Défense des droits de la femme

Première page de la première édition américaine.
Première page de la première édition américaine.

A Vindication of the Rights of Woman: with Strictures on Political and Moral Subjects traduit en français par Défense des droits de la femme ou Défense des droits des femmes, suivie de quelques considérations sur des sujets politiques et moraux, publié en 1792 par l’écrivaine britannique Mary Wollstonecraft, est un essai féministe, l'un des tout premiers du genre.

Dans cet ouvrage, Mary Wollstonecraft répond aux théoriciens de l'éducation et de la politique du XVIIIe siècle qui pensent que l'éducation n'est pas destinée aux femmes. Elle soutient qu'au contraire, elles la méritent selon une juste mesure, compte tenu de leur place dans la société.

L'idée d'écrire Défense des droits de la femme est née de la lecture du rapport de Talleyrand à l'Assemblée constituante en 1791, dans lequel il est affirmé que les femmes ne devraient recevoir qu'une éducation à caractère domestique. Mary Wollstonecraft commente ce document, puis se sert de son propre commentaire pour lancer une attaque contre le double standard, le « double critère » appliqué selon le sexe. À cette occasion, elle accuse les hommes d'encourager les femmes à s'abandonner aux excès de l'émotion. La rédaction de ce pamphlet s'est faite à la hâte, en réaction aux événements en cours ; Mary Wollstonecraft manifeste l'intention d'écrire un deuxième volume plus réfléchi, mais meurt avant de l'avoir achevé.

Si Mary Wollstonecraft appelle à l'égalité entre les sexes dans certains domaines de la vie, tels que la moralité, elle n'affirme pas explicitement qu'hommes et femmes sont égaux. Ses prises de position restant ambiguës, il est difficile de la considérer comme une féministe selon le sens moderne du mot, d'autant que ni le terme ni le concept n'existaient à son époque.

Laure Gatet

Détail de la plaque dédiée à Laure Gatet, au cimetière de Boussac-Ville.
Détail de la plaque dédiée à Laure Gatet, au cimetière de Boussac-Ville.

Laure Gatet, née Laure Constance Pierrette Gatet le à Boussac-Bourg (Creuse) et morte le à Auschwitz, est une pharmacienne, biochimiste et résistante française.

Après avoir fréquenté plusieurs établissements scolaires dans le sud-ouest de la France, notamment à Périgueux et à Bordeaux, Laure Gatet fait des études de pharmacie, avant de s'orienter vers des recherches en biochimie. Pendant l'occupation, elle s'engage dans le réseau de résistance la Confrérie Notre-Dame en tant qu'agent de liaison de la France libre. Elle exécute principalement des actions de propagande et d'échanges de renseignements entre la France et ses pays limitrophes. Repérée par la police allemande, elle est arrêtée le soir du 10 juin 1942 et détenue dans plusieurs prisons avant d'être transférée dans le camp d'Auschwitz où elle trouve la mort.

Pat Nixon

Portrait de Pat Nixon
Photographie de Pat Nixon.

Thelma Catherine Ryan Nixon, née le et morte le , est l'épouse de Richard Nixon, 37e président des États-Unis entre le et le . Elle est davantage connue sous les prénoms de Patricia ou Pat.

Née dans l'État du Nevada, Pat Ryan grandit à Los Angeles en Californie, finit ses études secondaires en 1929, intègre le Fullerton Junior College puis l'université de Californie du Sud. Elle finance ses études en travaillant comme gestionnaire de pharmacie, dactylographe, technicienne et boutiquière. En 1940, elle épouse l'avocat Richard Nixon, qui lui donne deux filles. Elle soutient son mari lors de ses victorieuses campagnes électorales pour le Congrès, en 1946 et 1948. Celui-ci est élu vice-président des États-Unis, et fait partie de l'administration Eisenhower. Pat Nixon gagne de son côté une visibilité médiatique appréciée ; elle soutient son époux lors de sa candidature malheureuse à l'élection présidentielle de 1960 et de celle, victorieuse, à l'élection de 1968.

En tant que Première dame des États-Unis, elle promeut un certain nombre de causes caritatives. Elle acquiert 600 objets de mobilier et d'art pour la Maison-Blanche, soit plus qu'aucune Première dame avant elle. Elle est alors aussi la première à effectuer autant de voyages officiels, visitant près de 80 pays ; elle est également la première à se rendre dans une zone de combat. Ces déplacements résonnent favorablement dans les médias, l'opinion publique et dans les pays-hôtes. Richard Nixon est réélu en 1972, mais doit quitter ses fonctions deux ans plus tard, après la révélation du scandale du Watergate.

Ses apparitions publiques se font, dès lors, moins fréquentes. Elle retourne avec son époux vivre en Californie, puis dans le New Jersey. Elle subit deux accidents vasculaires cérébraux (en 1976 et 1983), et apprend qu'elle est atteinte d'un cancer du poumon, en 1992. Elle décède un an plus tard, à l'âge de 81 ans.

Anna Kingsford

Dr. Anna Kingsford
Dr. Anna Kingsford

Anna Kingsford (née Annie Bonus, le à Maryland Point, dans le quartier de Stratford, à Londres, et décédée le à Londres), fut une militante féministe, écrivain, médecin, théosophe, spiritualiste, hermétiste anglaise. Elle s'engagea également pour le végétarisme et contre la vivisection. Elle fut une des premières Anglaises à obtenir un doctorat en médecine.

Issue d'une riche famille londonienne, elle reçut une éducation classique, principalement à domicile. Au décès de son père, elle hérita d'une rente considérable dont elle devait conserver la complète jouissance, même une fois mariée, contrairement aux dispositions légales de l'époque. Désirant cependant travailler, elle se heurta aux préjugés de la société de son époque qui lui en refusaient la possibilité. En 1867, elle épousa un de ses cousins qui lui avait promis de lui laisser une entière liberté dans le mariage. L'année suivante, elle s'engagea pour le droit de propriété des femmes mariées et publia un pamphlet féministe.

En 1870, alors que son époux était pasteur anglican, elle se convertit au catholicisme et au végétarisme. Installée avec sa famille (elle eut une fille) à Atcham, près de Shrewsbury, elle acheta en 1872 un magazine londonien, The Lady's Own Paper. Devenue directrice et rédactrice en chef, elle passa de plus en plus de temps dans la capitale. Là, elle découvrit la vivisection. Pour lutter plus efficacement contre celle-ci, elle décida de faire des études de médecine afin de vérifier par elle-même si la vivisection était réellement nécessaire à la science. Les études de médecine étant interdites aux femmes au Royaume-Uni, elle partit pour Paris. Elle fut reçue docteur en 1880 avec une thèse, en français, sur le végétarisme. De retour à Londres, elle y ouvrit un cabinet médical où elle rencontra un véritable succès, surtout auprès des femmes qui appréciaient d'avoir affaire à un médecin femme.

Elle se rapprocha dans les années 1880 des milieux ésotériques et hermétiques londoniens. Elle devint spiritualiste et théosophe. Plutôt chrétienne mystique, elle s'entendit mal avec les théosophes imprégnés de philosophies orientales. Elle fonda en 1884 sa propre Hermetic Society qui fut précurseur de l'Ordre hermétique de l'Aube dorée.

Elle décéda en 1888 d'une tuberculose. Elle est enterrée dans le cimetière de l'église St-Eata, celle où officiait son mari, à Atcham.

Affaire de l'annulation d'un mariage pour erreur sur la virginité de l'épouse

L'affaire de l'annulation d'un mariage pour erreur sur la virginité de l'épouse est née d'une décision de justice. Le , le tribunal de grande instance de Lille, en France, a annulé un mariage pour « erreur sur les qualités essentielles du conjoint » en vertu de l'article 180 alinéa 2 du Code civil. Selon le tribunal, la femme n'est pas vierge alors qu'elle savait que cette condition avait un caractère déterminant dans la motivation et le consentement de l'homme qu'elle épousait.

Fin , une polémique s'en est suivie et de nombreuses personnalités, politiques, religieuses ou encore intellectuelles ont réagi à la décision. À la suite de ces évènements, le garde des Sceaux Rachida Dati a demandé au ministère public, c'est-à-dire au procureur général de Douai, de faire appel contre l'avis des conjoints. L'appel a été déposé auprès de la cour d'appel de Douai, le .

Le , la cour d'appel de Douai a finalement infirmé le jugement du tribunal de grande instance.

Cléopâtre VII

La Mort de Cléopâtre, de Reginald Arthur (1892).
La Mort de Cléopâtre, de Reginald Arthur (1892).

Cléopâtre VII Philopator (en grec ancien : Κλεοπάτρα Θεὰ Φιλοπάτωρ / « Déesse qui aime son père »), puis Théa Néôteria Philopatris (en grec ancien : Θεὰ νεωτέρα Φιλοπάτριϛ / « Déesse nouvelle qui aime sa patrie »), est une reine d'Égypte antique de la dynastie des Ptolémées. D'origine macédonienne, elle est née vers 69 av. J.-C. et morte le

Elle règne sur l’Égypte entre -51 et -30 avec ses frères-époux Ptolémée XIII et Ptolémée XIV, puis au côté du général romain Marc Antoine. Elle est célèbre pour ses relations avec Jules César et Marc Antoine avec lesquels elle a eu plusieurs enfants. Prenant part à la guerre civile entre ce dernier et Octave, elle est vaincue à la bataille d'Actium en -31. La conquête de l’Égypte par les Romains marque la fin de l'époque hellénistique. Cléopâtre est un personnage dont la légende s'est emparée, de son vivant même. Sa mort tragique n'a fait que renforcer la tendance au romanesque qui entoure le personnage, et qui parfois gêne l'historien dans une approche objective de cette reine d'Égypte, l'une des femmes les plus célèbres de l'Antiquité.

Histoire du sport féminin en France

Démonstration de gymnastique féminine aux Jeux de Londres en 1908.
Démonstration de gymnastique féminine en 1908.

L'histoire du sport féminin en France présente souvent ce fait comme une conquête contemporaine, mais l'affirmation selon laquelle les Françaises n'ont eu que récemment accès aux activités physiques et sportives mérite d'être tempérée au fur et à mesure que l'on remonte le fil de l'histoire. Cependant, si, aux confins des XIXe et XXe siècles, certaines ont trouvé leur place au sein du mouvement gymnique et des activités traditionnelles, comme à l'escrime ou l'aviron, l'accès des autres à la révolution sportive anglo-saxonne est loin d'être aussi aisé et après la guerre de 1914-1918 des sportives doivent créer leurs propres institutions pour pouvoir exister et n'être finalement admises aux Jeux olympiques qu'en 1928, en dépit des réserves de la Faculté à l'encontre des activités physiques intenses pour la physiologie féminine et de l'opposition déterminée de Pierre de Coubertin. Il convient de souligner la place exemplaire tenue par Alice Milliat dans ce véritable combat.

Le rattachement des fédérations féminines à une fédération masculine imposé par le régime de Vichy n'est pas remis en cause à la Libération. Il perdure depuis, lesdites fédérations mettant le même soin à la gestion technique des deux branches. Cependant, si les grandes championnes bénéficient d'une couverture médiatique comparable à celle de leurs collègues masculins et si la parité s'établit progressivement au niveau de la pratique amateur, c'est encore loin d'être le cas pour beaucoup de sportives professionnelles et encore moins pour les postes de responsabilité dans les structures dirigeantes malgré l'incitation des pouvoirs publics à faire appliquer les directives européennes dans ce domaine.

Rayon sportif féminin

Marie-Thérèse Eyquem est à l'origine du développement du RSF
Marie-Thérèse Eyquem est à l'origine du développement du RSF

Le Rayon sportif féminin (RSF) est un ancien mouvement sportif catholique réservé aux jeunes filles. Fondé à Paris en 1919 par les Filles de la Charité, c'est aussi l'une des premières organisations fédérales concernant le sport féminin en France. Rapidement élargi, à la demande de l'épiscopat, aux autres congrégations religieuses et aux patronages paroissiaux, il revendique à la veille de la Seconde Guerre mondiale un effectif de 60 000 gymnastes, réparties sur tout le territoire national. À l'automne 1940, l'administration du secrétariat à l'éducation générale de l'État français dont est membre Marie-Thérèse Eyquem, une de ses plus grandes dirigeantes, lui impose le rattachement à la Fédération gymnastique et sportive des patronages de France dont il est déjà très proche. Cette fusion est pérennisée à la Libération, en 1945, ladite fédération prenant l'appellation de Fédération sportive de France dès 1947, puis celle de Fédération sportive et culturelle de France en 1968. Le sport féminin et en particulier la gymnastique assurent toujours actuellement l'essentiel des effectifs licenciés de cette dernière.

Stars de Montréal

Les Stars photographiés sur la patinoire avec des maillots roses.
Les Stars soutiennent la lutte contre le cancer du sein lors d'un événement annuel. Pour l'occasion, elles jouent avec des maillots roses.

Les Stars de Montréal est une équipe féminine de hockey sur glace de la ville de Montréal, au Québec. L'équipe joue ses matchs à domicile au centre Étienne-Desmarteau à Montréal et fait ses débuts dans la ligue canadienne de hockey féminin en 2007-2008. Meilleure équipe de toutes les saisons régulières depuis ses débuts, la formation des Stars remporte à deux reprises le plus prestigieux des trophées du hockey féminin en Amérique du Nord en gagnant la Coupe Clarkson en 2009 et 2011.

L'équipe est entraînée par Patrick Rankine. La capitaine est Lisa-Marie Breton-Lebreux et elle est assistée par l'ancienne capitaine de l'Avalanche du Québec Nathalie Déry, l'olympienne Caroline Ouellette et Kelly Sudia.

Menace du stéréotype

Photo d’octobre 1946 montrant Mary Blade se tenant devant un tableau noir : elle était alors la seule femme à la Cooper Union.
Les femmes et les mathématiques, un exemple de stéréotype négatif désinvestissant

La menace du stéréotype est un concept issu des stéréotypes étudiés en psychologie sociale. Il représente l'impact psychologique qu'un stéréotype peut avoir sur une personne visée par ce stéréotype. Face à certaines situations, un individu peut avoir la sensation d'être jugé à travers un stéréotype négatif visant son groupe ou craindre de faire quelque chose qui pourrait confirmer ce stéréotype. Dès lors, cela provoque une diminution des performances de cet individu, dans un domaine où il est impliqué personnellement.

De nombreux domaines et groupes sont touchés par la menace du stéréotype. Celle-ci étant très dépendante du contexte, certaines stratégies permettent d'aller à l'encontre de la menace du stéréotype.

Ce phénomène a été mis en évidence par Claude Steele et Joshua Aronson en 1995. Ceux-ci s'intéressaient aux causes de l'échec scolaire des minorités ethniques telles que les Afro-Américains. En effet, il existe aux États-Unis un stéréotype selon lequel ils seraient moins intelligents que les Blancs. Steele et Aronson se sont dès lors intéressés à l'impact que cette croyance pouvait avoir sur la performance intellectuelle des cibles du stéréotype. Suite à leurs expériences, ils ont effectivement montré que la performance à une tâche verbale difficile était moins bonne lorsque les étudiants noirs pensaient que la tâche mesurait leur intelligence.

Andrea Dworkin

Andrea Dworkin en 1988.
Andrea Dworkin en 1988.

Andrea Rita Dworkin (Camden, Washington, ) est une essayiste américaine, théoricienne du féminisme radical. Elle est surtout connue pour sa critique de la pornographie, qu'elle rapprochait du viol et autres formes de violence contre les femmes.

Activiste anti-guerre et proche de certains milieux anarchistes à la fin des années 1960, Dworkin a écrit plus d'une dizaine de livres sur la théorie et la pratique du féminisme radical. Pendant la fin des années 1970 et les années 1980, elle a gagné une renommée nationale comme porte-parole du mouvement féministe anti-pornographie, et pour ses écrits sur la pornographie et la sexualité, particulièrement Pornography: Men Possessing Women (1979) et Intercourse (1987) qui restent ses deux ouvrages les plus connus.

Sa personnalité et ses positions très tranchées, principalement sur la sexualité et la pornographie, ont été la cible de critiques, notamment de la part de féministes opposées à ses idées. Elle est aussi admirée et célébrée par de nombreuses autres féministes qui reconnaissent ses réalisations et son engagement aux côtés des femmes.

Histoire du féminisme

Égalité des sexes.
Égalité des sexes.

L'histoire du féminisme commence dans la seconde partie du XIXe siècle, lorsque le mot féminisme apparaît sous la plume d'Alexandre Dumas fils puis sous celle d'Hubertine Auclert. Cependant, dès la fin du Moyen Âge, des auteurs critiquaient la place accordée aux femmes dans la société. Le discours féministe, à partir de ce moment, met plusieurs siècles pour s'élaborer et s'afficher comme un mouvement revendiquant, dans un premier temps, l'égalité civique et civile des femmes et des hommes puis une libération des femmes du carcan patriarcal tel qu'il est ressenti par les militantes.

À partir donc de cette apparition structurée du féminisme, son histoire est le plus souvent divisée en trois périodes pendant lesquelles certaines revendications sont plus mises en avant. Ainsi la première vague se réfère au XIXe et au début du XXe siècle quand les principales revendications se rapportent au droit de vote, aux conditions de travail et aux droits à l'éducation pour les femmes et les filles. La deuxième vague (1960-1980) dénonce l'inégalité des lois, mais aussi les inégalités culturelles et remet en question le rôle de la femme dans la société. La troisième vague (fin des années 1980-début des années 2000) est perçue à la fois comme une continuation de la seconde vague et une réponse à l'échec de celle-ci.

Si ce découpage prédomine dans la critique occidentale, encore que de nombreuses féministes françaises jugent que la troisième vague est propre au mouvement américain, il ne peut être plaqué sur l'histoire du féminisme des autres parties du monde. La littérature sur le sujet tend à délaisser les autres cultures et civilisations alors que des mouvements de défense de droits des femmes apparaissent dès le début du XXe siècle sur les autres continents, d'ailleurs souvent inspirés par les idées occidentales. En fonction de la période, des cultures ou du pays, les féministes, à travers le monde, ont défendu des causes et affiché des objectifs différents. La qualification de féministes pour ces mouvements est sujette à controverse. En effet la plupart des historiens du féminisme, en Occident, s'accordent pour dire que tous les mouvements et tous les travaux accomplis pour obtenir des droits pour les femmes doivent être considérés comme des mouvements féministes, même si leurs membres ne se revendiquent pas comme tels, alors que d'autres historiens pensent que le terme ne doit s'appliquer qu'au mouvement féministe moderne et à ses continuateurs.

Liste des lauréates du prix Nobel

Frise des prix Nobel reçus par des femmes.
Frise des prix Nobel reçus par des femmes.

Le prix Nobel a été décerné 47 fois à des femmes, dont deux fois à Marie Curie qui en est par ailleurs la première récipiendaire féminine.

Le nombre notablement faible de femmes ayant reçu un prix Nobel reste symptomatique de l'écart de genre, ou gender gap, qui touche les domaines concernés par le prix. Si les femmes sont historiquement plus récompensées pour la paix et en littérature, ces prix dans leur ensemble recensent peu de femmes dans leurs rangs comparativement aux hommes.

Plusieurs raisons sont pointées du doigt, différentes selon les périodes historiques. Tantôt l'inaccessibilité du domaine scientifique pour les femmes, puis le contexte de la guerre froide, le manque de réseaux de pairs, de nominations de femmes ou un entre soi trop grand entre femmes et hommes dans tous les domaines récompensés par le prix. Un effort notable a néanmoins été réalisé par les comités Nobel depuis les années 1990 pour corriger les multiples biais dont ils ont été accusés au fil des années.

Thekla Resvoll

Thekla Resvoll en 1891.
Thekla Resvoll en 1891.

Thekla Resvoll, de son nom complet Thekla Susanne Ragnhild Resvoll, est une botaniste norvégienne née le à Vågå et décédée le à Oslo. Considérée comme pionnière dans la recherche et l'enseignement de l'histoire naturelle, elle a été la première femme à obtenir un doctorat de botanique en Norvège et la troisième à entrer à l'Académie norvégienne des sciences et des lettres.

Elle a fait ses études supérieures à l'université d'Oslo, complétées par nombre de voyages de recherche en Europe ou plus lointains, et une fois sa thèse soutenue, a été recrutée par ses anciens professeurs. Sa carrière est restée discrète mais marquée par une pédagogie fort appréciée de ses étudiants et un comportement lui ayant valu la sympathie et l'estime de ses collègues, d'autant plus volontiers accordées que ses recherches, assez marginales à l'époque, ne risquaient en rien de rivaliser avec leurs propres travaux.

Attirée par la mouvance féministe, Thekla Resvoll a souvent manifesté son originalité en tant que femme aussi bien par son habillement que par ses prises de position, tout cela dans la modération et sans agressivité, mais avec une constance soutenue, en accord avec son caractère à la fois placide et obstiné. Cet engagement lui a parfois valu des jugements sévères de la part de ses contemporains qui ont pu le considérer comme « immoral » au regard des canons en vigueur, mais en toutes occasions, elle a reçu le soutien publiquement affirmé de son mari, géologue de renom.

Parmi ses publications, outre nombre d'ouvrages scientifiques, se comptent plusieurs livres de vulgarisation, dont un manuel scolaire.

Margaret Nevinson

Margaret Wynne Nevinson en 1910.
Margaret Wynne Nevinson en 1910.

Margaret Wynne Nevinson, née Jones () est une militante féministe britannique d'origine galloise, également journaliste, écrivain, travailleuse sociale, juge de paix et femme politique londonienne.

Fille d'un prêtre anglican, fervente chrétienne, elle consacre la majeure partie de sa vie à l'aide sociale dans les quartiers pauvres de l'East End, d'abord aux côtés des philanthropes Samuel et Henrietta Barnett, puis en tant que Poor Law Guardian. Son investissement féministe en faveur du droit de vote des femmes l'amène à s'impliquer dans nombre d'organisations suffragistes, principalement la Women's Freedom League dont elle est l'une des fondatrices. Le droit de vote des femmes obtenu, elle devient l'une des premières femmes juge de paix d'Angleterre.

Elle écrit pour la presse suffragiste (The Vote) ou socialiste (The Guardian). Ses nouvelles, parmi les premières œuvres réalistes du Royaume-Uni, exposent la dureté de la condition des classes laborieuses londoniennes, notamment pour les femmes mariées. Elle écrit également des textes autobiographiques, teintés d'amertume envers le déroulement de son existence et son mariage insatisfaisant avec le correspondant de guerre Henry Woodd Nevinson. Elle est la mère du peintre Christopher Nevinson.

Femmes en franc-maçonnerie

Réception d'une femme dans une loge d'adoption du Premier Empire (France).
Réception d'une femme dans une loge d'adoption du Premier Empire (France).

L'admission des femmes en franc-maçonnerie est progressive et très diverse selon les époques et les pays. En 2016, dans un nombre croissant de pays, notamment en Europe, elles peuvent rejoindre des obédiences maçonniques mixtes ou exclusivement féminines, ces obédiences faisant généralement partie du courant adogmatique ou libéral de la franc-maçonnerie.

Historiquement, et tout en restant très restreinte, la présence de femmes du métier dans la maçonnerie opérative et sur des chantiers de construction est attestée dès le XIIIe siècle. Si elles ne sont pas strictement interdites d'accès, le statut des femmes en général à cette époque ne leur permet d'appartenir à des corporations que sous certaines conditions très spécifiques.

Dans la franc-maçonnerie spéculative, la première femme initiée aurait été Elisabeth Aldworth, reçue en Irlande vers 1712 dans des circonstances tout à fait inhabituelles. Après la création en 1717 de la première obédience maçonnique en Angleterre et la promulgation des constitutions d'Anderson, l'interdiction de les recevoir en loge maçonnique est institutionnalisée. Plus aucune femme n'est admise en tant que franc-maçonne au sens strict, jusqu'à l'initiation en France de Maria Deraismes le . Cependant, dans cet intervalle, il s'avère qu'apparaissent différents ordres mixtes d'inspiration maçonnique, tels que la maçonnerie dite « d'adoption », en France, ou encore l'« Eastern Star » aux États-Unis.

La création de la première obédience mixte en France à la fin du XIXe siècle est le début d'un long processus d'ouverture aux femmes d'une franc-maçonnerie spéculative, dont les obédiences et les pratiques sont exclusivement masculines depuis sa création. Au terme de multiples remises en cause, qui rejoignent parfois les combats féministes du début du XXe siècle, celui-ci voit l'installation de la première obédience féminine et le développement aux côtés de la branche mixte d'une franc-maçonnerie indépendante, ouverte aux femmes et pratiquant les rites maçonniques historiques, dans leurs plénitudes philosophiques et initiatiques. Si des interdictions concernant leur admission perdurent au XXIe siècle, et ce notamment dans la franc-maçonnerie dite « régulière » du courant de la Grande Loge unie d'Angleterre, cette dernière ne conteste plus la qualité de franc-maçonne des femmes initiées au sein de certaines obédiences mixtes anglaises ou de par le monde.

Marcela Agoncillo

Portrait de Marcela Agoncillo.
Portrait de Marcela Agoncillo.

Marcela Mariño de Agoncillo (née le et morte le ) est une femme philippine connue pour avoir cousu pour la toute première fois le drapeau des Philippines, ce qui lui vaut le surnom de « mère du drapeau philippin ».

Issue d’une famille aisée de Taal dans la province de Batangas, elle étudie la musique et les arts féminins au Colegio de Santa Catalina. À trente ans, elle épouse Felipe Agoncillo, un avocat et juriste avec qui elle a six enfants. Elle rejoint son mari à Hong Kong où il est exilé durant la révolution philippine. C'est dans cette ville qu’Emilio Aguinaldo, meneur de la révolution, lui demande de coudre un drapeau pour les Philippines. Marcela Agoncillo accepte de bonne grâce et confectionne à la main ledit drapeau avec l’aide de sa fille aînée et d’une amie, sous la direction d’Aguinaldo.

Cet acte la fait entrer dans l’histoire, car le motif de ce drapeau est toujours utilisé par l'actuelle République des Philippines. Elle demeure ainsi une des quelques femmes associées à l’histoire de la révolution, et sa mémoire est commémorée dans des musées, par divers monuments (dont plusieurs statues aux Philippines), ainsi que dans les arts.

Organisation pour la liberté des femmes en Irak

L’Organisation pour la liberté des femmes en Irak (OLFI), également connue sous son sigle anglophone OWFI (pour Organization of Women’s Freedom in Iraq) est une organisation non-gouvernementale dédiée à la défense les droits des femmes en Irak. Elle est fondée en par Yanar Mohammed, Nasik Ahmad et Nadia Mahmood. Elle est favorable à la pleine égalité hommes-femmes et à la laïcité, hostile à l’islamisme et à l’occupation américaine. Sa présidente est Yanar Mohammed et sa porte-parole internationale, Houzan Mahmoud.

À l’origine de l’OLFI se trouve l’Organisation indépendante des femmes, active au Kurdistan de 1992 à 2003 malgré la répression gouvernementale et islamiste, et la Coalition de défense des droits des femmes irakiennes, fondée en 1998 par des irakiennes en exil. L’OLFI concentre son action sur la lutte contre la charia, contre les enlèvements et assassinats de femmes et contre les crimes d’honneur. Forte de plusieurs milliers de membres, elle dispose d’un réseau de soutien à l’extérieur, notamment aux États-Unis. Ses militantes et ses dirigeantes ont plusieurs fois fait l’objet de menaces de mort de la part d’organisations islamistes.

Première vague féministe

Page frontispice de A Vindication of the Rights of Woman: with Strictures on Political and Moral Subjects, ouvrage de Mary Wollstonecraft réclamant plus de droits pour les femmes. Livre publié en 1792 à Boston aux États-Unis.
Page frontispice de A Vindication of the Rights of Woman: with Strictures on Political and Moral Subjects, ouvrage de Mary Wollstonecraft réclamant plus de droits pour les femmes. Livre publié en 1792 à Boston aux États-Unis.

La première vague féministe est une période de l'histoire du féminisme qui va des années 1850 à 1945 et qui concerne les pays européens et les États-Unis.

Pour chaque pays, l'apparition du mouvement féministe marque le début de la période et l'accès au droit de vote en marque la fin. Cependant, comme cela ne se produit pas au même moment dans chaque État, les dates précises diffèrent. La naissance d'un mouvement féministe signe le commencement de cette première vague mais cela ne signifie pas qu'avant le XIXe siècle personne ne s'était soucié des conditions de vie des femmes. Dès le Moyen Âge, de rares femmes, à l'image de Christine de Pisan, avaient évoqué la misogynie mais il faut attendre la seconde moitié du XIXe siècle pour que le mouvement féministe naisse réellement. Aux États-Unis, la Convention de Seneca Falls de 1848 est souvent choisie comme point de départ du féminisme ; au Royaume-Uni, aucun évènement ne permet de donner une date de naissance précise. La parution de plusieurs ouvrages dès la fin du XVIIIe siècle pose progressivement la question de la place de la femme dans la société sur le devant de la scène. En France, la partielle liberté de parole au début du Second Empire permet l'émergence du féminisme à la suite d'André Léo, pseudonyme de Léodile Champseix. Enfin, en Allemagne et dans le reste de l'Europe, les révolutions de 1848 amènent avec elles l'aspiration féminine à plus de liberté tout comme le fait en Russie, l'avènement du tsar Alexandre II.

Aucune des féministes de cette époque n’utilise le terme de « première vague ». Ce nom est donné a posteriori lorsque des féministes dans les années 1960 se désignent comme faisant partie de la deuxième vague féministe. La journaliste Martha Weinman Lear introduit, pour la première fois, la notion de « vagues » féministes, dans un article du New York Times Magazine de . Ainsi, elle unifie et limite le mouvement passé qui ne s'était pas pensé ainsi. Cette première vague est alors souvent présenté comme cherchant seulement à obtenir le droit de vote pour les femmes. Les autres sujets qui préoccupaient aussi les féministes du début du XXe siècle sont ignorés par la plupart des féministes de cette nouvelle génération. Or, le droit à l'éducation et au travail, l'accès aux droits civils, la maîtrise de la procréation sont aussi des points importants dans les luttes féministes de la première vague. Celle-ci est fortement associée au mouvement des suffragettes mais elle ne s'y limite pas ; tracts, manifestations, créations d'associations, dans tous les pays où le féminisme se développe, sont utilisés pour atteindre l'égalité entre les hommes et les femmes.

Women's Tax Resistance League

Le badge de la WTRL.
Le badge de la WTRL.

La Women's Tax Resistance League (« Ligue féminine de résistance fiscale ») (WTRL) est une association britannique féministe, fondée en à l'initiative de plusieurs membres de la Women's Freedom League (« Ligue pour la liberté des femmes ») (WFL). La WTRL milite pour le droit de vote des femmes au Royaume-Uni et la création d'un statut fiscal de la femme mariée.

Dans un contexte de division des suffragistes britanniques en plusieurs associations rivales, parfois opposées, la WTRL se concentre sur une modalité d'action unique, la résistance fiscale. Elle peut ainsi organiser une action concertée impliquant des femmes de tous les courants du suffragisme, et parvient à mettre le gouvernement libéral au pouvoir devant les contradictions de sa politique fiscale. Elle suspend ses activités à l'entrée de la Première Guerre mondiale et se dissout en , après que les femmes de plus de 30 ans aient obtenu le droit de vote. Dix ans plus tard, en , les femmes britanniques obtiennent le droit de vote dans les mêmes conditions que les hommes.

Ana Mirallès

Ana Mirallès en 2017.
Ana Mirallès en 2017.

Ana Miralles (orthographié Mirallès en français) est une illustratrice et auteure de bande dessinée espagnole née le à Madrid. Elle est notamment connue pour son traitement érotique et réaliste de sujets mettant en scène des femmes indépendantes au caractère fort, bien que ses œuvres relèvent de genres différents.

Elle commence sa carrière en 1982, exerçant pour différents périodiques, puis publie son premier album en 1990. Son œuvre la plus connue est la série Djinn, scénarisée par Jean Dufaux et publiée de 2001 à 2016. Elle a dessiné d'autres ouvrages, comme Eva Medusa, À la recherche de la licorne, Mano en mano, Waluk et Muraqqa’. Au cours de sa carrière, elle reçoit plusieurs distinctions culturelles à l'international.

Clare Stevenson

Clare Stevenson, vers 1943.
Clare Stevenson, vers 1943.

Clare Grant Stevenson est une militaire australienne, née le à Wangaratta et morte le à Sydney.

Elle est la première et la seule dirigeante de la Women's Auxiliary Australian Air Force (WAAAF), de à . En 2001, elle est décrite par Alan Stephens comme « la femme la plus importante de l'histoire de l'armée de l'air australienne ». Formée en tant que branche distincte de la Royal Australian Air Force (RAAF) en , la WAAAF est la première et la plus importante branche militaire féminine d'Australie pendant la Seconde Guerre mondiale, comptant plus de 18 000 membres vers la fin de l'année 1944 et représentant plus de 30 % du personnel au sol de la RAAF.

Née et élevée dans l'État de Victoria, Stevenson est cadre supérieur au sein de la société Berlei lorsqu'elle est nommée à la tête de la WAAAF. Elle accède alors au grade de squadron leader, puis wing officer, avant d'être promu group officer en . Elle reprend sa carrière civile lorsqu'elle quitte les forces aériennes en 1946. Longtemps active dans le domaine de l'éducation des adultes et de l'aide sociale, elle contribue, après sa retraite de Berlei en 1960, à la création de diverses associations caritatives, dont la Carers Association of New South Wales (aujourd'hui Carers NSW). Elle est honorée de l'ordre de l'Empire britannique et de l'ordre d'Australie pour l'ensemble de sa carrière militaire et civile.

Sous les jupes des filles (film)

Audrey Dana, réalisatrice, co-scénariste et actrice du film, lors de l'ouverture officielle de la Fête du cinéma en 2014.
Audrey Dana, réalisatrice, co-scénariste et actrice du film, lors de l'ouverture officielle de la Fête du cinéma en 2014.

Sous les jupes des filles est un film français réalisé par Audrey Dana, sorti en 2014.

Ce film choral raconte les tribulations de onze femmes à Paris, le temps du cycle hormonal de l'une d'elles. Le projet est né du constat que les comédies proposent peu de rôles aux femmes, hormis des personnages de faire-valoir, et de la volonté de proposer un film mettant en avant les femmes et donnant une autre image de la féminité, variée et sans tabou. Pour préparer ce film, Audrey Dana, qui réalise alors son premier long métrage, a d'abord interrogé de nombreuses femmes et fait participer ses interprètes à la construction de ses personnages. L'un des rôles principaux est interprété par la réalisatrice même, qui fait notamment appel à Vanessa Paradis, Isabelle Adjani, Laetitia Casta et Sylvie Testud pour les autres personnages.

La critique a souvent été négative lors de sa sortie, les reproches s'articulant souvent autour d'une vision stéréotypée des femmes, de la vulgarité des situations ou encore du trop grand nombre de personnages, alors que les compliments s'orientent surtout sur la performance de certaines actrices ou sur l'audace d'Audrey Dana. Outre les aspects cinématographiques, le film a suscité des critiques d'un autre ordre à la suite du positionnement de sa réalisatrice et de certaines actrices sur la question du féminisme et le rejet de ce terme, même si Audrey Dana a fini par reconnaître que sa démarche était foncièrement féministe. Malgré cet accueil général, Sous les jupes des filles a connu un grand succès en salles en dépassant le million d'entrées en France.

La bande originale est composée par Imany. Une des chansons du film, Don't Be So Shy, connaît un succès international sous une version remixée deux ans après la sortie du film.

L'Échange (film, 2008)

Angelina Jolie sur le tournage du film (2007).
Angelina Jolie sur le tournage du film (2007).

L’Échange (Changeling) est un film dramatique américain réalisé par Clint Eastwood et écrit par Joseph Michael Straczynski, sorti en 2008. Inspiré de faits réels qui se sont déroulés en 1928 à Los Angeles, il raconte l’histoire d’une mère, interprétée par Angelina Jolie, dont le fils est enlevé et qui est confrontée à la corruption des autorités de la ville. L’Échange traite aussi de l’impuissance de la femme et de la violence faite aux enfants.

Après avoir pris connaissance de cette affaire au Los Angeles City Hall, Straczynski passe une année de recherche sur les faits historiques ; il a d’ailleurs déclaré que 95 % du script proviennent de près de 6 000 pages de documentation. La plupart des rôles sont d’ailleurs inspirés de personnes réelles. C’est la première version de son script qui est choisie pour le tournage. Pour Straczynski, il s’agit de son premier scénario adapté au cinéma, après des créations pour la télévision.

Lors de la préproduction du film, Ron Howard est d’abord pressenti pour la réalisation du film mais d’autres projets l’empêchent de travailler sur ce tournage et Clint Eastwood le remplace. Howard et Imagine Entertainment collaborent avec Brian Grazer pour produire le film aux côtés de la Malpaso Productions, alors qu’Universal Pictures finance et distribue le film. Plusieurs acteurs se présentent pour le film, mais Clint Eastwood choisit Angelina Jolie pour son visage car il lui semble correspondre à la période du film. La distribution comprend également John Malkovich, Jeffrey Donovan, Jason Butler Harner, Michael Kelly et Amy Ryan. Le tournage débute le à Los Angeles et se termine en décembre de la même année.

Hypatie

Représentation imaginaire d'Hypatie d'Alexandrie par Alfred Seifert (1901).
Représentation imaginaire d'Hypatie d'Alexandrie par Alfred Seifert (1901).

Hypatie (née entre 355 et 370 selon les sources et assassinée par des chrétiens en 415) est une philosophe néoplatonicienne, astronome et mathématicienne grecque d'Alexandrie. Grande femme de lettres et de sciences, elle est à la tête de l'école néoplatonicienne d'Alexandrie, au sein de laquelle elle enseigne la philosophie et l'astronomie. C'est la première mathématicienne dont la vie est bien documentée.

Hypatie est reconnue de son vivant pour être une professeure de renom et une sage conseillère. La seule source listant ses œuvres, la Souda, lui attribue un commentaire sur les Arithmétiques de Diophante d'Alexandrie, qui aurait peut-être partiellement survécu en se mélangeant au texte original de Diophante parvenu jusqu'à nous, et un autre, perdu, sur le traité d'Apollonios de Perga portant sur les sections coniques. Elle participe par ailleurs au commentaire ou à l'édition de l'Almageste de Ptolémée par son père. Elle est aussi capable de construire des astrolabes et des hydromètres.

Bien que non-chrétienne, Hypatie est connue pour sa tolérance à l'égard des premiers chrétiens. Elle enseigne ainsi à de nombreux étudiants chrétiens, dont Synésios de Cyrène, futur évêque de Ptolémaïs. Jusqu'à la fin de sa vie, Hypatie conseille Oreste, alors préfet d'Égypte, qui est en conflit ouvert avec Cyrille d'Alexandrie, évêque d'Alexandrie. Des rumeurs indiquant qu'elle entretient le conflit entre Oreste et Cyrille poussent une foule de moines chrétiens, en mars 415, à l'assassiner, à la démembrer et à la brûler. Ils sont notamment incités à tuer Hypatie par un meneur spirituel nommé Pierre, sous l'influence de Cyrille d'Alexandrie.

Sa mort sous les coups des chrétiens choque l'Empire et fait d'elle une « martyre de la philosophie », menant les futurs néoplatoniciens comme Damascios à devenir de fervents opposants au christianisme. Pendant le Moyen Âge, le symbole d'Hypatie est récupéré et déformé pour en faire une incarnation des vertus chrétiennes ; elle pourrait être à l'origine de la légende de Catherine d'Alexandrie. Pendant le Siècle des Lumières, elle redevient un symbole de l'opposition au catholicisme. Elle intègre la littérature européenne sous l'impulsion de Charles Kingsley en 1853, qui rédige un ouvrage romancé sur la vie de la mathématicienne, puis, au XXe siècle, devient une icône du mouvement pour les droits des femmes et du féminisme. Plusieurs descriptions associent son histoire avec l'incendie de la grande Bibliothèque d'Alexandrie ; les faits démontrent pourtant que les deux attaques sont distinctes.

Florence Cestac

Florence Cestac au Salon du livre de Paris en mars 2008.
Florence Cestac au Salon du livre de Paris en mars 2008.

Florence Cestac est une autrice de bande dessinée, illustratrice et éditrice française, née le à Pont-Audemer (Eure).

Ancienne élève des Beaux-Arts à Rouen et de l'École des arts décoratifs à Paris, elle collabore à plusieurs périodiques. Au début des années 1970, elle co-fonde avec Étienne Robial la maison d’édition Futuropolis, qui influence durablement le paysage de la bande dessinée française. En parallèle, elle est l’autrice de nombreux albums qui lui valent un succès public et critique de long terme. Ses ouvrages les plus célèbres sont Harry Mickson, Les Déblok, Le Démon de midi, La Véritable Histoire de Futuropolis et Un amour exemplaire. Elle reçoit plusieurs distinctions culturelles et notamment, en 2000, le Grand Prix de la ville d'Angoulême, récompense française la plus prestigieuse dans le domaine de la bande dessinée.

Son style se caractérise par les gros nez de ses personnages, son trait rond et son angle humoristique destiné tant à la jeunesse qu’aux adultes. Tout au long de sa carrière, la dessinatrice agit en faveur de la défense des droits des femmes et s’implique dans plusieurs initiatives pour la défense des droits des auteurs de bande dessinée.

Madeleine Pelletier

Madeleine Pelletier.
Madeleine Pelletier.

Madeleine Pelletier, née le à Paris et morte le à Épinay-sur-Orge, est en 1906 la première femme médecin diplômée en psychiatrie en France. Elle est également connue pour ses multiples engagements politiques et philosophiques et fait partie des féministes les plus engagées au regard de la majorité des féministes françaises du XXe siècle.

Elle arrête très jeune ses études et fréquente dans son adolescence les groupes socialistes et anarchistes qui forment les idées qui restent les siennes jusqu'à sa mort. À vingt ans, elle décide de reprendre ses études malgré ses difficultés économiques et parvient à devenir médecin. Cette réussite sociale ne la satisfait cependant pas et elle multiplie ses engagements dans la société. En 1906, elle est initiée franc-maçonne, est choisie comme présidente d'une association féministe et devient membre de la Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO). Au sein de la franc-maçonnerie comme à la SFIO, elle cherche à faire avancer la cause des femmes. Ses prises de position lui valent de fortes inimitiés au sein même de sa famille politique ou dans les rangs de la franc-maçonnerie. Les tentatives de mise à l'écart dans ces deux groupes l'incitent à se rapprocher des mouvements anarchistes et à changer de loge maçonnique.

En 1917, elle s'enthousiasme pour la révolution d'Octobre en Russie et entreprend un voyage plein d'espérance pour admirer la réalisation de son idéal. Toutefois, la situation catastrophique du pays la fait déchanter, bien qu'elle conserve toujours la foi dans l'« idéal communiste ». Rentrée en France, elle reprend la lutte pour une société communiste avec des libertaires. Elle combat aussi la montée du fascisme sans cesser son combat féministe.

Pour faire connaître ses idées, elle écrit de nombreux articles, publie des essais, des romans et des pièces de théâtre. Cet activisme est brisé en 1937 lorsqu'un accident vasculaire cérébral la rend hémiplégique. Elle reprend ses combats malgré son handicap à l'issue de sa convalescence. En 1939, elle est inculpée pour avoir pratiqué un avortement, mais ses accusateurs se rendent compte que son état physique ne lui permettait pas de réaliser cet acte. Ils la déclarent tout de même dangereuse pour elle-même et pour autrui, et la font interner en asile psychiatrique, où sa santé physique et mentale se détériore. Elle meurt d'un second accident vasculaire cérébral, le .

Marie Marvingt

Marie Marvingt en 1912.
Marie Marvingt en 1912.

Marie Marvingt, née le à Aurillac (Cantal) et morte le à Laxou (banlieue de Nancy, en Meurthe-et-Moselle), est une pionnière de l'aviation, inventrice, sportive, alpiniste, infirmière et journaliste française.

Surnommée « la fiancée du danger », elle se fait connaître avant la Première Guerre mondiale par ses multiples exploits dans des sports plus ou moins à risques comme l'alpinisme, le cyclisme, le tir sportif, la natation et de nombreux autres sports, notamment d'hiver. Officieusement, elle est la première femme à terminer le Tour de France, en 1908, après avoir essuyé le refus des organisateurs. La découverte des sports de l'air est une révélation : aéronaute puis aviatrice, elle est l'une des premières femmes à voler seule et la première à traverser la Manche du continent vers l'Angleterre en 1909. L'année suivante, elle établit le premier record de la coupe Femina.

Ambassadrice de l'aviation sanitaire, elle conçoit un prototype d'avion-ambulance qu'elle ne réussit toutefois pas à construire avant la Première Guerre mondiale. Lors de ce conflit international, elle s'invite à deux bombardements avant de se voir émettre le refus officiel de l'armée. Elle retourne à Nancy où elle devient infirmière et correspondante de guerre. Autorisée à revenir sur le front comme poilu, Marvingt y reste 47 jours déguisée en homme avant d'être démasquée. La sportive utilise alors ses talents de skieuse dans les Dolomites sur le Front italien où elle aide à l'évacuation des blessés.

Après la Première Guerre mondiale, Marie Marvingt reste journaliste et part vivre au Maroc où elle crée le premier lieu de formation des infirmières pilotes d'avions sanitaires et reçoit la médaille de la Paix. Elle fait partie de ce service pendant la Seconde Guerre mondiale, au cours de laquelle elle invente un type de suture chirurgicale minimisant le risque d'infection sur le champ de bataille. Elle continue le cyclisme et prépare son brevet de pilote d'hélicoptère.

Elle est la femme la plus décorée de l'histoire de France, comptabilisant trente-quatre décorations, dont la Légion d'honneur et la croix de guerre avec palmes.

Janet Jagan