Wikipédia:Sélection/Roumanie

Căile Ferate Române

Cartes des lignes de chemins de fer en Roumanie.
Cartes des lignes de chemins de fer en Roumanie.

Les Chemins de fer roumains (en roumain : Căile Ferate Române ou CFR pour Compania Națională de Căi Ferate CFR SA) sont l'entreprise publique responsable de l'exploitation du réseau ferré roumain.

Les CFR existent en tant que compagnie ferroviaire depuis le 1er avril 1880, même si la première ligne de chemin de fer sur le territoire actuel de la Roumanie a été ouverte en 1854 dans le Banat, alors autrichien, la seconde et la troisième ayant été construites en 1856 en Valachie et en Dobrogée par les Britanniques, de Bucarest-Filaret à Giurgiu et de Cernavodă à Constanța pour écouler les grains des Principautés danubiennes. Le réseau s’est progressivement étendu durant les XIXe et XXe siècles, puis a été modernisé dans le cadre d'une diéselisation du parc et de l’électrification de certaines lignes après la Seconde Guerre mondiale. Même si le transport par rail était privilégié sous tous les gouvernements qui se sont succédé jusqu'en 1948 et ensuite par le régime communiste jusqu’à la présidence de Ceaușescu, les chemins de fer roumains, faute d’entretien et d’investissement, se révélaient vétustes en 1989 lorsque la dictature s’effondra.

Après le rétablissement de la démocratie au début des années 1990, la Roumanie passe à l’économie de marché, mais faute d’un programme précis de restructurations et d’investissements, cette transition s’opère de manière improvisée et profite au tout-routier, tandis que le trafic ferroviaire (ainsi que tous les transports collectifs y compris urbains) déclinent. Pour enrayer ce déclin, l’entreprise CFR a été restructurée en 1998 et organisée en quatre filiales principales : CFR Călători, chargée du trafic de voyageurs, CFR Marfă, chargée du fret, CFR Infrastructură, gestionnaire de l'infrastructure du réseau ferré roumain, Societatea Feroviară de Turism ou SFT, qui exploite des trains touristiques ; une cinquième société, Societatea Informatica Feroviara SA, apparue le 1er novembre 2002, est chargée de la gestion informatique du réseau et des études prospectives. Une partie du réseau, long de plus de 11 000 kilomètres, a été privatisée. Depuis cette date, des investissements importants ont été réalisés pour le confort du matériel, de nouvelles rames ayant été achetées. La signalisation et la billetterie ont été mises aux normes modernes, la sécurité des infrastructures (victimes de vols de métaux ou de sabotages délibérés de la concurrence routière) a été renforcée. De plus, le réseau a renforcé ses liens avec les chemins de fer voisins, ce qui a permis l'organisation de services de transport de voyageurs et de marchandises paneuropéens mais les investissements sont en panne dans les années 2010. Les CFR, dont le code international UIC est 53 RO, disposent d'un siège central à Bucarest et de sept divisions régionales à Brașov, Cluj-Napoca, Constanța, Craiova, Galați, Iași et Timișoara.

Danube

Cours du Danube.
Cours du Danube.

Le Danube est le deuxième fleuve d’Europe par sa longueur (après la Volga qui coule entièrement en Russie). Il prend sa source dans la Forêt-Noire en Allemagne lorsque deux cours d’eau, la Brigach et la Breg, se rencontrent à Donaueschingen où le fleuve prend le nom de Danube.

La longueur du Danube dépend du point de départ considéré : 2 852 km pour la confluence de Donaueschingen mais 3 019 km à partir de la source de la Breg. Il coule vers l’est et baigne plusieurs capitales de l’Europe centrale, orientale et méridionale : Vienne, Bratislava, Budapest et Belgrade. Le delta du Danube s'ouvre sur la mer Noire : partagé entre la Roumanie et l'Ukraine, il est protégé par une réserve de biosphère et est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Le Danube est depuis des siècles une importante voie fluviale. Connu dans l’Antiquité comme frontière septentrionale de l’Empire romain, le fleuve traverse ou longe dix pays : l’Allemagne (7,5 %), l’Autriche (10,3 %), la Slovaquie (5,8 %), la Hongrie (11,7 %), la Croatie (4,5 %), la Serbie (9,4 %), la Bulgarie (5,2 %), la Roumanie (28,9 %), la Moldavie (1,7 %) et l’Ukraine (3,8 %).

Son bassin versant s'étend sur neuf autres pays : l’Italie (0,15 %), la Pologne (0,09 %), la Suisse (0,32 %), la République tchèque (2,6 %), la Slovénie (2,2 %), la Bosnie-Herzégovine (4,8 %), le Monténégro, la Macédoine du Nord et l’Albanie (0,03 %).

Élection au trône de Roumanie de 1866

Armoiries de la principauté de Roumanie.
Armoiries de la principauté de Roumanie.

L’élection au trône de Roumanie de 1866 se produit après la déposition du prince Alexandre Jean Cuza ; elle poursuit l'objectif de donner aux principautés unies de Moldavie et de Valachie un nouveau souverain.

La déposition de Cuza, en dépit de ses réformes majeures qui ont permis d'initier la modernisation des principautés roumaines, a été ourdie par l'alliance de forces politiques et sociales opposées par nature : la « Monstrueuse coalition », soutenue par la Russie, souhaitant le départ du souverain qu'elle accusait de dérive césariste. Sa succession s'avère délicate.

Cette question dépasse le cadre des principautés danubiennes car elle met en jeu l'équilibre politique et les intérêts économiques des principales puissances européennes et également de l'Empire ottoman, suzerain des principautés. Une lieutenance gouvernementale roumaine provisoire est, dès lors, chargée de désigner un nouveau candidat. La conférence intergouvernementale de Paris de 1858 exigeait l'élection d'un souverain indigène, mais le gouvernement provisoire roumain opte d'emblée en faveur d'un prince issu d'une dynastie européenne.

Le premier candidat, élu avant même d'en être averti, Philippe de Belgique, comte de Flandre, frère du roi Léopold II, décline presque directement l'offre avancée le , ne souhaitant pas diriger une « Belgique d'Orient » vassale de l'Empire ottoman. Réunies en conférence à Paris à partir du , les chancelleries des puissances garantes européennes se divisent au sujet des principautés danubiennes, fragilisant la situation politique internationale dont les perspectives sont déjà assombries par l'imminence de la guerre austro-prussienne.

Rejetant la candidature trop russophile de Nicolas de Leuchtenberg, les puissances suggèrent plusieurs autres prétendants rapidement écartés. Devançant les tergiversations des chancelleries, le gouvernement roumain se choisit, après des négociations secrètes avec la France et l'Allemagne, son propre candidat. Ce dernier présente le double avantage d'être issu d'une famille francophile et de bénéficier de la bienveillance du roi de Prusse : le prince Charles de Hohenzollern-Sigmaringen est donc élu, à l'issue d'un référendum, par le parlement roumain le .

Plaçant l'Empire ottoman devant le fait accompli, le prince prussien accepte et entre officiellement à Bucarest le , où il devient « Domnitor » (prince souverain). Sous le nom de Carol Ier, il établit, dans le cadre de la nouvelle constitution roumaine, les prémices du royaume de Roumanie, devenu intégralement indépendant en 1878, et fonde la dynastie des souverains qui règnent sur la Roumanie jusqu'en 1947.

Élisabeth de Roumanie (1894-1956)

La princesse Élisabeth de Roumanie en 1914.
La princesse Élisabeth de Roumanie en 1914.

Élisabeth de Roumanie (en roumain : Elisabeta a României et en grec moderne : Ελισάβετ της Ρουμανίας), princesse de Roumanie puis, par son mariage, reine des Hellènes, est née le à Sinaia, en Roumanie, et morte le à Cannes, en France. Membre de la maison de Hohenzollern-Sigmaringen, elle est l'épouse du roi des Hellènes Georges II, avec lequel elle règne sur la Grèce de 1922 à 1924.

Élevée par son grand-oncle et sa grand-tante, le roi Carol Ier de Roumanie et la reine Élisabeth de Wied, la princesse Élisabeth développe, en grandissant, un caractère introverti, qui l'isole socialement. Mariée à l'héritier du trône de Grèce en 1921, elle n'éprouve pour lui aucune passion et souffre des turbulences politiques que traverse son pays d'adoption après la Première Guerre mondiale. Propulsée sur le trône de Grèce avec son époux en 1922, la jeune femme s'implique dans l'aide aux réfugiés micrasiates qui affluent à Athènes du fait du désastre de la guerre gréco-turque. La montée du climat révolutionnaire a cependant raison de sa santé et c'est avec soulagement qu'elle quitte le royaume hellène avec Georges II en . Le couple royal s'installe alors à Bucarest, où il apprend finalement sa déposition le .

En Roumanie, Élisabeth et Georges II s'éloignent et le couple finit par se séparer, avant de divorcer en 1935. Très proche de son frère, le roi Carol II de Roumanie, la princesse se constitue alors une importante fortune, en partie due aux conseils financiers avisés de son amant, le banquier Alexandru Scavani. Après la mort de sa mère, la reine Marie de Saxe-Cobourg-Gotha, en 1938, et jusqu'à la déposition de Carol II, en 1940, elle joue par ailleurs le rôle de première dame de Roumanie. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, Élisabeth noue des liens étroits avec le parti communiste roumain et complote ouvertement contre son neveu, le jeune Michel Ier, ce qui lui vaut le surnom de « tante rouge » du souverain. Elle n'en est pas moins chassée de Roumanie au moment de la proclamation de la république populaire, en 1947. Exilée, la princesse s'installe en Suisse, puis à Cannes, dans le Sud de la France. Elle noue alors une relation amoureuse avec Marc Favrat, un jeune homme de trente ans son cadet qu'elle finit par adopter avant de s'éteindre, en 1956.

Hélène de Grèce

Portrait d'Hélène de Grèce.
Portrait d'Hélène de Grèce.

Hélène de Grèce (en grec moderne : Ελένη της Ελλάδας et en roumain : Elena a Greciei), princesse de Grèce et de Danemark puis reine mère de Roumanie, est née le 20 avril 1896 ( dans le calendrier grégorien) à Athènes, en Grèce, et morte le à Lausanne, en Suisse. Épouse malchanceuse du futur Carol II de Roumanie, époux adultère, Hélène joue un certain rôle durant le second règne de son fils, le roi Michel Ier, entre 1940 et 1947. Ses efforts en faveur des Juifs roumains durant la Seconde Guerre mondiale, alors que le dictateur Ion Antonescu mène sa propre politique d'extermination, lui vaut le titre posthume de Juste parmi les nations en 1993.

Fille du roi Constantin Ier de Grèce et de son épouse la reine Sophie de Prusse, la princesse Hélène partage son enfance entre la Grèce, le Royaume-Uni et l'Empire allemand. Le déclenchement de la Première Guerre mondiale et le renversement de son père par les Alliés en 1917 séparent la jeune fille de son frère préféré, le jeune Alexandre Ier de Grèce. Exilée en Suisse avec la plupart des membres de la famille royale, Hélène passe alors plusieurs mois à s'occuper de son père, malade et dépressif. En 1920, Hélène fait la connaissance de l'héritier du trône de Roumanie, qui ne tarde pas à lui demander sa main. Malgré la réputation déjà sulfureuse du jeune homme, Hélène accepte et s'installe en Roumanie, où elle donne bientôt naissance à un fils unique, prénommé Michel (1921).

La situation de sa famille continue toutefois à préoccuper Hélène, qui se rend plusieurs fois en Suisse pour y retrouver ses parents, quand elle n'invite pas simplement ses proches à séjourner auprès d'elle au palais royal de Bucarest. Elle et son mari ne sont guère proches : lui multiplie les liaisons avant de tomber sous le charme, en 1924, de Magda Lupescu. En 1925, le prince Carol se sépare officiellement de son épouse et renonce au trône pour vivre sa liaison au grand jour. Hélène tente de l'en dissuader mais finit par accepter le divorce en 1928. Entre-temps, la jeune femme a été proclamée « princesse mère de Roumanie » (1926) et le petit Michel est mis sur le trône sous la régence de son oncle (1927). Cependant, après la grande dépression, les nationalismes xénophobes montent partout en Europe et la démocratie parlementaire roumaine vacille : Carol II en profite pour rentrer à Bucarest en 1930, s'y faire acclamer roi et préparer l'instauration de sa propre dictature populiste, qui réprime les forces antisémites. Carol II contraint alors son ex-femme à s'exiler à la villa Sparta de Fiesole, en Toscane, et ne l'autorise à voir leur fils Michel que deux mois par an, en Italie.

Toujours proche de sa famille, Hélène y héberge ses sœurs Irène et Catherine ainsi que son frère Paul, qui séjourne chez elle par intermittence jusqu'à la restauration de la monarchie grecque, en 1935. Le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale se traduit par le dépeçage de la « Grande Roumanie » en 1940, lors du pacte germano-soviétique et du second arbitrage de Vienne. L'invasion soviétique facilite un coup d'État contre Carol II, qui est chassé du pays où un régime intégriste et antisémite de type fasciste-chrétien se met en place, mais sans renverser la monarchie : Michel redevient roi et Hélène auprès de son fils, à Bucarest. Ils y servent de caution à la dictature du maréchal Antonescu lui-même soumis à l'Allemagne nazie qui « pilote le pays » par ses ambassadeurs Wilhelm Fabricius (de) et Manfred von Killinger. Mais ils n'en montrent pas moins leur opposition à la participation de la Roumanie à l'invasion de l'URSS et à la déportation des Juifs. Finalement, le roi Michel organise un coup d'État contre Antonescu le et la Roumanie se retourne contre les forces de l'Axe. Ayant combattu plus de trois ans dans l'Axe et moins d'un an du côté Allié, le pays est néanmoins occupé par l'Armée rouge et signe en vaincu le Traité de paix de Paris de février 1947. En décembre de cette même année, les communistes qui ont pris le pouvoir dès mars 1945 proclament la République populaire roumaine mais épargnent la vie du roi et de sa famille : Hélène et son fils retrouvent la Suisse où ils vivront désormais[1].

  1. (en) Ivor Porter, Michael of Romania : The King and the Country, Thrupp, Sutton Publishing Ltd, , 328 p. (ISBN 0-7509-3847-1)