Wikipédia:Lumière sur/Thé en France

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Salon de thé gastronomique, Paris.
Salon de thé gastronomique, Paris.

La consommation de thé en France remonte au XVIIe siècle et s'y est depuis lentement développée. Le marché y est très fragmenté, avec des marques de thé haut de gamme qui construisent une image de « thé à la française » s'exportant facilement, et des classes populaires plutôt consommatrices de thé en sachet britannique.

Le thé arrive en France sous le règne de Louis XIII, au même moment que d'autres produits coloniaux de luxe, le chocolat et le café, et gagne en popularité à l’arrivée de Jules Mazarin à la cour, ce dernier prêtant des qualités médicinales au thé. Le prix est cependant élevé et le thé est réservé aux aristocrates, qui ne se contentent pas de le boire : il sert aussi de plante à fumer, d'herbe à salade ou d'ingrédient pour onguent. L’usage de mettre du lait dans le thé se développe à la cour française, le liquide trop chaud pouvant abîmer les tasses en porcelaine. À la Révolution française, le thé est vu comme un bien de luxe et on décourage sa consommation. Sous le Second Empire, l'anglomanie donne un nouveau souffle à la consommation de thé et l’impératrice Eugénie ouvre un salon de thé privé inspiré des salons littéraires du siècle précédent. D’autres salons de thé français, ouverts au public, font leur apparition à la même époque, dont Ladurée. Le thé commence à être consommé dans toute la France, mais reste réservé aux notables. Au XIXe siècle, les classes populaires se voient obligées de faire bouillir l’eau pour se protéger des épidémies de choléra et s’habituent au thé, qui est cependant concurrencé par le café. La fin du XIXe siècle est marquée par le courant japoniste et la fascination des élites culturelles parisiennes pour l'Extrême-Orient, ce qui cause un nouvel élan du thé. Le thé noir domine la consommation française jusque dans les années 1970, puis les thés parfumés deviennent les plus porteurs jusqu'au début du XXIe siècle, où la tendance est au retour au thé vert, vu comme naturel et sain.

La production de thé au XIXe siècle est coloniale, essentiellement en Indochine. Une tentative de cultiver du thé en Guyane se solde par un échec. Des tentatives de produire du thé en France ont lieu au cours de ce siècle, mais les spécimens restent cantonnés aux jardins botaniques. Une tentative de production de thé à La Réunion est abandonnée en 1972 pour ne reprendre qu'au début du XXIe siècle, tandis que des expériences locales sont organisées en Bretagne et à Nantes. Si la production française reste anecdotique, les maisons de thé françaises jouissent d’une bonne réputation et plusieurs grandes marques transforment le thé en France, avant de l'exporter vers le reste de l'Europe ou le Japon.