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Hospodariat de Melténie

Hospodariatul Melteniei (ro)

Blason de Hospodariat de Melténie
Armoiries de la Melténie
Drapeau de Hospodariat de Melténie
Drapeau de la Melténie
44° 11′ 00″ N, 28° 39′ 01″ E
Administration
Capitale Constanza
Gouvernement Hospodariat
Răzvan Popescu-Mirceni et Constantin Chera
Démographie
Population 53 hab.
Langue(s) Aroumain (officiel), Grec, Turc, Roumain, Français, Bichlamar
Divers
Monnaie Răzvan d'étain meltène (REM)
Fuseau horaire UTC +1
Devise Callinectes sapidus, semper ad bucae
Sources
Micronation autoproclamée indépendante le 23 juin 1995

L’Hospodariat de Melténie est un État autoproclamé ayant existé du au , le seul au monde dont le territoire était mobile, puisqu’il fut constitué d’embarcations croisant dans les eaux internationales et de plusieurs véhicules expéditionnaires se déplaçant entre Constanza et la côte atlantique du Maroc[1].

Considérée par ses partisans, principalement internautes, comme une micronation, la Melténie n’a été reconnue par aucune des nations qui constituent les Nations unies[2]. Sa population n’a jamais excédé quinze habitants permanents et sa surface habitable fut d’environ 250 m2[3].

Histoire modifier

 
Cérémonie annuelle de confirmation du Hospodar à vie.

L’Hospodariat de Melténie s’est déclaré unilatéralement état indépendant le 23 juin 1995. Souverain autoproclamé mais aussitôt acclamé, le naturaliste Răzvan Popescu-Mirceni, né en 1975[4], a proclamé cette indépendance à la télévision locale de Constanza financée par le MTC (Marine Training Center, une école de Marine marchande) dans son émission documentaire Geonomie şi Geopolitica, et dans le but déclaré de « dénoncer par la satire le maintien des féodalités et des absurdités juridiques héritées de la dictature ». Le Hospodariat de Melténie a émis des timbres (la Poste roumaine a acheminé des lettres ainsi affranchies) émis une monnaie sans valeur financière, mais qui a néanmoins circulé à Constanza, notamment en milieu lycéen et universitaire, et délivré des passeports à ses ressortissants, pour la plupart des scientifiques et des journalistes roumains, bulgares, turcs, grecs, italiens, français, tunisiens et marocains.

Cette indépendance n’a heureusement été reconnue par aucun autre État. Aux yeux du droit international public, il apparaît donc que le Hospodariat de Melténie ne dispose pas de « territoire » (au sens de terre). Or, le territoire est l’un des quatre éléments (avec la population, le gouvernement effectif et indépendant — souverain) nécessaires pour être reconnu en tant qu’État par les autres États membres de la communauté internationale.

En conclusion, la Melténie n’est pas un État reconnu (sinon une reconnaissance tacite par la poste roumaine à l’époque où Emil Constantinescu était président de la Roumanie).

À plusieurs reprises, la Melténie s’est manifestée dans les média en revendiquant à la Roumanie, à l’Ukraine et à la Bulgarie la gestion de territoires, initialement réserves naturelles ou sites Natura 2000 mais ultérieurement déclassés ou livrés à la spéculation immobilière, à l’industrie ou à l’armée : ce fut le cas entre autres du cap Midia, du cap Tuzla en Roumanie, de l’île des Serpents en Ukraine, du cap Kaliakra en Bulgarie. Un tribunal de Constanza saisi pour diffamation par l’entreprise de raffinage d’hydrocarbures Pétromidia, a relaxé les Meltènes en 2000 au nom de la liberté d’expression y compris dans le domaine de la satire[5]. Par la suite, Pétromidia proposa à la Melténie de la sponsoriser, offre poliment déclinée au nom de l’honneur de la vulve de notre Mère la Terre (dont sont tirées les hydrocarbures).

 
Une partie du territoire de la Melténie : le Manchot (1957-2021)[6].

Politique modifier

L’Hospodariat de Melténie possède une constitution simple, instituée en 1995, composée d’un préambule et de deux articles. Le préambule affirme l’indépendance de la Melténie. L’article 1 institue Răzvan Popescu-Mirceni (biologiste marin) « Hospodar, mais qu'à vie », Costantin Chera[7] (archéologue et historien) « Grand Chérodote de la Melténie » et Alexandru Marinescu (historien des sciences et biologiste marin) « Grand Second Cousteau ». L'article 2 définit la nationalité meltène par l’adoubement solennel en récompense des actions accomplies par l’impétrant en faveur des générations futures, de la connaissance et de l’humour universel. L’adoubement ressemble à la cérémonie du Passage de la Ligne dans la marine. Il définit aussi « les quatre vertus cardinales du citoyen meltène » :

  • savoir attendre le meltem (vent d'été égéen), un verre à la main ;
  • honorer les dieux, par une pratique régulière de la gastronomie multiculturelle et des plaisirs multiformes et multilatéraux librement consentis ;
  • se souvenir qu’il a fallu plus de deux mille ans pour que l’on admette que Pythéas n’avait pas tout inventé[8] ;
  • se souvenir de Philippe Tailliez et de sa devise : l’enthousiasme est la seule vertu[9].

Les bureaux gouvernementaux du Hospodariat de Melténie étaient situés à Constanza en Roumanie. La Melténie entretint des consulats à Bucarest, Varna, Novorossiisk, Odessa, Istanbul, Heraklion, Rabat, Ancône et Toulon.

Le gouvernement meltène comportait quatre ministères : Transports et logistique (en charge des expéditions), Marine et plongée (en charge des embarcations et de l’accastillage)[10], Culture et communication (en charge des publications, des conférences, de la réalisation des films, de la musique, des réseaux et des sites internet) et Affaires étranges (tout ce qui ne rentrait pas dans les attributions des trois autres, et aussi les phénomènes mystérieux : par exemple, l’élucidation de la cause qui fait que les pannes majeures se produisent toujours dans des endroits extrêmement surveillés et où il est gênant de stationner, tels que l’entrée de Venise, la principauté de Monaco, la frontière de l’Union européenne, etc., ou encore du fait que sous l’eau, les sujets intéressants et longs à filmer n’apparaissent que si la température est inférieure à 12 °C). La parité est institutionnelle : les ministères de la Marine et des Affaires étranges sont toujours dévolus à des femmes (le premier parce leur vigilance évite les fausses manœuvres, le second parce que leurs capacités d’élucidation sont supérieures).

Économie modifier

 
L’art d’attendre le meltem, un verre à portée de la main.

Monnaie officielle modifier

La monnaie officielle meltène est le « Răzvan d’étain », qui vaut exactement un Ban (centime du leu roumain ou ROL). Plusieurs pièces de monnaie différentes (au moins cinq pièces, frappées sur d’anciennes capsules de limonade) sont sorties depuis 1995 à l’effigie du Hospodar sur l’avers et avec les armoiries au revers.

Timbres modifier

L’Hospodariat de Melténie a édité pour la première et dernière fois des timbres en 1995. Pendant plusieurs mois à partir de , du courrier affranchi de timbres meltènes a été accepté sans taxation par la poste roumaine pour une destination internationale. Environ 20% de ces cartes sont bien parvenues à destination[11].

Démographie modifier

Sa population officielle était de 53 habitants en 2015.

Culture modifier

Le Hospodariat de Melténie entama, peu après son indépendance, la création de symboles de souveraineté : un drapeau, des armoiries, une monnaie et des timbres-poste. Le drapeau reprend les couleurs roumaines dans une configuration aroumaine. Les armoiries sont de gueules, portant Brachyure en armure. La devise est : « Callinectes sapidus, semper ad bucae »[12]. La langue officielle fut l’aroumain, qui selon l’article 2 de la constitution est, « contrairement au belge, au syldave ou au moldave, une langue scientifiquement reconnue et verbalement réelle, mais politiquement neutre, puisque comme nous, les Aroumains n’ont pas de territoire fixe et n’en revendiquent pas ». De plus, une partie des 53 ex-Meltènes sont réellement d’origine aroumaine.

Le Hospodariat de Melténie a eu deux équipes de football : les commandantes et les presidentes, qui jouèrent lors des escales, en expédition. Elles n’eurent jamais tout-à-fait la même composition, ni le même nombre de joueurs, et se sont affrontées dans les Carpates, et sur les plages ou dans les déserts de Turquie, Grèce, Syrie, Égypte, Tunisie, Italie, France, Espagne et Maroc, en général devant un public d’enfants du lieu hilares, et avec des scores proportionnels à la taille des buts. Le ballon a pu être fait de pare-battages de bateau, de néoprène de plongée, d'une outre en peau de chèvre, d'un ballon météorologique recyclé.

La musique meltène se vendit très bien partout où la Melténie se déplaça, mais surtout à Constanza : c’était la principale source de revenus de l’État. Elle puise aux sources de la musique valaque, turque, brésilienne, polynésienne, du rock, du reggae et des chants traditionnels de marine. La plupart des compositions sont issues d’improvisations en cours de voyage.

La littérature meltène se compose surtout de nouvelles humoristiques et d’expéditions scientifiques comme Bivuacuri sub semilună (« Bivouacs sous la demi-lune »)[13].

 
Rituel meltène d’hommage au Hospodar à vie, représenté sur une partie du territoire.

La religion meltène, essentiellement agnostique, ignore s’il existe des divinités, mais constate qu’il n’y a de cultes que là où il y a des Humains ; de là à déduire que ce sont ces derniers qui créent les divinités et non le contraire, il n’y a qu'un pas que les Meltènes ont collectivement franchi en décidant de ne rendre qu’un seul culte à la seule divinité que l’on peut rencontrer dans le monde réel, aussi bien sur terre qu’en mer, dans un laboratoire qu’en boîte : le Hospodar à vie Răzvan Popescu-Mirceni. En tant que divinité, on l’appelle El Commandante ou El Presidente. Des effigies de celui-ci sont reproduites sur certains des véhicules formant le territoire de la Melténie, et les Meltènes pratiquent des rituels d’hommage à ces effigies, lorsque le dor les étreint (équivalent meltène du saudade portugais ou du blues), ou bien lorsque le « Răzvan d’étain » se fait rare.

Chenille et papillon le long du Danube modifier

Quelques-uns des Meltènes ont créé le à Sofia une nouvelle micronation à laquelle la Melténie toute entière, comme une mère à sa fille ou comme une chenille devenant papillon, a passé le relais de l’humour universel et des soucis scientifiques et environnementaux : la Principauté écologique danubienne d'Ongal : virtus facetius redivivus donc[14].

La Melténie fut le seul état au monde à envisager avec sérénité son histoire future. En effet, le réchauffement climatique amenant une élévation du niveau de la mer qui engloutit les terres basses dont l’archipel des Tuvalu, premier état terrestre à risquer son existence même pour des raisons environnementales (alors qu’il ne contribue en rien aux dégradations), la Melténie s’offrit aux Tuvalu pour y être annexée. De cette manière, l’archipel des Tuvalu, même s’il est totalement submergé, pourra poursuivre son existence étatique sur le territoire ex-Meltène, constitué, comme précisé en introduction, de véhicules dont certains flottants.

 
Le plan de sauvetage des atolls de Tuvalu par rehaussement artificiel du niveau, proposé en 2007.

Cette flotte, précisément, pourra être agrandie en s’inspirant de deux sources :

  • une fois encore du pionnier de la plongée Philippe Tailliez qui, à travers sa fondation Archipelaego, proposait d’utiliser les nombreux navires restant inutilisés en raison de la décroissance, voire d’en construire en matériaux recyclés (« Junkrafts ») pour en faire le « dernier endroit libre sur Terre », soit une nation flottante de « merriens »[15] animés des mêmes valeurs que les ex-Meltènes et les Tuvaluiens, dont personne ne voudrait ailleurs de toute manière ; cette nation pourrait aussi accueillir d’autres « nomades de la mer » du moment qu’ils partagent les mêmes valeurs ; les langues officielles pourraient être le tuvaluan et l’espéranto ;
  • de l’architecte et ingénieur Dominic Michaelis[16] dont les projets maritimes (résolvant aussi le problème de la production d’aliments en mer et ceux de la production d’énergie, grâce aux températures, aux vents, aux courants, au soleil) pourraient bien devenir aussi aériens, car l’atmosphère, elle aussi, est habitable[17].

Sachant que 0,0000000001 % seulement des échanges internationaux d’actions suffiraient amplement à financer l’opération, Tuvalu serait non seulement sauvée, mais en avance sur toutes les autres nations en termes de survie dans l’environnement et le climat futur : un modèle d’adaptation pour l’humanité entière. Quant à l’Hospodar à Vie Răzvan Popescu-Mirceni et aux 52 autres Meltènes, ils ne chercheraient à exercer aucun pouvoir dans la future nation et seraient seulement honorés de devenir simples citoyens de Tuvalu[18].

Notes et références modifier

  1. Source principale de cet article : « Sandilău și Bălălău prezintă Meltenia la Pro-TV », in : Gândul du 23 Avril 2012, [1]
  2. [2]
  3. [3]
  4. [4]
  5. [5]
  6. Association Les Amis de la Voile Latine "Le Manchot" [6] et [7]
  7. [8]
  8. Cela vaut particulièrement pour celles et ceux des Meltènes qui ont, quelque temps, collaboré à Wikipedia
  9. « Philippe Tailliez, pionnier de la plongée », in : Océanorama, éd. Inst. P. Ricard, 1995.
  10. Site sur : [9]
  11. Une reproduction de l'une d'elles, avec le timbre, a été supprimée sur Commons avec la mention « pas de copyright indiqué ». Et ce n'était pas une blague.
  12. « Callinectes sapidus » (le gros crabe figurant sur les armoiries) « toujours aux fesses », en latin de cuisine roumain.
  13. Corneliu Pârvu et Răzvan Popescu-Mirceni, Bivuacuri sub semilună, ed. Universitară, Bucarest 2014, (ISBN 9786065919273), [10]
  14. BTA (Bulgarian telegraph agency), Preference of Ecological danubian principality of Ongal, 2015.06.17 12:00-12:40
  15. Voir [11].
  16. Voir [12].
  17. Voir sur [13], [14] et [15].
  18. Sandilău et Bălălău, Op. cit.

Voir aussi modifier

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Articles connexes modifier

Liens externes modifier

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