Wikipédia:Oracle/semaine 26 2021

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Perdre du poids modifier

Bonjour. On voit de plus en plus des publicités avec des gens expliquant qu'ils ont perdu X kilos en quelques semaines ou quelques mois grâce quelque solution miracle... On nous dit aussi qu'il suffit de réduire l'apport calorique et d'augmenter l'activité physique. Le problème, c'est que l'énergie en question ne pèse rien, la perte de masse ne s'explique pas par la formule d'Einstein. À notre échelle, 2 H2O pèse la même chose que 2 H2 + O2. Et donc, la question est : par où et sous quelle forme, cette masse est-elle évacuée? Probablement pas par les selles, j'ai dans l'idée que l'intestin fonctionne dans l'autre sens, le corps y puise les nutriments nécessaire à son fonctionnement. Reste la respiration, élimination de CO2, de H2O,... , la transpiration et l'urine. Quelle peut bien être la part relative de ces voies et la nature des composants éliminés? D'avance merci. -- Xofc [me contacter] 28 juin 2021 à 06:26 (CEST)[répondre]

Bonjour Xofc. Au-delà de l'équilibre hydrique (toute perte d'eau doit obligatoirement être compensée plus ou moins rapidement par un apport en eau, donc n'a d'effet sur le poids qu'à court terme), les apports alimentaires sont soit rejetés, soit stockés ou intégrés (graisse corporelle, muscles (plus denses que la graisse), etc. ), soit oxydés (afin d'en tirer de l'énergie : c'est la respiration cellulaire) avec production de CO2 et d'eau, dont le premier au moins est principalement rejeté par expiration. L'oxydation d'acides aminés (protéines) produit également des déchets azotés, évacués essentiellement par l'urine (mais la masse d'azote ainsi évacué est très modeste : ces déchets sont dilués dans beaucoup d'eau). Grasyop 28 juin 2021 à 09:36 (CEST)[répondre]
Je lis que nous expirons (au repos) environ 8 litres d'air par minute, soit environ 12 m³ d'air par jour, comportant 4 % de CO2 soit environ 0,5 m³ de CO2, pesant environ 1,87 kg/m³ sous pression et température standard, contre 1,43 kg/m³ pour le dioxygène inspiré : ainsi, le corps humain au repos évacue environ 200 g de carbone (élément) par jour par la respiration. Grasyop 28 juin 2021 à 09:36 (CEST)[répondre]
Nonobstant, le corps n'est pas au repos 24h/24h, donc on en perd (un peu) plus ! --Serged/ 30 juin 2021 à 15:42 (CEST)[répondre]
@Grasyop Exact, c'est cela. D'ailleurs, des physiciens se sont amusés à suivre les carbones et effectivement ils ont retrouvé ce qui se passe biochimiquement dans les cellules, voir le lien de l'étude dans le British Medical Journal. En 2014, le journal Le Point avait rédigé un article sur ce papier. @Xofc La graisse stockée dans les adipocytes est dégradée par le processus de bêta-oxydation — qui se déroule en présence d'O2 —, les molécules intermédiaires sont décarboxylées ce qui relargue du CO2, d'où le rôle majeur de la respiration dans la perte de masse. Dans la chaîne respiratoire, l'O2 devient H2O, d'où l'excrétion d'eau par la sueur, les urines etc. — Housterdam Discuter 30 juin 2021 à 16:37 (CEST)[répondre]
Si on peut prendre une analogie maladroite, ce serait similaire à une voiture à moteur thermique qui perdrait du poids en transformant son carburant en CO2 et H2O lors de la combustion interne ? Blue [ -02- ] 30 juin 2021 à 17:22 (CEST)[répondre]
Attention ! La dépense énergétique, ainsi que la perte de poids, n'est pas liée directement à l'énergie fournie sous forme d'énergie cinétique (mise en mouvement) et/ou potentielle (montée d'un escalier ou d'un sommet alpin), elle est considérablement supérieure, sous forme de chaleur, en raison du métabolisme basal (en d'autres termes, le corps humain est une machine thermique avec un rendement lamentable). La perte de poids résultant d'une pratique sportive occasionnelle ou (surtout) régulière est essentiellement due à l'accélération induite dudit métabolisme basal (dont, sur le long terme, la mobilisation des graisses de réserve). — Ariel (discuter) 1 juillet 2021 à 07:41 (CEST)[répondre]

Définition d'un concept par mots-valises modifier

Bonjour l'Oracle,

Existe-t-il un terme pour qualifier le fait qu'un nom deviennent un concept et soit ensuite décliné en mots-valises selon les situations ? Cette question n'est peut-être pas très claire mais j'ai deux exemples en tête pour l'illustrer : Hollywood désigne l'industrie du cinéma puis sont apparus Bollywood, Nollywood, et d'autres. De même le Watergate est associé à un scandale politique : dès que quelque chose fait un peu scandale, on appose le suffixe -gate : Monicagate, Nipplegate et bien d'autres

Merci,

Kartouche (Ma PdD) 1 juillet 2021 à 10:20 (CEST)[répondre]

Je vois plusieurs mécanismes à l'oeuvre dans les deux exemples : premièrement, Hollywood me semble être une métonymie pour l'industrie du cinéma américain, basé sur le célèbre panneau du quartier de LA (qui d'ailleurs était à l'origine 'Hollywoodland', et si les cinéastes venaient ici plutôt qu'ailleurs, c'est pour ne pas avoir à payer de droits d'utilisation à Thomas Edison pour le brevet de ses pellicules). Ensuite, pour que le nom devienne générique, il s'agit sûrement de lexicalisation par antonomase Cuagga (Par ici !) 1 juillet 2021 à 15:25 (CEST)[répondre]
Je suis d'accord sur la métonymie, moins sur l'antonomase (pour Nollywood, Bollywood...) : des liens que je vois dans lexicalisation, je pencherai plus vers univerbation. Néanmoins, je me demande s'il y a un terme quand ce processus est répété. Merci pour les pistes de recherche. Kartouche (Ma PdD) 1 juillet 2021 à 17:23 (CEST)[répondre]
Pour Bollywood, le premier chronologiquement je pense, je serais parti sur un mot-valise par apocope et aphérèse Bombay/Hollywood. Pour les autres qui ont suivi en revanche cela doit être une autre figure de style... LJouvenaux (discuter) 7 juillet 2021 à 01:24 (CEST)[répondre]
Juste pour apporter un éclairage un peu différent sur cette longue liste de composés, dont certains paraissent un peu volatiles et éphémères.

Dans son article de 1999, Emilie Clauzure laisse de côté la question de la figure de style.

Elle se fonde sur le fait que "gate" constitue déjà un élément de la langue (mot ou morphème), car doté d'un sens (porte, ouverture, écluse, § 24). (Ce qui n'est pas le cas du H ou du B de Hollywood/Bollywood.) Pour elle, l'élément "gate" se charge du sens du mot "scandal" justement par le fait que le mot "scandal" a disparu : de "Watergate scandal", on en est venu à "Watergate".

Elle précise : "Ainsi sous l’effet de troncations postérieures successives, le sémantisme de gate a-t-il changé ; il est sorti du domaine de la désignation pour prendre un sens inédit, passer à la connotation." (§ 26).

Ainsi, a posteriori, (peut-être s'agit-il d'une réanalyse), le mot Watergate apparaît comme constitué de deux éléments : "water" et "gate". Le deuxième signifie "scandale". Comme ce sera plus évident avec l'affaire Lewinski, le sens du premier élément ne semble guère poser de question. Après tout, "Watergate" est plus ou moins un nom propre, désignant un événement unique dans l'histoire. Cette composition sous forme de 2 éléments nominaux est particulièrement attendue en anglais (c'est même ainsi, §6, que sont formés la plupart des noms composés en anglais).

Il me semble que le succès de cet élément "gate" provient justement de son énorme plasticité de sens (il veut tout et rien dire, même s'il est un élément du lexique, contrairement au H de Hollywood). D'où son emploi récurrent : Irangate (1986), Travelgate, File gate, Troopergate (présidence Clinton). Puis vint l'affaire Lewinski. Apparemment (§36), pendant quelque temps, différents mots ont été attestés pour désigner l'affaire (Interngate, Officegate, Ovalgate, Fornigate) avant que n'apparaisse "Monicagate". Je pense que cela montre bien que "gate" signifie bien "scandale" et que le premier élément du mot composé n'a guère de valeur sémantique. Le tout a seulement été de trouver la bonne étiquette qui fonctionne bien, qui permette de référer correctement à l'affaire, avec un bon niveau de sous-entendu. (N'oublions pas qu'il s'agit d'un scandale sexuel.) Ce terme semble avoir été forgé dans le but de blesser et de faire les choux gras de la presse : on a choisi le prénom d'une personne (et pas son nom de famille), qui plus est, celui de la femme (nécessairement toujours coupable dans ce genre d'affaires). Ces considérations semblent l'avoir emporté sur le fait que "Monica" compte 3 syllabes, cas apparemment unique. Apparemment (§42), The Guardian avait pour sa part choisi l'appellation "Zippergate" (zipper = braguette), ce qui avait un caractère tout à fait graveleux, conformément à ses habitudes de publication. Avec tant de connotations, la dénotation disparaît.

Ces éléments me semblent montrer que, dans ces composés, "gate" a perdu tout son sens originel. On ne passe pas de "porte" à "scandale" (par métonymie, ou un autre trope), sinon au travers, justement, de cet événement. (Il doit y avoir quelque chose à dire sur le fait que le scandale en question a dû servir d'acte de baptême, donnant un sens nouveau à cette unité qui existait déjà. Sans cet événement singulier, cette évolution de sens n'aurait pas eu lieu. On est loin de la plasticité habituelle de la langue, qui apparaît dans les figures de style, p. ex. métonymie).

Pour le coup, oui, il me semble que les événements de 1974 ont donné la possibilité de "désigner" (avec des pincettes, car le sens du _nom_ "gate" n'a pas changé) certains faits avec une nouvelle étiquette (X-gate). Le sens un peu flou de cet élément de composition semble tout à fait utile pour une certaine presse, qui peut l'utiliser sans porter d'accusation dont elle devrait se défendre devant la justice. Et chaque lecteur peut faire enfler le sens de ce truc quand il le lit...

Lexicalisation pourquoi pas, sachant bien qu'il ne s'agit pas d'un mot, mais d'un élément de composition qui n'est pas employable de façon isolée (au contraire de "gate" = "porte", ou "wood"). C'est sans doute bien un suffixe.

2mtauveron (discuter) 9 juillet 2021 à 14:38 (CEST)[répondre]