Wikipédia:Lumière sur/José Bono

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Portrait de la personnalité évoquée.
José Bono, ministre de la Défense, au Pentagone, en 2006.

José Bono Martínez est un homme d'État espagnol membre du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), né le à Salobre dans la province d'Albacete.

Fils d'un maire phalangiste et avocat exerçant à Madrid dans les années 1970, il entre politique à 18 ans. Il est d'abord syndicaliste étudiant puis militant du Parti socialiste populaire (PSP). Il échoue à être élu député en 1977 et soutient le rapprochement du PSP et du PSOE, qui se produit en 1978. Il entre l'année suivante au Congrès des députés, dont il est quatrième secrétaire jusqu'en 1982.

Il est investi en 1983 chef de file socialiste aux élections parlementaires de Castille-La Manche. Il remporte le scrutin avec la majorité absolue des sièges, une performance qu'il répète cinq fois consécutivement. Il devient à 32 ans président de la Junte des communautés de Castille-La Manche. À ce poste qu'il conserve 21 ans, il s'illustre par plusieurs conflits avec le gouvernement de l'État, sur l'installation d'un champ de tir militaire ou le transfert des eaux du Tage vers le Segura. En 2001, il fait voter la première loi relative à la violence conjugale en Espagne.

En raison de son pouvoir institutionnel et de son influence au sein du PSOE, il gagne le surnom de « baron du socialisme », qu'il partage avec Manuel Chaves et Juan Carlos Rodríguez Ibarra. Ils se caractérisent par leur engagement pour l'unité du pays et de leur parti, notamment à la fin des années 1990. Ils signent ensemble la « déclaration de Mérida » qui s'oppose aux nationalismes basque et catalan, et soutiennent Joaquín Almunia au secrétariat général du PSOE. Après que le parti a lourdement perdu les élections générales de 2000, il se présente sans succès à la succession d'Almunia lors du XXXVe congrès : le député social-libéral José Luis Rodríguez Zapatero le devance de neuf voix, grâce aux manœuvres d'Alfonso Guerra.

Bono se fait alors l'un des plus fervents soutiens de Zapatero, qu'il conseille pendant la campagne victorieuse des élections de 2004. Il est ensuite nommé ministre de la Défense, et met en œuvre la promesse de retirer les troupes déployées en Irak. Ayant apporté une réponse politique aux erreurs de gestion du crash ayant tué 62 soldats en 2003, il destitue en 2006 le général José Mena après ses critiques sur nouveau statut d'autonomie de la Catalogne. Il mène à bien la réforme législative prévoyant l'autorisation du Congrès des députés pour le déclenchement d'opérations extérieures.

Lui-même opposé à la réforme du statut catalan, il démissionne du gouvernement au bout de deux ans, invoquant des raisons familiales. Il refuse quelques mois plus tard de postuler à la mairie de Madrid, mais accepte finalement de revenir en politique lors des élections générales de 2008.

Élu député de Tolède, il est ensuite désigné président du Congrès des députés à la majorité relative, une première depuis 1977. Son mandat est marqué tant par ses mesures de réduction des dépenses et de transparence de l'activité parlementaire que par des polémiques sur son patrimoine, sa foi catholique ou la tenue vestimentaire du ministre Miguel Sebastián.

Il décide de mettre un terme définitif à sa carrière politique à la fin de la législature, en 2011, en ne se représentant pas aux élections anticipées. Il reste néanmoins présent dans l'actualité en publiant entre 2012 et 2019 ses mémoires, basées sur le journal qu'il tient quotidiennement depuis 1992.