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
487485450646819822787833841
1856 1861 1866 1871 1875 1880 1885 1890 1895
8508418778057757487548341 108
1900 1905 1910 1921 1926 1931 1936 1946 1954
9518898348328679471 0179251 078
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 2006 2009
1 2321 4581 5391 5501 5511 4841 6171 6311 563
2014 2019 2021 - - - - - -
1 6141 5851 574------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[29] puis Insee à partir de 2006[30].)
Histogramme de l'évolution démographique

Enseignement modifier

Établissements d'enseignements :

  • Écoles maternelles et primaires à Wingen-sur-Moder[31], Rosteig, Soucht.
  • Collèges à Wingen-sur-Moder, Lemberg, Ingwiller.
  • Lycées à Bouxwiller, Bitche, Éguelshardt.

Services à la population et Associations modifier

  • École maternelle, primaire, collège.
  • Halte-garderie.
  • Médiathèque.
  • Services de proximité : poste, banques, médecins, dentiste, kinésithérapeute, pharmacie, ambulances, etc. La commune dispose d'un panel de services de proximité rare en milieu rural et pour un village de cette importance.
  • Football : Association Sportive de Wingen-sur-Moder.
  • Handball : MJC Wingen-sur-Moder (http://wingen-handball.fr/pages/accueilpag.html).
  • Musique de Wingen-sur-Moder (orchestre d'harmonie).
  • Cinéma Amitié plus[32].

Santé modifier

Professionnels et établissements de santé :

  • Médecins à Lembach, Wissembourg, Goersdorf, Riedseltz, Merkwiller-Pechelbronn.
  • Pharmacies à Lembach, Wissembourg, Merkwiller-Pechelbronn, Soultz-sous-Forêts .
  • Hôpitaux à Lobsann, Wissembourg, Goersdorf, Niederbronn-les-Bains.

Cultes modifier

  • Culte protestant[33].
  • Culte catholique, communauté de paroisse aux sources de la Moder[34].

Économie modifier

Entreprises et commerces modifier

Agriculture modifier

  • Exploitation forestière[35].
  • Élevage d'autres animaux.

Tourisme modifier

  • Hébergements et restauration à Wingen-sur-Moder, Wimmenau, Meisenthal, Hinsbourg, Soucht.

Commerces modifier

  • Commerces et services de proximité[36].

Culture locale et patrimoine modifier

Lieux et monuments modifier

Fermes[45],[46],[47],[48],[49].
Maisons[50],[51],[52],[53],[54],[55],[56],[57].

Patrimoine religieux :

  • Église Saint-Félix-de-Cantalice, inventoriée au patrimoine culturel[58]
Orgue agrandi et reconstruit à l'identique à la facture d'Eberhard Friedrich Walcker de 1895, par Edmond Alexandre Roethinger[59],[60].
Le mobilier de l'église paroissiale Saint-Félix-de-Cantalice[61].
Église Saint-Ulrich puis Saint-Félix-de-Cantalice, actuellement église luthérienne[62],[63].
Le mobilier de l'église de luthériens[64].
  • Presbytère catholique[65].
  • Monuments aux morts en face de la mairie[66].
  • Le monument dédié aux libérateurs américains, en hommage aux hommes des 274e et 276e régiments d'infanterie américains "Task Force Herren" qui ont combattu pour la libération de Wingen-sur-Moder du 3 au 7 janvier 1945[67] et à la mémoire de ceux qui ont donné leur vie durant cette bataille. Dédié par l'association de la 70e division d'infanterie U.S (Traiblazer) et des habitants de Wingen, le 22 septembre 1991[68].
  • Cimetière[69]
  • Cimetière Teutsch[70] en forêt, du côté du Hochberg, en direction de Rosteig[71].

Personnalités liées à la commune modifier

Édouard Teutsch modifier

Fils de Jacques Henri Teutsch, Édouard Teutsch (1832-1908) suit des études de droit à Paris, mais revient à Wingen en 1855 s’occuper de la verrerie avec son frère Victor. Élu conseiller général en 1869, puis en 1871 à l’assemblée de Bordeaux, il fait partie des députés protestataires, réunis autour de Léon Gambetta pour s’opposer à l’annexion de l’Alsace. En 1874, il est élu comme député protestataire aux élections du Reichstag où il prononce, en présence de Bismarck, un discours qui provoque une explosion de colère. Quittant définitivement Berlin, il se retire en France en 1879 pour devenir trésorier-payeur à Auch, Mâcon, Épinal, puis Nancy où il prend sa retraite. À quelques centaines de mètres de la verrerie et du manoir familial[72], Édouard Teusch fait aménager un cimetière, qui renferme une douzaine de tombes de membres de sa famille, ainsi que trois tombes de domestiques.

René Lalique modifier

 
Libellule de René Lalique.

René Lalique, né en 1860, était un joaillier célèbre. Il fit ses études à l’école des Arts décoratifs de Paris, puis à l’école des Beaux-Arts en Angleterre. À son retour à Paris en 1878, il dessina des modèles de bijoux pour les plus grands bijoutiers de la rue de la Paix, tels Cartier, Boucheron, etc. En 1891, il s’établit à son compte. Grâce à son goût très délicat, à sa très grande imagination artistique, il obtient vite un grand succès lors notamment des présentations dans les salons des « Artistes français ».

En 1905, il fit construire son hôtel particulier et y installa ses ateliers. Très attiré par la nature, il y chercha son inspiration et utilisa des matières les plus variées, telles nacre, ambre, agate, corindon ou autres pierres dures aux nuances translucides qu’il sertit dans des montures émaillées. Ses premières créations de verrier furent des flacons de parfum destinés au parfumeur Coty.

C’est pour les réaliser qu’il fit l’acquisition, en 1909, de la petite verrerie de Combs-la-Ville.
C’est près des grands centres verriers lorrains, au Nord de l’Alsace, à Wingen-sur-Moder[73], qu’il trouva une main-d’œuvre importante et spécialisée. En 1919 au sortir de la guerre, le Gouvernement cherchant à redonner vie à l’industrie de ces régions redevenues françaises, René Lalique obtient des facilités d’implantation sur une parcelle de la forêt domaniale. En 1921, premier four allumé, la Cristallerie Lalique qui prenait le nom de cristallerie d’Alsace jusqu’en 1962, est venu assurer, après une interruption de 50 ans, la continuation de la tradition verrière de Wingen-sur-Moder.

Marc Lalique modifier

Né en 1900, Marc Lalique, fidèle collaborateur de son père, avait assuré depuis 1922 la charge des réalisations techniques des créations de la cristallerie. Technicien très averti, ayant une connaissance parfaite des effets qu’il peut obtenir de la matière, fidèle dans ses créations à la conception originale particulière au style « Lalique », il réalise de nombreux modèles qui figurent parmi les plus connus de l’importante collection actuelle. Sous son impulsion, malgré certaines difficultés, le cristal Lalique va devenir l’un des fleurons de l’art cristallier et du bon goût français. Collaborant étroitement avec un personnel très qualifié et qui possède comme lui l’amour du métier, il met en œuvre des techniques sans cesse renouvelées qui lui permettent des créations audacieuses et le recherche d’une qualité toujours améliorée. Un musée s'est ouvert au printemps 2011.

Marie-Claude Lalique modifier

La petite-fille et la fille de ces deux grands artistes fut élevée dans le culte de la beauté et de la passion du travail. Après avoir fait l’École nationale supérieure des Arts décoratifs de Paris, elle vint travailler aux côtés de son père. Imprégnée des traditions de la maison, elle sait, tout en les conservant, donner une impulsion nouvelle à la création des modèles. Tout en restant fidèle au cristal, elle crée des bijoux, en pensant qu’il est aussi important de s’attacher à imaginer des formes recherchées, voire sophistiquées, que de faire étalage des pierres de grande valeur. Dans ce but, elle employa des pierres semi-précieuses et des émaux pour la réalisation de ses œuvres.

Alex Gulden modifier

En 1925, Alex Gulden décida de fonder sa propre affaire. Jusqu’en 1934 ce fut une entreprise de négoce, presque exclusivement basée sur une clientèle hôtelière alsacienne. En 1934, sous le nom de « Manufacture de couverts et orfèvrerie d’Alsace A. Gulden », son fondateur franchit un nouveau pas en construisant un atelier de galvanoplastie, de polissage et d’avivage. Les couverts, la platerie et autres articles de table, achetés à l’état brut chez divers estampeurs français, purent être argentés et finis dans ses propres ateliers. L’entreprise, encore fort modeste à cette époque, comptait outre son fondateur, ses parents et son épouse, deux collaborateurs. L’ascension fut stoppée par la guerre. Pendant les années noires, l’entreprise a vivoté. Faute de matières premières, la production fut arrêtée en 1940. Quelques mois plus tard, et jusqu’à la fin de 1944, la petite entreprise a pu subsister en argentant à façon des contacts et autres pièces électriques, pour le compte de la Société Siemens qui possédait une filiale à Guebwiller. Le , lors de la bataille de Wingen, l’atelier et la maison d’habitation furent presque totalement détruits.

Dès le printemps 1945, Alex Gulden entreprit de colmater les brèches, et vers la fin de cette même année la production avait repris, à un rythme modéré certes, car la matière était encore très rare. Mais petit à petit la production se développait et, avec elle, l’effectif des collaborateurs, qui passait de deux à dix, puis vingt, pour dépasser la trentaine dès la fin de 1948. Un pas décisif fut franchi en 1950 avec la construction d’un hall destiné à abriter un atelier d’outillage et d’estampage. L’acquisition des presses et la formation d’un personnel particulièrement qualifié n’a certes pas été une tâche facile, mais a donné à l’entreprise une indépendance totale par rapport à ses anciens estampeurs, de même qu’au niveau de la création et fabrication de ses propres modèles. Parallèlement la clientèle se développait et l’entreprise sut se tailler une bonne place sur le plan national et même au-delà de nos frontières, en créant notamment des succursales à Strasbourg et Paris, et en diversifiant son programme de fabrication. Les Ets Gulden organisaient tous les ans en août des journées portes ouvertes de leur usine pour les touristes et les amateurs.

Depuis 2009 l'entreprise a cessé ses activités orfèvrerie, un entrepreneur du nom de Munsch reprend la structure pour y développer le traitement de surface de composants électroniques. Il associe alors son nom à celui de Gulden pour baptiser cette nouvelle entreprise qui périclitera en 2012 après liquidation judiciaire. Par la suite un scandale écologique fut révélé, mettant en lumière une importante pollution des sols aux acides et cyanures[74], une importante dépollution a été mise en place[75].

Silvio Denz modifier

L'entrepreneur suisse Silvio Denz rachète la cristallerie Lalique en 2008. Il investit ensuite dans la villa historique de René Lalique pour la transformer en un hôtel - restaurant de très haut standing.

Héraldique modifier

  Blason
D'argent au verre ancien bosselé d'azur.
Détails

Voir aussi modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie modifier

Les 100 ans de Lalique à Wingen-sur-Moder
Visiter le Musée Lalique

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

Le patrimoine de la commune sur www.pop.culture.gouv.fr/

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Les records sont établis sur la période du au .
  2. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes modifier

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références modifier

  1. « Restauration complète d’un biotope alluvial artificialisé sur la Moder à Wingen-sur-Moder »,
  2. Informations sur les risques naturels et technologiques
  3. La Moder
  4. Ruisseau de Rosteig
  5. Ruisseau le Falkelthalbachel
  6. Ruisseau le Fischbach
  7. Ruisseau le Moosbaechel
  8. Ruisseau le Zittersheim
  9. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  10. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  11. « Orthodromie entre Wingen-sur-Moder et Berg », sur fr.distance.to (consulté le ).
  12. « Station Météo-France « Berg », sur la commune de Berg - fiche climatologique - période 1991-2020. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  13. « Station Météo-France « Berg », sur la commune de Berg - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
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  67. Infantry Division (United States)-70 mm Grandeur film
  68. Le monument dédié aux libérateurs américains
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  70. Cimetière Teutsch
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