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Augustin d'Hippone

Saint Augustin dans son cabinet de travail (Botticelli, Ognissanti) (vers 1480).
Saint Augustin dans son cabinet de travail (Botticelli, Ognissanti) (vers 1480).

Augustin d'Hippone (latin : Aurelius Augustinus) ou saint Augustin, né le à Thagaste (l'actuelle Souk Ahras, Algérie), un municipe de la province d'Afrique, et mort le à Hippone (l'actuelle Annaba, Algérie), est un philosophe et théologien chrétien romain. Avec Ambroise de Milan, Jérôme de Stridon et Grégoire le Grand, il est l'un des quatre Pères de l'Église occidentale et l’un des trente-six docteurs de l’Église.

La formation qu'il reçoit à Carthage est celle des lettrés romains de l'époque, même si ses écrits laissent apparaître une sensibilité et des traits liés à sa région de naissance. S'il est un maître de la langue et de la culture latines, il ne maîtrise jamais réellement le grec, ce qui a pour effet de romaniser le christianisme occidental et de lui donner une tonalité différente du christianisme oriental, plus proche des auteurs grecs.

Né d'une mère profondément pieuse, il se passionne d'abord pour la philosophie vue alors comme amour de la sagesse, avant de devenir manichéen. Il n'abandonne le manichéisme pour se convertir au christianisme qu'assez tard, en 386, après sa rencontre avec Ambroise de Milan. Après sa conversion, il devient évêque d'Hippone et s'engage dans une série de controverses d'abord contre les manichéens, puis contre les donatistes, et enfin contre le pélagianisme. Ces controverses ont alimenté une œuvre considérable tant en quantité qu'en qualité dans laquelle trois ouvrages particulièrement connus se détachent : Les Confessions, La Cité de Dieu et De la Trinité.

Augustin est un des penseurs qui ont permis au christianisme d'intégrer une partie de l'héritage grec et romain, en généralisant une lecture allégorique des Écritures suivant le modèle préconisé par Ambroise de Milan et le néoplatonisme. Toujours à la suite d'Ambroise, un ancien haut fonctionnaire romain, il incorpore au christianisme une tendance au recours à la force héritée de la République romaine. Il est le penseur le plus influent du monde occidental jusqu'à Thomas d'Aquin qui, huit siècles plus tard, donnera un tour plus aristotélicien au christianisme. Malgré tout, sa pensée conserve une grande influence au XVIIe siècle, où elle est l'une des sources de la littérature classique française et inspire les théodicées de Malebranche et de Leibniz.

Augustin est un penseur exigeant dans tous les sens du terme. Homme clé de l'émergence du moi en Occident, il joue également un rôle de premier plan dans l'évolution de la notion de justice. De son passé manichéen, il garde une forte distinction entre le Bien et le Mal. Toutefois, le néoplatonisme — qui a fortement influencé sa conversion — l'a amené à une conception d'un Dieu fort qui, à l'inverse du Dieu faible des manichéens, assure qu'à la fin le Bien l'emporte. En Occident, il est le théologien qui insiste le plus sur la transcendance divine, c'est-à-dire que pour lui, les pensées de Dieu ne sont pas, de près ou de loin, les pensées des hommes. Selon lui, la croyance inverse constitue précisément le péché originel...

Chant séculaire

Auguste et la déesse Rome, détail du camée Gemma Augustea, Ier siècle.
Auguste et la déesse Rome, détail du camée Gemma Augustea, Ier siècle.

Le Chant séculaire ou Poème séculaire (en latin : Carmen saeculare) est un hymne religieux latin écrit par Horace à la suite d'une commande d'Auguste, puis chanté par un chœur mixte d'enfants ou d'adolescents à l'occasion des jeux séculaires de 17 av. J.-C. Il s'inscrit dans la tradition grecque du péan, chant d'action de grâce à Apollon, et dans les thèmes développés par les poètes de l'époque, en particulier de Virgile.

Le poème est une prière adressée à Apollon et à Diane, secondairement à Jupiter et Junon. Il appelle leur protection sur Rome et ses lois, leur demande de favoriser les naissances et de faire prospérer la descendance des Romains. Pour Horace, la ville retrouve effectivement prospérité et fécondité depuis qu'Auguste a pris le pouvoir et rétabli la paix. L'inscrivant dans la continuité d'Énée et Romulus, le poète s'attache alors à célébrer le règne augustéen, qui constitue une nouvelle ère et assure l'avenir de la Rome.

La commande de ce poème a constitué un tournant dans la carrière d'Horace : elle l'a fait revenir à la poésie lyrique et a élevé sa célébrité au rang de poète national.

Cogito ergo sum

Le philosophe René Descartes, auteur de cette célèbre formule.
Le philosophe René Descartes, auteur de cette célèbre formule.

Cogito, ergo sum est une expression latine du philosophe René Descartes qui signifie « je pense, donc je suis ». D'abord employée par Descartes en français dans le Discours de la méthode (1637), qui sera traduit par la suite en latin, puis développée plus largement sous une forme différente (ego sum, ego existo : « je suis, j'existe ») dans les Méditations métaphysiques (1641), elle résume une étape importante de la philosophie de Descartes.

L'expression est fréquemment employée sous une forme raccourcie : cogito (ce qui omet l'expression « je suis »). Le verbe conjugué à la première personne du singulier est même devenu, dans le jargon philosophique, un substantif masculin couramment employé : on dit « le cogito (de Descartes) » pour désigner cette intuition, acquise par le sujet humain grâce à sa conscience de lui-même. Il s'agit en effet d'un principe qui jouera un rôle fondamental dans la philosophie de Descartes.

Ayant entrepris de refonder entièrement la philosophie sur des bases solides, Descartes met en œuvre un doute méthodique, consistant à éliminer tout ce qui n'est pas absolument certain, afin de voir s'il reste après cela quelque certitude sur laquelle s'appuyer. Il découvre alors que, même si mes sens et mes raisonnements me trompent souvent, il n'en demeure pas moins que moi, qui suis en train de douter, je suis quelque chose, autrement dit j'existe. Cette certitude de sa propre existence se présente dès lors comme une vérité première pouvant servir de point d'appui à la philosophie qu'il développera, considérée à ce titre comme exemplaire de la philosophie moderne, qui place le sujet au centre de la construction du savoir.

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Énéide

L’Énéide (en latin Aeneis — mot de forme grecque, génitif : Aeneidos) est une épopée de Virgile, le plus prestigieux exemple de ce genre littéraire en langue latine, composée en hexamètres dactyliques. Au même titre que l’Iliade et l’Odyssée — dont l’Énéide s'inspire largement —, l’ouvrage a suscité l’admiration de générations de lettrés de l’Antiquité jusqu’à nos jours et fut une source d’inspiration récurrente pour les artistes et les poètes.

L’Énéide est le récit des épreuves du Troyen Énée, ancêtre mythique du peuple romain, fils d’Anchise et de la déesse Aphrodite, depuis la prise de Troie, jusqu’à son installation dans le Latium en Hespérie. Le poème, écrit entre 29 et 19 av. J.-C. à la mort de Virgile, contient environ 10 000 vers et se divise en douze chants.

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Épodes

Vieille femme ; mosaïque romaine du iiie siècle, Musée d'archéologie de Catalogne.
Vieille femme ; mosaïque romaine du iiie siècle, Musée d'archéologie de Catalogne.

Les Épodes (en latin : Iambi ou Epodon liber) sont un recueil de dix-sept pièces du poète latin Horace, dédicacé à son protecteur et ami Mécène, paru vers 30 av. J.-C.. Composés en majorité sur des mètres iambiques, ces poèmes permettent à leur auteur d'invectiver ses ennemis sur des thèmes très variés, allant de la magie à la politique, en passant par la sexualité et la vie à la campagne, tout en faisant ses premières armes dans une poésie lyrique proche de l'élégie.

Le recueil est imité d'Archiloque, poète grec créateur du genre (VIIe siècle av. J.-C.), et de l'Alexandrin Callimaque de Cyrène (IIIe siècle av. J.-C.), ainsi que, dans une moindre mesure, de Catulle et des Bucoliques de Virgile. Pourtant, Horace renouvelle le genre en y introduisant des sujets romains ; il lance ses attaques contre les femmes en général, les vieilles lubriques et les magiciennes en particulier, dont la représentante est le personnage original de Canidie, mais aussi contre ses ennemis personnels. Le recueil s'inscrit également dans l'actualité des guerres civiles, célébrant la fin d'une période sanglante de désespoir à la bataille d'Actium que vient de remporter le futur Auguste, conspuant Cléopâtre l'orientale et le néopythagorisme.

Après les Épodes et le second livre des Satires paru presque en même temps, Horace quitte le registre moqueur et les sujets contemporains pour se tourner vers la poésie lyrique, plus intemporelle, des Odes ; il est d'ailleurs considéré comme le dernier iambographe. Le recueil est très peu imité par la suite, malgré quelques souvenirs présents chez Martial.

Jérôme de Stridon

Saint Jérôme écrivant par Le Caravage (1607), Galerie Borghèse.
Saint Jérôme écrivant par Le Caravage (1607), Galerie Borghèse.

Jérôme de Stridon (en latin, Eusebius Sophronius Hieronymus Stridonensis) dit saint Jérôme est un moine né vers 347 à Stridon, à la frontière entre la Pannonie et la Dalmatie (actuelle Croatie) et mort le à Bethléem. Traducteur de la Bible et docteur de l'Église, il est l'un des quatre pères de l'Église latine, avec Ambroise de Milan, Augustin d'Hippone et Grégoire Ier. L'ordre des hiéronymites (ou « ermites de saint Jérôme ») se réfère à lui.

Jérôme suit des études à Rome, se convertit vers l'âge de 18 ans à la suite d'un rêve mystérieux, puis, après un séjour en Gaule, part pour la Terre sainte en 373. Il vit en ermite dans le « désert » de Chalcis de Syrie, à une cinquantaine de kilomètres à l'est d'Antioche. Il est ensuite ordonné prêtre à Antioche. En 383, le pape Damase Ier le choisit comme secrétaire et lui demande de traduire la Bible en latin. La marque de confiance que le pape lui avait accordée à cette occasion explique que la tradition et l'iconographie lui reconnaissent la qualité de cardinal, bien que l'institution cardinalice n'ait pas encore reçu, à l'époque, la définition précise que lui conférera au XIe siècle la réforme grégorienne.

À la mort du pape, il doit quitter Rome et retourne en Terre sainte en compagnie de Paula, noble romaine. Ils fondent un monastère double à Bethléem. Durant les 34 dernières années de sa vie, Jérôme se consacre à la composition d'un texte latin de l'ancien et du nouveau Testament, qui soit plus fidèle aux manuscrits originaux grecs et hébreux. Concurremment il rédige ses commentaires sur la Bible.

Il meurt en 420 et ses restes sont d'abord enterrés à Jérusalem puis auraient été transférés à la basilique Sainte-Marie-Majeure, l'une des quatre grandes basiliques de Rome.

Les catholiques le considèrent comme l'un des Pères de l'Église et, avec les orthodoxes, le vénèrent comme saint. Depuis Boniface VIII, en 1298, il est qualifié de docteur de l'Église.

Sa traduction de la Bible constitue la pièce maîtresse de la Vulgate, traduction latine officiellement reconnue par l'Église catholique. Il est considéré comme le patron des traducteurs en raison de sa révision critique du texte de la Bible en latin qui a été utilisée jusqu'au XXe siècle comme texte officiel de la Bible en Occident.

Langues romanes

Diffusion mondiale des langues romanes
 Français   Espagnol   Italien   Portugais   Roumain 

On nomme langue romane toute langue issue essentiellement du latin vulgaire (au sens étymologique de « populaire »), c'est-à-dire la forme de latin vernaculaire utilisée pour la communication de tous les jours, par opposition au latin classique et littéraire ; ce sont donc des langues indo-européennes, basées sur le latin.

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Pétrarque

Pétrarque peint par Andrea di Bartolo di Bargilla
Galleria degli Uffizi, Florence

Francesco Petrarca, en français Pétrarque, (Arezzo, - Arquà, ) est un érudit, un poète et un humaniste italien. Avec Dante Alighieri et Boccaccio il compte parmi les géants de la littérature italienne.

Plus que Dante avec Béatrice, Pétrarque est passé à la postérité pour la perfection de sa poésie qui rime son amour pour Laure. Et pour beaucoup, l'ensemble de sa gloire, l'essentiel de sa renommée, la portée de son influence, tant stylistique que linguistique, tient uniquement à un volume, son immortel Canzoniere dans lequel il rénova la manière des écrivains du « dolce stil nuovo ».

C'est dans cette œuvre majeure qu'il « se présente comme une sorte de Janus regardant à la fois vers le passé et l'avenir, l'antiquité et la chrétienté, la frivolité et le recueillement, le lyrisme et l'érudition, l'intérieur et l'extérieur ».

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Pomponio Torelli

Pomponio Torelli par Cesare Aretusi (1549-1612).
Pomponio Torelli par Cesare Aretusi (1549-1612).

Pomponio Torelli (né en 1539 à Montechiarugolo et mort à Parme le ) est le 8e comte de Montechiarugolo, diplomate, philosophe, homme de lettres et précepteur à la cour du duché de Parme et de Plaisance. Personnage de premier plan dans l'histoire culturelle et politique de Parme sous la domination de la maison Farnèse du XVIe siècle, il entre au service du second duc de Parme, Octave Farnèse, qui le nomme ambassadeur en Flandre puis précepteur de Ranuce Ier Farnèse. Quand Ranuce devient duc, il en fait son émissaire afin de négocier, notamment, les relations tendues avec l'Espagne qui est encore présente à cette époque dans la péninsule italienne.

Torelli publie plusieurs ouvrages et contribue à la promotion de l'Accademia degli Innominati (Académie des Inconnus) de Parme au sein de laquelle il étudie Aristote et Platon.

Psychomachie

Psychomachie de Prudence, British Library, MS 24199 XIe siècle; Job et Patientia (la patience). Les vers latins sont accompagnés d'une glose.
Psychomachie de Prudence, British Library, MS 24199 XIe siècle; Job et Patientia (la patience). Les vers latins sont accompagnés d'une glose.

La Psychomachia, ou en français Psychomachie (du grec ancien Ψυχομαχία, « combat de l'âme » ou « combat pour l'âme »), est une œuvre du poète chrétien Prudence (né en 348 et mort après 405) qui met en scène le combat entre les figures allégoriques des vices et des vertus. Ce poème passe pour une des œuvres majeures de l'épopée chrétienne en langue latine. Du point de vue stylistique, il est très proche de la poésie latine classique, notamment de modèles comme l'Énéide, de Virgile.

Les manuscrits médiévaux sont souvent copieusement annotés de gloses et partiellement accompagnés d'enluminures, témoignant de la popularité du texte. L’œuvre en effet a eu une influence considérable sur l'art du Moyen Âge, aussi bien sur la poésie allégorique que sur la peinture et la sculpture. C'est un des poèmes antiques les plus cités au Moyen Âge.

Satires (Horace)

« Tantale altéré veut saisir l'eau qui, à flots, fuit ses lèvres. Tu ris ? change le nom, cette fable est ton histoire » ; inscription latine sur la fontaine de la place du Mas, à Volvic (Puy-de-Dôme).
« Tantale altéré veut saisir l'eau qui, à flots, fuit ses lèvres. Tu ris ? change le nom, cette fable est ton histoire » ; inscription latine sur la fontaine de la place du Mas, à Volvic (Puy-de-Dôme).

Les Satires (en latin : Sermones ou Saturae) sont un recueil de satires en hexamètres dactyliques du poète latin Horace, formé d'un premier livre de dix poèmes publié vers 35 av. J.-C. et d'un second livre de huit pièces paru vers 29 av. J.-C. Dédicacées au patron d'Horace, Mécène, elles développent sous différentes formes allant de l'anecdote à la parodie de scène mythologique les sujets les plus divers : critique des vices, récit de voyage, portraits de fâcheux, discussion littéraire.

S'inspirant avant tout de Lucilius (IIe siècle av. J.-C.), Horace renouvelle pourtant le genre dont il limite la crudité et exclut la satire politique, trop délicate dans la période troublée de la fin des guerres civiles. Il prône une morale de la modération et du contentement de soi, proche de l'épicurisme, en dénonçant les vices présents dans la société romaine de son temps : l'avarice et l'envie, la gloutonnerie et le raffinement extrême et ridicule de la gastronomie, le désir sexuel incontrôlé.

Le recueil met aussi en scène le poète lui-même. En plus des nombreux éléments autobiographiques qu'il fournit, un autoportrait mitigé apparaît : malmené par son propre esclave et dupé par une prostituée, irascible et maladroit, il présente cependant de nombreuses qualités morales héritées de son père et reconnues par Mécène. Cette description s'élargit dans l'opposition entre le mauvais et le bon poète, ce dernier travaillant beaucoup et écrivant peu. Horace se montre aussi intégrant peu à peu le cercle littéraire centré autour de Mécène et fréquenté par Virgile.

Les Satires sont imitées en latin dès l'Antiquité par Perse et Juvénal, puis au Moyen Âge. À l'époque moderne, les adaptations et imitations se poursuivent dans les langues nationales, avec entre autres l'Arioste en italien, Alexander Pope en anglais, Mathurin Régnier et Boileau en français.

Satyricon

Georges-Antoine Rochegrosse : la rencontre de Pannychis avec Giton (chapitre XXV).
Georges-Antoine Rochegrosse : la rencontre de Pannychis avec Giton (chapitre XXV).

Le Satyricon (ou parfois : Satiricon) est un roman satirique écrit en latin attribué, avec polémique, à Pétrone. Le roman, considéré comme l'un des premiers de la littérature mondiale, mêle vers et prose, latin classique et vulgaire. Il est constitué par un récit-cadre (titré généralement les « Aventures d'Encolpe ») et trois récits enchâssés : l'Éphèbe de Pergame, la Matrone d'Éphèse et le festin chez Trimalcion, autant d'intrigues à la vaste postérité littéraire.

Le récit conte les aventures, dans une Rome décadente (très certainement avant la fin du Ier siècle), de deux jeunes homosexuels, Encolpe et Ascylte, ainsi que du jeune amant du premier, l'adolescent Giton. Encolpe a été frappé d'impuissance par le dieu Priape alors que son ami et rival, Ascylte, convoite l'amour de Giton. Au cours de leurs pérégrinations, ils sont invités à un splendide festin organisé par un riche affranchi, Trimalcion, de chez qui ils parviennent à s'enfuir. Rejoints par le poète Eumolpe, ils embarquent et font naufrage, suite à une tempête, près de Crotone. Encolpe fait ensuite la rencontre de Circé, une habitante de Crotone, mais, frappé de nouveau d'impuissance, il décide d'aller se faire soigner chez Oenothéa, prêtresse de Priape. Le récit est suivi de plusieurs fragments, de tailles inégales.

L'identité de l'auteur du Satyricon demeure l'objet de polémiques. Tour à tour identifié à un proche de Néron, au secrétaire de Pline l'Ancien ou à un Massaliote, voire à plusieurs auteurs différents, l'autorité de Pétrone sur le Satyricon est remise en cause par l'étude du contexte social et politique du roman. Puisant aux sources de la tradition romanesque grecque, et notamment dans le genre milésien, le Satyricon préfigure le roman picaresque. Il constitue une innovation littéraire pour l'Antiquité, si bien qu'il a pu être considéré comme le premier roman européen. L'histoire du texte est complexe : le Satyricon actuel est issu de plusieurs manuscrits dont les cheminements sont encore obscurs. L'édition princeps du Satyricon est publiée, sous le nom d'auteur de « Petronius Arbiter », à Milan en 1482, mais la première édition complète du roman est publiée à Amsterdam en 1669…

Tenebrae Responsoria (Carlo Gesualdo)

Frontispice de l'édition originale (1611)
Frontispice de l'édition originale (1611)

Les Tenebrae Responsoria (ou Responsoria et alia ad Officium Hebdomadae Sanctae spectantia selon leur titre original, en français Répons des Ténèbres) forment un recueil de trois répons, regroupant vingt-sept motets à six voix, un psaume et un cantique composés par Carlo Gesualdo et publiés sous sa direction en 1611 dans son château de Gesualdo.

Chef-d'Œuvre de la dernière période créatrice du compositeur, mais peu diffusé, moins commenté que les cinquième et sixième livre de madrigaux parus la même année, cet ouvrage réalise une synthèse entre les techniques polyphoniques exigeantes de la Renaissance et les conceptions personnelles de Gesualdo, s'attachant à exprimer musicalement la Passion du Christ. Ainsi l'écriture en contrepoint rigoureux, propre aux cérémonies religieuses, présente des modulations harmoniques et chromatiques audacieuses.

Cependant, ces audaces caractéristiques du langage musical de Gesualdo allaient à l'encontre des principes édictés lors du Concile de Trente. Elles ne correspondaient plus au goût de son époque, marquée par l'avènement de la musique baroque où s'illustrait déjà Monteverdi. L'ensemble de la musique religieuse du compositeur resta donc largement ignoré au XVIIe siècle.

La redécouverte de la partition complète des Tenebrae Responsoria, à Naples dans les années 1950, et son édition moderne par Wilhelm Weismann et Glenn Watkins ont suscité un grand intérêt auprès des ensembles vocaux professionnels, de la critique et du public. De nombreux compositeurs contemporains s'en sont inspirés pour leurs propres œuvres, ou ont rendu hommage au caractère mélancolique et « ténébreux » de ce vaste cycle vocal.

Theatrum Chemicum

Volume I.
Volume I.

Le Theatrum Chemicum (« Théâtre Chimique ») est le plus important et le plus célèbre recueil de traités alchimiques de la Renaissance. Écrit en latin, la langue savante européenne de l'époque, et publié pour la première fois en trois volumes en 1602 par l'éditeur et imprimeur strasbourgeois Lazare Zetzner, il atteint six volumes et rassemble plus de deux cents traités dans la dernière édition de 1659-1661.