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Sigmund Freud

Sigmund Freud par Max Halberstadt en 1922.
Sigmund Freud par Max Halberstadt en 1922.

Sigismund Schlomo Freud dit Sigmund Freud (en allemand, [ˈziːkmʊnt ˈfʁɔʏt] ; en français, [fʁøːd] ou [fʁœjd]) est un médecin neurologue autrichien, né le à Freiberg (Margraviat de Moravie), et mort le à Londres (Royaume-Uni). Il est le fondateur de la psychanalyse.

Médecin viennois, Freud rencontre plusieurs personnalités importantes pour le développement de la psychanalyse, dont il est le principal théoricien. Son amitié avec Wilhelm Fliess, sa collaboration avec Josef Breuer, l'influence de Jean-Martin Charcot et des théories sur l'hypnose de l'École de la Salpêtrière (Paris) vont le conduire à repenser les processus psychiques. Il élabore plusieurs théorisations des instances psychiques, en premier lieu avec les concepts d'inconscient, de rêve et de névrose, puis il proposera une technique de thérapie, la cure psychanalytique, qu'il définit pour la première fois en 1904. C'est dans le cadre de la cure, dès les Études sur l'hystérie, et particulièrement dans sa première analyse du « cas Dora », que Freud découvre peu à peu l'importance du transfert.

Freud regroupe une génération de psychothérapeutes qui, peu à peu, élaborent la psychanalyse, d'abord en Autriche, en Suisse, à Berlin, puis à Paris, Londres et aux États-Unis. En dépit des scissions internes et des critiques émanant de certains psychiatres, notamment, et malgré les années de guerre, la psychanalyse s'installe comme une nouvelle discipline des sciences humaines dès 1920. En 1938, Freud, menacé par le régime nazi, quitte Vienne pour s'exiler à Londres, où il meurt d'un cancer de la mâchoire en 1939.

La « psycho-analyse », dont le terme apparaît en 1896, repose sur plusieurs hypothèses et concepts élaborés ou repris par Freud. La technique de la cure, dès 1898 sous la forme de la méthode cathartique, avec Josef Breuer, puis le développement de la cure analytique, est le principal apport de la psychanalyse. L'hypothèse de l'inconscient approfondit la représentation du psychisme. Des concepts, comme ceux de refoulement, de censure, de narcissisme, de Moi et d'idéal du Moi, ou davantage métapsychologiques comme les pulsions, la première topique et la seconde topique, le complexe d'Œdipe ou l'angoisse de castration, entre autres, vont, peu à peu, développer et complexifier la théorie psychanalytique, à la fois « science de l'inconscient », selon Paul-Laurent Assoun, et savoir sur les processus psychiques et thérapeutiques.

Dysharmonie psychotique

La dysharmonie psychotique est un diagnostic médical (plus précisément une entité nosographique) en pédopsychiatrie, défini en France en 1966, réservé à des enfants et adolescents ayant un développement « dysharmonique et hétérogène » sans handicap mental. Le nom de dysharmonie évolutive est quant à lui employé pour les enfants ou adolescents qui ne présentent pas de fonctionnement psychotique ou névrotique organisé de façon régulière. L'un des aspects centraux des dysharmonies est la réversibilité potentielle de ce trouble au cours du développement de l'enfant. L'appellation de « dysharmonie psychotique » (DP) ne fait pas consensus parmi les spécialistes.

Selon les critères de la Classification française des troubles mentaux de l'enfant et de l'adolescent (CFTMEA), les enfants de fonctionnement DP présentent souvent des angoisses, une dépression, un retard du développement psychomoteur et des particularités ou un retard du langage. Des précocités sont possibles dans certains domaines, ces enfants et adolescents sont généralement capables de suivre une scolarité en milieu ordinaire et susceptibles d'une évolution favorable. Il existe cependant des cas de changements et d'évolutions de diagnostics vers l'autisme infantile ou la psychose déficitaire.

D'inspiration psychanalytique, le concept de dysharmonie est défini dans les années 1960 et 1970 par le pédopsychiatre et psychanalyste français Roger Misès et présente une proximité nette avec la « prépsychose » de l'enfant, théorisée principalement par René Diatkine. Après une large diffusion dans L'Information psychiatrique et une reconnaissance de la clinique pédopsychiatrique française, une catégorie nosographique est officiellement créée par Misès sous le nom de dysharmonie psychotique (DP) dans la CFTMEA, en 1987. Ce diagnostic est toujours considéré comme valide dans la révision 2012 de la CFTMEA. Le concept de dysharmonie psychotique a été rapproché de celui de « dysharmonie multiple et complexe du développement », défini par le psychiatre américain D. J. Cohen en 1986. Il est absent des classifications nosographiques internationales, et n'est reconnu ni par l'Organisation mondiale de la santé, ni par l'Association américaine de psychiatrie, ni par la Haute autorité de santé. La CIM-10 classe cette pathologie comme un trouble envahissant du développement non spécifié.

La DP concerne environ 30 % des enfants diagnostiqués avec troubles envahissants du développement dans les établissements de soins français. Le psychiatre Laurent Mottron et le chercheur cognitiviste Franck Ramus critiquent ce diagnostic souvent posé au détriment d'autres qui sont reconnus par la communauté scientifique internationale, et présents dans les classifications CIM-10 et DSM-V : les troubles du spectre de l'autisme et le syndrome d'Asperger.

Psychologie analytique

Allégorie alchimique extraite de l'Alchimie de Nicolas Flamel, par le Chevalier Denys Molinier, XVIIIe siècle.
Allégorie alchimique extraite de l'Alchimie de Nicolas Flamel, par le Chevalier Denys Molinier, XVIIIe siècle.

La psychologie analytique (« Analytische Psychologie » en allemand) est une théorie élaborée par le psychiatre Carl Gustav Jung dès 1913. Elle est avant tout une démarche propre au psychiatre suisse, créée pour la différencier de celle de Sigmund Freud et qui se propose de faire l'investigation de l'inconscient et de l'âme, c'est-à-dire la « psyché ».

L'histoire de la psychologie analytique est ainsi intimement liée à la biographie de Jung. Représentée dans ses débuts par l'« école de Zurich », avec Eugen Bleuler, Franz Riklin, Alphonse Maeder et Jung, la psychologie analytique est d'abord une théorie des complexes, jusqu'à ce que Jung, dès sa rupture avec Freud, en fasse une méthode d'investigation générale des archétypes et de l'inconscient ainsi qu'une psychothérapie spécifique.

La psychologie analytique, ou « psychologie complexe » (« Komplexe Psychologie » en allemand), est à l'origine de nombreux développements en psychologie comme dans d'autres disciplines. Les continuateurs de Jung sont en effet nombreux et organisés en sociétés nationales dans le monde. Les applications et développements des postulats posés par Jung ont donné naissance à une littérature dense et multidisciplinaire.

Reposant sur une conception objective de la psyché, Jung a établi sa théorie en développant des concepts clés du domaine de la psychologie et de la psychanalyse, tels celui d'inconscient collectif, d'archétype ou de synchronicité. Elle se distingue par sa prise en compte des mythes et traditions, révélateurs de la psyché, de toutes les époques et de tous les continents, par le rêve comme élément central de communication avec l'inconscient et par l'existence d'instances psychiques autonomes comme l'anima pour l'homme ou l'animus pour la femme, la persona ou l'ombre, communs aux deux sexes. Considérant que le psychisme d'un individu est constitué aussi bien d'éléments de la vie personnelle du sujet que de représentations faisant appel aux mythes et symboles universels, la psychothérapie liée à la psychologie analytique se structure autour du patient et vise au développement du « Soi » par la découverte de cette totalité psychique à travers la notion d'individuation.

L'approche de Jung diffère de celle de Freud, dont pourtant il devait être le « dauphin » et le successeur légitime, en cela qu'elle postule que l'inconscient a une réalité avant tout culturelle et non pas seulement sexuelle (ou libidinale). Par ailleurs, Jung s'intéresse très tôt aux phénomènes paranormaux, qui sont ignorés par les analystes de stricte obédience freudienne, ou encore à l'alchimie et à la gnose. Le psychiatre suisse dépasse en outre le cadre épistémologique de la psychanalyse freudienne pour explorer des disciplines comme la science physique ou les types de personnalités et qu'il inclut dans sa théorie psychique. Cette intégration d'autres disciplines a ainsi provoqué des divergences théoriques nombreuses et les critiques de tous bords ont mis en cause la psychologie analytique, accusée d'être une « psychologie des races » ou une mystique, et plus généralement une pensée irrationnelle.

Carl Gustav Jung

Portrait de Carl Gustav Jung.
Portrait de Carl Gustav Jung.

Carl Gustav Jung (prononcé [ˈkarl ˈɡʊstaf ˈjʊŋ] écouter) est un médecin psychiatre suisse né le à Kesswil, canton de Thurgovie, et mort le à Küsnacht, canton de Zurich, en Suisse alémanique.

Fondateur de la psychologie analytique et penseur influent, il est l'auteur de nombreux ouvrages. Son œuvre est liée à la psychanalyse de Sigmund Freud dont il a été l’un des premiers défenseurs et dont il se sépara par la suite en raison de divergences théoriques et personnelles.

Dans ses ouvrages, il mêle réflexions métapsychologiques et pratiques à propos de la cure analytique. Jung a consacré sa vie à la pratique clinique ainsi qu'à l'élaboration de théories psychologiques, mais a aussi exploré d'autres domaines des humanités : depuis l'étude comparative des religions, la philosophie et la sociologie jusqu'à la critique de l'art et de la littérature.

Carl Gustav Jung a été un pionnier de la psychologie des profondeurs : il a souligné le lien existant entre la structure de la psyché (c'est-à-dire l'« âme », dans le vocabulaire jungien) et ses productions et manifestations culturelles. Il a introduit dans sa méthode des notions de sciences humaines puisées dans des champs de connaissance aussi divers que l'anthropologie, l'alchimie, l'étude des rêves, la mythologie et la religion, ce qui lui a permis d'appréhender la « réalité de l'âme ». Si Jung n'a pas été le premier à étudier les rêves, ses contributions dans ce domaine ont été déterminantes. On lui doit également, entre autres, les concepts d'« inconscient collectif », d'« archétypes », d'« individuation », de « types psychologiques », de « complexe », d'« imagination active », de « déterminisme psychique » et de « synchronicité ».