Wikipédia:Sélection/Nucléaire

Bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki

Champignon atomique produit par l'explosion sur Hiroshima, le 6 août 1945.
Champignon atomique produit par l'explosion sur Hiroshima, le 6 août 1945.

Les bombardements atomiques d'Hiroshima et Nagasaki ont eu lieu les 6 et à l'initiative des États-Unis après que les dirigeants japonais eurent décidé d'ignorer l'ultimatum de Potsdam. La cessation des hostilités fut effective 6 jours après. La Seconde Guerre mondiale se conclut officiellement moins d'un mois plus tard par la signature de l'acte de capitulation du Japon le . Ce sont les seuls bombardements nucléaires ayant eu lieu en temps de guerre.

Le nombre de morts est difficile à définir et seules des estimations sont disponibles. Le département de l'Énergie des États-Unis (DOE) avance les chiffres de 70 000 personnes pour Hiroshima et de 40 000 personnes pour Nagasaki, tuées par l'explosion, la chaleur, et l'incendie consécutif. À ceci, s'ajoutent les décès apparus par la suite en raison de divers types de cancers (334 cancers et 231 leucémies observés). Pour sa part, le musée du mémorial pour la paix d'Hiroshima avance le chiffre de 140 000 morts, pour la seule ville d'Hiroshima.

Syndrome d'irradiation aiguë

Brûlures causés par l'explosion d'une bombe atomique sur Hiroshima en août 1945, suite au développement du projet Manhattan

Le syndrome d'irradiation aiguë désigne un ensemble de symptômes potentiellement mortels qui résultent d'une exposition ponctuelle des tissus biologiques d'une partie importante du corps à une forte dose de rayonnements ionisants, en particulier à une radioactivité intense. Il résulte le plus souvent d'activités humaines et se manifeste généralement par :

NERVA

NERVA XE sur le site ETS-1. Deux techniciens en arrière-plan permettent d’apprécier la taille du réacteur.
NERVA XE sur le site ETS-1. Deux techniciens en arrière-plan permettent d’apprécier la taille du réacteur.

NERVA (Nuclear Engine for Rocket Vehicle Application - moteur nucléaire pour application moteur-fusée) est un programme de recherche relatif à la propulsion nucléaire thermique appliqué à la propulsion spatiale, mené aux États-Unis par la NASA entre 1960 et 1972. De nombreux prototypes de réacteurs sont testés dans le cadre de ce programme dont l'objectif est de mettre au point la propulsion d'un vaisseau spatial habité à destination de la planète Mars.

La technique de propulsion étudiée repose sur l’éjection à grande vitesse d’hydrogène réchauffé par un réacteur nucléaire. En 1968 et 1969, un modèle expérimental d’une poussée de 250 à 350 kN fut essayé au sol. Le programme sera interrompu en 1972 lorsque la NASA fut contrainte de réduire son budget et limiter ses objectifs à la fin du programme Apollo.

Laboratoire de Bure

Agencement des installations de surface et souterraines autour des puits
Agencement des installations de surface et souterraines autour des puits

Le laboratoire de recherche souterrain de Meuse/Haute-Marne (LSMHM), ou laboratoire de Bure, est un laboratoire de recherche souterrain à 500 mètres de profondeur localisé sur le territoire de la commune de Bure (Meuse) en France. Il est exploité par l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra).

En France, la solution de référence pour l’évacuation définitive des déchets radioactifs de haute activité et à vie longue est le stockage dans une formation géologique profonde de faible perméabilité. Les performances de sûreté à long terme d’un tel centre de stockage sont dépendantes des caractéristiques de la roche hôte. Les argilites (mélange d’argile et de quartz) du Callovo-Oxfordien (époque du Jurassique) possèdent a priori des caractéristiques physico-chimiques favorables. L’objet du laboratoire de recherche souterrain de Meuse/Haute-Marne est donc l’étude de la couche d’argilite située à environ 500 m de profondeur dans l’est du bassin parisien, en vue de déterminer si ses caractéristiques sont cohérentes avec les objectifs de sûreté d’un centre de stockage implanté au sein de la zone de transposition.

Audition de sécurité de J. Robert Oppenheimer

Le physicien Robert Oppenheimer vers 1944-1945.
Le physicien Robert Oppenheimer vers 1944-1945.

L’audition de sécurité de J. Robert Oppenheimer (officiellement, « In the Matter of J. Robert Oppenheimer ») se déroule en avril 1954 à la suite d'allégations selon lesquelles le physicien Robert Oppenheimer, conseiller scientifique de la Commission de l'énergie atomique des États-Unis (AEC) et ancien directeur scientifique du Projet Manhattan, est « un espion au service de l'Union soviétique ». En mai 1954, le comité d'audition conclut qu'Oppenheimer n'est plus apte à servir les États-Unis, décision confirmée par l'AEC le 29 juin de la même année.

L'audition est la conséquence d'une longue série de soupçons sur la loyauté du physicien et de ses liens présumés avec le Parti communiste des États-Unis d'Amérique. Les inquiétudes sont exacerbées par des conflits qu'il entretient avec des personnalités du domaine de l'énergie nucléaire aux États-Unis, dont Lewis Strauss, président de l'AEC qui milite pour le secret sur la technologie nucléaire, et le physicien Edward Teller, partisan de la mise au point de la bombe thermonucléaire.

L'audition débute le 12 avril 1954 devant un comité, le Personnel Security Board, puisqu'Oppenheimer refuse de renoncer à son habilitation de sécurité et qu'il conseille l'AEC en vertu d'un contrat qui se termine en juin de cette année-là. Plusieurs scientifiques, militaires et dirigeants témoignent devant le comité, qui décide de ne pas la lui rendre. En effet, même s'il est d'avis que le physicien a fait montre de beaucoup de discrétion sur les secrets nucléaires américains, il juge qu'il représente un « risque pour la sécurité » nationale. Quelques semaines plus tard, l'AEC confirme cette décision, ce qui marque la fin officielle de la relation d'Oppenheimer avec le gouvernement des États-Unis.

Cette audition donne naissance à de nombreuses controverses sur le traitement qu'il a subi, qui serait le reflet de l'ambiance anticommuniste de l'époque aux États-Unis qui est en plein maccarthysme.

Robert Oppenheimer

Robert Oppenheimer vers 1944, alors directeur scientifique du projet Manhattan.
Robert Oppenheimer vers 1944, alors directeur scientifique du projet Manhattan.

Julius Robert Oppenheimer ( à New York à Princeton, New Jersey, États-Unis) est un physicien américain qui s'est distingué en physique théorique puis comme directeur scientifique du Projet Manhattan. À cause de son rôle éminent, il est régulièrement surnommé le « père de la bombe atomique ».

Élevé dans une famille fortunée, intellectuelle et libérale, sa maîtrise de l'allemand, de l'anglais et du français est telle qu'il peut lire les ouvrages des plus grands chimistes, mathématiciens et physiciens de l'époque dans leur langue maternelle. Profitant des enseignements des meilleurs physiciens européens, il publie des articles importants en mécanique quantique, en physique des particules et en physique nucléaire. Il est également reconnu par la communauté scientifique pour la publication d'une thèse concernant la naissance des trous noirs dans l'Univers. Pendant les années 1930, ses travaux théoriques et son prestige font de l'université de Californie à Berkeley l'un des plus importants centres de recherche en physique.

En février 1943, malgré l'opposition des services de sécurité de l'armée américaine due au passé gauchiste d'Oppenheimer, le général Leslie Richard Groves le nomme directeur scientifique du Projet Manhattan. Sous sa direction efficace, le Laboratoire national de Los Alamos met au point les trois premières bombes atomiques de l'Histoire. Même s'il juge que les États-Unis auraient dû transmettre plus d'avertissements au Japon avant de bombarder Hiroshima et Nagasaki, il reste partisan de l'usage des bombes atomiques. Après la Seconde Guerre mondiale, il est nommé président du General Advisory Committee qui conseille la Commission de l'énergie atomique des États-Unis.

En 1953, pendant le maccarthysme, Oppenheimer voit son habilitation de sécurité révoquée en raison de son opposition au développement des armes thermonucléaires. En 1963, il est réhabilité politiquement lorsque le gouvernement des États-Unis lui décerne le prix Enrico Fermi. Il termine sa carrière à l’Institute for Advanced Study qui devient, sous sa direction, un centre de recherche fondamentale de premier plan.

Projet Manhattan

Badge d'épaule ovale avec un fond bleu foncé. Au sommet, se trouve une étoile bleue entourée d'un cercle rouge, qui correspond à l'écusson des Army Service Forces. Ce dernier est entouré d'un ovale blanc représentant un nuage en champignon. Un éclair blanc sort du nuage et frappe un cercle jaune fissuré représentant un atome.
Écusson d'épaule qui fut adopté par le Manhattan District en 1945.

Projet Manhattan est le nom de code du projet de recherche qui produisit la première bombe atomique durant la Seconde Guerre mondiale. Il fut mené par les États-Unis avec la participation du Royaume-Uni et du Canada. De 1942 à 1946, il fut dirigé par le major-général Leslie Richard Groves, du corps des ingénieurs de l'armée des États-Unis. Sa composante militaire fut appelée Manhattan District, et le terme « Manhattan » remplaça graduellement le nom de code officiel, Development of Substitute Materials, pour désigner l'ensemble du projet. Au cours de son développement, le projet Manhattan absorba son équivalent britannique, Tube Alloys.

Le projet Manhattan commença modestement en 1939, mais il finit par employer plus de 130 000 personnes, et coûta près de 2 milliards de dollars américains de 1945, soit environ 26 milliards de dollars de 2013. Plus de 90 % des frais furent consacrés à la construction des usines et à la production des matériaux fissiles, et moins de 10 % au développement et à la fabrication des armes. Les travaux de recherche et de production se déroulèrent dans plus de 30 sites, dont certains étaient secrets, dans tous les États-Unis, au Royaume-Uni et au Canada. Deux modèles d'armes furent développés durant la guerre. Dans le premier modèle, dit de type canon, un bloc d'uranium était projeté sur un autre pour déclencher une réaction en chaîne. Trois méthodes furent employées pour enrichir l'uranium. L'essentiel de ces opérations fut réalisé au laboratoire national d'Oak Ridge, dans le Tennessee

Opération Sandstone

Explosion de X-Ray en avril 1948
Explosion de X-Ray en avril 1948

L'opération Sandstone est une série d'essais nucléaires des États-Unis menée au Pacific Proving Grounds, sur l'atoll d'Eniwetok dans les îles Marshall en Micronésie, en 1948. Elle suit l'opération Crossroads et précède l'opération Ranger. La Commission de l'énergie atomique des États-Unis supervise les essais, alors que les forces armées des États-Unis apportent leur soutien, car cette opération vise surtout à valider de nouvelles conceptions d'explosifs nucléaires plutôt que leurs effets. Au terme des trois essais, tous réussis, les recherches américaines en armement nucléaire sont réorientées.

Liste des réacteurs nucléaires en France

Carte des centrales françaises en activité, classées selon leur type.
Carte des centrales françaises en activité, classées selon leur type.

En 2011, la liste des réacteurs nucléaires en France compte cinquante-huit réacteurs nucléaires produisant de l'électricité dans dix-neuf centrales nucléaires. Trois centrales sont en cours de démantèlement, treize réacteurs électronucléaires sont définitivement arrêtés, et un réacteur est en construction.

En France se trouvent aussi huit réacteurs nucléaires de recherche en service, trente-six à l'arrêt ou démantelés, et cinq en projet ou en phase de construction. La Marine nationale française utilise treize réacteurs nucléaires pour ses sous-marins et son porte-avions à propulsion nucléaire, et six sont en phase de démantèlement tandis que six autres sont en construction ou en projet.

La France est le deuxième producteur d'électricité d'origine nucléaire au monde derrière les États-Unis. En 2012, l'énergie électrique d'origine nucléaire représente 17 % de l’énergie finale produite en France, mais 73% de l'électricité consommée, ce qui place la France au 1er rang mondial en pourcentage d'électricité d'origine nucléaire.

Classe Le Redoutable

SNLE Le Redoutable.
SNLE Le Redoutable.

La classe Le Redoutable est la première série de sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE) de la Marine nationale française. Six navires de ce type entrent en service entre 1971 et 1985 et constituent alors un des trois vecteurs de la dissuasion nucléaire française avec les Mirage IV et les missiles balistiques du plateau d'Albion. Armés de 16 missiles balistiques équipés de têtes nucléaires ces sous-marins de grande taille ont un déplacement en plongée de 9 000 tonnes. Ils font partie de la Force océanique stratégique (FOST) qui comprend également des installations de maintenance situées dans leur port d'attache à l'île Longue dans la rade de Brest. Ils sont progressivement remplacés par les sous-marins de nouvelle génération de la classe Le Triomphant à partir des années 1990.

La création d'une flotte de SNLE résulte de la décision du président de la République, le général de Gaulle, d'adopter une stratégie de dissuasion nucléaire indépendante des États-Unis en développant des capacités de frappe nucléaire capables de dissuader toute attaque des intérêts nationaux. La création d'une flotte de sous-marins à propulsion nucléaire embarquant des missiles balistiques est décidée en 1960 et est implémentée en 1963. À compter de 1972 la France maintient en permanence au moins un de ces sous-marins en patrouille, caché dans le fonds des océans, prêt à lancer ses missiles sur ordre du président de la République.

La propulsion nucléaire navale, mise au point dans les années 1950, transforme la technologie des sous-marins en leur permettant de se maintenir en plongée indéfiniment tout en disposant d'une source d'énergie permettant d'atteindre des vitesses considérables. L'US Navy est la première à maîtriser ce nouveau type de propulsion avec le prototype Nautilus lancé en 1955, rapidement suivi de sous-marins opérationnels. Les ingénieurs français, après une première tentative basée sur une technologie différente, développent de manière autonome un réacteur nucléaire à eau pressurisée ainsi que des missiles balistiques pouvant être lancés en plongée, une bombe nucléaire miniaturisée et une centrale à inertie répondant aux contraintes de précision des armes embarquées. Le sous-marin tête de série Le Redoutable, dont la construction débute en 1964, entame sa première patrouille début 1972. Au cours de la vie opérationnelle des Redoutable, des missiles aux capacités croissantes (portée, têtes nucléaires) seront installés à bord de ces sous-marins. Le dernier modèle, le missile M4, emporte 6 têtes nucléaires de 150 kilotonnes équivalent en TNT avec une portée supérieure à 4 500 km.

Deux équipages de 135 hommes sont attachés à chacun des Redoutable pour permettre une utilisation maximale. Le sous-marin part en patrouille pour une durée comprise entre deux et trois mois. Une fois au large il quitte la surface et entame une plongée qui ne s'achève qu'à la fin de sa mission. Il circule en maintenant sa position secrète tout en étant en permanence à l'écoute des informations et instructions émanant des autorités militaires.